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Résolution féministe


2017: le fiasco de la gauche

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Dans ce vidéo, Sargon passe en revue certains des pires fiascos qu'a engendrés la gauche et les soi-disant guerriers de la justice sociale.

En plus de l'élection de Trump, un gigantesque doigt d'honneur au star system et aux médias gauchistes américains, il y est notamment question du fiasco de Marvel, du naufrage du dernier Star Wars et de l'effet désastreux provoqué par cette idéologie pourrie qui s'immisce partout.





2017: le fiasco libéral

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Qu'a accompli le gouvernement de Justin Trudeau en 2017?

Essentiellement rien. Mais ils sont très efficaces dans le domaine des scandales par exemple:

Juju

Dès le début de 2017, Justin Trudeau doit expliquer un voyage controversé, un séjour sur l'île privée de l'Aga Khan aux Bahamas.

Juste avant Noël, la commissaire à l'éthique a statué que le premier ministre a enfreint la Loi sur les conflits d'intérêts, en acceptant cette invitation.

(...) Cette controverse faisait suite à celle des cocktails de financement impliquant des gens d'affaires dans des résidences privées.

Devant l'opposition qui l'accuse de se préoccuper davantage des gens fortunés, Justin Trudeau annule son voyage au Forum économique de Davos.

Il lance plutôt une opération charme auprès du public canadien: une tournée de trois semaines qui a des allures de campagne électorale. Si les gens sont nombreux à se déplacer pour acclamer Justin Trudeau, d'autres en profitent pour lui manifester leur mécontentement.

Il me semble que cet article en oublie quelques-uns.

Comme par exemple l'intention de Trudeau d'accueillir les combattants de Daech à bras ouverts. Il ne veut pas les punir, il veut les réintégrer à la société! Il veut les aider!

Ou encore le fait qu'il a refusé 18 fois de répondre à une question en chambre à propos de ses entretiens avec le commissaire à l'éthique.

Harjit Sajjan

(...) Dans un discours, Harjit Sajjan s'est décrit comme ayant été l'architecte de l'opération Méduse en Afghanistan, ce qu'il n'a pas été.

Ce n'est pas la seule controverse à propos de Sajjan. Ses positions politiques ont été dénoncés par l'Inde et des membres sikhs ont claqué la porte du parti après sa nomination. Sa présence complique sérieusement les relations diplomatiques entre le Canada et l'Inde.

Mélanie Joly

En septembre, c'est au tour de la ministre du Patrimoine.

Mélanie Joly présente sa politique culturelle et tente de défendre la décision du gouvernement de ne pas taxer les services des géants du web comme Netflix. Le mécontentement demeure vif au Québec.

S'il n'y avait que ça!

La nomination de Madeleine Meilleur au poste de commissaire aux langues officielles a causé un mélodrame qui ne s'est terminé qu'avec le retrait de sa candidature.

Ou encore l'installation, sur la pelouse du parlement, d'une patinoire de 5,6 millions qui devait initialement rester ouverte à peine un mois.

Ou tout simplement le fait qu'elle parle pour ne rien dire et qu'elle est devenue une gigantesque joke ambulante.

Bill Morneau

Cependant, aucun ministre n'aura été sur la sellette en 2017 comme Bill Morneau.

Son projet de réforme fiscale a soulevé un tollé. Après l'avoir défendu pendant des semaines, le ministre des Finances l'assouplit.

Puis, le «Globe and Mail» révèle que le grand argentier du gouvernement n'avait pas placé ses avoirs dans une fiducie sans droit de regard.

L'opposition l'accuse donc de s'être placé en conflit d'intérêts. La commissaire à l'éthique lance une enquête.

Bill Morneau n'avait pas non plus déclaré ses liens avec une villa en France.

Quand des journalistes demandent à questionner le ministre lors d'un point de presse, Justin Trudeau s'interpose.

Et que dire de la décision de Marc Garneau de permettre les kirpans dans les avions?

Quel gouvernement de merde...

Mais ce n'est pas grave! Ce pignouf de Trudeau demeure en tête des sondages! Après tout, il a tellement de beaux cheveux...



Message à toi, la mère féministe!

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Le message est simple.

Les bébés garçons ont autant de valeur que les bébés filles.

Ton bébé garçon mérite autant d'amour, d'affection, de protection et de respect que ton bébé fille.

Le fait de croire qu'une sombre et ésotérique menace sommeille au coeur de ton bébé juste parce qu'il est un garçon est un concept exécrable et infect.

Si tu ne ferais pas subir un traitement à ta fille, ne le fais pas subir à ton garçon non plus.

Maltraiter ton enfant parce qu'il est un garçon est absolument abominable.

Faire ressentir à ton petit garçon qu'il est responsable et coupable de tous les crimes passés qui ont été perpétrés par des hommes est complètement dément.

Enseigner à ton petit garçon qu'il est inférieur moralement aux filles et que ces dernières ont plus de valeur que lui est profondément cruel et malsain.

Enseigner à ton petit garçon qu'il est un être dangereux qui, s'il était laissé à lui-même, serait rien de moins qu'un monstre, est une forme d'abus psychologique qui fait de toi un être indigne d'être une mère.

Mettre le visage de ton enfant sous le robinet parce qu'il est un garçon est un geste monstrueux et indigne de ta responsabilité parentale. C'est une forme reconnue de torture et cela fait de toi un monstre.


Hais les hommes tant que tu veux, si tu as envie de carburer à la haine, ça te regarde.

Mais laisse ton petit garçon tranquille. Il n'a fait de mal à personne, il est innocent et ne mérite ni ton mépris, ni tes lubies obsessives, ni ta haine et ni ton courroux.

Si des hommes t'ont fait du mal dans la vie, ne te venge pas sur lui. Il ne t'a rien fait, lui.

Ne lui enseigne pas à se détester, enseigne-lui à s'accepter.

Ne lui enseigne pas à respecter les filles. Enseigne-lui à respecter toutes les personnes qui le méritent.

Ne lui enseigne pas que son rôle dans la vie est de subvenir aux besoins des femmes sans rien demander en retour. Enseigne-lui qu'il ne vaut ni plus et ni moins que quiconque.

Ne lui enseigne pas que tout ce qui fait de lui un gars, tant physiquement que psychologiquement, est inquiétant, dangereux et anormal. Apprends-lui à être fier de qui il est.

Ne lui enseigne pas que les hommes et les femmes sont deux factions qui sont en guerre l'une contre l'autre. Enseigne-lui que les hommes et les femmes sont des alliés qui peuvent accomplir des miracles lorsqu'ils conjuguent leurs forces.

N'en fais pas un féministe. Ne l'embrigade pas. Ne l'endoctrine dans aucune idéologie. Apprends-lui à se servir de son extraordinaire intelligence, à se servir de son sens critique et laisse-le comprendre le monde à sa manière.

La santé mentale et physique de ce petit être fragile est entre tes mains. Ta responsabilité est de l'aimer et de l'aider à s'épanouir! Pas de l'endoctriner, de l'humilier, de le torturer ou de le détruire!

C'est la plus grande responsabilité qui te sera confiée de toute ta vie.

Arrête de te comporter comme une crisse de folle juste un petite minute et réfléchis à ça.

En son nom, je t'en remercie.



Image trouvée ici.


Le Canada, terre promise des intégristes

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Voici le plus récent texte de Djemila Benhabib qui vient d'être publié en France:


Vanté par le Premier ministre, Justin Trudeau, le modèle communautariste canadien se prétend exemplaire. Entre dérives et surenchères, ce multiculturalisme n'est pas sans danger.

Le 6 novembre dernier, le ministère des Transports du Canada a modifié la liste des objets proscrits à bord des aéronefs. Les lames de 6 cm et moins sont désormais autorisées en cabine... sauf sur les vols en partance pour les Etats-Unis. Comment justifier une telle décision ? Elle a, en tout cas, plongé le pays tout entier dans une énième controverse autour de la fameuse question des «accommodements» avec, cette fois-ci, un poignard en vedette, le kirpan, symbole religieux sikh que les orthodoxes de cette religion venus majoritairement de l'Inde portent sur eux en permanence... y compris pour dormir. Le kirpan est déjà autorisé dans les écoles publiques primaires et secondaires depuis un jugement de 2006 (1). Pourquoi ne pas le tolérer aussi dans les avions ?

Sans surprise, la World Sikh Organization, puissant lobby qui militait ardemment en faveur d'une telle mesure, s'en est réjouie. «Cette exception est faite sur mesure pour faire plaisir à des groupes religieux», accuse Xavier Barsalou-Duval (2), député du Bloc québécois à la Chambre des communes à Ottawa.

Pas du tout, rétorque le ministre des Transports, Marc Garneau, car il s'agit, assure-t-il, d'«un accommodement pour tous les passagers». «Accommodement», le mot qui fait exploser le thermomètre social, est lâché. Le même explique doctement que «beaucoup de personnes aimeraient avoir un petit couteau ou une lame pour se faire les ongles ou pour différentes raisons»... Encore un peu et le ministre soutiendrait que l'utilisation de couteaux dans les avions est un gage de sécurité. Les pilotes et les agents de bord fulminent. «Ce changement [...] expose nos membres ainsi que les voyageurs à un grand risque», lit-on dans la lettre adressée au ministre par la division du transport aérien du Syndicat canadien de la fonction publique (2). Jusque-là, la sécurité publique avait toujours prévalu, surtout depuis le 11 septembre 2001. Alors, pourquoi un tel renversement ?

Il suffit de se plonger dans la Realpolitik et de se transporter dans l'une des quatre circonscriptions où des élections partielles ont eu lieu le 11 décembre 2017, soit deux semaines après l'entrée en vigueur de la fameuse directive. Le seul comté réellement disputé était celui de Surrey Sud - White Rock, situé dans la banlieue de Vancouver, en Colombie-Britannique. Face à la députée sortante du Parti conservateur, le candidat libéral a bénéficié de la présence continue du Premier ministre, Justin Trudeau, dans une circonscription dont l'une des particularités est de compter 4,5 % de sikhs. Et, grâce à la directive, Trudeau a réussi son pari et le candidat libéral de Surrey Sud - White Rock est entré au Parlement (3). Thanks to the World Sikh Organization !

ÉNIÈMES ACCOMMODEMENTS

Ce qui frappe le plus dans ce nouvel épisode d'une longue série d'«accommodements», c'est l'extrême complaisance de la couverture médiatique à l'égard d'un Premier ministre aux accents fortement clientélistes et aux connaissances approximatives. Sa principale qualité est d'être le fils de son père, celui-là même qui a mis sur pied la doctrine d'Etat du multiculturalisme, avec son pendant, des «accommodements raisonnables». Pour éviter tout malentendu sur la portée de cette idéologie d'Etat, attention à ne pas confondre multiculturalisme et cosmopolitisme. Alors que ce dernier fait sauter les verrous communautaires pour célébrer le métissage et les échanges, le multiculturalisme, lui, fige l'individu dans la culture de ses parents de façon à le clouer à sa communauté d'origine du berceau jusqu'au tombeau.

C'est Pierre Elliott Trudeau qui, au début des années 80, a fait de la reconnaissance des identités ethniques et des communautés culturelles le pivot de l'organisation sociale et politique du pays.

Trudeau père a réduit l'Etat à un simple «gestionnaire» des droits individuels, «fabricant» ainsi une créature narcissique, un sujet exclusivement de droit, ahistorique et dépolitisé. En matière d'accommodements, l'injonction est simple : «Accommodons les plus intégristes des intégristes !» Cela se traduit par un bras de fer permanent entre des intégristes qui font passer leurs dérives pour de simples pratiques religieuses et un Etat réduit à son expression la plus minimaliste. Le voile intégral, par exemple, est présenté comme un attribut religieux digne de respect. Du coup, le gouvernement du Québec, qui vient d'imposer à reculons une loi précisant que les services publics doivent se donner et se recevoir à visage découvert, fait face à des contestations judiciaires. Le 30 novembre dernier, un juge a même suspendu temporairement cet article de la loi portant sur la neutralité religieuse de l'Etat. A l'heure actuelle, rien n'empêche une enseignante, une infirmière ou une policière de porter un voile intégral. De même, les écoles croulent sous les demandes de congé religieux venant du personnel, une situation qui crée des iniquités et multiplie les tensions au sein du personnel, explique Josée Bouchard, présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec. «Il est arrivé à quelques reprises au cours des derniers mois, raconte-t-elle, qu'un père de famille musulman refuse de discuter avec l'enseignante et la directrice de l'école fréquentée par son enfant parce que sa religion lui interdit de transiger avec des femmes. Dans au moins un cas, l'école a dû joindre l'imam local pour agir comme intermédiaire entre lui et l'école» (2). Dans les hôpitaux, les considérations religieuses donnent du fil à retordre aux professionnels, ajoute Diane Francœur, la présidente de la Fédération des médecins spécialistes du Québec. «La laïcité dans les établissements permettrait de pallier ces problématiques», soutient-elle (2).

HYPERHOSPITALITÉ

Sauf que nos décideurs sont engagés dans une voie opposée. Pour ces derniers, affirmer le caractère laïque de l'Etat relève même du racisme. Les zélés serviteurs du religieux bénéficient de l'extrême indulgence d'un Justin Trudeau qui, pour renouveler la doxa de son père, a mis l'accent sur les identités religieuses. Avec lui, le Canada est en passe de devenir la terre la plus hospitalière pour les fondamentalistes religieux de tout poil. Marqué par une volonté d'opposition au voisin étatsunien et nourri par l'ambition de s'affirmer sur la scène internationale, Trudeau se croit investi d'une mission suprême, celle de réussir là où tout le monde a échoué, c'est-à-dire réussir la synthèse entre la démocratie et l'intégrisme religieux. Et, à chaque fois que le repoussoir Donald Trump prône la «fermeture» vis-à-vis des réfugiés et éructe sa détestable aversion pour les musulmans, son homologue canadien se prend pour un «sauveur» et s'écrie : «Welcome to Canada !» Si Trump est sans nuance, Trudeau l'est également. Sauf que personne ne le voit ou presque.

(1) La décision de la Cour suprême du Canada avait, à l'époque, semé l'émoi au Québec puisqu'elle s'opposait aux décisions des instances judiciaires et scolaires de la province qui avaient interdit à Gurbaj Singh Multani, âgé de 12 ans, de porter son kirpan à l'école.

(2) www.ledevoir.com/politique/canada

(3) Le Parlement canadien compte 17 députés sikhs dont cinq portent un turban. D'après le recensement de 2011, environ 455 000 personnes ont déclaré appartenir à la religion sikhe, soit 1,4 % de la population.



LE GRAND CHIEN : UNE BD QUASI-PARFAITE ?

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« Somebody seen him hanging around
At the old dance hall on the outskirts of town
He looked into her eyes when she stopped him to ask
If he wanted to dance, he had a face like a mask
Somebody said from the Bible he’d quote
There was dust on the man
In the long black coat »
Bob Dylan « Man in the long black coat »

« Il est facile de dire qu'il faut faire la synthèse entre le Saint et le Révolutionnaire ; mais on ne l'a jamais encore réalisée. »
Arthur Koestler : « Le zéro et l'infini ».

Début des années 80. Si je veux avoir ma dose de BDs, mes recours sont plutôt maigres. La ville où je vis est plutôt chiche question librairies, la bibliothèque locale n'est alors qu'un groupe de hangars rassemblés pour entreposer quelques milliers de livres dans une atmosphère humide. Quelques « fixers » proposent des échantillons intéressants dans des immeubles borgnes où ils vaut mieux ne pas se rendre seul.

Heureusement, il y a le Monoprix local avec son coin BD. J'y traine régulièrement mes pénates. La sortie, proche, donne sur le parking pas loin de l'église. Pratique si on se fait serrer de trop près par un agent de sécurité. Mieux vaut ne pas se retrouver seul dans le bureau du directeur, quoi qu'il fut plus « cool » que celui de l'Intermarché. Cette grosse raclure. Il n'a même pas de bonne came de toute façon.

A l'époque, en dehors de Dupuis et Casterman, voire les Humanos, c'est pas vraiment Byzance. Pourtant, la personne responsable des commandes de ce Monoprix semble capable d'une étonnante capacité à la pluralité, ou peut-être juge t-elle qu'il y a assez de « Boule et Bill », « Tintin », « Spirou » et autres « Buck Danny » chez le voisin ?

C'est donc dans ce supermarché des plus commun que je vais découvrir les premiers albums de l'éditeur Glénat. Créée en 1969 par Jacques Glénat, cette maison d'édition grenobloise va se lancer dans l'édition de périodiques de bandes-dessinées à partir de 1975 avec « Circus » et 1980 avec « Gomme ».

Au début des années 80 paraissent les premiers albums. L'aspect de ceux-ci diffère quelque peu de celui de la concurrence. Il est clair que l'éditeur est en phase de recherche au niveau de la présentation et de la maquette.

Pour l'ado que je suis, ces albums se démarquent par leur contenu résolument « adulte », non seulement au niveau du sexe ou de la violence, mais surtout des thèmes.

C'est ainsi que je découvre :

Les chemins de Malefosse, de Bardet et Dermaut et ses héros lansquenets allemands crasseux et paillards au service d'Henri IV durant les guerres de religion,

Le rêve du requin, de Schultheiss et Mathias, série baroque de piraterie moderne, violente et politiquement incorrecte,

Les 7 vies de l'Épervier, de Cothias et Juillard où tragédie, humour et fantastique s'entremêlent sous la plume adroite de Juillard, également sous Henri IV, puis Louis XIII,

Les Tours de Bois-Maury, œuvre maitresse de Hermann, portrait sans fard d'un Moyen-âge réaliste et violent,

Balade au bout du monde, de Makyo et Vicomte, où le héros photographe s'enfonce pour son propre malheur dans les marais dits « du bout du monde » pour découvrir qu'au-delà de la fin il y a toujours quelque-chose,

Brunelle et Colin, de Genin et Bourgeon. Première série de François Bourgeon, dont il dessinera les deux premiers chapitres, celle-ci préfigure « Les compagnons du crépuscule »,

Les passagers du vent, de Bourgeon justement, superbe fresque historique sur la marine à voile au XVIIIe siècle, sur la traite négrière, extraordinairement documentée,

Mort Cinder, de Brecchia et Oesterheld, sommet de la bande-dessinée mondiale, rien de moins,
La mort qui rode, de Biard, polard macabre rappelant quelque peu le chef-d'œuvre de Georges Franju : « Les yeux sans visage ».

Et sans doute bien d'autres encore, oubliés aujourd'hui, y compris par Glénat, dont ils sont absents du catalogue.

A ceux-ci, je rajoute donc « Le grand chien » de Hugues. C'est d'abord le tome 2 que je découvre : « Mort au mètre », suivi plus tard du troisième : « Le 6e sceau ». Quelques années plus tard, je parviendrais à mettre la main sur le premier, le seul signé de Hugues et Vulliez.

« Le grand chien » est une série totalement oubliée aujourd'hui, à part sans doute de quelques grands malades tels que moi. Absente donc du catalogue Glénat, qui n'a pas répondu à mes demandes de renseignements. On ne la trouve que sur quelques sites de ventes par correspondance, en général pour des peanuts, à l'exception du troisième volume, peut-être un peu plus rare.

Des auteurs, aucune trace. Tout juste ais-je pu retrouver leurs prénoms : Pierre Vulliez et Didier (ou peut-être Alain) Hugues. Disparus, tous les deux. Ni l'un, ni l'autre ne semble avoir poursuivi une carrière littéraire et/ou artistique. Nul livre ou encyclopédie de la BD ne les mentionne, à ma connaissance. Unique mention trouvée il y a longtemps dans le « BDM  - Trésors de la bande-dessinée », encyclopédie de la bande-dessinée reprenant les cotes de celles-ci, par album (B, D et M étant les initiales des auteurs Michel Béra, Michel Denni et Philippe Mellot), qui la qualifiait, je crois, de « série quasi-parfaite ».

Les ressorts du drame sont, dans cette série, tendus à l’extrême non seulement par les rebondissements de l'intrigue mais par le sens d’un rythme où la suspension d’un geste est une menace ou une promesse, où un silence est une meilleure manière de dire.

Le premier volume de cette mini-série paraît en 1981, en noir et blanc. Le style est extrêmement réaliste avec un recours massif à la trame en pointillés.

Ce qui frappe d'emblée, c'est le recours obsessionnel de Hugues pour tout ce qui est lunettes à verres réfléchissants. La couverture du volume 1 en est un exemple parfait : un opérateur, casque sur les oreilles semble observer des écrans vides tandis qu'un nuage atomique se reflète dans les verres de ses lunettes. Le reste du temps, les yeux sont cachés dans l'ombre ou, au mieux, réduits à des fentes ou des taches blanches. Il faut attendre la planche 27 du premier volume pour découvrir un semblant de regard – quoi que dénué d'iris -. Planche 31, nous avons, enfin, une véritable paire d'yeux normalement constituées. Le phénomène se répète planche 32... et ce sera tout pour ce premier album.

