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Du temps supplémentaire pour les étudiantes

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Le féminisme se bat pour l'égalité des hommes et des femmes, c'est bien ça?

Vraiment?

Alors comment expliquer ceci:

La prestigieuse université britannique a accordé 15 minutes supplémentaires aux femmes à leurs examens de mathématiques et d’informatique, pour améliorer leurs résultats inférieurs à ceux des hommes.

Vous voyez? Pour des féministes, c'est ÇA l'égalité.

Posséder les mêmes droits que les hommes, l'égalité des chances et des opportunités, un traitement égal et équitable, cela ne suffit plus.

(...) Au sein de cette composante d’Oxford, il s’avère que les étudiants qui obtiennent leur diplôme avec la plus haute distinction (first class degree, ndlr) sont deux fois plus nombreux que les étudiantes. En 2016, le jury des examinateurs de l’université avait déjà suggéré que des changements soient mis en place pour améliorer les résultats des femmes.

Lorsque des données suggèrent que les femmes ont généralement un avantage sur les hommes, la nouvelle est célébrée et sert de prétexte pour ridiculiser les hommes et louanger la supériorité des femmes.



Mais lorsque des données suggèrent que les hommes réussissent généralement mieux que les femmes en maths et en informatique, alors là! Ça, ce n'est pas acceptable et on s'empresse de créer des quotas, des bourses, des campagnes de sensibilisation et de donner du temps supplémentaire lors les évaluations!

L’augmentation du temps d’examen n’a aucune incidence sur la longueur ou la difficulté des sujets distribués. Elle avait simplement pour but de répondre à la supposition des examinateurs que «les femmes candidates sont susceptibles d’être plus affectées par la pression du temps».

Les femmes sont plus affectées par la pression du temps! Les pauvres! Quels pauvres petits êtres fragiles! Vite, donnons-leur du temps supplémentaire! Après tout, lorsqu'elles seront sur le marché du travail, ce n'est pas comme si le temps sera un facteur important! Leur patron n'aura qu'à leur accorder plus de temps qu'à leurs collègues masculins, même si cela signifie une baisse d'efficacité et de revenus pour l'entreprise! Et s'il refuse, on l'accusera d'être un salopard de sexiste misogyne et on lui balancera des fausses accusations de harcèlement en pleine gueule via Twitter! Problème réglé!

Helen Zha, membre de la Société Mirzahkani, une association étudiante d’Oxford qui encourage la féminisation des mathématiques, explique que les étudiantes sont moins efficaces dans la résolution de problèmes quand il y a des étudiants hommes dans la même salle.

Ah! ben voilà la prochaine étape! La ségrégation! Génial!

Pour ce qui est de la "féminisation des mathématiques", laissons la parole à Lisa Simpson:



Sarah Hart, professeur de mathématiques à l’université de Londres et diplômée d’Oxford, explique au Times que les étudiantes prennent plus de temps avant de donner une réponse en classe, car elles s’assurent d’avoir la bonne réponse quand les étudiants répondent plus vite, même s’ils sont plus susceptibles de se tromper.

Ah ben voilà l'explication! Si les femmes réussissent moins bien, ce n'est certainement pas parce que les hommes sont généralement plus efficaces dans ces domaines qu'elles! Ben non! Ôtez-vous ça de la tête, bande de sales phallocrates! C'est simplement parce qu'elles sont plus minutieuses, voilà tout! Elles prennent le temps de bien faire plutôt que de répondre n'importe quoi! Vous voyez, même leurs faiblesses sont des forces!

Malheureusement pour la jolie théorie de Mme Hart, même lorsqu'on leur donne du temps supplémentaire, les minutieuses étudiantes continuent de réussir moins bien que leurs idiots de camarades masculins qui écrivent n'importe quoi:

(...) Les notes des étudiantes ont progressé, s’approchant du niveau requis pour obtenir un «first». Mais les hommes restent toutefois plus nombreux à obtenir cette mention que les femmes en mathématiques et en informatique. Oxford a néanmoins indiqué vouloir poursuivre l’expérimentation dans les années à venir.

Oui! Continuons le combat! Je propose que nous créions un examen plus facile pour les femmes que celui qui sera donné aux hommes!

Et si ça ne fonctionne pas non plus, on pourrait peut-être leur donner une partie des réponses?

Et si ça ne suffit pas, ne soumettons pas les étudiantes à ces évaluations, tout simplement. Si une femme nous dit qu'elle est compétente, croyons-la sur parole!

Ne pas la croire est déjà interdit lorsqu'il est question d'allégations de harcèlement, étendons le même principe à la compétence scolaire! Laissons-les choisir la note qu'elles croient mériter! Problème réglé!

Je laisse le dernier mot à Shoe0nHead:





Le Bonhomme Carnaval est sexiste!

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Et c'est reparti...

Extraits de la vomissure féministe de Marjorie Champagne:

Avez-vous déjà songé que symboliquement, le Bonhomme Carnaval représente le roi d’un harem constitué de jeunes femmes qui travaillent à vendre la bougie, objet promotionnel qui finance l’événement? Vous ne trouvez pas ça étrange? Rétrograde? Misogyne? Paternaliste? Injuste?

Un harem?

Est-ce que tu sais c'est quoi un harem, ma p'tite Marjo?

Es-tu en train de me dire que quand tu vois le Bonhomme Carnaval entouré de duchesses, tu penses à des esclaves sexuelles prisonnières qui doivent baiser le Bonhomme sur demande? C'est vraiment ça qui te vient à l'esprit? Pour vrai?

Tu sais qu'il existe des thérapies pour venir à bout de tes obsessions sexuelles anormales, n'est-ce pas?

Vous le savez peut-être déjà, je suis la cofondatrice de la Revengeance des duchesses. Depuis de nombreuses années, je m’intéresse au Carnaval de Québec et à ses représentantes féminines: les duchesses. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les duchesses et ex-duchesses ont toute mon admiration.

Hahahaha, ben oui! Tu viens de les comparer à des esclaves sexuelles qui se font placidement violer par un sultan libidineux, sauf qu'elles ne sont pas prisonnières, elles le font volontairement! Bref, tu les qualifies de putes. Mais tu les ADMIRES, c'est certain! Ça saute aux yeux!

Elles ont utilisé, et utilisent encore aujourd’hui, la plate-forme que leur offre le Carnaval pour occuper l’espace public. Elles sont devenues, et deviennent encore aujourd’hui, de fières représentantes des différents arrondissements de la Ville de Québec.