Mentionnons également la quasi absence d'onomatopées. Il faut attendre la planche 31 pour avoir la première. Suivent les planches 32, 34, 35, 38, 39, 40, 41, 42, 45.

Cette multiplication des onomatopées sur la fin entretient et renforce un sentiment de tension. Jusqu'à ce point, le personnage principal a été tenu à l'écart, maintenu au secret. Ceux qui le manipulent gardent un sang-froid remarquable et professionnel. La situation est bien en main. Les leurs, bien sûr. Et puis celle-ci dérape, la marionnette coupe ses fils, Pinocchio prend la tangente.

Au-delà du style graphique fort inhabituel de la BD – et sans doute d'un certain manque de capacités promotionnelles de la part de Glénat – ce qui aura pu rebuter le lecteur de l'époque peut tenir dans la profonde ressemblance graphique entre les principaux personnages, renforcée par un manque de profondeur patent.

Et puis, il faut bien avouer que le sujet abordé est des plus difficile. Les auteurs ont en effet choisis de se baser sur « L'apocalypse de Jean », les récits d'autres prophètes bibliques, de même que modernes et sur « Les prophéties de M. Michel Nostradamus » sans pour autant préciser les références, ce qui ne peut que décourager un public peu au fait de ces choses, tandis que les érudits écarteront d'un revers de main le support choisi pour en parler.

« Les secrets de Fátima sont trois révélations, ou visions, qui auraient été adressées en 1917 par la Vierge Marie à Lúcia dos Santos et ses cousins Jacinta et Francisco Marto dans la petite ville de Fátima au Portugal. »
(Wikipedia)

Les deux premiers secrets sont publiés en 1941.

Le premier est une vision de l'enfer.

Le second annonce la fin du conflit mondial mais annonce une autre guerre sous le pontificat de Pie XI (décédé en 1939). Le seul moyen de l'empêcher est une consécration de la Russie.

Le troisième se présente sous la forme d'une vision allégorique. Celle-ci ne doit pas être révélée avant 1960.

En 1980, le Pape Jean-Paul II aurait accordé une entrevue (jamais publiée) au magazine allemand « Stimme des Glaubens ». Évoquant la troisième prophétie de Fatima, il dit :

« Étant donné la gravité de son contenu, pour ne pas encourager la puissance mondiale du communisme à accomplir certains gestes, mes prédécesseurs dans l'office de Pierre ont diplomatiquement préféré surseoir à sa révélation.

D'autre part, à tous les chrétiens, il peut suffire de savoir ceci : s'il existe un message où il est écrit que les océans inonderont des régions entières de la Terre et que, d'un moment à l'autre, périront des millions d'hommes, est-ce le cas de tant désirer la divulgation d'un tel secret ? »

Ce secret est le suivant :

« Après les deux parties que j'ai déjà exposées, nous avons vu sur le côté gauche de Notre Dame, un peu plus en hauteur, un Ange avec une épée de feu dans la main gauche ; elle scintillait et émettait des flammes qui, semblait-il, devaient incendier le monde ; mais elles s'éteignaient au contact de la splendeur qui émanait de la main droite de Notre Dame en direction de lui ; l'Ange, indiquant la terre avec sa main droite, dit d'une voix forte : “Pénitence ! Pénitence ! Pénitence !” Et nous vîmes dans une lumière immense qui est Dieu : “Quelque chose de semblable à la manière dont se voient les personnes dans un miroir quand elles passent devant” un Évêque vêtu de blanc, “nous avons eu le pressentiment que c'était le Saint-Père”.

[Nous vîmes] divers autres Évêques, Prêtres, religieux et religieuses monter sur une montagne escarpée, au sommet de laquelle il y avait une grande Croix en troncs bruts, comme s'ils étaient en chêne-liège avec leur écorce ; avant d'y arriver, le Saint-Père traversa une grande ville à moitié en ruine et, à moitié tremblant, d'un pas vacillant, affligé de souffrance et de peine, il priait pour les âmes des cadavres qu'il trouvait sur son chemin ; parvenu au sommet de la montagne, prosterné à genoux au pied de la grande Croix, il fut tué par un groupe de soldats qui tirèrent plusieurs coups avec une arme à feu et des flèches (on pense ici au martyre de Saint Sébastien, NDA); et de la même manière moururent les uns après les autres les Évêques les Prêtres, les religieux et religieuses et divers laïcs, hommes et femmes de classes et de catégories sociales différentes.

Sous les deux bras de la Croix, il y avait deux Anges, chacun avec un arrosoir de cristal à la main, dans lequel ils recueillaient le sang des Martyrs et avec lequel ils irriguaient les âmes qui s'approchaient de Dieu. »

Nous avons là peut-être un aperçu des motivations et sources d'inspiration des auteurs à une époque où l'apocalypse nucléaire semblait devoir être une réalité quasi-inévitable.

Maintenant, rassurons nous. La prophétie mentionne également cette déclaration de la Vierge :

« La grande, grande guerre surviendra dans la deuxième moitié du vingtième siècle. La Russie sera le fouet de Dieu et, à la fin, elle se convertira. Que l’Amérique ne se croie pas invulnérable. Du feu et de la fumée tomberont alors du ciel et les eaux des océans se transformeront en vapeur, crachant leur écume vers le ciel, et tout ce qui est debout se renversera. Et des millions et d’autres millions d’hommes perdront la vie d’une heure à l’autre, et ceux qui vivent encore à ce moment-là envieront ceux qui sont morts. »

A moins d'avoir raté un épisode, cette « grande guerre » n'a pas eu lieu.

Je tiens à avertir le lecteur de diverses choses :

Je suis athée, et même si je peux ressentir une certaine fascination pour les textes sacrés et les mythologies, ces textes n'ont aucune signification autre qu'historique (et me font d'ailleurs parfois bien rigoler),

Je ne cherche absolument pas à convaincre qui que ce soit de la véracité de ces textes ou de leur caractère soit-disant prophétique,

Je ne saurais prétendre à la correction de mes interprétations. Je crois m'être attaqué ici à un gros morceau (sans doute trop gros pour moi). Je crois que « Le grand chien » est un peu le « Shining » de la BD (je parle du film de Kubrick) et donc que toute interprétation est possible tout en pouvant être contestée, voire ridiculisée. Un contact avec les auteurs eut pu m'être utile. Hélas...

« Ni Dieu, ni maitre, même nageur ! »
Jean Yanne.




L'histoire commence avec la mise en parallèle de deux récits apparemment étrangers l'un à l'autre : celle d'un motard traversant le désert du Nouveau-Mexique, tandis qu'un monstrueux C-130 « Hercules » s'apprête à décoller d'un mystérieux aérodrome. L'attention de l'artiste aux détails est particulièrement impressionnante. Il est d'ailleurs fort possible qu'il ait incorporé des photos dans certaines de ses cases tant il est vrai qu'équipé d'une bonne loupe, on pourrait compter le moindre bouton ou voyant du cockpit.

Par ailleurs, Hugues a régulièrement recours à un procédé qui tient plus de la photographie que de la bande-dessinée, ce qui a paradoxalement l'effet de renforcer l'effet de réalisme de celle-ci. Il s'agit du recours à une distance focale très courte et donc un angle de champ très grand introduisant un effet de distorsion qui courbe fortement toutes les lignes droites qui ne passent pas par le centre. En d'autres termes, on a l'illusion d'une photographie prise à l'aide d'un objectif hypergone ou « fisheye ».

Mais commençons par le titre : « Le grand chien ». Que signifie t-il ? Dans sa « Lettre à Henri second roi de France », Nostradamus nous offre une chronologie historique démarrant le 14 mars 1558 et s'achevant au mois d'octobre 1999.

« Toutefois espérant de laisser par escrit les ans, villes, citez, régions où la pluspart adviendra, mesmes de l’année 1585 et de l’année 1606 accomençant depuis le temps présent, qui est le quatorzième de mars, 1557 ».

Cette date correspondrait en fait au 14 mars 1558, car à l’époque l’année commençait à la fête de Pâques qui est fixée au dimanche qui suit le 14ème jour de la première lune de mars. La date de fin, 1999 sept mois, est la date donnée en clair au quatrain X, 72 et la plus élevée des Centuries. C’est à dire au mois d’octobre car, je le rappelle l’année commençait à Pâques, généralement au mois de mars, et le septième mois à partir de mars est celui d’octobre. »
http://www.nostradamus-centuries.com/base.php?fichier=0000000

La première case de la première planche de l'album nous offre une première indication par cette citation :

« Si bien qu'après le Grand Chien sortira, le plus gros Mâtin qui fera destruction de tout mesme de ce qu'auparavant serà esté perpétré. »

Cette citation correspond à peu près au paragraphe 52 de la « Lettre à Henri second » :

« et remettant la sainteté ruinée depuis longtemps, avec leur premier écrit, qu'après le grand chien sortira encore un plus gros mastin qui fera destruction de tout, même ce qui avait déjà été détruit et les temples seront redressés comme au premier temps, »

Michel de NostreDame se flattait d'être issu de la tribu d'Issachar, dont .les Paralipomènes, ou « Chroniques » (1-12, verset 32) disent que ses membres auront le pouvoir de prédire les événements singuliers.

1 Chroniques (12:32) : « Des fils d'Issacar, ayant l'intelligence des temps pour savoir ce que devait faire Israël, deux cents chefs, et tous leurs frères sous leurs ordres. »

Ceci dit, dans sa « lettre à Henri second », il sait faire preuve d'une certaine prudence :

« Et ce malgré la malignité de l'esprit malin, mon écrit ne sera compris qu'après ma terrienne extinction et par le cours du temps encore plus qu'à mon vivant sauf si mes calculs des ages étaient faux, alors personne n'y pourrait rien malgré sa volonté. »

La Torah, le Nouveau Testament et le Coran font chacun référence au chien, la plupart du temps de façon défavorable.

Ainsi des Psaumes de David :

(22:17) : « Car des chiens m'environnent, Une bande de scélérats rôdent autour de moi, Ils ont percé mes mains et mes pieds. «
(22:21) : « Protège mon âme contre le glaive, Ma vie contre le pouvoir des chiens! »
(59:7) : « Ils reviennent (les méchants infidèles) chaque soir, ils hurlent comme des chiens, Ils font le tour de la ville. »

Exode :

(22:31) : « Vous serez pour moi des hommes saints. Vous ne mangerez point de chair déchirée dans les champs: vous la jetterez aux chiens. »

1 Rois :

(14:11) : « Celui de la maison de Jéroboam qui mourra dans la ville sera mangé par les chiens, et celui qui mourra dans les champs sera mangé par les oiseaux du ciel. Car l'Éternel a parlé. »
(16:4) : « Celui de la maison de Baescha qui mourra dans la ville sera mangé par les chiens, et celui des siens qui mourra dans les champs sera mangé par les oiseaux du ciel. »
(21:19) : « Tu lui diras: Ainsi parle l'Éternel: N'es-tu pas un assassin et un voleur? Et tu lui diras: Ainsi parle l'Éternel: Au lieu même où les chiens ont léché le sang de Naboth, les chiens lécheront aussi ton propre sang. »
(21:24) : « Celui de la maison d'Achab qui mourra dans la ville sera mangé par les chiens, et celui qui mourra dans les champs sera mangé par les oiseaux du ciel. »

On voit ici que le chien participe à la malédiction divine.

Isaïe :

(56:10) : « Ses gardiens sont tous aveugles, sans intelligence; Ils sont tous des chiens muets, incapables d'aboyer; Ils ont des rêveries, se tiennent couchés, Aiment à sommeiller. »
(56:11) : « Et ce sont des chiens voraces, insatiables; Ce sont des bergers qui ne savent rien comprendre; Tous suivent leur propre voie, Chacun selon son intérêt, jusqu'au dernier. »

1 Samuel :

(17:43) : « Le Philistin dit à David: Suis-je un chien, pour que tu viennes à moi avec des bâtons? Et, après l'avoir maudit par ses dieux, «

Le chien provoque la méfiance et la crainte.

Proverbes :

(26:11) : « Comme un chien qui retourne à ce qu'il a vomi, Ainsi est un insensé qui revient à sa folie. »

Le chien est symbole de comportement stupide.

2 Samuel :

(3:8) : « Abner fut très irrité des paroles d'Isch-Boscheth, et il répondit: Suis-je une tête de chien, qui tienne pour Juda? Je fais aujourd'hui preuve de bienveillance envers la maison de Saul, ton père, envers ses frères et ses amis, je ne t'ai pas livré entre les mains de David, et c'est aujourd'hui que tu me reproches une faute avec cette femme? »

2 Rois :

(8:13) : « Hazaël dit: Mais qu'est-ce que ton serviteur, ce chien, pour faire de si grandes choses? Et Élisée dit: L'Éternel m'a révélé que tu seras roi de Syrie. »

Deutéronome :

(23:18) : « Tu n'apporteras point dans la maison de l'Éternel, ton Dieu, le salaire d'une prostituée ni le prix d'un chien, pour l'accomplissement d'un vœu quelconque; car l'un et l'autre sont en abomination à l'Éternel, ton Dieu. »

Certains commentateurs comme Wilhelm Gesenius interprètent « le prix d'un chien » comme insulte pour un homme prostitué.

1 Rois :

(22:38) : « Lorsqu'on lava le char à l'étang de Samarie, les chiens léchèrent le sang d'Achab, et les prostituées s'y baignèrent, selon la parole que l'Éternel avait prononcée. »

Livre de Ben Sira le sage :

(13:18) : « Quelle paix possible entre l'hyène et le chien ? Quelle paix entre le riche et le pauvre ? »

Quelques rares exceptions à tout ce négativisme sont Job (30:1), livre de Tobie (6:1), (11:9), le Testament de Judah (Testament des patriarches) (1:6), (5:19).

Plus important peut-être pour ce qui nous concerne : « Le livre d'Hénoch », d'origine Éthiopienne, rejeté par les Juifs et considéré comme apocryphe. Il décrit les premiers temps de la Genèse, avant le déluge  :

(88:26) : « Mais les loups commencèrent à les épouvanter et à les persécuter, et ils exterminaient leurs petits. »
(88:31) : « Et il appela la brebis, qui avait échappé à la dent des loups, et lui enjoignit d’aller trouver ces loups meurtriers, et de les avertir de ne plus offenser les brebis. »
(88:32) : « Alors la brebis alla trouver les loups, forte de la parole du Seigneur, et une autre brebis vint au-devant de la première et marcha avec elle. »
(88:33) : « Et toutes deux étant entrées dans la demeure des loups leur défendirent de persécuter encore les brebis. »
(88:34) : « Ensuite je vis les loups opprimant de plus en plus le troupeau de brebis. Et les brebis crièrent encore vers le Seigneur, et le Seigneur descendit au milieu d’elles. »
(88:35) : « Et il commença à exterminer les loups, qui hurlaient ; mais les brebis gardaient le silence et ne poussaient plus de cris. »
(88:36) : « Et voici que je vis qu’elles émigrèrent du pays des loups. Les yeux de ces loups étaient aveuglés, et ils sortirent et ils poursuivirent les brebis de toutes leurs forces. Mais le Seigneur des brebis marchait avec elles et les conduisait. »
(88:38) : « Son visage était terrible ; son aspect brillant et magnifique. Cependant les loups commencèrent à poursuivre les brebis, jusqu’à ce qu’ils les eurent atteintes au bord d’une grande mer. »
(88:40) : « Et le Seigneur des brebis, qui les conduisait, se plaça entre elles et les loups. »
(88:41) : « Cependant les loups n’apercevaient point les brebis, mais ils les poursuivaient jusqu'au milieu de la mer, et alors les eaux se refermèrent derrière eux. »
(88:42) : « Mais dès qu’ils virent le Seigneur, ils se retournèrent pour fuir de devant sa face. »
(88:43) : « Mais alors les eaux se réunirent d’après les lois naturelles ; et elles engloutirent les loups. Et je vis tous ceux qui avaient poursuivi les brebis, submergés dans les flots. »

Cette partie évoque visiblement la fuite d'Égypte et la traversée de la mer Rouge (ou du moins d'une branche du Nil).

(88:68) : « Mais les chiens, les renards et les sangliers commencèrent à les dévorer, jusqu’à ce qu’une autre brebis devint la ruine du troupeau, et le bélier qui les conduisit. Ce bélier commença en effet à frapper de ses cornes les chiens, les renards et les sangliers, et à les exterminer tous. » 
(88:72) : « Elle y alla et lui parla et l’institua bélier ; et les chiens ne cessaient de vexer les brebis. »
(88:74) : « Alors celui-ci se leva, et s’enfuit de devant la face du premier bélier. Et je vis des chiens qui maltraitaient ce premier bélier. »
(88:79) : « Et tous les chiens, les renards et les sangliers le craignaient et fuyaient de devant lui. »
(88:90) : « Enfin je vis le Seigneur lui-même se venger, car il en faisait un grand carnage ; mais elles crièrent vers lui ; alors il abandonna son temple et les laissa en la puissance des lions, des tigres, des loups, des renards et de toute espèce de bêtes. »
(89:6) : « Et je vis les brebis dévorées par les chiens, par les aigles et les vautours. Leur chair, leur peau, leurs muscles, tout était consommé ; il ne leur restait que les os, qui tombaient à terre. Et le nombre des brebis diminuait considérablement. »

Les loups, ici, sont la représentation métaphorique des Philistins. Les brebis représentent le peuple d'Israël.

La même image négative revient dans le Nouveau Testament :

Mathieu :

(7:6) : « Ne donnez pas les choses saintes aux chiens, et ne jetez pas vos perles devant les pourceaux, de peur qu'ils ne les foulent aux pieds, ne se retournent et ne vous déchirent. »

Apocalypse :

(22:15) : « Dehors les chiens, les enchanteurs, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres, et quiconque aime et pratique le mensonge! »

Dans le Coran :

7. Sourate des Murailles (Al-A‘râf)

176 : « Et si Nous avions voulu, Nous l’aurions sauvé, grâce à Nos signes ; mais il avait opté pour la vie matérielle de ce monde et obéi à ses instincts, donnant ainsi l’exemple du chien qui ne cesse de haleter, qu’on le traque ou qu’on le laisse en paix. Telle est l’image de ceux qui traitent Nos signes de mensonges ! Raconte-leur ces récits ! Peut-être les feront-ils réfléchir? »

Il s'agit de Balaam, mis à mort par les israélites pour avoir entrainé les enfants d'Israël à l'infidélité envers Dieu.

Par contre les sourates 18. Sourate de la Caverne (Al-Kahf) et 5. Sourate du Festin (Al-Ma'idah) offrent une vision beaucoup plus positive du chien.

Rappelons également l'association du chien avec le dieu Égyptien Anubis et Cerbère, gardien des Enfers chez les Grecs, mais aussi Garm, chez les Germains, gardien du Niflheim, royaume des morts. Gardien du monde du dessous, des empires invisibles, le chien est lié à la terre, à l'eau et à la lune. « Dans la mythologie grecque, Hécate, divinité des ténèbres, pouvait prendre la forme, soit d'une jument, soit d'un chien ; elle hantait les carrefours, suivie d'une meute infernale. » (Dictionnaire des symboles)

« La treizième et dernière constellation de l'ancien Zodiaque mexicain est la constellation du chien. Elle introduit aux idées de mort, de fin, de monde souterrain. (Ibid.)

Citons également la louve de Rome, protectrice de Romulus et Rémus. Ceux-ci étaient des jumeaux, fils du dieu Mars et de la vestale Rhéa Silvia. Celle-ci était la fille du roi d'Albe-la-longue, Numitor, dont le trône avait été usurpé par son frère Amulius. Lorsque ce dernier découvrit que Silvia avait enfanté, il ordonna que ses enfants soient jetés dans le Tibre, au lieu de quoi le panier qui les contient est découvert au pied de la grotte du Lupercal par une louve qui les allaitera. Une autre explication avance qu'ils auraient été trouvé par Faustulus, gardien de troupeaux d'Amulius qui les aurait confiés à sa femme Larentia, une prostituée, surnommée « Lupa » par les bergers.

Dans ses prophéties, Jeanne Le Royer de Fougères, « Sœur de la Nativité » (1732-1798) prédit :

« L'une de ces «vierges vestales» de Satan donnera le jour à l'Antéchrist lui-même, qui aura probablement pour père l'un des chefs principaux de ces assemblées nocturnes».