Ben oui, c'est un inoffensif petit concours de beauté auquel de nombreuses femmes souhaitent participer. Elles ont du fun avec ça, c'est inoffensif, c'est un gros party. Ça permet de donner une plateforme à Mme Tout-le-monde pour qu'elle joue à la vedette pendant quelques semaines. Ça flatte leur ego, c'est une source de fierté. Et si, comme moi, l'exercice ne vous intéresse pas, ben vous ne vous en occupez pas, c'est tout. Vivre et laisser vivre, calvaire...

Ce qui me gosse davantage, et ce depuis toujours, ce sont les organisateurs du concours des duchesses. Aujourd’hui (heureusement!), de nombreuses femmes sont impliquées dans la sélection des candidates, mais ça n’a pas toujours été le cas. Suffit de regarder le documentaire de l’ONF, Le soleil a pas d’chance, réalisé en 1975 par Robert Favreau, pour s’apercevoir que plusieurs critères de sélection concernaient le physique des femmes.

Comment ces salopards d'hommes ont-ils OSÉ introduire des CRITÈRES CONCERNANT LE PHYSIQUE dans un CONCOURS DE BEAUTÉ! Ah! les salauds! Ah! les monstres! Tout le monde sait qu'un concours de beauté devrait complètement faire fi de l'apparence physique des participantes! C'est l'évidence même!

De plus, tu écris toi-même que PLUSIEURS CRITÈRES de sélection concernaient le physique. Donc, j'en déduis qu'il y en avait d'autres! Donc, j'en déduis que les juges s'intéressaient également à autre chose qu'à l'apparence des candidates. Donc, tu ne peux pas venir pleurnicher qu'elles étaient réduites uniquement à leur apparence physique. Donc, tu chiâles pour rien.

Tout d’abord, à l’époque, lorsqu’on reçoit les aspirantes duchesses, on les appelle par des numéros. L’un des membres du comité de sélection (formé majoritairement d’hommes) commente «la» numéro 61 en affirmant ceci: «Ils étaient beaux son sourire!»...Autre époque, autres moeurs! #boys_club

À l'époque? Pourquoi avoir recours au passé pour discréditer le concours dans sa forme moderne? Tu manques d'arguments, ma p'tite Marjo?

L'utilisation des numéros avait sans doute une justification parfaitement inoffensive, du genre éviter de révéler l'identité de la candidate ou l'utilisation d'un grille d'évaluation, quelque chose comme ça. Il n'y a pas de sexisme et de déshumanisation là-dedans, on utilise des numéros à plein d'endroits...

Des HOMMES qui OSENT commenter et complimenter l'apparence d'une femme! Ah! les salauds! Ah! les monstres! On est vraiment à une autre époque. De nos jours, les hommes sont beaucoup trop terrorisés pour formuler des commentaires à propos de l'apparence des femmes! Et c'est bien mieux comme ça!

Le fait que ces femmes étaient volontaires ne te dit rien, ma p'tite Marjo? Si ELLES n'y voyaient aucune objection, elles? Si elles ne voyaient rien de monstrueux au processus, elles? Si au contraire, elles trouvaient ça plutôt flatteur et aimable, elles? Tu veux tout de même qu'elles n'aient pas le droit de participer au concours? Tu veux leur imposer ta vision des choses? Elles n'ont pas le droit de trouver ça amusant, elles? Il faut absolument que ce soit une humiliation parce que c'est ton interprétation à TOI? Tu veux nier leur liberté d'opinion, mais tu les admires, n'est-ce pas?

Les hommes du comité «sélection des duchesses» organisaient à l’époque un spectacle mettant en vedette les aspirantes duchesses. Ces hommes, qui ne sont pas beaucoup plus âgés que les jeunes femmes, en sont les metteurs en scène et les directeurs artistiques.

Et alors?

Par conséquent, ils donnent des instructions aux candidates, les dirigent, et vont même jusqu’à leur prescrire la manière de se laver les cheveux : «...le soir du spectacle, si t’as les cheveux gras, tu les laves juste avant de partir de chez vous.». Les jeunes femmes ne décident absolument rien par elles-mêmes. Elles sont totalement infantilisées. #paternalisme.

Comment ces salopards d'hommes OSENT-ILS donner des conseils de beauté à des femmes qui souhaitent remporter un concours de beauté? Ah! les chiens! Les porcs!

Les femmes NE DÉCIDENT ABSOLUMENT RIEN PAR ELLES-MÊMES, ma p'tite Marjo? On leur recommande de se laver les cheveux, alors cela signifie qu'elles ne choisissent RIEN par elles-mêmes?

Absolument RIEN?

Elles n'ont pas choisi par elles-mêmes de s'inscrire à ce concours? Elles n'ont pas choisi les vêtements qu'elles vont porter? Elles n'ont pas choisi leur coiffure? Elles n'ont pas choisi leur makeup? Elles n'ont pas choisi les réponses qu'elles vont donner aux questions qui leur seront posées? Elles n'ont ABSOLUMENT RIEN choisi, c'est bien ça?

Pour toi, elles sont comme des vaches stupides et placides qu'on mène à l'abattoir et qui n'ont aucun choix, mais tu les admires, alors là! Tu les admires vraiment!

La meilleure scène du film, c’est la visite des duchesses à l’Hôtel de Ville de Québec. Une gang de «Bonhommes» prennent des photos, observent les jeunes femmes attentivement, rient grassement, se jettent des regards complices. Pour la photo officielle, les duchesses entourent de très près le maire de Québec et les bonshommes rient fort!

Des hommes qui observent des belles femmes, qui prennent des photos et qui se jettent des regards complices. Ah! les monstres! Ah! les prédateurs libidineux!

Tout le monde sait que lorsque tu es en présence de jolies femmes qui ont remporté un concours de beauté, il est de mise de tourner le regard! Tu es supposé regarder par terre en courbant l'échine! Il n'est pas question de prendre des photos! Ces femmes ont accepté de participer à un concours de beauté, mais ce n'est certainement pas pour être regardées par ces porcs!

Pour ce qui est des "rires gras"...

On devine leurs envies...

Ben oui, parce que toi, ma p'tite Marjo, tu es capable de lire dans les pensées des gens! Même à travers les années lorsqu'il s'agit d'un film tourné en 1975!