Une version Crétoise avance la théorie d'un Zeus-Vulcain qui aurait pu inspirer les romains. En Argolide (qui fut partagée entre les jumeaux Proétos et Acrisios) avaient lieu les mystères de Zeus-Lycaios (« loup-Zeus »)au cours desquels avaient lieu des sacrifices humains et d'animaux à la fois. Un homme mangeant de l'offrande se trouvait transformé en loup pour une durée de neuf ans.

Autre origine possible le festival Arcadien de Lycaia, ou loup (du Grec: λύκος, lýkos; :Latin lupus), mais aussi du dieu lycaon Pan (Grèce) ou Lupercus (Rome). Cette fête inspira la « Lupercalia » à Rome, fête de la fertilité qui avait lieu le 15 de février et au cours de laquelle une corporation de prêtres – les « Luperci » - sacrifiait des chiens. Cette fête a donné notre Saint-Valentin.

Pan exprime la ruse bestiale, son nom signifie « tout », car il serait le dieu du Tout. On dit du cri de Pan qu'il induisait la folie, la « panique » dans les lieux désertiques (panikon deima). Des philosophes néo-platoniciens et chrétiens en feront la synthèse du paganisme. Pan est l'un des seuls dieux Grecs – avec Esculape, dieu de la médecine – à mourir. Cet avènement serait survenu durant le règne de Tibère (14-37). L'apologiste chrétien G. K. Chesterton relie cette mort à la naissance du Christ. L'un devait mourir car l'autre était né. L'un pouvait naitre car l'autre était décédé.

L'expression « Pan, le Grand Pan est mort » est passée dans la langue pour exprimer la fin d'une société.

« Les ombres des héros se lamentent et les enfers frémissent. Pan est mort : la société tombe en dissolution. Le riche se clôt dans son égoïsme et cache à la clarté du jour le fruit de sa corruption ; le serviteur improbe et lâche conspire contre le maitre ; l'homme de loi, doutant de la justice, n'en comprend plus les maximes ; le prêtre n'espère plus de conversions, il se fait séducteur ; le prince a pris pour sceptre la clef d'or, et le peuple, l'âme désespérée, l'intelligence assombrie médite et se tait. Pan est mort, la société est arrivée au bas. »
(Proudhon)

Avec l'apparition du néo-paganisme dans la première moitié du XXe siècle, Pan fut identifié à Satan.

Or Rome a souvent été – surtout à partir de la Réforme et du Concile Vatican II – comparée à « la grande prostituée de Babylone » :

Apocalypse (17:9) – « Or en voici le sens, lequel renferme de la sagesse : Les sept têtes sont sept montagnes, sur lesquelles la femme est assise ; ce sont aussi sept rois. »

Rome est effectivement bâtie sur sept collines. Hadès est également revêtu d'une peau de loup.

« Dans l'imagerie du Moyen Age européen, les sorciers se transforment le plus souvent en loup pour se rendre au Sabbat, tandis que les sorcières, dans les mêmes occasions, portent des jarretelles en peau de loup. » (Ibid.)

Mathieu (7:15) (le sermon sur la montagne) nous apprend cet avertissement de Jésus-Christ :

 « Méfiez-vous des prétendus prophètes! Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au-dedans ce sont des loups voraces. »

Enfin « l'Apocalypse de Baruch », ouvrage attribué à Baruch ben Neriah au VIe siècle après J.C. nous donne dans sa version grecque une référence à la Tour de Babel :

1 « And the angel of the Lord took me and led me to a second heaven. And he showed me there »
2 « also a door like the first and said, Let us enter through it. And we entered, being borne on wings »
3 « a distance of about sixty days' journey. And he showed me there also a plain, and it was full of »
4 « men, whose appearance was like that of dogs, and whose feet were like those of stags. And I asked »
(The Second Heaven, 3)

Il nous faut également nous intéresser au concept de « Gog et Magog ».

« Gog et Magog » apparaissent dans les trois grandes religions monothéistes sous diverses formes.

Dans la « Genèse », Livre I, chapitre 10 (versets 1 et 2), il est dit : « Voici la postérité des fils de Noé, Sem, Cham et Japhet. Il leur naquit des fils après le déluge.

 Les fils de Japhet furent: Gomer, Magog, Madaï, Javan, Tubal, Méschec et Tiras. »

Chez Ezechiel, dans le chapitre XXXVIII de sa prophétie, il est question de Gog en tant qu'homme et de Magog en tant que pays.

(1) : « Le Seigneur m'adressa la parole : »
(2) : « Toi, l'homme, dirige ton regard vers Gog, chef suprême des peuples de Toubal et de Méchek, au pays de Magog. Prononce de ma part des menaces contre lui. »
(3) : « Transmets-lui ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu : Je vais intervenir contre toi,Gog, chef suprême des peuples de Méchek et de Toubal. »
(4) : « Je vais fixer des crochets dans tes mâchoires pour te déplacer de force. Je te forcerai à sortir de ton pays, toi et toute ton armée, chevaux et cavaliers magnifiquement vêtus, troupes nombreuses de soldats armés de boucliers et d'épées. »
(5) : « Les soldats de Perse, d'Éthiopie, de Pouth, s'équiperont tous de boucliers et de casques et iront avec toi. »

Gôg serait le chef des Saces ou Scythes qui figure dans les récits de guerre d'Assurbanipal :

« Le souvenir de leurs ravages et de leurs cruautés était encore récent et présent à toutes les mémoires quand écrivait Ézéchiel; voilà pourquoi Dieu lui inspira de prendre les Scythes comme l'emblème de la violence contre le peuple de Dieu et de montrer dans leur défaite le signe prophétique de la défaite de tous les ennemis de son nom. »
(F. Vigouroux, Manuel biblique, 10e édit., Paris, 1896, t. II, p. 715). »

Dans « L'Apocalypse » de Jean, (20:7), « Gog et Magog » sont désignés ainsi :

« Et lorsque les mille ans seront écoulés, Satan sera délié de sa prison, et il sortira, et il séduira les nations qui sont au quatre angles de la terre, Gog et Magog, et il les assemblera pour le combat; leur nombre est comme le sable de la mer. »

« Gog et Magog » sont donc les suppôts de l'Antéchrist, les ennemis de Dieu et de son culte et qui ne peuvent être détruits que par le Messie.

Ils sont également mentionnés dans le Coran, au chapitre 18 (La caverne) :

(93) : « Et quand il eut atteint un endroit situé entre les Deux Barrières (montagnes), il trouva derrière elles une peuplade qui ne comprenait presque aucun langage. »
(94) : « Ils dirent : « Ô Dûl-Qarnayn, Gog et Magog commettent du désordre sur terre. Est-ce que nous pourrons t’accorder un tribut pour construire une barrière entre eux et nous ? »
(95) : « Il dit : « Ce que Mon Seigneur m’a conféré vaut mieux (que vos dons). Aidez-moi donc avec votre force et je construirai un remblai entre vous et eux. »
(96) : « Apportez-moi des blocs de fer ». Puis, lorsqu’il en eut comblé l’espace entre les deux montagnes, il dit: « Soufflez ! » Puis, lorsqu’il l’eut rendu une fournaise, il dit: « Apportez-moi du cuivre fondu, que je le déverse dessus ».
(97) : « Ainsi, ils ne purent guère l’escalader ni l’ébrécher non plus. »
(98) : « Il dit : « C’est une miséricorde de la part de mon Seigneur. Mais, lorsque la promesse de mon Seigneur viendra, Il le nivellera. Et la promesse de mon Seigneur est vérité ».

Ce passage est à rapprocher de « La légende d'Alexandre » dans lequel le conquérant ayant atteint la source sombre où le soleil se couche, de même que le lieu où le soleil se lève, et atteint enfin l’endroit “entre les deux montagnes”, érige le mur de fer et d’airain destiné à contenir les peuples de Gog et Magog jusqu’au jour du Jugement. Il devient ainsi « maitre des lieux et des passages » selon François de Polignac et « ouvre un temps d'attente de la révélation qui confère à ses exploits une dimension eschatologique. »
https://hal.archives-ouvertes.fr/halshs-00009781/document

Les Musulmans tentèrent à trois reprises de découvrir cette fameuse muraille. La première expédition fut menée par Mûsâ b. Nusayr suivant les ordres du calife Abd el-Malik (685-705) pour trouver la « ville de cuivre » ou « al-baht » à la suite de la conquête du Maghreb. Il la découvrit au bout de quarante-trois jours mais ne put y pénétrer.

La seconde fut entreprise sous le calife al-Walid (705-715), à la suite des dernières conquêtes ummayades, par le géographe al-Muqaddasi. Parvenu devant « la Porte des ténèbres » (bab az-zulmât) aux confins de la Haute-Mésopotamie et aux frontières de l'Empire Byzantin, il ne put s'y enfoncer car à chaque tentative, les torches s'éteignaient.

La troisième suivit un songe du calife abbasside al Watiq (842-847), frère et successeur d’al-Mamûn qui avait vu en songe que le mur de Gog et Magog s’était fissuré. L'interprète Sallâm fut envoyé vers le Caucase le vérifier. Il parvint jusqu'à ce qui pourrait avoir été la grande muraille de Chine et put s'assurer de sa solidité et en ramener des échantillons.

Mentionnons encore la Sourate 21 : « Al Anbyâ »

(96) : « Jusqu’à ce que soient relâchés les Yājūj et les Mājūj et qu’ils se précipiteront de chaque hauteur; »
(97) : « c’est alors que la vraie promesse s’approchera, tandis que les regards de ceux qui ont mécru se figent: «Malheur à nous! Nous y avons été inattentifs. Bien plus, nous étions des injustes».

Mais aussi dans les Hadiths :

Sahih al-Bukhari, Livre 88, Hadith 249

« Rapporté par Zainab bint Jahsh (une femme du Prophète)
 :
En ce jour-ci, l’Apôtre d'Allah pris possession d'elle avec effroi et dit : « Nul n'a le droit d'être vénéré sauf Allah ! Malheur aux Arabes pour le Grand Mal qui s'est approché (d'eux). Aujourd'hui, s'est ouvert dans la barrière retenant Gog et Magog comme ceci ».

Le Prophète fit un cercle avec son index et son pouce.

Zainab bint Jahsh ajouta : J'ai dit : « Ô Messager d'Allah ! Allons-nous être détruit bien qu'il y ait des justes parmi nous ? »

Le Prophète dit : « Oui, si le nombre de mauvais (individus) a augmenté. »

Sahih Muslim, Livre 41, Hadith 6931

« Rapporté par Hudhayfah ibn Usayd Ghifari, un compagnon du Prophète :

Le Messager d'Allah est venu à nous tout à coup alors que nous étions occupés à discuter.

Il demanda : « De quoi parlez vous ? »

Les Compagnons répondirent : « Nous sommes en train de parler de la Dernière Heure. »

Il dit : « Elle ne viendra pas avant que vous n'ayez vu les dix signes. »

Et il fit mention de "fumée", "Dajjal", la "bête", le "levé du soleil depuis l'ouest", "la venue de Jésus fils de Marie", "Gog et Magog", "les naufrages de la terre en trois lieux, l'un à l'est, l'autre à l'ouest et le dernier en Arabie"à la fin desquels "le feu avancera à partir du Yémen, et poussera les gens à l'endroit de l'assemblée. »

Pour les musulmans, Gog et Magog, sont des hommes représentant une puissance démesurée qui s'exercera avant tout sur ceux-ci. Ils ont un double visage (Gog étant actif et Magog passif). Ils permettront le retour des Juifs à Jérusalem, consommeront une quantité d'eau considérable et précipiteront la plupart de l'humanité dans les flammes de l'enfer.

« Notons, pour conclure, que ce loup infernal (…) (constitue) un obstacle sur la route du pèlerin musulman en marche vers La Mecque, et plus encore sur le chemin de Damas, où elle prend les dimensions de la bête de l'Apocalypse. »
(Dictionnaire des Symboles)

Chez les Zoroastriens, Gog et Magog sont identifiés au diable Anghra Mainyu et au tyran Azhi Dahaka. Ce mythe a affecté la religion Bouddhiste au IIIe siècle, mais aussi la religion Hindouiste qui fait référence à Kalki dans le « Vishnu Purana » (VIIe siècle), vainqueur des jumeaux Kok et Bikok (ou Koka et Vikoka), alliés du démon Kali.

Mentionnons pour finir que Gog et Magog pourraient être à l'origine du géant « Gogmagog », protecteur de Londres avec Corineus. Certains exégètes ont également cru voir en Gog, une déformation de l'anglais « dog ». D'ailleurs, Nostradamus dans sa « Lettre à Henri Second » écrit au paragraphe 60 :

« La Plèbe se soulèvera soutenant, chassera les adhérents des législateurs et semblera que les règnes affaiblis par les orientaux que Dieu le créateur ait délié Satan des prisons infernales, pour faire naitre le grand Dog et Dohan, lesquels feront si grande fraction abominable aux Églises, que les rouges ni les blancs sans yeux ni sans mains plus n’en jugeront et leur sera ôtée leur puissance, »

Tout cela pour dire que le « héros » de cette histoire, dont le nom n'est révélé qu'à la planche 25, s'appelle donc « Magoo Cushing ». La référence à Magog est évidente, mais pourquoi « Cushing » ? Peut-être en référence à l'acteur Britannique Peter Wilton Cushing (1913-1994) surtout célèbre aujourd'hui pour son rôle du Grand Moff Tarkin dans « Star Wars », mais qui apparut dans près de cent films dont « The hound of the Baskervilles » (1959) de Terence Fisher, basé sur le roman du même nom de Sir Arthur Conan Doyle.

Revenons à la BD. Un motard solitaire traverse le désert de White Sands. Nous sommes le 12 mars, à 7H00. L'impressionnant C-130 apparaît donc sur la piste de décollage. Sur son nez, on peut lire le nombre 528. Il pourrait s'agir d'une référence à « L'apocalypse de Jean » (5:28) :

« Ne vous étonnez pas de cela; car l'heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix, et en sortiront. »

Le récit est divisé en chapitres (ce ne sera plus le cas dans les albums suivants). Le premier de cet album se nomme « SPECTRE ». Il s'agit du nom de code du C-130.

On retrouve encore chez Nostradamus une telle référence :

Centurie 7, quatrain 41 :

« Les os des pieds et des mains enserrés,
Par bruit maison longtemps inhabitée ;
Seront par songes concavant déterrés,
Maison salubre et sans bruit habitée. »

« Les os des pieds et des mains enserrés,
En raison du bruit la maison restera longtemps inhabitée ;
Creusant les songes, ils seront déterrés,
Maison salubre et sans bruit habitée. »

Il faut toutefois mettre en avant les difficultés d'interprétations des prophéties de Nostradamus :

les différentes méthodes de composition des éditeurs du XVIe siècle,
le style obscur et le vocabulaire de Nostradamus, mélange de moyen français, de latin, de grec, et de provençal,
la possibilité de multiples interprétations d'un même quatrain,
la copie de certains quatrains qui décrivent donc des événements antérieurs à leur publication, ce qui fit dire à certains que Nostradamus se moquait effectivement de ses lecteurs.

Ainsi, dans ce cas, on peut rapprocher ce quatrain du récit suivant de Pline le Jeune, « Lettres » VII, 27, (trad. De Sacy et Pierrot) :

« Il y avait à Athènes une maison vaste et spacieuse, mais décriée et funeste. Dans le silence de la nuit, on entendait un bruit de fer (…) et un froissement de chaînes (…). Bientôt apparaissait le spectre : (…) ses pieds étaient chargés d'entraves et ses mains de fers qu'il secouait. (…) Aussi, dans la solitude et l'abandon auquel elle était condamnée, cette maison resta livrée tout entière à son hôte mystérieux. (…) [Le philosophe Athénodore loue la maison et y veille la nuit. Le spectre survient et l'invite à le suivre dans la cour, où il disparaît. Athénodore marque le lieu.] Le lendemain, il va trouver les magistrats et leur conseille de fouiller en cet endroit. On y trouva des ossements enlacés dans des chaînes. (…) On les rassembla, on les ensevelit publiquement et, après ces derniers devoirs, le mort ne troubla plus le repos de la maison. »

« En 1634, l'illustre poète espagnol Francisco de Quevedo avait décrit Nostradamus comme une figure fantomatique vouée à dénoncer une époque où l'argent entravait la justice et se mettrait en travers de tout chemin vers la sainteté. Quinze ans plus tard, une brochure rapportait qu'Anne d'Autriche, la veuve de Louis XIII, avait rencontré un spectre alors qu'elle était en train de lire les Prophéties. »
(Nostradamus : le prophète de nos malheurs. XVIe-XXIe siècle)

Le Deutéronome nous apprend également :

(18:10) : « Qu'on ne trouve chez toi personne qui fasse passer son fils ou sa fille par le feu, personne qui exerce le métier de devin, d'astrologue, d'augure, de magicien, »
(18:11) : « d'enchanteur, personne qui consulte ceux qui évoquent les esprits ou disent la bonne aventure, personne qui interroge les morts. »
(18:12) : « Car quiconque fait ces choses est en abomination à l'Éternel; et c'est à cause de ces abominations que l'Éternel, ton Dieu, va chasser ces nations devant toi. »

Enfin « Les paraboles de dom Guy » de Leconte de Lisle font également mention de spectre. Satan apparaît devant la crèche de la nativité et menace le nouveau né tout en l'enjoignant à le rejoindre :

« Adore-moi, fétu de paille ! Et tu seras
Comme un cèdre immobile avec de larges bras,
Dans leur germe étouffant les arbres et les plantes
Et versant l’ombre immense aux nations tremblantes. —
Et le petit enfant Emmanoël lui dit :
Tu ne tenteras point le seigneur Dieu, maudit !
Ta puissance est fumée, et ta force est mensonge ;
Et j’ai mieux : les trois Clous et la Lance et l’Éponge ! —

Le Spectre ceint de flamme, en entendant cela,
Comme une haute tour dans l’ombre s’écroula. »

Nous sommes donc le 12 mars, à deux jours du 14 adar ou « fête du Pourim ». Selon le livre d'Esther, celle-ci est l'épouse du roi Perse Assuérus. Elle tient ses origines judéennes secrètes sur le conseil de son oncle ou cousin Mardochée. C'est alors que le vizir Haman fait publier au nom du souverain et avec son accord un décret d'extermination de tous les Juifs vivant dans les 127 provinces de l'empire achéménide. « La date d’application du décret est fixée au 13e jour du douzième mois, c’est-à-dire le mois d’adar par tirage au sort (hébreu : פור pour, cf. l'akkadien pûrû), d’où vient l’origine du mot « Pourim ».  En effet, Pourim est aussi connu sous le nom de « la fête des Sorts ».
(Wikipedia)

Selon Nostradamus (Lettre à Henri second, 44) :

« Puis le Grand Empire de l'Antéchrist commencera « dans la Arda et Zerfas descendu en nombre grand et « inumérable, tellement que la venue du Saint Esprit « procédant du 24 degré fera transmigration, luttant « contre l'abomination de l'Antéchrist faisant guerre « contre le Royal, qui sera le Grand Vicaire de Jésus-Christ et contre son Église et son règne, ln tempus et « in occasione temporis. »

Esther invite Assuérus et Haman à un festin au cours duquel elle révèle au roi ce qu'il doit à Mardochée. Au cours d'un second festin, Esther révèle à Assuérus ses origines juives et le complot qui vise les siens. Haman est pendu et les Juifs autorisés à se défendre contre leurs assaillants.

Le livre d'Esther serait en réalité le plan d’un Dieu qui agit « en voilant sa face » (hébreu : הסתר פנים Hester panim). L'affrontement entre Mardochée et Haman perpétuerait celui entre Israël et Amalek (dont Haman est le descendant).

Celui-ci est le chef des Amalécites qui attaquent les Hébreux dans le Sinaï, après l'Exode d'Égypte. « Dans le premier livre de Samuel, le roi Saül (ancêtre de Mardochée) épargne Agag après avoir exterminé tous les Amalécites, et désobéit ainsi à l'ordre divin transmis par le prophète Samuel. »

Dans la Genèse, chapitre 36, on apprend qu'Elifaz, fils d'Esaü, avait une concubine du nom de Timna, femme de haut rang, sœur du « chef » Lotan. Selon le Talmud, Timna, désireuse d'associer son destin à celui des Hébreux s'offrit tour à tour à Abraham, Isaac et Jacob qui la rejetèrent tous. Estimant "qu'il vaut mieux être une servante au sein de cette nation plutôt qu'une princesse dans n'importe quelle autre", elle devint la concubine d'Elifaz, petit-fils d'Isaac.

On pense ici au Livre I du « Paradis perdu » de John Milton, page 7 :

« Ici nous pourrons régner en sûreté; et, à mon avis, régner est digne d’ambition, même en enfer; mieux vaut régner en enfer que servir le ciel. »

Et Livre VI, page 106 :

« La servitude est de servir l’insensé ou celui qui s’est révolté contre un plus digne que lui, comme les tiens te servent à présent, toi non libre, mais esclave de toi-même. Et tu oses effrontément insulter à notre devoir ! Règne dans l’enfer, ton royaume; laisse-moi servir dans le ciel Dieu à jamais béni, obéir à son divin commandement qui mérite le plus d’être obéi; toutefois attends dans l’enfer, non des royaumes, mais des chaînes. »

(36:12) : « Et Thimna était la concubine d'Eliphaz, fils d'Esaü : elle enfanta à Eliphaz Amalek. Ce sont là les fils d'Ada, femme d'Esaü. »

Entre la rancune que garda Timna pour Abraham, Jacob et Isaac et celle éprouvée par Elifaz pour son frère Jacob, Amalek en viendra à éprouver une haine farouche pour cette famille.

Les Amalécites représentent l'ennemi archétypal d'Israël. Ils représentent le mal et la rébellion contre Dieu. "La première des nations est Amalek, et sa fin sera la destruction".
(Wikipedia)

"Le règne de Amalek ne sera effacé que lorsque la Loi morale sera devenue la Loi universelle pour les plus grands et les plus puissants de ce monde, et que leurs crimes seront un objet d'horreur pour tous les hommes. À nous de faire en sorte que soient effacés de dessous les cieux le principe d’Amalek et sa glorification, à D.ieu d'effacer alors les dernières traces de ses représentants sur terre".
(Rabbin Elie Munk - « La voix de la Torah »)

« Spectre » entame un ratissage de White Sands. Peu avant l'aube, il détecte une empreinte infra-rouge, mais une interférence se produit, les instruments s'affolent, le « spot » disparaît.

Chapitre 2 : Sodoma

Nul besoin d'être grand clerc, ici.

Sodome est, avec Gomorrhe, l'une des villes détruites par le souffre et le feu dans la Genèse, chapitre 18 et 19, victimes de la colère divine. « Sodome » se traduit par « stérilité » et son châtiment est celui du feu, du sel, de la stérilité et de l'aveuglement.

Au premier siècle, Philon d'Alexandrie rapporte ce châtiment à la gloutonnerie et l'ébriété de ses habitants. L'homosexualité ne sera imposée que plus tard par Augustin d'Hippone qui se base sur le chapitre dix-neuf de la Genèse.

Loth accueille les deux anges envoyés par Dieu dans sa maison. Dans la nuit, celle-ci est encerclée par les gens de la ville qui exigent de les « connaitre ». En hébreu, le terme « yada » se traduit par « connaître, faire connaissance ». Il peut également s'agir d'un euphémisme pour « rapport hétérosexuel » (pour un rapport homosexuel, on utilise le terme « sakkan »).

Donc les hommes de Sodome désirent « connaître » les invités de Loth qui leur répond :

(19:7) :  « Non, mes frères, leur dit-il, je vous en supplie, ne commettez pas le mal! »
(19:8) : « Écoutez: j’ai deux filles qui sont encore vierges. Je vais vous les amener, vous leur ferez ce qui vous plaira, mais ne touchez pas ces hommes puisqu’ils sont venus s’abriter sous mon toit. »
(19:12) : « Alors les deux hommes dirent à Loth: Qui as-tu encore de ta parenté dans cette ville? Des gendres, des fils et des filles? Qui que ce soit, fais-les sortir de là: »
(19:13) : « nous allons détruire cette ville, parce que de graves accusations contre ses habitants sont montées jusque devant l'Éternel. C’est pourquoi l'Éternel nous a envoyés pour détruire la ville. »
(19:24) : « Alors l'Éternel fit tomber sur Sodome et sur Gomorrhe une pluie de soufre enflammé par un feu qui venait du ciel, de l'Éternel. »
(19:25) : « Il fit venir une catastrophe sur ces villes ainsi que sur toute la région. Toute la population de ces villes périt ainsi que la végétation. »
(19:26) : « La femme de Loth regarda derrière elle et fut changée en une statue de sel. »
(19:27) : « Abraham se rendit de bon matin à l’endroit où il s’était tenu en présence de l'Éternel. »
(19:28) : « Il porta son regard vers Sodome et Gomorrhe et vers toute la plaine environnante et il vit s’élever de la terre une épaisse fumée, comme celle d’un immense brasier. »

Mathieu (10:15) mentionne également Sodome :

« Je vous le dis en vérité: au jour du jugement, le pays de Sodome et de Gomorrhe sera traité moins rigoureusement que cette ville-là. »

Jésus commande ici à ses disciples d'aller évangéliser « les brebis perdues de la maison d'Israël ». S'ils sont mal reçus, qu'ils quittent la maison ou la ville, car celle-ci sera jugée plus sévèrement que Sodome et Gomorrhe.

13 mars : les préparatifs de l'opération « Vulcain » se poursuivent au Centre de coordination. Magoo Cushing a ré-enfourché sa moto et poursuit sa route.

Le 13 mars 1781 marque la découverte par Sir William Herschel de la planète Uranus. Herschel crut d'abord avoir découvert une nouvelle comète.

Dans le mythe de la création d'après Hésiode, Uranus vient chaque nuit recouvrir la terre et s'accoupler à Gaïa. Elle enfanta six garçons et six filles : les Titans, puis trois géants dotés de cent bras : les Hékatonkheires et les Cyclopes. Uranus emprisonna ses plus jeunes enfants dans le Tartare. Gaïa forgea une serpe et demanda à ses fils de castrer Uranus. C'est Chronos qui s'acquitta de cette tache. Puis il jeta les testicules de son père dans la mer. Il appela ses fils les « dieux filtrés ». Du sang d'Uranus tombé sur la terre jaillirent les Géants, les Érinyes (« Furies »), les Meliae (« nymphes des frênes ») et les Telchines. De ses testicules naquit Aphrodite (« Aphrodite Urania »).

Uranus n'était pas un dieu anthropomorphique. C'était le ciel, fait de bronze, porté par Atlas. Homère confond « Ouranos » et « Olympe », séjour des dieux. Ouranos est la sphère céleste.

Dans la tradition rabbinique, Noé subit de la part de son fils Cham le même attentat que celui d'Ouranos de la part de Chronos.

Il y a beaucoup à dire sur Vulcain (Vulcanus/Héphaistos ou encore le dieu crétois de la nature et de l'autre monde Velchanos, mais encore selon Gérard Capdeville fusion des dieux crétois minoen Velchanos et étrusque Velchans, ce dernier étant le maitre du feu et le compagnon de la grande déesse). C'est le dieu romain du feu, des volcans et des forgerons. Il est fils de Jupiter et de Junon (« né de la cuisse de Junon »). Il aurait tantôt pour parèdre, tantôt pour épouse Maïa, « la bonne déesse » de la fertilité et de la terre. Certains auteurs en font toutefois l'époux d'Aphrodite qui le trahit avec son frère Mars.

« Il réside sous l'Etna où il forge les traits de foudre pour son père. Il est représenté en costume ouvrier, vêtu de l'exomide, coiffé du pileus, tenant les tenailles (forceps) d'une main, le marteau (malleus) de l'autre, parfois auprès d'une enclume. »
(Wikipedia)

Il représente à la fois le dieu bienfaisant, source des industries humaines, mais aussi le feu destructeur dont il peut précipiter ou suspendre le cours. Il forge et façonne les armes des dieux et des héros. Il est parmi les dieux, l'équivalent de Dédale chez les hommes : un inventeur pour lequel aucune réalisation n'est impossible.

Rejeté par Junon pour sa laideur, il est précipité de l'Olympe et se brise les deux jambes dans sa chute, d'où sa claudication qui le pousse à s'appuyer sur sa hylè.

On pense ici à la chute de Satan aux Enfers, mais aussi au bâton d'airain de Moïse.

Il a pourtant symboliquement un rôle fertilisateur. Il séduit de nombreuses belles femmes et enfante Praeneste Caeculus Cacus – créature primordiale ou roi, plus tard transformé en géant cracheur de feu terrorisant l'Aventin et abattu par Hercules.

Dans « La Divine Comédie » de Dante Alilghieri, il est représenté sous la forme d'un centaure accompagné d'un dragon cracheur de feu sur l'épaule et des serpents sur l'échine. Il garde les voleurs dans le cercle de la fraude – et le roi Romain Servius Tullius. Il pourrait également être lié à la naissance de Romulus. Il aurait également imprégné les déesses Fortuna Primigenia à Praeneste (ce qui ferait de lui le père de Jupiter dans la version transmise par Promathion) et Ferronia à Anxur.

Fortuna est déesse du destin, de la fortune (bonne ou mauvaise), de la justice (aveugle). C'est la personnification de la chance liée à la vertu.

« Mais, lorsque le caprice, la paresse & l’orgueil prennent la place de la retenue, du travail & de l'équité, la Fortune ne manque pas de changer en même temps que les mœurs. Ainsi l'autorité passe successivement entre les mains de quiconque en sait faire un meilleur usage. »
(Salluste – Conjuration de Catilina)

Homère, qui le qualifie d'illustre artisan, lui attribue trois miracles :

il aurait aidé, d'un coup de hache, à la naissance d'Athéna, enfermée dans le crane de Zeus,
sur l'ordre de Zeus, il aurait cloué Prométhée, celui qui apporta le feu – et donc la connaissance – aux hommes, au Caucase,
il aurait façonné avec de la boue le corps de Pandore, la première femme, comme châtiment de la désobéissance de Prométhée, encore une fois sur l'ordre de Zeus : « Je ferais présent aux hommes, dit Zeus, d'un mal en qui tous, au fond du cœur, se complairont à entourer d'amour leur propre malheur... Il dit et éclata de rire, le père des dieux et des hommes... »
(Hésiode, Théogonie)

Toujours sur l'ordre de Zeus, Hermès lui donne « un esprit impudent, un cœur artificieux ». Elle représente l'ambivalence du feu, celui des désirs qui causent les malheurs des hommes.

Vulcain représente aussi l'ambivalence de la création. La valeur et l'utilisation morale faite de ses œuvres le laissent indifférents. Il donne aussi à celles-ci un pouvoir magique qui lui donne prise sur ceux ou celles qui s'en serviront. C'est le technicien abusant de son pouvoir créateur. C'est le démiurge amoral changé en apôtre inspiré.

« Dans les sacrifices qui lui étaient offerts, on avait coutume de faire consumer par le feu toute la victime, de n'en réserver rien pour le festin sacré ; ainsi, c'étaient réellement des holocaustes. La garde de ses temples était confiée à des chiens ; le lion lui était consacré. »
(Wikipedia)

Dans « Paradis perdu », John Milton lui donne le nom de « Mulciber » et en fait l'architecte des Enfers.

Livre I, page 17 :

« Le même architecte ne fut point ignoré ou sans adorateurs dans l'antique Grèce; et dans la terre d'Ausonie, les hommes l'appelèrent Mulciber. Et  la Fable disait comment il fut précipité du ciel, jeté par Jupiter en courroux par-dessus les créneaux de cristal du matin jusqu'au midi il roula, du midi jusqu'au soir d'un jour d'été ; et avec le soleil couchant, il s'abattit du zénith comme une étoile tombante, dans Lemnos, île de l’Ægée  : ainsi les hommes le racontaient en se trompant, car la chute de Mulciber, avec cette bande rebelle, avait eu lieu longtemps avant. Il ne lui servit de rien à présent d'avoir élevé de hautes tours dans le ciel ; il ne se sauva point à l'aide de ses machines ; mais il fut envoyé la tête la première, avec sa horde industrieuse, bâtir dans l'enfer. »

Au central, on annonce le déclenchement de « l'opération Vulcain » pour H – 1h 15.

Magoo Cushing stoppe sa moto au sommet d'une dune. Dans une vallée peu profonde en contrebas se trouve une ville : une rue principale, quelques bâtiments et véhicules, une ligne de téléphone.

Dans les cases suivantes, nous suivons l'exploration de la ville par Magoo : à l'entrée, deux policiers en uniforme se tiennent près d'une auto-patrouille, semblant lire un document sous l'œil d'une caméra. Leurs corps sont reliés par des câbles électriques à on ne sait quoi. Ce sont des mannequins.
Sur le panneau en arrière, on peut lire : « You are now entering Sodoma ».

Magoo pénètre dans un bâtiment au hasard. Un autre mannequin connecté garde l'entrée. A l'intérieur, caméras, ordinateurs, nulle trace de vie. Sodoma est une ville morte.

Dans le ciel, des zébrures de « contrails ». Magoo reprend sa moto et, se dirigeant vers la sortie de la ville s'arrête devant un nouveau panneau : « Maximum Irradiation – Nuclear Blast Zone – Keep out » accompagné du symbole d'avertissement de radioactivité : le « trèfle radioactif » entourant un crane humain.

Les cases suivantes nous montrent alternativement la course désespérée de Magoo pour s'éloigner de Sodoma et les échanges entre l'équipe de « Vulcain ». La tension est renforcée par le calme olympien des spécialistes installés devant leur panneaux de contrôle et leurs écrans TV, de même que les pilotes de « Surprise Package », un énorme B-52 « Stratofortress », appareil conçu pour transporter des armes nucléaires.

Chapitre 3 : Surprise Package.

Tandis que Magoo poursuit sa ruée, les derniers préparatifs se font au Central et à bord du B-52. La soute à bombes s'ouvre : « Vulcain largué ! »

C'est à cet instant que le Central repère un écho. Le système F.L.I.R. (Forward Looking Infrared) ou « Imagerie Infrarouge Frontale » qui permet de visualiser l'environnement à l'aide des rayons infrarouges est enclenché, révélant la silhouette de Magoo Cushing sur sa moto.

Deux minutes : « Vulcain » passe en mode automatique.

Quatorze secondes : un technicien demande à interrompre le décompte, mais il est trop tard.

Neuf secondes : Magoo va passer à côté du Centre. On fait tirer des fusées.

Cinq secondes : La moto fait une embardée.

Deux secondes : Magoo chute.

Zéro : « Ignition ! » Sodoma est vaporisée.

L'explosion nucléaire se reflète dans les visières des deux pilotes de « Surprise Package ».

Notons que le copilote porte le numéro 014 sur son casque.

Nostradamus est né le 14 décembre 1503,
L'an 14 après Jésus-Christ voit la mort de l'empereur Auguste,
Comme nous l'avons vu, le 14 adar (février ou mars) correspond à la fête de Pourim,
Nostradamus fait débuter ses « Centuries » au 14 mars 1557 dans sa lettre à « Henry Roy de France second » :

« Et pource ō tres-humanissime Roy la pluspart des quatrains prophetiques sont tellement scabreux qu'on n'y sçauroit donner voye, ny moins aucun interpreter, toutesfois esperant de laisser par écrit les ans, villes, citez, regions, où la pluspart adviendra, mesme de l'année 1585. & de l'année 1606.  commencant depuis le temps present, qui est le 14 {quatorziesine} de Mars 1547. {1557} & passant outre bien loin jusques à l'advenement, qui sera apres au commencement du 7. millenaire profondement supputé tant que mon calcul astronomique & autre assavoir s'est peu estendre, ou les adversaires de Jesus-Christ & de son Eglise commenceront plus fort de pulluler: le tout a esté composé & calculé en jours & heures d'eslection & bien disposées & le plus justement qu'il m'a esté possible. »

Esaïe 14 prédit la chute de Babylone, de son roi et des Philistins :

(14:12) : « Te voilà tombé du ciel, Astre brillant, fils de l'aurore! Tu es abattu à terre, Toi, le vainqueur des nations! »
(14:13) : « Tu disais en ton cœur: Je monterai au ciel, J'élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu; Je m'assiérai sur la montagne de l'assemblée, A l'extrémité du septentrion; »
(14:14) : « Je monterai sur le sommet des nues, Je serai semblable au Très Haut. »
(14:15) : « Mais tu as été précipité dans le séjour des morts, Dans les profondeurs de la fosse. »
(14:16) : « Ceux qui te voient fixent sur toi leurs regards, Ils te considèrent attentivement: Est-ce là cet homme qui faisait trembler la terre, Qui ébranlait les royaumes, »
(14:17) : « Qui réduisait le monde en désert, Qui ravageait les villes, Et ne relâchait point ses prisonniers? »
(14:31) : « Porte, gémis! ville, lamente-toi! Tremble, pays tout entier des Philistins! Car du nord vient une fumée, Et les rangs de l'ennemi sont serrés. »
(14:32) : « Et que répondra-t-on aux envoyés du peuple? - Que l'Éternel a fondé Sion, Et que les malheureux de son peuple y trouvent un refuge. »

Ezechiel 14 met en garde ceux qui seraient tentés de prendre des idoles et de détourner les yeux de l'Éternel :

(14:12) : « La parole de l'Éternel me fut adressée, en ces mots: »
(14:13) : « Fils de l'homme, lorsqu'un pays pécherait contre moi en se livrant à l'infidélité, et que j'étendrais ma main sur lui, -si je brisais pour lui le bâton du pain, si je lui envoyais la famine, si j'en exterminais les hommes et les bêtes, »
(14:14) : « et qu'il y eût au milieu de lui ces trois hommes, Noé, Daniel et Job, ils sauveraient leur âme par leur justice, dit le Seigneur, l'Éternel. »
(14:15) : « Si je faisais parcourir le pays par des bêtes féroces qui le dépeupleraient, s'il devenait un désert où personne ne passerait à cause de ces bêtes, »
(14:16) : « et qu'il y eût au milieu de lui ces trois hommes, je suis vivant! dit le Seigneur, l'Éternel, ils ne sauveraient ni fils ni filles, eux seuls seraient sauvés, et le pays deviendrait un désert. »
(14:17) : « Ou si j'amenais l'épée contre ce pays, si je disais: Que l'épée parcoure le pays! si j'en exterminais les hommes et les bêtes, »
(14:18) : « et qu'il y eût au milieu de lui ces trois hommes, je suis vivant! dit le Seigneur, l'Éternel, ils ne sauveraient ni fils ni filles, mais eux seuls seraient sauvés. »
(14:19) : « Ou si j'envoyais la peste dans ce pays, si je répandais contre lui ma fureur par la mortalité, pour en exterminer les hommes et les bêtes, »
(14:20) : « et qu'il y eût au milieu de lui Noé, Daniel et Job, je suis vivant! dit le Seigneur, l'Éternel, ils ne sauveraient ni fils ni filles, mais ils sauveraient leur âme par leur justice. »
(14:21) : « Oui, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Quoique j'envoie contre Jérusalem mes quatre châtiments terribles, l'épée, la famine, les bêtes féroces et la peste, pour en exterminer les hommes et les bêtes, »
(14:22) : « il y aura néanmoins un reste qui échappera, qui en sortira, des fils et des filles. Voici, ils arriveront auprès de vous; vous verrez leur conduite et leurs actions, et vous vous consolerez du malheur que je fais venir sur Jérusalem, de tout ce que je fais venir sur elle. »

Cette référence à Noé, Daniel et Job sous la forme d'hommes exemplaires peut être vue comme l'annonce de ce qui arrivera dans le chapitre suivant. Si trois hommes de cet acabit se trouvent présent partout où frappe l'Éternel, alors le décret ne s'appliquera pas entièrement.

Zacharie 14 annonce la victoire de Jérusalem et de l'Éternel sur les autres nations :

(14:2) : « Je rassemblerai toutes les nations pour qu'elles attaquent Jérusalem; La ville sera prise, les maisons seront pillées, et les femmes violées; La moitié de la ville ira en captivité, Mais le reste du peuple ne sera pas exterminé de la ville. »
(14:3) : « L'éternel paraîtra, et il combattra ces nations, Comme il combat au jour de la bataille. »

Le verset suivant est particulièrement frappant :

(14:12) : « Voici la plaie dont l'Éternel frappera tous les peuples Qui auront combattu contre Jérusalem: Leur chair tombera en pourriture tandis qu'ils seront sur leurs pieds, Leurs yeux tomberont en pourriture dans leurs orbites, Et leur langue tombera en pourriture dans leur bouche. »

Et bien sûr, Apocalypse 14 :

(14:8) : « Et un autre, un second ange suivit, en disant: Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande, qui a abreuvé toutes les nations du vin de la fureur de son impudicité! »
(14:14) : « Je regardai, et voici, il y avait une nuée blanche, et sur la nuée était assis quelqu'un qui ressemblait à un fils d'homme, ayant sur sa tête une couronne d'or, et dans sa main une faucille tranchante. »
(14:15) : « Et un autre ange sortit du temple, criant d'une voix forte à celui qui était assis sur la nuée: Lance ta faucille, et moissonne; car l'heure de moissonner est venue, car la moisson de la terre est mûre. »
(14:16) : « Et celui qui était assis sur la nuée jeta sa faucille sur la terre. Et la terre fut moissonnée. »
(14:17) : « Et un autre ange sortit du temple qui est dans le ciel, ayant, lui aussi, une faucille tranchante. »
(14:18) : « Et un autre ange, qui avait autorité sur le feu, sortit de l'autel, et s'adressa d'une voix forte à celui qui avait la faucille tranchante, disant: Lance ta faucille tranchante, et vendange les grappes de la vigne de la terre; car les raisins de la terre sont mûrs. »
(14:19) : « Et l'ange jeta sa faucille sur la terre. Et il vendangea la vigne de la terre, et jeta la vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu. »
(14:20) : « Et la cuve fut foulée hors de la ville; et du sang sortit de la cuve, jusqu'aux mors des chevaux, sur une étendue de mille six cents stades. »

On parle ici de cinq anges, ce qui peut également être une référence au chapitre suivant.