Et même si c'était vrai? Même si ces hommes étaient émoustillés par l'apparence de ces belles jeunes femmes souriantes et complices? Où est le mal? Les ont-ils touchées contre leur gré? Les ont-ils harcelées? Les ont-ils violées? Non? Ils ont juste probablement eu des pensées impures, c'est ça?

Et si, contrairement à toi, ces femmes qui participent au concours sont très à l'aise dans cette situation? Si elles aiment bien attirer les regards et les compliments des hommes? Si elles trouvent ça flatteur et valorisant? Elles n'ont pas le droit de le penser? Elles n'ont pas le droit d'avoir leur propre interprétation de l'événement?

Mais tu les admires beaucoup, c'est clair!

Le photographe demande aux duchesses d’entourer le maire, de l’entourer encore plus près et encore plus près. Un homme moustachu insiste pour que les deux duchesses qui se trouvent de chaque côté de l’homme politique l’embrassent sur les deux joues, en même temps. Elles s'exécutent. Monsieur le Maire est comblé!

Clic! Photo. Le moustachu libère ensuite les duchesses: «C’est beau les filles, c’est fini pour aujourd’hui». #consentement

Un innocent petit jeu. Et à en juger par la réaction du maire, ça a été davantage embarrassant pour lui que pour elles! Il devait s'imaginer quelle serait la réaction de sa bonne femme quand il rentrerait à la maison!

Marjo s'indigne qu'il dise aux duchesses: "C'est beau les filles, c'est fini pour aujourd'hui." Et elle y ajoute le hashtag consentement? Mais qu'est-ce qu'elle raconte? Qu'il aurait fallu qu'il les laisse le câliner jusqu'à ce qu'ELLES décident que c'est fini? Mais elle débloque complètement ou quoi?

Et encore une fois, on parle d'adultes consentants, il n'y a strictement rien de mal là-dedans. Au fond, tout ça n'est-il pas que de la jalousie féminine? Une femme amère qui voit d'autres femmes recevoir toutes les attentions des hommes alors qu'elle n'en reçoit pas, ou moins?

C'est quoi le problème, ma p'tite Marjo, ton papa ne t'a pas aimée assez? Il n'a pas été assez affectueux, alors tu en veux aux femmes qui ne souffrent pas de ta propre carence émotive?

En effet Monsieur le moustachu, ça devrait être fini et depuis longtemps, mais le Carnaval de 2018 se sert toujours de jeunes femmes pour vendre sa bougie. Pourquoi? Parce que ça fait fantasmer les Bonhommes? Sinon, pourquoi n’inclut-on pas les hommes, les trans, les queers? Et pourquoi y a-t-il une limite d’âge? Le Carnaval a beau se bomber le torse et stipuler que le concours des duchesses a évolué, à part le 2000$ de compensation pour un travail qui en mérite sans doute le triple, je cherche désespérément les preuves...

C'est complètement ridicule. Tout ce que contient ton texte est une description du concours tel qu'il était en 1975. Tu dis toi-même "autre époque, autres moeurs", comme quoi les choses ont bien changé depuis. Mais après tu viens nous dire que rien n'a changé? Il faudrait peut-être te faire une idée!

S'il y a des victimes de discrimination ici, ce sont les hommes qui n'ont pas le droit de participer au concours! Pourquoi ne pas te battre pour que soit créé un concours des ducs? Vas-y! Je ne m'y opposerai pas, même si je sais que je n'ai absolument aucune chance de le gagner!

Comme ça, tu pourras alors voir des beaux jeunes hommes défiler dans leurs plus beaux habits! Mais tu n'auras aucune pensée libidineuse, toi! Ben non! Y'a que ces salopards d'hommes qui ont des pensées impures, c'est bien connu...

Mais non, ce que tu souhaites, c'est l'abolition du concours. Selon toi, des femmes VOLONTAIRES, CONSENTANTES et COMPLICES ne devraient PAS AVOIR LE DROIT de participer à ce concours. Tu veux dicter leur conduite aux autres femmes, tu veux leur imposer tes valeurs et tes opinions. Tu dénigres leur vision, leur participation et leur liberté de choix!

Et après ça, tu as le culot de venir nous dire que tu les admires!

Contrairement à toi, moi je dis que les femmes devraient avoir le droit de faire ce qu'elles veulent, point.

Et contrairement à toi, ma p'tite Marjo, l'autoritarisme et la censure bien-pensante me puent au nez.





Le sultan du harem n'est pas ce qu'on croyait...

Michael Vader

Star Wars / Les Visiteurs

Introduction à Game of Thrones par Samuel Jackson

Trudeau le gros nono

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Il y a quelques jours, c’était le premier anniversaire de la monstrueuse tuerie perpétrée à la mosquée de Québec.

Nos grands politiciens multiculturalistes ont bien évidemment sauté sur l’occasion pour venir montrer à quel point ils sont vertueux et pour déverser leur éternel flot de sottises dans les oreilles de ce pauvre petit peuple xénophobe et ignare que nous sommes.

Au premier rang, évidemment, le grand Juju Ier.

Prenons le temps d’analyser un peu ses propos :

Un an jour pour jour après la tuerie de la grande mosquée de Québec, Justin Trudeau a appelé la société québécoise et canadienne à admettre ses propres peurs « irrationnelles » face à l’autre.

Ben voilà. Tout est là. Le peuple québécois (et canadien, soulignons-le au passage afin de marteler en bon fédéraliste que le peuple québécois est canadien, il ne faudrait pas l’oublier) est un peuple raciste et xénophobe. Le peuple doit ADMETTRE ses peurs IRRATIONNELLES face à L’AUTRE.

En une seule phrase, il y a déjà plein d’aspects à décortiquer. Attachez votre tuque avec d'la broche.

« ADMETTRE »

L’utilisation du verbe ADMETTRE est extrêmement éloquente et troublante. Ce qu’affirme Juju Ier ici, c’est que sa vision de la situation est la seule qui soit réelle et crédible. Le peuple est raciste, point final. La seule option qui s’offre donc à lui est de l’admettre, afin de pouvoir espérer faire acte de contrition et obtenir le pardon. C’est très catholique comme concept. Et si c’était toxique et malsain quand ça sortait de la bouche des curés en 1935, ça l’est encore plus aujourd’hui quand ça sort de la bouche du premier ministre du « pays » (je le mets entre guillemets afin de souligner au passage, en bon séparatiste, que cette putain de fédération colonialiste anglo-saxonne est une vue de l’esprit envers laquelle je ne ressens aucune appartenance).

Et qu’en est-il de ceux qui refuseront d’admettre qu’ils sont des salopards de racistes? Ben c’est tout simple, ce sont des xénophobes haineux qui refusent de se repentir. Ils refusent de voir le mal qui sommeille en eux. Ils refusent de voir la Lumière. Ils demeurent sourds au message d’amour du Fils du Seigneur. Ils font le choix de se prélasser dans le Mal. Ce sont des suppôts de Satan, des monstres, des hérétiques, des pécheurs invétérés. Aucune épithète n’est assez sinistre pour les décrire adéquatement.

Encore une fois, c’est très fanatiquement catholique comme discours. Les bons d’un côté, les méchants de l’autre. D’un bord on a ceux qui reconnaissent qu’ils sont des pécheurs et qui supplient le seigneur de les pardonner, et de l’autre bord on a ceux qui se complaisent dans le péché et qu’il faut mépriser et éviter de fréquenter. C’est le discours d’un idéologue manichéen fanatique.

Or, à la base, tout le raisonnement de Juju s’écroule lorsqu’on retourne à la source de l’affirmation pour se poser la question (HÉRÉTIQUE) : les Québécois sont-ils racistes? Clairement, la réponse est non. Évidemment que la société québécoise, comme toutes les sociétés humaines de la planète, compte un certain nombre d’individus racistes. Toutefois, il est parfaitement déraisonnable de généraliser la haine de cette poignée de zigotos à toute la société.

Évidemment que beaucoup de Québécois, comme tous les humains, possèdent un certain nombre d’idées préconçues stéréotypées à l’égard de certains autres groupes ethniques. Nous ne sommes pas tous aussi idéologiquement PURS que Juju, mais est-ce que cela signifie que le peuple québécois est raciste? Bien sûr que non. La preuve : la très vaste majorité des Québécois s’opposerait avec véhémence à tout projet législatif qui viserait à brimer les droits fondamentaux d’une minorité ethnique.

Prenons les musulmans par exemple, puisqu’il est clairement question d’eux ici. Existe-t-il des préjugés négatifs à l’égard des membres de la communauté musulmane? Bien sûr. Certains de ces préjugés sont fondés, d’autres pas. Mais si un gouvernement annonçait demain matin que tous les citoyens musulmans ne peuvent plus… je ne sais pas, moi… appliquer à des postes d’employés gouvernementaux, croyez-vous vraiment que les Québécois applaudiraient? Ben voyons! Le peuple québécois a collectivement démontré à maintes reprises qu’il est épris de justice et d’équité pour tous. Nos lois le reflètent admirablement.

Le peuple québécois n’est ni raciste et ni xénophobe. Mais ne me croyez pas sur parole! Après tout, je ne suis qu’un autre de ces maudits Québécois masculins blancs qui refusent d’admettre leur péché! Allez lire ce qu’en disent ces gens plus intelligents et plus crédibles que moi:

"Le Québec n’est ni raciste ni islamophobe"

L'islamophobie n'existe pas

L'islamophobie: un racisme imaginaire

Le mythe de l'islamophobie

Le sauf-conduit islamique

"Islamophobie imaginaire"

Salman Rushdie et la gauche

ISLAMOPHOBIE???

« PEURS IRRATIONNELLES »

Pour Juju, les Québécois éprouvent collectivement une « peur irrationnelle » des musulmans. Encore une fois, il dit n’importe quoi.

Premièrement, les Québécois n’ont pas PEUR des musulmans. Le terme « peur » est beaucoup trop fort. Je n’ai jamais vu quelqu’un s’enfuir en courant ou hurler de terreur à la vue d’un musulman. Je pense que ce qui se rapproche davantage de la réalité, c’est le mot « inquiétude ». Les musulmans inquiètent beaucoup de Québécois. Mais cette inquiétude est-elle « irrationnelle »?

Pour être irrationnelle, il faut qu’une inquiétude soit dénuée de raison, c’est-à-dire qu’elle ne s’appuie d’aucune façon sur la réalité ou sur un danger concret. Elle se base plutôt sur un danger imaginaire qui n’existe pas. Exemple : la peur des araignées, alors qu’au Québec, ces petites bestioles sont complètement inoffensives. Ou ma propre peur irrationnelle des requins (qui découle du fait que j’ai vu le film Jaws à un âge trop précoce) qui me pousse à penser à une gueule béante remplie de dents, même lorsque je me baigne dans le lac situé au bout de ma rue, une étendue d’eau douce peuplée de gentils poissons effarouchés qui me fuient comme la peste. C’est ça une crainte irrationnelle.

Or, la crainte des musulmans est-elle irrationnelle?

Malheureusement non. Elle peut être déraisonnable et exagérée chez certains, mais elle n’est pas irrationnelle. Presqu’à tous les jours, des terroristes musulmans commettent des atrocités au nom de leur foi. Regardez ce qui s’est produit seulement depuis le début de l’année 2018.

En seulement un mois, on compte 133 attaques terroristes dans le monde qui ont fait plus de 750 victimes! Le nombre de blessés est encore plus élevé! Et la vaste majorité de ces groupes terroristes sont constitués de fanatiques musulmans.

Ça, c’est la réalité. Elle n’est pas jolie, on comprend que le grand Juju préférerait ne pas la voir, on comprend qu’il préfère vivre dans son monde parallèle peuplé de licornes et de gentils farfadets. Mais qu’on accepte de la voir ou pas n’a aucun impact sur la réalité. Cette dernière est là, indéniable et irrévocable.

Ce ne sont donc pas les gens qui sont inquiets de la religion musulmane qui sont coupables d’irrationalité. Ce sont plutôt les gens comme Juju qui nient la réalité, qui nient que l’Islam est une idéologie qui motive des actes de violence en très grand nombre et qui font des victimes pratiquement à tous les jours.

Cela étant dit, le fait de reconnaître que ce danger existe ne signifie pas qu’il faille avoir une peur déraisonnable des musulmans. Et cela ne signifie certainement pas qu’il puisse être justifié de s’en prendre à des musulmans de quelque façon que ce soit. N’en déplaise à Juju, il est parfaitement possible d’avoir une vision du monde qui soit beaucoup plus sophistiquée que sa propre philosophie manichéenne et puérile qui place les gentils d’un côté et les méchants de l’autre.