Le pilote, de son côté, affiche le numéro 205. En voici une interprétation possible :

Centurie – V : « Qu'en dans poisson, fer & lettre enfermee,
Hors sortira, qui puis fera la guerre,
Aura par mer sa classe bien ramee,
Apparoissant pres de Latine terre.

C'est-à-dire : « Dans un poisson, fer et lettre enfermée,
En sortira et puis fera la guerre,
Aura sur la mer une flotte puissante,
Apparaissant près d'une terre latine. »

Ce qui peut décrire soit l'opération « Vulcain » (on aurait donc affaire à un « poisson volant »), soit certains événements du troisième tome.

La planche 17, pleine page nous montre ce qui est vraisemblablement une reproduction photographique de l'explosion de « Licorne » une bombe de 914 kilotonnes suspendue sous ballon captif au-dessus de l'atoll de Mururoa (ou Moruroa), à 500 mètres d'altitude, le 3 juillet 1970 à 10h30. Il s'agissait, à l'époque du trente-sixième tir français – le dix-neuvième dans le secteur Mururoa/Fangataufa. Vingt-sept tirs aériens devaient suivre, le dernier le 14 septembre 1974. Cent-quarante-sept tirs sous-atoll ou sous lagon suivirent.

Entre-temps eut lieu le scandale du « Rainbow Warrior » coulé dans le port de Auckland, le 10 juillet 1985, par les services secrets français. Le 8 avril 1992, le président François Mitterrand décide d'un moratoire. Celui-ci sera rompu le 13 juin 1995 par le président Jacques Chirac. Six essais supplémentaires suivront.

La photo s'accompagne d'un texte tiré de « Apocalypse » :

(6:12) : « Je regardai, quand il ouvrit le sixième sceau; et il y eut un grand tremblement de terre, le soleil devint noir comme un sac de crin, la lune entière devint comme du sang, »
(« Le soleil devint noir comme un sac de poix, et la lune toute entière comme du sang. »)
(6:13) : « et les étoiles du ciel tombèrent sur la terre, comme lorsqu'un figuier secoué par un vent violent jette ses figues vertes. »
(« Les étoiles tombèrent sur la terre comme un figuier laisse tomber ses fruits lorsqu'il est secoué par un grand vent. »)
(6:14) : « Le ciel se retira comme un livre qu'on roule; et toutes les montagnes et les îles furent remuées de leurs places. »
(« Et le ciel se replia comme le rouleau d'un livre qu'on roule... »)

Chapitre 4 : La bavure.

Ce chapitre commence par une citation de Zacharie (14:12) déjà citée plus haut tandis qu'un hélicoptère atterrit dans un nuage de poussière déchargeant un équipage en combinaisons  « NBC » (Nucléaire, Biologique, Chimique).

L'hélicoptère porte les marques « A » sur le nez, « 4 » sur le flanc et « 113 » sur la queue.

Le nombre « 113 » pourrait être une référence à « Genèse » (1:13) : « Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le troisième jour. »

Le troisième jour est celui que Dieu consacre à la création de l'herbe et des arbres fruitiers.

Il n'est pas donné de références temporelles claires, mais il est possible que l'on soit au troisième jour de cette histoire, c'est-à-dire le lendemain de l'explosion.

On peut aussi y voir une référence à « Jérémie » (1:13) : «La parole de l'Éternel me fut adressée une seconde fois, en ces mots: Que vois-tu? Je répondis: Je vois une chaudière bouillante, du côté du septentrion. »

Dieu annonce à Jérémie l'invasion prochaine du royaume de Judah par des forces venues du nord, car Israël s'est détournée de Lui.

« Joël » (1:13) : « Sacrificateurs, ceignez-vous et pleurez! Lamentez-vous, serviteurs de l'autel! Venez, passez la nuit revêtus de sacs, Serviteurs de mon Dieu! Car offrandes et libations ont disparu de la maison de votre Dieu. »

Une calamité de sauterelles s'est abattue sur Israël détruisant champs, moissons et plantations.

« Marc » (1:13) : « où il passa quarante jours, tenté par Satan. Il était avec les bêtes sauvages, et les anges le servaient. »

Il s'agit des quarante jours que Jésus passe dans le désert.

Et bien sûr, toujours notre ami Nostradamus, « Centuries » 1:13 :

« Les exilez par ire, haine intestine,
Feront au Roy grand conjuration :
Secret mettront ennemis par la mine,
Et ses vieux siens contre eux sédition. »

Ce que l'on peut traduire par :

« Les exilés par colère, haine intestine,
comploteront gravement contre le roi :
Secrètement, ils mettront l'ennemi dans la mine,
et sa vieille parenté se lèvera contre eux. »

Placement au secret et en isolation de Magoo.

Quand au « A » et au « 4 », on pourrait y voir une référence à « Apocalypse 4 » :

(4:1) : « Après cela, je regardai, et voici, une porte était ouverte dans le ciel. La première voix que j'avais entendue, comme le son d'une trompette, et qui me parlait, dit: Monte ici, et je te ferai voir ce qui doit arriver dans la suite. »
(4:2) : « Aussitôt je fus ravi en esprit. Et voici, il y avait un trône dans le ciel, et sur ce trône quelqu'un était assis. »
(4:3) : « Celui qui était assis avait l'aspect d'une pierre de jaspe et de sardoine; et le trône était environné d'un arc-en-ciel semblable à de l'émeraude. »
(4:4) : « Autour du trône je vis vingt-quatre trônes, et sur ces trônes vingt-quatre vieillards assis, revêtus de vêtements blancs, et sur leurs têtes des couronnes d'or. »
(4:5) : « Du trône sortent des éclairs, des voix et des tonnerres. Devant le trône brûlent sept lampes ardentes, qui sont les sept esprits de Dieu. »
(4:6) : « Il y a encore devant le trône comme une mer de verre, semblable à du cristal. Au milieu du trône et autour du trône, il y a quatre êtres vivants remplis d'yeux devant et derrière. »
(4:7) : « Le premier être vivant est semblable à un lion, le second être vivant est semblable à un veau, le troisième être vivant a la face d'un homme, et le quatrième être vivant est semblable à un aigle qui vole. »
(4:8) : « Les quatre êtres vivants ont chacun six ailes, et ils sont remplis d'yeux tout autour et au dedans. Ils ne cessent de dire jour et nuit: Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu, le Tout Puisant, qui était, qui est, et qui vient! »
(4:9) : « Quand les êtres vivants rendent gloire et honneur et actions de grâces à celui qui est assis sur le trône, à celui qui vit aux siècles des siècles, »
(4:10) : « les vingt-quatre vieillards se prosternent devant celui qui est assis sur le trône et ils adorent celui qui vit aux siècles des siècles, et ils jettent leurs couronnes devant le trône, en disant: »
(4:11) : « Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire et l'honneur et la puissance; car tu as créé toutes choses, et c'est par ta volonté qu'elles existent et qu'elles ont été créées. »

Les saints, au nombre de vingt-quatre, soit le nombre de sacrificateurs, ainsi que les sept esprits de Dieu sont rassemblés autour du Christ. L'eau qui servait au lavage des pieds est remplacée par une mer de verre, sainteté stable et parfaite. Les quatre animaux peuvent être vus comme des chérubins ou des séraphins (ou brûlants) qui ont six ailes. Ils représentent les quatre classes de créatures sur la terre : l'homme, le bétail, les bêtes sauvages et les oiseaux de l'air, symbolisant les puissances ou attributs de Dieu.

Les trois hommes descendant de l'appareil pourraient donc être la représentation de Noé, Daniel et Job, les hommes exemplaires.

La moto a fondu mais « la bavure » est vivante. Le Central donne ses instructions : enfilage d'une combinaison P4 (ou « Hazmat suit ») conçue entre autre pour la protection contre les radiations. Magoo va être confié au D.O.D. (« Département des Opérations Domestiques »). J'avoue n'avoir trouvé aucune référence à une telle organisation, à moins que les auteurs aient voulu conserver les initiales du « Department of Defense » tout en francisant son nom..

« Le lendemain », changement de location. Nous sommes au siège du D.O.D à Colombia (Sic.) en Caroline du Sud. Nous faisons la connaissance d'un reporter du nom de Mc Nair au moment où il prend en photo une scène des plus étranges : des agents de police entourant... un astronaute en combinaison spatiale. Parmi eux, un certain capitaine Creighton (oui, je sais, il existe une série québécoise du nom de « Une grenade avec ça ? »). Ironiquement, on peut noter qu'il a existé un astronaute au nom de McNair, décédé en 1983 dans l'explosion de la navette « Challenger ».

Nous apprendrons dans le tome 2 que le D.O.D est dirigé par le capitaine Creighton sous le contrôle de la C.I.A.

Suivent quelques échanges d'amabilités entre les deux hommes lorsque Mc Nair est repéré. C'est là que, pour la première fois, nous nous voyons placé du point de vue de Magoo. Trois ans avant la sortie de « The Terminator », on découvre un individu avec une vision « tête haute » ou HUD (« Head Up Display »).

Un peu plus tard, on assiste à une conversation entre deux scientifiques. L'un d'eux lit le journal. C'est là que l'on apprend l'identité de notre motard qui est considéré comme disparu au cours de la grande course de White Sands (on apprendra dans le tome 2 qu'il s'agit de la « 1000 White Sands », qui semble tirée de l'imagination de ses auteurs). Chaque participant ayant la liberté du choix de son itinéraire, les recherches restent vaines.

Les deux hommes rejoignent leur collègue Garett. On apprendra dans le tome 2 que celui-ci est responsable du Département décontamination de l'Hôpital H4 de Colombia. Je n'ai trouvé nulle trace d'un tel hôpital. Il existe toutefois un « New-York Presbyterian Hospital » rattaché au « University Hospital of Columbia and Cornell ». Sur son site, on peut lire :

« Our disaster preparedness capabilities include Hazmat (hazardous material) and biological and chemical decontamination and treatment facilities. »

Celui-ci leur fait un topo sur Magoo qui est en chambre d'isolement radioactif : brulures superficielles, irradiation, coma. En fait, il semble s'être lui-même plongé en état de sommeil profond et récupère très vite.

Il leur fait ensuite remarquer que l'électroencéphalogramme montre la présence d'ondes lentes de sommeil. Le sommeil à ondes lentes « se caractérise par la disparition de deux conditions majeures qui accompagnent l'éveil conscient.

1 ) D'une part, l'activité corticale n'est pas plus rapide. Elle se ralentit et est envahie par une activité automatique dite de "fuseaux", d'origine thalamique. On admet que des circuits thalamo-corticaux empêchent alors toute possibilité d'intégration consciente, ou de perceptivité. Au fur et à mesure que la profondeur du sommeil augmente apparaissent des ondes lentes de haut voltage qui sont initiées à partir du cortex selon des mécanismes inconnus.

2) Le sommeil s'accompagne également d'une diminution marquée de la consommation de glucose et d'oxygène par le cortex cérébral, tandis que des réserves énergétiques sont alors stockées dans les cellules gliales sous forme de glycogène. »
(« Le sommeil, l'autre versant de l'esprit – Michel Jouvet)

C'est lors du sommeil à ondes lentes que l'on peut assister aux cas de somnambulisme. On peut alors assister à un comportement complexe dirigé vers un but qui peut se traduire par une conscience similaire à la conscience vigile, quoi que sans mémorisation du comportement somnambule.

A noter que le sommeil à ondes lentes se traduit par la suspension de toute conscience. Hors, Garett fait remarquer, inquiet, à ses compagnons que le cerveau de Magoo reste en état de vigilance et réagit à tout mouvement proche.

Pendant ce temps, Mc Nair, qui a réussi à cacher sa pellicule aux policiers, développe celle-ci et découvre que « leur protégé réagit fâcheusement à la photo. » Les radiations ont affecté celle-ci et Magoo semble comme enveloppé de flammes.

Mc Nair pénètre dans l'hôpital où se trouve Magoo en annonçant à la réception qu'il va à la chambre 324.

Creusons encore un peu :

Genèse (3:24) : « C'est ainsi qu'il chassa Adam; et il mit à l'orient du jardin d'Éden les chérubins qui agitent une épée flamboyante, pour garder le chemin de l'arbre de vie. »

Ce serait l'interdiction symbolique faite à Mac Nair d'approcher Magoo.

Esaïe (3:24) : « Les idoles ont dévoré le produit du travail de nos pères, Dès notre jeunesse, Leurs brebis et leurs bœufs, leurs fils et leurs filles. »

« Les idoles » pourraient qualifier le travail de Mc Nair.

« Centuries » (3:24) :
« De l'entreprinse grande confusion,
Parte de gens tresor innumerable:
Tu n'y dois faire encore tension.
France a mon dire fais que sois recordable. »

Traduction :

« Grande confusion dans l'entreprise,
Perte de gens, trésor innumérable :
Tu ne devrais chercher à en savoir plus.
France, que l'on se souvienne de ce que je dis. »

On pourrait voir ici un avertissement à ce que s'apprête à faire Mc Nair.

Celui-ci se trouve un uniforme d'infirmier et parvient à trouver la chambre de Magoo, la « 123 ».

Genèse (1:23) :  « Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le cinquième jour. »

Dieu vient de créer les animaux, les poissons, les oiseaux. C'est peut-être aussi là une nouvelle indication du temps passé jusqu'ici dans l'histoire.

« Centuries » (1:23) :

« Au mois troisiesme se levant le Soleil,
Sanglier, liepard, au champ Mars pour combattre
Liepard laissé au ciel estend son œil,
Un Aigle autour du Soleil voit s'esbattre. »

Traduction :

« Le troisième mois, au lever du soleil,
Sanglier, léopard, au champ de mars pour combattre
Le léopard attaché étend son regard sur les cieux,
Et voit un aigle jouer autour du Soleil »

Le troisième mois est celui de Mars, dieu de la guerre.

Il faut rapporter que certains exégètes voient dans les termes « sanglier » et « léopard », un seul animal. Chez les Gaulois, le sanglier représente la fonction sacerdotale, il fouille la terre au pied du pommier, arbre d'immortalité, arbre de vie. Dans la tradition chrétienne, il symbolise le démon.

Chez les anciens Égyptiens, le léopard représentait Seth, le dieu du mal, adversaire des humains et des dieux. Il symbolise également Nemrod, « chasseur devant l'Éternel », fils de Ham, petit-fils de Noé. Daniel (7:6) nous dit :

« Après cela je regardai, et voici, un autre était semblable à un léopard, et avait sur le dos quatre ailes comme un oiseau; cet animal avait quatre têtes, et la domination lui fut donnée. »

Daniel, dans sa vision apocalyptique voit quatre créatures surgir de la mer. La première est un lion, la seconde un ours, la troisième un léopard, la quatrième n'est pas identifiée clairement mais ressemble vaguement à un rhinocéros. Elle est la première à être anéantie.

Notons qu'en anglais, sanglier se dit « boar » et ours « bear ». Coïncidence ?

Par ailleurs, on retrouve mention de l'aigle dans « Apocalypse (8:13) :

« Je regardai, et j'entendis un aigle qui volait au milieu du ciel, disant d'une voix forte: Malheur, malheur, malheur aux habitants de la terre, à cause des autres sons de la trompette des trois anges qui vont sonner! »

Daniel (7:5) : « Et voici, un second animal était semblable à un ours, et se tenait sur un côté; il avait trois côtes dans la gueule entre les dents, et on lui disait: Lève-toi, mange beaucoup de chair.. »
(7:12) : « Les autres animaux furent dépouillés de leur puissance, mais une prolongation de vie leur fut accordée jusqu'à un certain temps. »

Puis vient le fils de l'homme.

(7:14) : « On lui donna la domination, la gloire et le règne; et tous les peuples, les nations, et les hommes de toutes langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle qui ne passera point, et son règne ne sera jamais détruit. »

Un homme explique à David ce que représentent ces animaux :

(7:17) : « Ces quatre grands animaux, ce sont quatre rois qui s'élèveront de la terre; »
(7:18) : « mais les saints du Très Haut recevront le royaume, et ils posséderont le royaume éternellement, d'éternité en éternité. »
(7:23) : « Il me parla ainsi: Le quatrième animal, c'est un quatrième royaume qui existera sur la terre, différent de tous les royaumes, et qui dévorera toute la terre, la foulera et la brisera. »
(7:24) : « Les dix cornes, ce sont dix rois qui s'élèveront de ce royaume. Un autre s'élèvera après eux, il sera différent des premiers, et il abaissera trois rois. »
(7:25) : « Il prononcera des paroles contre le Très Haut, il opprimera les saints du Très Haut, et il espérera changer les temps et la loi; et les saints seront livrés entre ses mains pendant un temps, des temps, et la moitié d'un temps. »
(7:26) : «  Puis viendra le jugement, et on lui ôtera sa domination, qui sera détruite et anéantie pour jamais. »

On voit tout de suite la similitude avec « Apocalypse 4 ».

Quoi qu'il en soit, le léopard représente la force soudaine et impitoyable. Il a quatre ailes : vitesse et en même temps les vents provenant des quatre points cardinaux. Il a quatre têtes : plénitude des moyens. Il domine la région et lui impose son autorité.

Si l'on conserve la théorie « bear » - « boar », l'ours est chez les Celtes, emblème de la classe guerrière. Il s'oppose symétriquement au sanglier (classe sacerdotale), pouvoir temporel contre spirituel. En Europe, c'est l'expression de l'obscurité et des ténèbres. Jung y voit le symbole de l'aspect dangereux de l'inconscient. Il est traditionnellement emblème de cruauté, de sauvagerie, de brutalité.

Tout cela peu se rapporter à Magoo et annoncer le sort de Mc Nair.

Quand à l'aigle, c'est la seule créature à pouvoir fixer le soleil sans se bruler les yeux. C'est le symbole de la perception directe de la lumière intellective. Il représente à la fois Jupiter et le Christ dont il exprime l'ascension et la royauté. C'est le roi des oiseaux, il symbolise les anges. Dans l'iconographie féodale, il se rapproche ou se confronte avec le lion. « Il possède un pouvoir de rajeunissement ; et, quand son plumage est brûlant, il plonge dans une eau pure et retrouve ainsi une nouvelle jeunesse. Ce qu'on peut comparer avec l'initiation et l'alchimie, qui comprennent le passage par le feu et par l'eau. »
(Dictionnaire des symboles)

Dans « Ezéchiel » 1, le prophète captif voit les cieux s'ouvrir, vient « du septentrion un vent impétueux, une grosse nuée, et une gerbe de feu » (1:4). Au centre, apparaissent quatre animaux qu'il décrit ensuite.

(1:10) : « Quand à la figure de leurs faces, ils avaient tous une face d'homme, tous quatre une face de lion à droite, tous quatre une face de bœuf à gauche, et tous quatre une face d'aigle. »

Ce sont là des visions de la transcendance.

Ce n'est pas, loin de là, la seule référence à l'aigle dans la Bible. De fait, on en compte pas moins de trente-trois.

Mac Nair parvient à pénétrer dans la chambre 123 pourtant marquée du fameux trèfle entourant un crane. L'électroencéphalogramme réagit immédiatement à sa présence. Il tente de communiquer avec Magoo, mais de façon fort peu diplomatique, et les conséquences ne tardent pas à suivre.

Au même moment, le Contrôle de transports d'énergie de la cote Est détecte une surcharge et l'ordinateur se met en délestage, ce qui signifie l'arrêt temporaire de la fourniture d'électricité au moins dans certains secteurs.

La police fait l'état des lieux. Mc Nair est mort, brulé à plus de 80%, le policier qui gardait Magoo a été retrouvé fortement commotionné et privé de son uniforme. Magoo s'est enfui et l'irradiation qu'il a subi ne l'affectera pas avant plusieurs semaines. En attendant, il représente un danger pour tous ceux qui se trouveront sur sa route.

Le capitaine Creighton informe ses subordonnés que Magoo a volé la voiture de patrouille du garde, la « 38 ».