La seule approche rationnelle face à ce problème est de reconnaître l’indéniable : la religion musulmane est une idéologie potentiellement dangereuse qui, dans certaines sourates et certaines hadiths, fait la promotion de la violence. Le fait de présenter ces textes à des personnes vulnérables et naïves en affirmant qu’il s’agit de la parole divine du créateur de l’univers, parole qui ne saurait être remise en question ou critiquée, est un très grave problème. Dans certains cas, ce processus crée des fanatiques et certains d’entre eux se croient justifiés de commettre des actes de violence au nom de leur dieu. Voilà le véritable problème qu’il est impératif « d’admettre » si on veut espérer trouver une solution.

Cela ne signifie pas qu’il soit justifié ou raisonnable de voir tous les musulmans comme des fanatiques dangereux assoiffés de sang! La vaste majorité d’entre eux ne feraient pas de mal à une mouche. Comme dans n’importe quelle religion, il y a les modérés et les zélotes. La plupart des musulmans que je connais sont des gens très biens et pas fanatiques une miette qui sont absolument horrifiés de voir tous ces actes de violence qui sont commis au nom de leur foi.

D’où l’importance de faire la disctinction entre les idées et les gens. Des gens formidables peuvent avoir des idées fausses, insensées et même dangereuses. Aucune idée ne doit être placée à l’abri de la critique et de la confrontation, certainement pas celles qui se cachent sous l’étiquette de la religion. Il faut être absolument impitoyable avec les idées, cela est d’une importance capitale. L’avenir de la civilisation en dépend et je pèse mes mots lorsque j’écris ceci.

Mais les gens, eux, méritent d’être traités avec dignité. Le fait qu’ils appartiennent à tel ou tel groupe a beaucoup moins d’importance que qui ils sont comme individus et ce qu’ils ont choisi de faire de leur vie. Si on me dit qu’une personne est musulmane, cela ne veut pas dire grand-chose en fin de compte. Ce qui m’intéresse bien davantage, c’est son vécu, son métier, ses intérêts, ses opinions, son ouverture d’esprit, ses valeurs, etc. L’étiquette « musulman » ne me dit essentiellement rien à propos de cette personne.

Des musulmans, il y en a des très pratiquants, d’autres beaucoup moins. Il y en a qui ne jurent que par le voile, d’autres qui ne veulent rien savoir. Il y en a qui sont mélomanes, d’autres qui croient que la musique est une invention de Satan. Il y en a qui ne boivent jamais d’alcool, d’autres qui trichent plus ou moins à la cachette. Il y en a qui sont intelligents, d’autres cons. Il y en a qui vivent dans des ghettos fermés, d’autres pas du tout. Il y en pour les fous pis les fins, comme aurait dit ma grand-mère.

Donc tout en étant impitoyable avec les idées, il faut faire preuve de compassion envers les gens et éviter de les déshumaniser, de les diaboliser ou de faire disparaître leur individualité au profit d’une identité communautaire au sein de laquelle existe une telle diversité qu’elle ne nous apprend rien d’intéressant à propos de ses membres.

Voilà ce qu’aurait pu dire le premier ministre dans son discours s’il était capable de réflexion sophistiquée et s’il n’était pas un idéologue aveugle affublé d’une vision du monde puérile et simpliste.

Et ce n’est que le début :

« C’est facile de condamner le racisme, l’intolérance, les discriminations contre la communauté musulmane. On sait c’est qui. C’est les racistes. C’est l’autre. C’est les nonos qui se promènent avec des pattes de chien sur le T-shirt », a lancé le premier ministre du Canada, lundi soir, dans une référence au groupe La Meute.

Quelle déclaration immensément stupide.

Peu importe ce qu’on pense de la Meute, rien ne justifie qu’ils soient utilisés de la sorte comme des épouvantails par le premier ministre.

Si on pense qu’il s’agit d’un groupe dangereux, alors c’est une erreur de parler d’eux de la sorte. C’est Léon Zitrone qui disait : « Qu'on parle de moi en bien ou en mal, peu importe. L'essentiel, c'est qu'on parle de moi! » Et il avait bien raison. La meilleure façon de vaincre un ennemi, c’est de le faire tomber dans l’oubli et de s’assurer que son message reste sans échos. Dès qu’on en parle, que ce soit en bien ou en mal, on lui accorde de l’importance, on attire l’attention sur lui et tout à coup, tout le monde voudra entendre leur message.

Si on pense au contraire qu’il s’agit d’un groupe inoffensif, alors il est complètement immoral de les diaboliser de la sorte et de les associer à une tuerie qui a été perpétrée par un zigoto qui n’avait aucune association connue avec eux. De plus, les dernières manifestations organisées par la Meute ont donné lieu à de la violence, de la casse et du vandalisme… pas de la part de la Meute, mais plutôt de leurs opposants, ces gauchistes radicaux qui se prétendent « antifascistes ». En diabolisant la Meute comme il vient de le faire, le PM donne tacitement son approbation à de futurs actes de violence et se rend donc indirectement responsable des dommages, des blessés ou même des morts qui pourraient en résulter.

Le rôle d’un premier ministre devrait être de favoriser l’harmonie de la société qu’il gouverne, pas d’encourager le chaos. Et c’est très exactement l’effet qu’aura cette déclaration stupide, quelle que soit l’opinion qu’on a de la Meute. Justin Trudeau nous démontre, une fois de plus, qu’il n’est qu’un sombre crétin, un idiot qui joue aux prophètes, un incompétent qui ne mériterait même pas qu’on lui confie les responsabilités les plus triviales.

Il est fichtrement mal placé pour traiter qui que ce soit de « nono » (un terme infantile qui en dit long sur la maturité intellectuelle du premier minisse du Canadâ).

Et il continue sa pénible diatribe :

Cela dit, la réflexion ne devrait pas s’arrêter là. « Pourquoi le mot islamophobie nous met mal à l’aise ? Nous avons tous peur des fois. On a peur de l’inconnu. On a peur de l’étranger. Il faut reconnaître nos propres faiblesses en tant que Québécois et en tant que Canadiens », a insisté M. Trudeau, fort applaudi par des centaines de citoyens qui participaient à la commémoration du premier anniversaire de la tragédie.

Je vais te répondre, moi, mon p’tit Juju. Le mot islamophobie nous met « mal à l’aise » pour plusieurs raisons. Premièrement, il sous-entend une phobie, c’est-à-dire une peur irrationnelle qui, comme je viens de l’expliquer, n’existe pas. Deuxièmement, il affirme, comme tu te plais à le faire, que toute la société a peur des musulmans, ce qui est complètement faux. Troisièmement, il est utilisé pour empêcher une conversation normale et saine à propos de plusieurs idées dangereuses qui sont véhiculées par la religion musulmane. Or, tout ce qui vient empêcher une conversation, surtout une conversation aussi fondamentale et importante que celle-là, est antidémocratique.

Mais compte tenu du fait que ton présent règne n’a été déclenché que par 39,47 % des voies exprimées aux dernières élections, je peux comprendre que ta compréhension du concept de démocratie soit un peu flou.



Hood Saladine


Arantza Sestayo

Deux poids, deux mesures

Robert F. Kennedy

Richard Feynman

"Peoplekind"

L'art d'humilier des enfants

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Comme je le décris dans mon livre, l'humiliation des enfants d'âge primaire par des enseignantes et des intervenantes se produit beaucoup plus souvent que ce que vous pourriez croire. J'en ai été témoin à plusieurs reprises.

Extrait de la nouvelle:

Une responsable du service de garde d’une école primaire de l’Outaouais aurait humilié plusieurs élèves en les faisant parader dans l’école en imitant des bruits de train.

(...) Mercredi dernier, elle aurait fait parader de manière humiliante un groupe d’une quinzaine d’élèves de 5e et 6e années, parce qu’elle les jugeait turbulents.

La responsable aurait poussé l’audace jusqu’à les faire crier des bruits de train en se tenant les uns les autres. Elle aurait également frappé à plusieurs portes de salles de classe ainsi qu’au salon du personnel pour s’assurer qu’on les voit.

« C’est de l’intimidation. Les enfants étaient en larmes. Dans leurs yeux, on voit que les enfants ont peur de cette dame-là », raconte une employée.

La femme suspendue n’en serait d’ailleurs pas à ses premières frasques depuis son embauche à l’école il y a quatre ans.

Elle aurait notamment déjà attaché les pieds et les mains de deux enfants avec du ruban adhésif pendant une retenue.

« Lorsqu’elle a entendu que les parents étaient arrivés, elle s’est empressée de courir jusque dans la salle de classe pour couper le ruban », explique un autre membre du personnel.

Elle aurait aussi tiré une jeune fille en crise par les jambes jusqu’au gymnase.

Ceci est un exemple plutôt extrême, mais j'ai vu pire.

Et ce n'est pas un cas isolé.



SANDMAN vol. 1: Preludes & Nocturnes

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J'ai manqué plusieurs journées de travail la semaine dernière parce que j'étais malade comme un chien. J'en ai donc profité pour plonger dans cette BD qui trônait sur ma table de chevet depuis beaucoup trop longtemps. Il faut dire que j'ai plus de livres sur ma table de chevet que la plupart des gens en possèdent dans toute leur maison.

Disons d'emblée que je n'avais pas d'idée précise de ce qui m'attendait en ouvrant ce livre. J'en ai souvent entendu parler, mais les descriptions que j'ai lues et entendues étaient tellement floues, vagues et parfois contradictoires que ça ne me disait vraiment pas grand-chose.

Et maintenant que je me retrouve à la place de celui qui veut tenter de la décrire à d'autres, je comprends pourquoi ce que j'avais lu dans le passé était si nébuleux. C'est une série vraiment inclassable et très difficile à décrire.

Vous est-il déjà arrivé de vous réveiller après un rêve particulièrement intense et de tenter de raconter ledit rêve à quelqu'un? Vous avez alors sans doute réalisé avec horreur que vos mots étaient incapables de traduire le fameux rêve et que votre récit n'arrivait pas à lui rendre justice. Le regard interloqué ou amusé de votre interlocuteur vous a confirmé que vos mots ne rendaient pas justice à l'intensité de l'expérience dont vous émergiez.

C'est un peu la même chose avec cette BD. Elle est comme un rêve, ou plutôt une série de rêves, avec des séquences tout à fait lucides ainsi que d'autres profondément délirantes, symboliques et ouvertes à l'interprétation. Le fait que je l'ai lue dans une brume fiévreuse a peut-être aussi amplifié l'effet! ;-)

Comme ce recueil réunit les huit premiers numéros de la série de comics, je vais tenter de parler sommairement de chacun d'eux sans vendre de surprises.

SLEEP OF THE JUST

Cette histoire introduit habilement le personnage principal ainsi qu'une bonne partie de la mythologie qui l'entoure. À l'aide d'un ancien et puissant grimoire, un mystique ésotérique du nom de Roderick Burgess souhaite capturer... la Mort. Il faut savoir que dans l'univers du Sandman, certains de ces concepts sont personnifiés, c'est-à-dire que la Mort est une personne. Ou, pour être plus précis, un être anthropomorphe immortel. Le Désir également. Et le Destin.

Burgess complète son rituel, mais il réalise avec dépit que la créature qui apparaît devant lui n'est pas la Mort. Burgess ignore de qui il s'agit, mais comme la créature est affaiblie et inconsciente, il s'empresse de le priver de ses trois "outils": un collier de rubis, un sac de sable et un masque aux apparences steampunk qui n'est pas sans rappeler les masques à gaz utilisés pendant la première guerre mondiale. Puis, il l'emprisonne dans une espèce de sphère magique.


Les années passent et Burgess déduit finalement qui est son prisonnier. Il s'agit de Sandman, Morpheus, la personnification du rêve. Burgess promet de le libérer s'il partage avec lui le secret de son immortalité, mais Sandman refuse. Les années continuent de défiler et deviennent des décennies. Burgess meurt et est succédé par son fils. Et pendant toutes ces années, on entrevoit les conséquences désastreuses de l'emprisonnement du Sandman sur les rêves de gens ordinaires à travers le monde.

Finalement, des fiers-à-bras de Burgess font l'erreur d'ouvrir la prison de verre. Sandman s'échappe et, malgré son état affaibli, il punit son ancien geôlier comme seul le maître du monde des rêves le peut...