L'apôtre Jean se trouve à Patmos lorsqu'il est interpellé par « une voix forte » qui lui commande de porter son message aux « sept églises » dont Philadelphie (en fait Lydie en Asie Mineure) est la sixième. Voici son message à Philadelphie :

Apocalypse (3:8) : « Je connais tes œuvres. Voici, parce que tu as peu de puissance, et que tu as gardé ma parole, et que tu n'as pas renié mon nom, j'ai mis devant toi une porte ouverte, que personne ne peut fermer. »

On pourrait aussi y voir une référence à la fuite de Magoo et l'impuissance des autorités à le reprendre.

On pourrait encore y voir une référence à 2 Samuel (3:8), cité plus haut ; Esther (3:8) en référence à la fête de Pourim.

Mais on peut y voir également une allusion à Job (3:8) :

« Qu'elle soit maudite par ceux qui maudissent les jours, Par ceux qui savent exciter le léviathan! »

Job, ici, maudit le jour de sa naissance et appelle les ténèbres sur la terre, car il a été frappé d'un « ulcère malin » par Satan. Cela reflète également la prochaine action de Magoo.

Esaïe (3:8) : « Jérusalem chancelle, Et Juda s'écroule, Parce que leurs paroles et leurs œuvres sont contre l'Éternel, Bravant les regards de sa majesté. »

« Jérusalem chancelle » : référence à l'action suivante de Magoo.

Zacharie (3:8) : « Écoute donc, Josué, souverain sacrificateur, toi et tes compagnons qui sont assis devant toi! car ce sont des hommes qui serviront de signes. Voici, je ferai venir mon serviteur, le germe. »

Une autre annonce de la fin des temps. Le serviteur, le germe pourrait représenter Magoo.

Mais on pourrait encore citer « Actes », « 1 Jean » et sans doute d'autres encore.

Magoo se rend au Central de Chatanooga. Stoppé par un garde, le lecteur a de nouveau droit à cette vision subjective HUD. Il pénètre ensuite dans la salle de contrôle dans laquelle le technicien est occupé à lire un magazine du nom de « Bigos's man » avec en couverture un homme en imperméable, chapeau et lunettes semblant tenir dans ses mains un pot de fleur. Je n'ai trouvé aucune trace d'un tel magazine. Le « bigos » est un ragout au choux, traditionnel dans la cuisine polonaise et parfois appelé « ragout du chasseur ». On retrouve ce terme dans le tome 3, lorsque des nageurs passent devant un magasin portant l'enseigne « Bigos ».

Il existe en tout cas une série de bande-dessinée policière de Rodolphe et Jacques Ferrandez parue ches « Les Humanoïdes Associés » à partir de 1980 : « L'homme au bigos (Les enquêtes du commissaire Raffini »). Dans ce contexte, le « bigos » serait un chapeau. « Bigos's man » pourrait donc être une mauvaise traduction en anglais de cette série.

Après avoir neutralisé le technicien, Magoo commence à manipuler l'ordinateur qui contrôle le réseau.

« CODE 2700
RESEAU B
PROGRAMME
« MONITEUR »
0034/RES.W »

L'un des numéros s'affichant sur l'écran est « 0034 », ce qui peut être une référence à « Job » (3:4) : « Ce jour! qu'il se change en ténèbres, Que Dieu n'en ait point souci dans le ciel, Et que la lumière ne rayonne plus sur lui! »

Encore une fois, une référence aux actions de Magoo et à ce qu'il est devenu.

Amos (3:4) : « Le lion rugit-il dans la forêt, Sans avoir une proie? Le lionceau pousse-t-il des cris du fond de sa tanière, Sans avoir fait une capture? »

Le lion est une référence constante dans la Bible depuis « Genèse », c'est le « lion de Juda », garant du pouvoir matériel et spirituel. Il orne le trône de Salomon. Il est symbole du Christ-Juge et du Christ-Docteur, l'emblème de Saint Marc et c'est lui dans « Apocalypse » qui a vaincu pour ouvrir le livre et ses sept sceaux.

Jonas (3:4) : « Jonas fit d'abord dans la ville une journée de marche; il criait et disait: Encore quarante jours, et Ninive est détruite! »

Ce qui est un peu moins que l'espace de temps global entre le début et la fin de cette série.

Habacuc (3:4) : C'est comme l'éclat de la lumière; Des rayons partent de sa main; Là réside sa force.

Magoo neutralise le technicien à l'aide d'un électro-aimant.

A l'écran s'affiche le code de sécurité « 8301 ». Si l'on se base sur la concordance de James Strong (1822-1894), théologien américain surtout connu pour son livre « Strong's Exhaustive Concordance of the Bible » qui recense les mots hébreux et grecs de la Bible selon leur racine,  « 8301 » correspond à l'hébreu « Sariyd » qui signifie « survivant ». « Sarid » est également une localité de Palestine près de la frontière de « Zabulon ».

Sarid est mentionné à deux reprises dans « Josué » (19:10) :

« La troisième part échut par le sort aux fils de Zabulon, selon leurs familles. »

Et dans « Josué (19:12) :

« De Sarid elle tournait à l'orient, vers le soleil levant, jusqu'à la frontière de Kisloth Thabor, continuait à Dabrath, et montait à Japhia. »

Zabulon serait le sixième fils de Léa, première épouse de Jacob. C'est aussi un démon, cité dans le « Dictionnaire infernal » de Jacques Collin de Plancy.

Un second chiffre apparaît en bas de l'écran : « 2484 ». Selon Strong « 2484 » correspond à l'hébreu  « chelyah » ou « joyaux ». On le retrouve dans « Osée » (2:13) :

« Je la châtierai pour les jours où elle encensait les Baals, où elle se paraît de ses anneaux et de ses colliers, allait après ses amants, et m'oubliait, dit l'Éternel. »

Toujours en mode de vision HUD, Magoo se met en quête du mot de passe, qui s'avère être « Armaggedon ».

« Armaggedon » est bien sûr le lieu symbolique du combat final du bien et du mal. Étymologiquement, ce terme vient de l'hébreu « Har Meggido », une colline sur laquelle le roi de Juda, Josias, fut défait par le pharaon Nékao II en 609 avant J.C. Le terme apparaît dans « Apocalypse » (16:16) :

« Ils les rassemblèrent dans le lieu appelé en hébreu Harmaguédon. »

En bas de l'écran s'affiche le chiffre « 588 » qui correspond chez Strong à l'hébreu « Anacharath » ou «Anaharath », ville de la tribu d'Issachar. Le terme peut également se traduire par « gémissement de peur ».

« POSEZ VOTRE QUESTION ? »

Magoo entre l'adresse facteur ADD/1054. En hébreu, chez Strong ce chiffre désigne «  Beth-tappuah », « la maison de la pomme » en Judée.

Selon l'abbé Bertrand (BOUM, 235) :

« Le symbolisme de la pomme lui vient de ce qu'elle contient en son milieu, formée par les alvéoles qui renferment les pépins, une étoile à cinq branches... C'est pour cela que les initiés en ont fait le fruit de la connaissance et de la liberté. Et donc, manger la pomme cela signifiait pour eux abuser de son intelligence pour connaître le mal, de sa sensibilité pour le désirer, de sa liberté pour le faire. Mais comme il est toujours arrivé, la foule du vulgaire a pris le symbole pour la réalité. L'enclosement du pentagramme, symbole de l'homme-esprit, à l'intérieur de la chair de la pomme symbolise, en outre, l'involution de l'esprit dans la matière éternelle. »

On peut noter également que 1054 correspond à l'année de la première observation de SN1054 par un astronome chinois durant la dynastie Song. Il s'agissait d'une supernova qui donna la nébuleuse du Crabe. « Le crabe est un avatar des forces vitales transcendantes, le plus souvent d'origine chtonienne, mais quelque fois ouranienne... »
(Dictionnaire des Symboles)

Il s'agit donc d'un symbole à la fois infernal et céleste.

En Afrique, il symbolise le mal ou le démon du mal.

Ensuite s'affiche le texte : « SECURITES, TRANSPORT, T.H.T. 230 ».

Samuel (2:30) nous dit :

« C'est pourquoi voici ce que dit l'Éternel, le Dieu d'Israël: J'avais déclaré que ta maison et la maison de ton père marcheraient devant moi à perpétuité. Et maintenant, dit l'Éternel, loin de moi! Car j'honorerai celui qui m'honore, mais ceux qui me méprisent seront méprisés. »

Samuel fut le dernier juge et le premier prophète. Les juges ont failli, la responsabilité en incombe à la maison d'Eli et même l'arche d'alliance a été prise par l'ennemi.

Dans Jérémie (2:30), l'Éternel s'adresse ainsi à son peuple :

«En vain ai-je frappé vos enfants; Ils n'ont point eu égard à la correction; Votre glaive a dévoré vos prophètes, Comme un lion destructeur. »

Jérémie prédit la destruction de Jérusalem et l'exil des Judéens à Babylone. Cet exil doit se conclure par une nouvelle alliance entre l'Éternel et son peuple et l'avènement du Messie.

Joël (2:30) nous apprend :

« Je ferai paraître des prodiges dans les cieux et sur la terre, Du sang, du feu, et des colonnes de fumée; »

L'Éternel a châtié Israël par une invasion de sauterelles et par la sécheresse. Mais le peuple ne se repend point. Des armées venues du nord vont donc dévaster le pays.

Un nouveau message apparaît sur l'écran : « ADRESSE 103 – FACTEUR REG 1 – 4103 RENTREZ NOUVELLE PROGRAMMATION ».

Genèse (1.3) : «  Dieu dit: Que la lumière soit! Et la lumière fut. »

C'est la première partie de la création. Ironiquement, c'est aussi la première partie du plan de Magoo pour priver l'Amérique d'énergie.

2 Rois (1:3) : « Mais l'ange de l'Éternel dit à Élie, le Thischbite: Lève-toi, monte à la rencontre des messagers du roi de Samarie, et dis-leur: Est-ce parce qu'il n'y a point de Dieu en Israël que vous allez consulter Baal Zebub, dieu d'Ékron? »

Achazia, roi de Juda est un roi impie. Malade, il demande le secours de Baal Zebub, « seigneur des mouches ». L'Eternel en informe Elie qui s'oppose à ce projet. Achazia finit par mourir. Les hébreux ont transformé par mépris le nom de Baal Zebub en Beelzebul, « seigneur du fumier » ou « seigneur de la maison suprême » donc de la sombre demeure des esprits méchants, autrement dit Satan.

Esaïe (1:3) : « Le bœuf connaît son possesseur, Et l'âne la crèche de son maître: Israël ne connaît rien, Mon peuple n'a point d'intelligence. »

Une fois de plus, l'Éternel fait part de sa colère contre son peuple. Le pays est en ruine. Il propose repentance et bénédiction.

Michée (1:3) : « Car voici, l'Éternel sort de sa demeure, Il descend, il marche sur les hauteurs de la terre. »

Le peuple d'Israël est en transgression contre l'Éternel et cette fois il va juger toutes les nations.

Sophonie (1:3) : « Je détruirai les hommes et les bêtes, Les oiseaux du ciel et les poissons de la mer, Les objets de scandale, et les méchants avec eux; J'exterminerai les hommes de la face de la terre, Dit l'Éternel. »

Sophonie est un prophète de jugement. Il annonce la dévastation imminente du pays et la destruction de Jérusalem en raison de l'injustice, de l'hypocrisie et de l'idolâtrie de Juda. Cette prophétie s'accomplit par le siège et la destruction de Jérusalem par l'armée néo-babylonienne.

Apocalypse (1:3) : « Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie, et qui gardent les choses qui y sont écrites! Car le temps est proche. »

L'apocalypse est la révélation faite à Jean par l'intermédiaire de Jésus-Christ, fils de l'homme, messie rejeté ou agneau et donc chef sur toutes choses. La révélation a un caractère prophétique et s'adresse aux assemblées en décadence, au nombre de sept, représentant l'histoire de la chrétienté sous la responsabilité de l'homme, commençant par l’abandon du premier amour, et se terminant par l’exhortation à tenir ferme jusqu’à ce que Christ vienne, puis le rejet final.

Centuries (1:3) :

« Quand la lictière du tourbillon versée,
Et seront faces de leurs manteaux couverts,
La république par gens nouveaux vexée,
Lors blancs & rouges jugeront à l’envers. »

Que l'on peut traduire par :

« Quand le lit de la révolution sera renversé,
Et que leurs visages seront couverts par leurs manteaux,
La république sera déçue par des hommes nouveaux,
Alors les blancs et les rouges auront des avis divergents. »

Le chiffre 4103 correspond chez Strong à l'hébreu « mehûmâh » : tumulte, confusion, inquiétude, déconfiture, destruction,  problème, vexation.

On retrouve ce terme dans :

Deutéronome (7:23) : « L'éternel, ton Dieu, te les livrera; et il les mettra complètement en déroute, jusqu'à ce qu'elles soient détruites. »

Deutéronome (28:20) : « L'Éternel enverra contre toi la malédiction, le trouble et la menace, au milieu de toutes les entreprises que tu feras, jusqu'à ce que tu sois détruit, jusqu'à ce que tu périsses promptement, à cause de la méchanceté de tes actions, qui t'aura porté à m'abandonner. »

1 Samuel (5:9) : «Mais après qu'elle eut été transportée, la main de l'Éternel fut sur la ville, et il y eut une très grande consternation; il frappa les gens de la ville depuis le petit jusqu'au grand, et ils eurent une éruption d'hémorroïdes. »

1 Samuel (5:9) : « Et ils firent chercher et assemblèrent tous les princes des Philistins, et ils dirent: Renvoyez l'arche du Dieu d'Israël; qu'elle retourne en son lieu, et qu'elle ne nous fasse pas mourir, nous et notre peuple. Car il y avait dans toute la ville une terreur mortelle; la main de Dieu s'y appesantissait fortement. »

2 Chroniques (15:5) : « Dans ces temps-là, point de sécurité pour ceux qui allaient et venaient, car il y avait de grands troubles parmi tous les habitants du pays; »

Proverbes (15:16) : « Mieux vaut peu, avec la crainte de l'Éternel, Qu'un grand trésor, avec le trouble. »

Esaïa (22:5) : «Car c'est un jour de trouble, d'écrasement et de confusion, Envoyé par le Seigneur, l'Éternel des armées, Dans la vallée des visions. On démolit les murailles, Et les cris de détresse retentissent vers la montagne. »

Ezechiel (7:7) : « Ton tour arrive, habitant du pays! Le temps vient, le jour approche, jour de trouble, Et plus de cris de joie dans les montagnes! »

Amos (3:9) : «Faites retentir votre voix dans les palais d'Asdod Et dans les palais du pays d'Égypte, Et dites: Rassemblez-vous sur les montagnes de Samarie, Et voyez quelle immense confusion au milieu d'elle, Quelles violences dans son sein! »

Zacharie (14:13) : «En ce jour-là, l'Éternel produira un grand trouble parmi eux; L'un saisira la main de l'autre, Et ils lèveront la main les uns sur les autres. »

« RUN
- MISES A JOUR SECURITES
RESEAU THT
CODE OPERATION L 003 -
MOUVEMENT : SLDL 101 07
GROUPE BAL 9 F CVD A3
HORS FONCTION -
GROUPE RELAIS BATTEMENT
UNPK 11 O.8 ST 4
- DISJONCTE

Un « réseau THT » désigne des lignes « à très haute tension ».

Le « code opération » : une référence au troisième sceau ?

Apocalypse (6:5) : « Quand il ouvrit le troisième sceau, j'entendis le troisième être vivant qui disait: Viens. Je regardai, et voici, parut un cheval noir. Celui qui le montait tenait une balance dans sa main. »

Rappelons que Fortuna, déesse du destin et de la fortune fut l'une des amantes de Vulcain.

SLDL pourrait être un type d'appareillage à fusible (« fuse switch connector).

Je n'ai pas trouvé de référence à BAL, mais ce pourrait être une référence à « Baël », roi de la partie orientale des Enfers. « Il se présente sous la forme d'une créature à trois têtes, celles d'un crapaud, d'un homme et d'un chat. (...) Il commande à 66 légions infernales. »
(Wikipedia)

Ou encore « Baal » ( : בָּעַל, Báʿal, qui signifie seigneur). Il fait l'objet d'une lutte acharnée à partir du IXe siècle avant J.C dans un processus de « monothéisation » d'Israël. C'est le dieu de l'ouragan et de la fécondité. Il « en est venu à symboliser la présence ou le retour périodique, en toute civilisation, d'une tendance à exalter les forces instinctives. »
(Dictionnaire des symboles)

CVD pourrait être l'acronyme de « Chemical Vapor Deposition » ou « Dépôt Chimique en Phase Vapeur. »

Le « Groupe Relais Battement » serait un groupe de relais de protection de courant différentiel destinés à contrôler les pertes de synchronismes détectées par les battements de tension.

UNPK pourrait signifier « unpacked » (BCD – Binary Coded Decimal). Il s'agirait d'un code de caractère sur huit bits créé par IBM à l'époque des cartes perforées.

Toutes ces opérations se reflètent dans les verres de lunettes de Magoo qui garde un visage figé, insensible.

Pendant ce temps, le garde, qui vient de reprendre conscience, détache son chien. Celui-ci traque Magoo et l'attaque.

La vision du visage du chien féroce est montrée encore une fois en HUD.

Magoo s'enfuit. Le dispatcher revient à lui et lance l'alerte. On apprend ensuite que lui et le garde ont été mis à l'isolement en décontamination.

Creighton et un autre officier (le commandant Jewison – son nom ne sera révélé que dans le tome 2) arrivent sur les lieux. Le directeur de la centrale leur explique que les dégâts sont dérisoires. Magoo a effacé la bande de programmation de l'ordinateur avec un aimant. Mais la centrale dispose de copies de tous les programmes.

Magoo s'introduit maintenant dans un lieu non-identifié, plus précisément un poste électrique qui contient des consignateurs d'état. Des outils permettant de tracer et d'archiver la chronologie d'évènements se produisant sur une installation industrielle. (…) (Leur rôle est de) garder une trace de toute manœuvre de l'appareillage à haute tension ou pour permettre l'analyse "post mortem" de tout phénomène survenant sur le réseau électrique. Le consignateur d'état et l'oscilloperturbographe peuvent être considérés comme les boîtes noires d'un poste électrique. »
(Wikipedia)

Minuit : « Surcharge sur la ligne « T.H.T 230 ».

« Les lignes THT permettent de transporter de grandes quantités d’électricité sur de longues distances avec des pertes minimales. Ces lignes, dont la tension est supérieure à 100 kilovolts (kv) constituent le réseau de grand transport ou d’interconnexion. Elles permettent de relier les régions et les pays entre eux ainsi que d’alimenter directement les grandes zones urbaines. La majorité des lignes THT ont une tension de 400 kv. »
(Source : http://lenergeek.com/2013/02/13/les-differents-types-de-lignes-electriques-tht-ht-mt-bt/)

« 230 » pourrait renvoyer à « 1 Samuel (2:30) :

«C'est pourquoi voici ce que dit l'Éternel, le Dieu d'Israël: J'avais déclaré que ta maison et la maison de ton père marcheraient devant moi à perpétuité. Et maintenant, dit l'Éternel, loin de moi! Car j'honorerai celui qui m'honore, mais ceux qui me méprisent seront méprisés. »

Ou également « Joël (2:30) :

« Je ferai paraître des prodiges dans les cieux et sur la terre, Du sang, du feu, et des colonnes de fumée;

Et tout aussi efficacement à la Centurie 2 : XXX :

« Vn qui les dieux d'Annibal infernaux,
Fera renaistre, effrayeur des humains.
Oncq' plus d'horreur ne plus pire iournaux,
Qu'auint viendra par Babel aux Romains. »

Que l'on traduira ainsi :

« Lui que les dieux infernaux d'Hannibal,
Fera renaitre, terreur de l'humanité.
Jamais plus grande horreur ni de pires jours,
On n'aura connu que celle qui viendra par Babel aux Romains. »

La tension monte au fil des minutes dans la centrale. L'ordinateur qui règle la production semble défaillant. Les lignes disjonctent. Un test du programme de l'ordinateur révèle le message suivant :

« manual test – OLH
Un prince d'iniquité sortira alors
de la tribu de Dan, on l'appellera
l'ANTECHRIST. Alors on verra
une grande persécution, telle qu'il
n'y en a jamais eue, et qu'il n'y en
aura jamais.
AE 5788 »

OLH est sans doute l'acronyme de « On-Line Help ».

Pour le reste, on peut se poser de nombreuses questions. Je n'ai pas trouvé de référence aux lettres « AE » qui sont en fait imbriquées l'une dans l'autre, ici.

« 5788 », dans la concordance de Strong, correspond à l'hébreu « 'ivvârôn » qui signifie « cécité ». On retrouve ce terme notamment dans « Deutéronome ». Celui-ci signifie « seconde loi ». Son objet est de préparer le peuple d'Israël à sa traversée du Jourdain et à son entrée dans Canaan.