J'ai bien aimé cette première histoire, c'est une bonne intro à l'univers du Sandman. Gaiman nous donne des indices à petites doses, sans se presser, et maintient ainsi notre intérêt jusqu'à la dernière page. Il nous dépeint un Sandman intriguant et envoûtant, apparemment au-dessus des concepts mortels du bien et du mal.

Toutefois, je n'ai jamais été un admirateur des dessins de Sam Kieth et cette BD ne modifie pas mon opinion. Ses visages exagérément caricaturaux enlèvent de la crédibilité au récit et son usage exagéré des plans rapprochés font perdre tout effet à cette technique qui, lorsqu'elle est utilisée avec davantage de parcimonie, peut être un outil puissant. Il faut tout de même lui donner le crédit qui lui revient: Kieth recrée avec brio l'atmosphère graphique des comics d'horreur des années 50 et je crois que cet hommage était volontaire de sa part.

IMPERFECT HOSTS

L'histoire s'ouvre sur une scène domestique entre Caïn et Abel. Ce dernier est l'éternelle victime de son frère qui s'amuse à l'insulter, à le menacer et même à le tuer. Mais la mort n'est pas une condition permanente ici. On comprend bientôt que la scène se déroule dans le monde des rêves. Sandman a réussi à y revenir mais, épuisé, s'est écroulé. C'est le dragon domestique des deux frangins qui l'amène à leur maison, à demi conscient.

Grâce aux soins d'Abel, Sandman reprend des forces, mais il demeure affaibli tant qu'il n'a pas retrouvé ses "outils". Lorsqu'il est à nouveau capable de se déplacer, il se rend à son palais qu'il trouve en ruines. Le monde des rêves s'est sérieusement détérioré en son absence.

Sandman convoque alors Hécate qui apparaît ici sous la forme de trois femmes: Atropos qui ressemble à la fée marraine de Cendrillon, Morrigan qui a l'apparence grotesque d'une sorcière et finalement la belle et blonde Cynthia. On devine qu'il s'agit là de trois archétypes féminins très puissants: la bienveillante femme maternelle, la sorcière effrayante et la sex-symbol hollywoodienne. La séquence qui les met en scène est vraiment hypnotique. Les trois femmes empruntent constamment l'apparence et l'identité de leur voisine. En plus, elles possèdent plusieurs noms, dont ceux des Érinyes de la mythologie grecque. On est vraiment en présence d'une trinité surnaturelle aux origines très anciennes.

Sandman leur demande alors ce qu'il est advenu de ses trois "outils" qu'il a créés en utilisant sa propre substance, des morceaux même de son âme, et sans lesquels il demeure désespérément affaibli. Les trois femmes lui répondent très brièvement que sa poche de sable a été achetée par un Britannique du nom de John Constantine. Son casque est en possession d'un démon de l'enfer. Son pendentif orné d'un rubis a été utilisé par un criminel et a été confisqué par la Ligue des justiciers.

Cette dernière explication rappelle une énigmatique scène vue précédemment dans laquelle on voit une vieille femme qui visite son fils à l'asile d'Arkham. Le prisonnier, une gargouille difforme au regard dément, se plaint à sa mère qu'on a "pris ses rêves". S'agit-il de ce criminel que l'on aperçoit en flashback être appréhendé par Batman et Green Lantern?


J'ai vraiment préféré cette histoire à la précédente. Gaiman semble déjà beaucoup plus à l'aise et nous dépeint un monde de plus en plus fascinant et captivant. La scène avec la trinité Hécate est vraiment géniale et vaut le détour à elle toute seule.

DREAM A LITTLE DREAM OF ME

La première case nous montre un bungalow, tout ce qu'il y a de plus anodin. Mais lorsqu'on pénètre dans une chambre, on aperçoit dans l'ombre une femme allongée sur un lit. Elle est assez pitoyable. Malgré son jeune âge, son corps est dans un état de décrépitude avancé. S'agit-il d'une junkie? On devine que c'est le cas, en quelque sorte, car sur sa table de chevet se trouve... la poche de sable du Sandman.

Quelques pages plus loin, un homme s'introduit par effraction dans la maison et dès qu'il y met le pied, il perd contact avec la réalité et est submergé de rêves délirants qui se succèdent à un rythme infernal. Le premier est un rêve érotique; il se retrouve à faire l'amour passionnément avec une femme magnifique. Puis, le voilà roulant à toute vitesse au volant de sa voiture de rêve. Dans la case suivante, il est Jésus, adoré et admiré de tous. Dans la dernière case, il est Superman, mais un Superman grossièrement dessiné, comme s'il l'avait été par un enfant démoniaque. La dernière case de cette séquence nous offre un gros plan du visage de l'homme, le regard vide et les traits figés. On comprendra plus tard qu'il est en train d'être "dévoré" vivant par les rêves...

Autre détail intéressant, tout le comic est habilement parsemé d'extraits de paroles de chansons qui évoquent les rêves. Je ne vous dis pas lesquelles, mais vous pourriez sans doute en deviner plusieurs par vous-mêmes. Ces mélodies viennent hanter l'histoire et réveillent de vieux vers d'oreille chez le lecteur. J'ai assez rarement vu ça dans une BD. J'adore.

Finalement, avec l'aide de Constantine, Sandman trouve la maison et y pénètre à son tour. Mais avant de récupérer son sac, il doit traverser une pièce dont les murs et les plafond sont recouverts de chair, de veines, de protubérances tentaculaires et d'yeux. "What is this stuff?" demande Constantine, dégoûté. Sandman répond placidement: "A human body. What's left of it. Your woman's father, I woulkd surmise.""But it - it's still alive" s'exclame Constantine, horrifié. La réponse de Sandman, toujours aussi calme: "That's right."

Pas un moment qu'on oublie facilement.

Gaiman nous offre vraiment un récit percutant parsemé de moments cauchemardesques et mémorables. C'est avec ce numéro que j'ai compris que je n'avais pas une série de comics ordinaire dans les mains, mais plutôt quelque chose d'unique et d'extraordinaire. Les dessins de Mike Dringenberg m'ont beaucoup plus et m'ont semblé plus adaptés à ce style de récit. L'horreur est encore pire lorsque les personnages sont dessinés de manière réaliste.

A HOPE IN HELL

Revigoré depuis qu'il a récupéré son sac de sable, Sandman décide de s'aventurer en enfer pour retrouver son casque. Pour y parvenir, il devra affronter le démon qui l'a en sa possession. Il ne s'agit toutefois pas d'un combat physique, mais plutôt d'un concours de rimes dans une espèce de boîte de nuit démoniaque. Très original comme duel.