On retrouve ce terme dans « Deutéronome (28:28) » :

«  L'Éternel te frappera de délire, d'aveuglement, d'égarement d'esprit, ».

Il s'agit d'une mise en demeure au cas où le peuple élu ne se plierait pas aux commandements de Dieu.

La citation elle-même n'a rien à voir avec l'Apocalypse de Jean. Il s'agit d'une prédiction de la sybille (divinatrice occasionnelle) « Tiburtine ou Albunea », Erythrea d'Asie Mineure. Elle aurait prédit l'avènement d'une enfant et d'un nouvel age d'or en 20 avant JC, ce que les chrétiens ont interprétés comme la naissance du Christ. Elle prédit également que le monde durerait neuf cycles de 800 ans, ce qui amène la dixième et dernière génération aux environs de l'an 2000 avec la seconde venue du Christ en vue du Jugement Dernier.

Toutefois, Valentin Nikiprowetzki y voit plutôt une altération ou une contrefaçon de textes de Homère, Hésiode, Pindare, Sophocle, Phocylide, Hécatée d'Abdère ou Aristée. Cette sybille – devenue la femme ou la bru de Noé – annexa son homologue païenne. Mais surtout l'apocalypse de la Sybille hébraïque ressortirait de la tradition qui a produit « le livre d'Enoch » et « le livre des jubilés ». Ce pourrait être également une référence au destin funeste de Cléopâtre IV, fille de Ptolémée VIII et Cléopâtre III. Elle épouse son frère Ptolémée IX mais elle est répudiée après la mort de leur père sur ordre de leur mère. Elle passe ensuite en Syrie où elle épouse le roi Séleucide Antiochos IX. Après la défaite de son mari battu par son demi-frère Antiochos VIII Grypos et sa femme Cléopâtre Tryphaena (qui est en fait sa sœur), elle se réfugie à Antioche dans le sanctuaire d'Apollon à la statue duquel elle s'enchaine. Tryphaena ordonne de la tuer mais Grypos recule devant le sacrilège. Finalement, ses soldats coupent les mains de Cléopâtre et l'entrainent au-dehors pour la tuer.

Cette citation est donc tirée de la prophétie dite « de la Sybille Tiburtine ». Il s'agit d'un chant qui a pour origine un texte oraculaire grec de vingt-sept hexamètres sous forme d’un poème acrostiche dont les premières lettres de chaque vers composent l’expression : « Jésus-Christ, Fils de Dieu, Sauveur ». Traduit en latin, le « Judicii Signum » ou « jugement divin » devient un chant de Noël à partir du IXe siècle.

Le texte qui apparaît sur l'écran reprend les versets 1 et 4 de la prophétie. Le texte complet est comme suit :

1.       « Un prince d’iniquité sortira alors de la tribu de Dan, on l’appellera l’Antéchrist. »
2.       « Enfant de la perdition, plein d’un orgueil et d’une malice insensée, il fera sur la terre une foule de prodiges, pour appuyer l’erreur qu’il enseignera ; par ses sacrifices magiques, il surprendra la bonne foi de plusieurs qui verront, à sa voix, le feu descendre du ciel. »
3.       « Alors, l’Antéchrist se révélera publiquement, il s’assoira dans la maison du Seigneur, à Jérusalem. »
4.       « Alors, on verra une grande persécution, telle qu’il n’y en a jamais eue, et qu’il n’y en aura jamais. »
5.       « Les années s’abrégeront comme les mois, les mois comme les semaines, la semaine comme le jour et le jour comme l’heure. »
6.       « Dieu abrégera non la mesure, mais le nombre des ces jours terribles, le Dieu dont il est écrit : le jour s’accomplit par ton ordre. »
7.       « Pendant son règne, paraîtront deux hommes illustres, Elie et Hénoch, pour annoncer la venue de Seigneur. »
8.       « L'Antéchrist les mettra à mort, et deux jours après le Seigneur les ressuscitera. »
9.       « A cause des élus, par la vertu du Seigneur, l’Antéchrist sera tué sur le mont Olive par Michel ; soudain les morts renaîtront. »
10.      « Et quand les cent et vingt années seront accomplies, les Juifs se convertiront à Dieu, et son sépulcre sera glorifié de tous. »
11.      « En ce temps-là, Judas sera sauvé et Israël reprendra confiance. »
12.      « Puis le Seigneur Jésus-Christ viendra juger le monde et l’empire romain aura cessé d’exister. »

A la centrale, malgré des mesures drastiques, le réseau s'effondre au bout de trente-et-une minutes.

La moitié de l'Amérique – le réseau Est – plonge dans le noir.

Le lendemain, un officiel des mouvements d'énergie de la côte ouest organise une conférence de presse dans son bureau, expliquant les origines de la panne et ses conséquences, en particulier pour la vie économique des USA. A ce moment, il reçoit un appel et l'écran TV se brouille.

L'ultime case nous montre Magoo s'enfuyant d'une centrale nucléaire.

Une dernière citation apparaît :

« Ma fureur s'est allumée comme une flamme impétueuse, elle pénètrera jusqu'au fond des enfers ; Elle brûlera la terre et tout ce qu'elle a produit, et elle embrasera les fondements des montagnes... »

Il s'agit du « Deutéronome (32:22) :

 « Car le feu de ma colère s'est allumé, Et il brûlera jusqu'au fond du séjour des morts; Il dévorera la terre et ses produits, Il embrasera les fondements des montagnes. »

C'est le cantique de la chute du peuple car Israël s'est corrompu. « Jeshurun le droiturier » - Israël -  « le peuple saint » « est devenu gras, épais et replet ». Il a abandonné Dieu, son créateur, et a sacrifié à des idoles. Le but de ce livre est l'obéissance et Moïse en est la première victime. Il ne lui est pas donné de pénétrer en Canaan car il n'a pas répondu à l'exigence de la gloire de Dieu dans le désert, ni sanctifié son nom par la foi. « Il n'entre pas dans la jouissance de la promesse. Une seule faute l'en prive. »
http://www.bibleenligne.com/commentaire-avance/commentaire/dt/3026-chapitre-32.html

Le dos de couverture présente une répétition de la case finale, de plein pied cette fois, montrant Magoo s'éloigner en courant d'une centrale nucléaire. Derrière lui, le fameux panneau « NUCLEAR STATION – KEEP OUT » avec le trèfle nucléaire et son crane au centre.


Le grand chien 2 : Mort au mètre.

Enfin ! Après seulement trente-sept pages, nous en arrivons au tome 2 de cette série. Celui-ci est sorti en 1982.

Comme le suivant; il est cette fois l'œuvre de Hugues, seul.

La couverture nous montre en gros plan les visages de deux astronautes : l'un semble nous contempler d'un regard de fou, l'autre n'est qu'un cadavre momifié en combinaison spatiale. Les deux hommes sont représentés en bleu sur un fond bleu d'appareils électroniques. Ils sont tous deux auréolés d'une lumière blanche. On peut penser ici à « Exode » (34:29) :

« Moïse descendit de la montagne de Sinaï, ayant les deux tables du témoignage dans sa main, en descendant de la montagne; et il ne savait pas que la peau de son visage rayonnait, parce qu'il avait parlé avec l'Éternel. »

Ou (34:35) :

«  Les enfants d'Israël regardaient le visage de Moïse, et voyait que la peau de son visage rayonnait; et Moïse remettait le voile sur son visage jusqu'à ce qu'il entrât, pour parler avec l'Éternel. »

Seule tache de couleur différente : ce qui semble être un écran radar formant huit cercles concentriques verts avec un point au centre. Effet hypnotique garanti.

Le quatrième de couverture représente quatre silhouettes sombres contemplant un écran géant qui éclate en son centre et sur lequel apparaît un astronaute brandissant un petit drapeau américain.

La signification du titre nous est donné dans la planche 1 : « Dans les restaurants de la frontière mexicaine, on apprécie beaucoup la « mort au mètre »... »

La « mort au mètre » est apparemment le crotale ou une recette à base de crotale. Malgré mes recherches, je n'ai rien trouvé qui explique ce nom. Bien évidemment, on peut douter de l'usage du système métrique en Amérique du nord.

J'ai quand même identifié plusieurs recettes à base de crotale :

Baked Rattlesnake,
Dressing Rattlesnakes,
Rattlesnake Chili,
Roasted Rattlesnake,
Southern Fried Rattlesnake,
Diamond Rattlers,
Cowboy (Snake) Cakes,
Chili Rang – A – Dangs (The Barn Burner),
Prairie Eel,
Panned Diamond Rattlers a la Oklahoma,
Panned Diamond Rattlers.

Pour ceux que ça intéresse, les recettes sont ici :
http://www.cooks.com/rec/search/0,1-0,rattlesnake,FF.html

L'histoire commence quelque part dans le désert, près de la frontière du Mexique. Nous sommes dans « Monument Valley » en Arizona.

A noter que si dans le premier volume les cartouches ou récitatifs étaient l'exception : planches 21, 25, 28, 32, 33, 34, 40, 42, 45, 46 ; le tome 2 attaque d'entrée avec plusieurs récitatifs en planche 1. D'autres plus courts suivront planches 5, 15, 16, 33, 41, 44.

« Snake Dreamer », un indien chasseur de crotales pour les restaurants nous est présenté exerçant sa profession. Il capture un serpent, mais commet une erreur fatale. Seule issue pour lui : se mettre en tailleur, faire le vide dans son esprit et attendre.

Durant ce laps de temps, Snake Dreamer est assailli de visions : deux homme en costume, dont l'un momifié ; un astronaute flottant à l'état de squelette.

Le serpent est l'alpha de l'oméga humain. Si l'homme est l'aboutissement d'un long effort génétique, le serpent en est le commencement. Comme ici, il jaillit d'une « bouche d'ombre » pour cracher la mort ou la vie. Les Chaldéens n'avaient qu'un seul mot pour désigner « vie » et « serpent ». En arabe le serpent est « al-hayyah », la vie « el-hayat ». C'est le léviathan hébreu. Dans le monde grec, le serpent est associé à Dionysos. Il provoque transes, possessions, insurrections du serpent de l'être. C'est la revanche de la nature sur la loi. Dans le monde chrétien, cela donnera naissance à toutes sortes d'hérésies que combattra l'Église Romaine. Il est « (…) le père de tous les héros ou prophètes qui surgissent à un moment donné de l'histoire, comme Dionysos, pour régénérer l'humanité. »
(Dictionnaire des symboles)

« Selon Elien (« de natura animallum »), on parlait, au temps d'Hérode, de la visitation d'une vierge juive par un serpent, et, selon Frazer, tout portait à croire qu'il s'agissait de la Vierge Marie. »
(Ibid.)

Nombres 21 :

(21:6) :  « Alors l'Éternel envoya contre le peuple des serpents brûlants; ils mordirent le peuple, et il mourut beaucoup de gens en Israël. »
(21:7) :  « Le peuple vint à Moïse, et dit: Nous avons péché, car nous avons parlé contre l'Éternel et contre toi. Prie l'Éternel, afin qu'il éloigne de nous ces serpents. Moïse pria pour le peuple. »
(21:8) :  « L'Éternel dit à Moïse: Fais-toi un serpent brûlant, et place-le sur une perche; quiconque aura été mordu, et le regardera, conservera la vie. »
(21:9) :  « Moïse fit un serpent d'airain, et le plaça sur une perche; et quiconque avait été mordu par un serpent, et regardait le serpent d'airain, conservait la vie. »

Apocalypse (12:9) :

« Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui. »

On retrouve encore l'image du serpent dans « La Divine Comédie » de Dante Alighieri, chant vingt-cinquième :

« Lorsqu’il eut fini de parler, le voleur éleva les mains, et des deux fît la figue, criant : « A toi, Dieu, prends-la ! » depuis lors les serpents m’ont été amis, quand je vis l’un d’eux à son cou s’étant enroulé, comme s’il eût dit : « Je ne veux pas que tu en dises plus. » et un autre à ses bras, se rivant lui-même par devant, le lia de telle sorte qu’avec eux il ne pouvait donner de secousse. »

Au moyen-âge, « le dragon est l'obstacle qu'il faut surmonter pour atteindre au niveau du Sacré ; il est la « bête » que le bon chrétien doit s'efforcer de tuer en lui, à l'imitation de saint-Georges et de saint-Michel. »
(Dictionnaire des Symboles)

« Le squelette (...)symbolise le savoir de celui qui a franchi le seuil de l'inconnu, celui qui a percé par la mort le secret de l'au-delà. Dans les rêves, il indique l'imminence d'un événement qui transformera la vie, en brisant avec une certaine accoutumance, dont le sujet pressent avec angoisse la disparition, sans savoir encore ce qui lui succèdera. »
(Ibid.)

« La mort, c’est la renaissance. Dans les approches ésotériques, la mort est perçue comme un passage à effectuer d’un état à un autre. Il n’y a jamais de fin définitive, tout au plus une transformation vers "autre chose". La mort peut représenter aussi, en lien avec la tradition chrétienne, le passage d’un corps de souffrance (la passion du Christ) à un corps de lumière (la résurrection du Christ). »
http://www.doctissimo.fr/psychologie/dictionnaire-des-reves/reve-mort

Cinq semaines plus tard, deux hommes en Jeep Willis rouge (hommage à Hergé ?) lancés sur la trace du disparu retrouvent celui-ci à l'état de squelette. L'un des deux hommes s'exprime : « Tu connais la légende, Long-Nez : Quand le dormeur s'endormira, la fin des temps sera proche... »

Ceci pourrait être une référence à « Psaumes », chapitre 78 qui renvoie à la fuite d'Égypte et la traversée du désert. Le peuple juif se plaint régulièrement malgré tous les bienfaits de Dieu. Son inconséquence attire Son châtiment, et Son châtiment entraine leurs prières, mais celles-ci sont insincères. Dieu pardonne pourtant, mais lorsqu'il constate qu'une fois en terre promise, son peuple se détourne à nouveau de Lui et se livre à l'idolâtrie, alors celui-ci l'abandonne et le livre au jugement.

Malgré tout, Dieu n'oublie pas son peuple et, comme un dormeur qui se réveille, il frappe ses ennemis et les livre à l'opprobre éternel. Après la faillite d'Israël et son rejet par Dieu, il y a rupture totale. L'arche d'alliance elle-même tombe au main de ses ennemis, mais Dieu intervient malgré tout  à nouveau pour le libérer et choisi Juda, Sion et David.

C'est là toutefois un avertissement pour la fin des temps. Dieu a formé une alliance avec Israël en lui offrant les valeurs de la Loi. « Il a mis une loi en Israël «  (Psaumes 78:5). Dieu pardonne mais n'oublie pas : « Va donc, conduis le peuple où je t'ai dit. Voici, mon ange marchera devant toi, mais au jour de ma vengeance, je les punirai de leur péché. » (Exode 32:34).

« Toutes les initiations traversent une phase de mort, avant d'ouvrir l'accès à une vie nouvelle. (...)Si l'être qu'elle frappe ne vit qu'au niveau matériel ou bestial, il sombre dans les Enfers ; s'il vit, au contraire, au niveau spirituel, elle lui dévoile des champs de lumière. »
(Dictionnaire des Symboles)

Suit une page de journal : le « Herald Tribune » (il semble n'exister aucune publication de ce nom) en date du 18 avril 1983 consacrée principalement au cas « Magoo Cushing ».

Un article intitulé « Terrorisme international ou acte isolé d'un déséquilibré ? » nous apporte un résumé global des événements du premier tome. Un extrait d'un paragraphe est entouré de rouge : « Aujourd'hui, « Magoo Cushing » gravement irradié, circule peut-être dans les rues de New York, risquant de contaminer ses habitants. La carence des forces de sécurité est évidente. Le Sénat a désigné une commission d'enquête qui aura pour tache de rendre publiques les informations encore détenues par les responsables de la C.I.A. Une affaire à suivre !... »

Un encadré, intitulé : « Un mort vivant ». Le docteur Garett offre un résumé de l'étude de son patient, de la singularité de ses réactions et du fait que, compte tenu de la dose de radiation reçue, c'est un mort en sursis. Il fait également remarquer que « les circonstances de son évasion tendraient également à montrer que « Magoo Cushing » serait en mesure, dans certaines circonstances critiques, de pomper littéralement l'énergie qui l'entoure et de la restituer sous une forme extrêmement concentrée... »

Ces articles sont accompagnés d'une photo de Magoo Cushing en « plan poitrine », en chemise, dos à un mur de brique. Son crane chauve, ses pommettes proéminentes, son absence d'expression et surtout son regard obscurci lui donnent un aspect particulièrement inquiétant.

Un dernier article intitulé : « La vague de froid à N.Y.C. : - 18°  Sans Précédent !» (on parle certainement de degrés Celsius ici, c'est-à-dire – 0,4° Fahrenheit). De fait, la température à New York en temps normal au mois d'avril, la nuit serait plutôt de – 7°C. La température minimale jamais enregistrée (de jour) depuis 1869 à New York durant cette période fut enregistrée le samedi 9 avril 1977 avec -3°C.

L'article, qui évoque également de « très importantes chutes de neige » explique cela par une « activité solaire particulièrement forte ».

La « Centurie » II-3 fait référence à la chaleur du soleil :

« Pour la chaleur solaire sus la mer,
De Negrepont les poissons demy cuits,
Les habitans les viendront entamer,
Quand Rhod & Gennes leur faudra le biscuit. »

C'est à dire :

« En raison de la chaleur du soleil sur la mer,
d'Eubée, les poissons à demi cuits,
les habitants viendront ouvrir,
Lorsque les biscuits manqueront à Rhodes et Gènes. »

A l'opposée, la Centurie III-34 nous offre des données sur les conséquences de son absence :

« Quand le deffaut du Soleil lors sera
Sur le plain jour le monstre sera veu:
Tout autrement on l'interpretera,
Cherté n'a garde mil n'y aura pourveu. »

Que l'on peut traduire ainsi :

« Quand viendra à manquer le soleil,
le monstre apparaitra au grand jour :
Tout autrement on l'interprétera,
Grand sera le prix de cette ignorance : nul ne l'aura prédit. »

« Le soleil est la source de la lumière, de la chaleur et de la vie. Ses rayons figurent les influences célestes – ou spirituelles – reçues par la terre. »
(Dictionnaire des symboles)

« Le chrisme, monogramme du Christ, rappelle une roue solaire. Ce à quoi il faudrait encore ajouter que le Grand Prêtre des Hébreux portait sur la poitrine un disque d'or, symbole du Soleil divin. »
(Ibid.)

Si l'on en croit ceci, alors l'éloignement des rayons du soleil représenterait un signe de l'abandon de Dieu.

« Pour les anciens Mexicains, nous vivons un cinquième soleil. (...)Notre soleil, le cinquième est placé sous le signe de Xiuhtecutli, une des divinités du feu ; (…)Toutes ces ères, nommées soleil, ont fini par des cataclysmes : les 4 tigres dévorèrent les hommes ; les 4 vents les emportèrent ; les 4 pluies et les 4 eaux les submergèrent ; l'ère présente finira par 4 tremblements de terre : fin du cinquième soleil.

Dans le panthéon aztèque, la grande divinité du soleil de midi, « huitzilopchtli », est représentée par un aigle tenant dans son bec le serpent étoilé de la nuit. »
(Ibid.)

Le soleil est le symbole du père. En astrologie, c'est le principe du générateur masculin et du principe d'autorité dont le père est la première incarnation. C'est « aussi celui de la région du psychisme instaurée par l'influence paternelle avec le rôle du dressage, de l'éducation, de la conscience, de la discipline, de la morale. »
(Ibid.)

Il représente la contrainte sociale de Durkheim, la censure de Freud. C'est la civilisation, l'éthique et tout ce qui est grand en l'être. C'est le négatif « surmoi » qui écrase l'être d'interdits, de principes, de règles et de préjugés, mais aussi l'idéal du moi, image supérieure de soi à la grandeur de laquelle on cherche à se hausser. Son opposé, le « soleil noir » représente le déchainement des forces destructrices dans l'univers, une société ou un individu. C'est l'annonce de la catastrophe, de la souffrance et de la mort.

On trouve également sur la page de journal une carte du Moyen-Orient et plus particulièrement de l'Arabie Saoudite.

Bref, reprenons.

Nous sommes donc à New York en avril 1983. Un hélicoptère de type SA-330 « Puma » de Sud-Aviation rase la statue de la liberté. De tels hélicoptères ont été utilisés par l'US Navy sur les navires de ravitaillement de type T-AKE. Celui-ci est marqué d'un « B » sur le nez. Rappelons que l'hélicoptère du chapitre 4 dans le tome 1 portait, lui, un « A ».