Mais voilà, une fois qu'il a remporté le combat et qu'il a son casque en sa possession, la partie n'est toujours pas gagnée pour Sandman. Il s'adresse à Lucifer en ces mots: "I thank you. The kings of Hell are honorable. I will remember this." Lucifer rétorque: "Honorable? You joke, surely. Look around you, Morpheus. The million lords of Hell stand arrayed about you. Tell us why we should let you leave?"

La réponse de Sandman est géniale.

Un bon numéro, même si certains aspects m'ont déçu. Sincèrement, l'Enfer m'a paru beaucoup moins abominable que le bungalow du précédent épisode. Mais il ne faut pas blâmer uniquement les artistes pour ce résultat décevant, je trouve que le choix des couleurs est hautement discutable. Une palette plus sombre aurait déjà été une vaste amélioration.


PASSENGERS

Je serai particulièrement vague ici parce que les trois numéros suivants sont vraiment très réussis. Et il me semble évident que pour les apprécier pleinement, il faut en savoir aussi peu que possible à propos de leur contenu. Je ne voudrais donc pas gâcher l'expérience pour qui que ce soit.

Armé du pendentif orné d'un rubis du Sandman, qu'il a au préalable perverti et désacralisé, le Dr. Destiny (l'être monstrueux emprisonné à Arkham qu'on a d'abord rencontré dans "Imperfect Hosts") s'évade et se rend dans un petit Diner. Le resto est occupé par six autres personnes, dont la serveuse. Pendant les 24 prochaines heures, patiemment, lentement et insidieusement, le Dr. Dee s'insinuera dans leurs esprits et les fera sombrer dans la folie. Leur contact avec la réalité s'efface progressivement et ces pauvres gens sont de moins en moins humains et ressemblent de plus en plus à des bêtes de cauchemar.

Les effets dévastateurs de son pouvoir seront ressentis à travers le globe, mais ce sont les occupants du Diner qui seront ses jouets de prédilection. Les pauvres sont réduits à l'état de marionnettes, complètement à la merci d'un psychopathe homicide et sadique qui contrôle leurs pulsions, leurs désirs, leurs pensées... jusqu'à leur perception de ce qui est réel ou non...


Je ne peux vraiment pas en dire plus. J'ajouterai simplement que je n'ai probablement jamais rien lu d'aussi effrayant de toute ma vie. Ce récit est littéralement à glacer le sang et il n'a pas fini de me hanter. Un véritable chef-d'oeuvre d'horreur. Il faut vraiment le voir pour le croire.

THE SOUND OF HER WINGS

Le dernier récit de ce recueil est plutôt anodin et sans intérêt... il faut dire qu'après son abominable prédécesseur, n'importe quoi aurait semblé mondain. Essentiellement, il explore la relation entre Sandman et sa soeur, la Mort. Morpheus accompagne cette dernière dans sa tournée où elle visite les condamnés dans leurs derniers instants, ce qui donne lieu à des scènes très touchantes. Les dialogues ne m'ont toutefois pas semblé particulièrement intéressants.

Bref, ce recueil est vraiment une oeuvre incontournable pour tout amateur de BD. Vous n'avez jamais lu un truc pareil, je vous le garantis.

Un gros merci à Fylouz qui m'a permis de faire cette extraordinaire découverte!




Conan O'Brien

Baruch Spinoza

Entrevue avec René Lavertue

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J'ai commencé à enseigner en 1996 et pendant mes premières années de métier, j'ai souvent entendu parler d'un certain René Lavertue. Mes collègues féminines parlaient de lui avec le plus suprême des mépris. Elles dressaient le portrait d'un arnaqueur incompétent, un sale type qui avait trouvé le moyen de se faire payer sans travailler, une espèce de brillant fraudeur contre lequel fusaient les plaintes les plus graves mais qui était toujours assez habile pour se défendre contre les accusations qui étaient soulevées contre lui. Bref, un crosseur.

Je ne crois pas l'avoir déjà rencontré et comme l'apprentissage de l'enseignement est très exigeant, je n'ai pas eu le temps de vérifier la véracité de ces propos. De toute façon, à cette époque, en jeune idéaliste niais et féministe de surcroît, je n'avais aucune raison de douter de la parole de mes collègues féminines.

Fast forward 21 ans. Après toutes les épreuves, toutes les trahisons et toutes les horreurs que j'ai subies au sein du système d'éducation... voilà que le nom de René Lavertue réapparaît. Il a été interviewé par Olivier Kaestlé et Lise Bilodeau dans le cadre de leur émission Tant qu'il y aura des hommes. Je suis tombé en bas de ma chaise en lisant le nom. Le monde est petit en maudit.

J'ai écouté l'entrevue avec beaucoup de plaisir et je suis reconnaissant à Olivier et Lise d'avoir offert la possibilité à M. Lavertue de s'exprimer de la sorte. Si j'aurais jadis douté de la véracité d'une histoire aussi rocambolesque que la sienne, l'expérience m'a très durement appris que ce qu'il raconte à propos du système d'éducation est parfaitement et cruellement plausible. Des années de harcèlement et de diffamation contre un homme qui ne cherche absolument pas les ennuis? Je le crois facilement pour l'avoir vécu moi-même.

Son plaidoyer pour une école plus libre me rejoint également. C'est d'ailleurs un drôle de hasard, j'ai présentement un billet sur le sujet qui attend d'être terminé pour être publié. Je ne suis pas surpris d'entendre de tels propos de la bouche d'un homme. Contrairement à ce que plusieurs croient, les enseignantes sont généralement beaucoup plus autoritaires que nous.

Évidemment, je n'endosse pas toutes les vues du bonhomme, comme par exemple sa philosophie socialiste, son opinion de la nature des différences hommes-femmes ou son amour de Simone de Beauvoir, etc. Mais si on n'écoute plus les gens sous prétexte qu'on n'est pas d'accord sur absolument tout, alors on n'écoutera plus personne. De plus, aucune de ces positions idéologiques ne justifie les mauvais traitements et le harcèlement qu'il a subis.

Vous pouvez écouter l'entrevue en cliquant ici.

À écouter également:

"Tant qu'il y aura des hommes"





Doña Isabel

Will Durant

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