La lettre « B » pourrait être une référence à Baruch ben Neria, disciple et compagnon du prophète Jérémie. Il est l'auteur du « Livre de Baruch » qui est considéré comme apocryphe par les Juifs et les protestants. Les avis divergent sur la date de ses différentes parties : la première serait hébraïque, la seconde grecque, la dernière : L'Apocalypse syriaque de Baruch (ou Deuxième Livre de Baruch) doit son appellation au fait qu'elle n'est conservée qu'en langue syriaque.

Dans « Baruch B – Lettre de Jérémie », on trouve les passages suivants :

« BaB0.0 Copie de la lettre que Jérémie envoya à ceux qui allaient être emmenés prisonniers à Babylone par le roi des Babyloniens, pour leur annoncer ce que Dieu lui avait prescrit. »

Il s'agit de la déportation des Juifs à Babylone en 586 avant J.C, suite au siège de Jérusalem sous Nabuchodonosor II. Jérémie met en garde son peuple contre les idoles auxquelles ils seront confrontés

« BaB0.7 En effet la langue de ces dieux a été taillée par un ouvrier; sans doute les idoles sont-elles plaquées d'or et d'argent, mais elles sont mensongères et ne peuvent parler. »

« BaB0.8 Comme pour une jeune fille qui a le goût de la toilette, ces gens prennent de l'or. »

« BaB0.9 et en couronnent la tête de leurs dieux. Il arrive même que les prêtres leur dérobent de l'or et de l'argent pour leurs propres dépenses; »

« BaB0.13 Alors qu'il ne peut faire mourir celui qui l'offense, ce dieu porte un sceptre, comme le juge d'une région. »

«BaB0.26 car si jamais une idole tombe à terre, ils ont à la ramasser; si on la met debout, elle ne se déplacera pas d'elle-même; si elle est couchée, elle ne se redressera pas davantage. Mais c'est comme à des morts qu'on leur offre des présents. »

Ce passage, qui semble décrire la statue de la liberté, pourrait faire référence à un événement décrit dans le tome 3.

« BaB0.66 ils sont incapables de montrer aux nations des signes dans le ciel, de briller comme le soleil ou d'éclairer comme la lune. »

A bord, Creighton peste contre la presse. Son supérieur lui fait la leçon : « Il est juste que la presse ait le sentiment de posséder la liberté d'expression, du moment que nous exerçons un contrôle sur les informations... la liberté commence par le choix. Et c'est nous qui proposons ce choix, à notre connaissance... En échange, nous pouvons opérer discrètement sur des affaires qui ne relèvent pas de la compétence des commentateurs !... »

Ce discours n'empêche pas Creighton de continuer à râler. Magoo semble être devenu un personnage hautement populaire aux USA. Au point que : « Pas un citoyen n'hésiterait à l'installer à la plus haute fonction de l'État !... »

En bas, plusieurs rues sont bouchées par un rassemblement improvisé. Un prêcheur, installé sur le toit d'un véhicule, fait un discours apocalyptique.

« Celui qui précède » est parmi nous ! »

Il pourrait s'agir du Christ, qui, dans le Nouveau Testament, est fréquemment suivi par ses disciples, la foule ou d'autres personnages. Il est donc « celui qui précède ».

L'Évangile selon Jean rapporte également comment des Pharisiens rendirent visite à celui-ci pour lui poser de nombreuses questions sur lui et ses actions.

(1:26) : « Jean leur répondit: Moi, je baptise d'eau, mais au milieu de vous il y a quelqu'un que vous ne connaissez pas, qui vient après moi; »

Et encore :

(1:29) : « Le lendemain, il vit Jésus venant à lui, et il dit: Voici l'Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde. »
(1:30) : « C'est celui dont j'ai dit: Après moi vient un homme qui m'a précédé, car il était avant moi. »

Pourtant, à l'écouter, on comprend qu'il parle plutôt de l'antéchrist : « En naissant, il vomissait des blasphèmes, il avait des dents !... Il poussait des cris effrayants, il fera des prodiges, il ne se nourrira que d'impuretés... »

Dans l'évangile selon saint-Luc, on apprend ces paroles du Christ :

(21:8) : « Jésus répondit: Prenez garde que vous ne soyez séduits. Car plusieurs viendront en mon nom, disant: C'est moi, et le temps approche. Ne les suivez pas. »
(21:9) : « Quand vous entendrez parler de guerres et de soulèvements, ne soyez pas effrayés, car il faut que ces choses arrivent premièrement. Mais ce ne sera pas encore la fin. »

Le reste du discours du prêcheur rejoint le message de Luc : « Il faut que les hommes se préparent à affronter des épreuves comme l'humanité n'en a jamais connues ! Ce sera un siècle terrible parmi les siècles ! Des peuples viendront des deux faces de la terre, et alors commenceront les temps embrasés du livre de la colère... Le char d'Elie, flamboyant volera dans les airs. Et l'enfer vomira ses rocs et ses laves embrasées. Les tours tomberont et toute merveille s'écrasera par terre... »

(21:10) : « Alors il leur dit: Une nation s'élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume; »
(21:11) : « il y aura de grands tremblements de terre, et, en divers lieux, des pestes et des famines; il y aura des phénomènes terribles, et de grands signes dans le ciel. »

Le prêcheur poursuit : « Car le nombre de Juda l'annonce avec le nombre de Dieu !... »

Alors, quel serait ce « nombre de Juda »?

Si nous nous basons sur le nom de Juda en hébreu, nous arrivons à Yehuwdah, Ioudas, Yehuwd,  Yзhuda, IHWDH qui signifierait « qu'il (Dieu) soit loué » car dans « Genèse : 29 », Laban donne traitreusement à son neveu Jacob pour épouse sa seconde fille Léa, puis il lui donne son ainée Rachel que Jacob préfère.

Genèse (29:31) : « L'Éternel vit que Léa n'était pas aimée; et il la rendit féconde, tandis que Rachel était stérile. »

Léa enfante de trois garçons.

(29:35) :  « Elle devint encore enceinte, et enfanta un fils, et elle dit: Cette fois, je louerai l'Éternel. C'est pourquoi elle lui donna le nom de Juda. Et elle cessa d'enfanter. »

Juda est également la tribu descendant de celui-ci, le territoire occupé par la tribu, le royaume compris des tribus de Juda et de Benjamin qui occupaient la zone sud de Canaan après que la nation se sépara après la mort de Salomon.

D'après Gérald Messadié, IHWDH représente, en terme de gématrie, c'est-à-dire «une forme d'exégèse propre à la Bible hébraïque dans laquelle on additionne la valeur numérique des lettres et des phrases afin de les interpréter » (Wikipedia),  la valeur 10 + 5 + 6 + 4 + 5 = 30. Donc les trente deniers reçus par Judas pour sa trahison.

Le nombre treize est également associé à Judas car c'était le nombre de convives lors de la dernière cène. Par ailleurs, la Kabbale dénombrait treize esprits du mal. Le treizième chapitre de l'Apocalypse est celui de l'Antéchrist et de la Bête. C'est aussi la puissance génératrice, bonne ou mauvaise. Le Christ n'est-il pas le treizième convive de la cène ? C'est l'évolution fatale vers la mort, vers l'achèvement d'une puissance. Le treize est également la mort, treizième arcane majeur du Tarot. Toutefois elle signifie un renouvellement après l'achèvement d'un cycle.

Quoiqu'il en soit le tétragramme YHVH : yod–hé–vav- hé est le nom ineffable, qui ne se prononce pas par absence de voyelles. Il a pour valeur numérique 26.

«Pierre Fermat, le plus grand mathématicien français (18e siècle), remarqua que 26 se trouve entre 2 nombres, l'un est un carré (25=5x5) et l'autre cubique (27= 3x3x3). Il chercha d'autres nombres se trouvant entre un carré et un cubique, mais n'en trouva pas ! Il déclara : "Le nombre 26 est un nombre unique dans tout l'univers". Le nombre 26 serait une autre dimension autre que la surface et le volume. »
  http://www.forum-religion.org/judaisme/le-judaisme-et-le-nom-de-dieu-t53-15.html

Vingt-six est le double de treize.

Mais sept est également le chiffre parfait. Jésus nous commande de pardonner à celui qui se repend sept fois :

Luc (17:3) : « Prenez garde à vous-mêmes. Si ton frère a péché, reprends-le; et, s'il se repent, pardonne-lui. »
(17:4) : « Et s'il a péché contre toi sept fois dans un jour et que sept fois il revienne à toi, disant: Je me repens, -tu lui pardonneras. »

Matthieu (18:21) : « Alors Pierre s'approcha de lui, et dit: Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu'il péchera contre moi? Sera-ce jusqu'à sept fois? »
(18:22) : « Jésus lui dit: Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à septante fois sept fois. »

Mais ce nombre peut aussi désigner la perfection dans le mal :

Matthieu (12:43) : « Lorsque l'esprit impur est sorti d'un homme, il va par des lieux arides, cherchant du repos, et il n'en trouve point. »
(12:44) : « Alors il dit: Je retournerai dans ma maison d'où je suis sorti; et, quand il arrive, il la trouve vide, balayée et ornée. »
(12:45) : « Il s'en va, et il prend avec lui sept autres esprits plus méchants que lui; ils entrent dans la maison, s'y établissent, et la dernière condition de cet homme est pire que la première. Il en sera de même pour cette génération méchante. »

Luc (11:24) : « Lorsque l'esprit impur est sorti d'un homme, il va dans des lieux arides, pour chercher du repos. N'en trouvant point, il dit: Je retournerai dans ma maison d'où je suis sorti; »
(11:25) : « et, quand il arrive, il la trouve balayée et ornée. »
(11:26) : « Alors il s'en va, et il prend sept autres esprits plus méchants que lui; ils entrent dans la maison, s'y établissent, et la dernière condition de cet homme est pire que la première. »

Marc (16:9) : « Jésus, étant ressuscité le matin du premier jour de la semaine, apparut d'abord à Marie de Magdala, de laquelle il avait chassé sept démons. »

Luc (8:2) : « Les douze étaient avec de lui et quelques femmes qui avaient été guéries d'esprits malins et de maladies: Marie, dite de Magdala, de laquelle étaient sortis sept démons, »

Le sept est le symbole « d'une totalité en mouvement ou d'un dynamisme total Il est comme tel, la clef de l'Apocalypse (7 églises, 7 étoiles, 7 esprits de Dieu, 7 sceaux, 7 trompettes, 7 tonnerres, 7 têtes, 7 fléaux, 7 coupes, 7 rois...). »
(Dictionnaire des symboles)

Nous verrons plus loin qu'il reste une autre possibilité pour le titre de « nombre de Dieu ».

Creighton ordonne la dispersion de la foule et son hélicoptère donne même un coup de main en faisant du rase-motte juste au-dessus de la rue. Le prêcheur proclame : « Les voilà ! Les chiens noirs de l'Apocalypse ! Malheur ! La grande cité vêtue de pourpre et d'écarlate, parée d'or et de perles ! Une heure suffira pour la réduire en désert !!... »

D'après « Le dictionnaire infernal » de Jacues Collin de Plancy « Léon de Chypre écrit que le diable sortit un jour d'un possédé sous la figure d'un chien noir. En Bretagne, au XIXe siècle, on croyait encore que le diable, sous la forme d'un gros chien noir, précipitait les quimpérois dans la rivière. On pensait, dans le canton de Saint-Ronal, que l'âme des scélérats passait dans le corps d'un chien noir. Les hurlements d'un chien égaré – pourvu qu'il soit noir – annonçaient la mort, et celle-ci était inévitable s'il aboyait à minuit. Dans les mythes judéo-chrétiens, les démons sont accompagnés de chiens noirs qui recueillent les âmes des damnés pour eux. Ils nous renvoient encore au « Chien des Baskerville » de Sir Arthur Conan Doyle.

Le reste du commentaire nous renvoie à l'Apocalypse de Jean :

(17:3) : « Il me transporta en esprit dans un désert. Et je vis une femme assise sur une bête écarlate, pleine de noms de blasphème, ayant sept têtes et dix cornes. »
(17:4) : « Cette femme était vêtue de pourpre et d'écarlate, et parée d'or, de pierres précieuses et de perles. Elle tenait dans sa main une coupe d'or, remplie d'abominations et des impuretés de sa prostitution. »
(18:15) : « Les marchands de ces choses, qui se sont enrichis par elle, se tiendront éloignés, dans la crainte de son tourment; ils pleureront et seront dans le deuil, »
(18;16) : « et diront: Malheur! malheur! La grande ville, qui était vêtue de fin lin, de pourpre et d'écarlate, et parée d'or, de pierres précieuses et de perles! En une seule heure tant de richesses ont été détruites! »

Nos « héros » se rendent ensuite à une réunion dans la salle de crise du Pentagone. Il s'agit de la réplique exacte (moins la carte du monde) du fameux « war room » de « Dr Strangelove ».

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Le président parle. La situation est explosive : sabotages du réseau électrique, météo défavorable, regain d'activité de la part de groupes de séditions, exploitation des craintes millénaristes de la population par des groupes subversifs, dégradation des relations internationales avec en particulier le déploiement massif des forces soviétiques sous couvert de manœuvres.

Le président se tourne ensuite vers le capitaine Creighton en charge de l'enquête sur Magoo Cushing. Celui-ci – toujours accroché à ses lunettes comme Horatio Caine dans « NCIS Miami » - fait une réponse des plus surprenantes : au vu de son incapacité à rattraper Magoo, il a donc décidé « de le laisser aller à sa guise !... » Et, oui, il touche ses lunettes en disant ça (mais il ne les enlève pas - ils sont dans une pièce très sombres avec un éclairage artificiel).

En fait, Creighton a décidé de tendre un piège à Magoo. Il connait sa prochaine cible : le plus gros producteur d'énergie des États-Unis – le centre nucléaire géant de « OCONEE ». C'est là qu'il va l'attendre.

« Oconee signifie « peuple » (« O ») « des moufettes (« Conee ») en Creek. Il existe effectivement une centrale nucléaire d'Oconee à Seneca, près de Greenville en Caroline du Sud. Elle a une capacité globale de 2 500 MWe. Il est intéressant de noter qu'elle forme l'un des coins d'un quadrilatère formé de Salem (au nord), Walhalla (au sud-ouest) et Seneca (au Sud). Les Sénécas étaient un peuple amérindien appartenant aux Cinq Nations de la ligue iroquoise.

« Salem » rappelle évidemment la tragédie du « procès des sorcières de Salem » qui eut lieu à Salem Village en 1692 (aujourd'hui Danvers), lorsque quelques jeunes filles accusèrent certains de leurs concitoyens de les avoir envoutées et d'être des sorciers ou des magiciens, alliés de Satan. En moins de deux mois, l'affaire s'étendit à dix-huit communes voisines. Il y eut entre 150 et 300 accusés, avec pour résultat vingt-deux exécutions et cinq décès en prison (dont celui d'un nourrisson). Sur les causes de ce drame, on a avancé de multiples explications : hallucinations massives et hystériques provoquées par la religion, maltraitance d'enfants, divinations tournant mal, ergotisme, complot, écrasement social des femmes. La théorie la plus vraisemblable semble être celle de la pression exercée par les attaques amérindiennes qui contribua à l'hystérie. Les accusateurs faisaient fréquemment référence à un « homme noir » et à des sabbats entre sorcières et amérindiens.

« De plus, le clergé puritain assimilait souvent les Amérindiens aux démons, les associait aux sorciers et, au cours d'interminables sermons enflammés, fustigeait Satan et ses cohortes assiégeant les puritains, la sainte armée de Dieu. Le combat des Amérindiens devenait l'assaut des forces du mal essayant d'abattre la société puritaine, et il fallait s'attendre à des attaques du dedans aussi bien que du dehors. »
(Wikipedia)

Dans la Bible, il est fait trois fois référence à « Salem » ou « Shalem » (nom propre locatif) : « paix, paisible ». C'est le lieu où Melchisédek fut roi (Genèse 14:18 et 33:18) et probablement Jérusalem (Psaumes 76:3). Pour faire encore plus compliqué « Shalem » vient de... « Shalem » (adjrectif) qui signifie « complet, sûr, paix », lui-même venant de « Shalam » (verbe) : « être dans une alliance de paix, être complet ».

Le « Valhalla » ou « Walhalla » est, dans la mythologie nordique ou germanique, une partie du palais d'Asgard, le royaume des Ases et donc des dieux. On y trouve « Hlidskialf », le trône d’Odin. « Valhalla » vient de « Valr » (les guerriers morts) et « holl » (salle). Il s'agit donc de la « salle des guerriers morts » : les « Einjerhar » élus à leur mort par les Valkyries pour leur bravoure. Ce faisant, ils échappent au « Hel », le royaume des morts. Mais ils sont élus dans un but précis, celui de combattre aux côtés d'Odin lors du « Ragnarök » qui se produira lorsque le loup Fenrir brisera ses chaines. Il est dit qu'on y rencontre fréquemment les loups d'Odin.

La Walhalla de Caroline du sud est une petite communauté de moins de 4 000 habitants fondée en 1849 par des immigrés allemands.

Sénèque dit « le philosophe », « le tragique » ou « le jeune » était un philosophe de l'école stoïcienne, un dramaturge et homme d'état romain du Ier siècle. Il fut conseiller de Caligula et précepteur de Néron. C'était un monothéiste, partisan de la religion du philosophe. Dieu a, pour lui, foule de noms et de natures différents.

Dans le « livre de l'Apocalypse de Jean », on peut lire :

(13:15) : « Et il lui fut donné d'animer l'image de la bête, afin que l'image de la bête parlât, et qu'elle fît que tous ceux qui n'adoreraient pas l'image de la bête fussent tués. »
(13:16) : « Et elle fit que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, reçussent une marque sur leur main droite ou sur leur front, »
(13:17) : « et que personne ne pût acheter ni vendre, sans avoir la marque, le nom de la bête ou le nombre de son nom. »
(13:18) : « C'est ici la sagesse. Que celui qui a de l'intelligence calcule le nombre de la bête. Car c'est un nombre d'homme, et son nombre est six cent soixante-six. »

Dans le cadre de la gématrie classique qui permet de déchiffrer la Torah, Néron César, sixième empereur, se lit nrwn qsr en araméen. C'est-à-dire 50 + 5 + 100 + 800 + 50 et 20 + 1 + 5 + 200 + 1 + 100. Ce qui nous donne un total de 1332, donc 666 en valeur alphanumérique hébraïque.

« Tout nom que vous voudrez lui donner s'appliquera merveilleusement à lui, pourvu que ce nom caractérise quelque attribut, quelque effet de la puissance céleste. Dieu peut avoir autant de noms qu'il est de bienfaits émanant de lui. »
(Sénèque, Des bienfaits, Livre IV chap 6)

« Qu'est-ce que Dieu ? L'âme de l'univers. Il échappe aux yeux, c'est la pensée seule qui peut l'atteindre. »

Il est inutile de se rendre favorable aux dieux par des offrandes, des prières ou des sacrifices.

« On vénère les sources des grandes rivières, l'éruption soudaine d'un fleuve souterrain fait dresser des autels ; les fontaines des eaux thermales ont un culte, et l'opacité, la profondeur de certains lacs les a rendus sacrés : et si vous rencontrez un homme intrépide dans le péril, inaccessible aux désirs, heureux dans l'adversité, tranquille au sein des orages, qui voit les autres hommes sous ses pieds, et les dieux sur sa ligne, votre âme ne serait-elle pas pénétrée de vénération ? Ne direz-vous pas qu'il se trouve en lui quelque chose de trop grand, de trop élevé, pour ressembler à ce corps chétif qui lui sert d'enveloppe ? Ici le souffle divin se manifeste. »
(Sénèque, Lettres à Lucilius, XLI)

Le dieu sénèquien, c'est l'homme sage, dénué de toute passion, à la vertu parfaite, sévère, grave, inébranlable. L'avènement du sage parfait (« perfectus ») n'arrive que tous les cinq-cents ans. Toutefois, on peut toujours être le sage en marche (« proficiens »).

« Rappelons-nous le temps où écrit Sénèque. Nul n'était sûr du lendemain : le caprice de César, la haine d'un affranchi, la rancune d'une femme pouvaient être chaque jour un arrêt d'exil, de confiscation, de mort. Un danger incessant menaçait tout homme qui était, avait été ou pouvait être quelqu'un d'influent. Il fallait donc s'attendre à tout. On voyait des riches qui s'exerçaient de temps en temps à vivre misérablement ; ils quittaient leurs palais, allaient s'installer dans des galetas, couchaient sur un grabat, se nourrissaient des plus vils aliments, se préparaient enfin à ne plus posséder cette opulence qui pouvait chaque jour leur être ravie. »
(Wikipedia)

Dans « La divine comédie », chant IV, de Dante Alighieri, Virgile guide le narrateur dans un lieu dans lequel on n'entend point de gémissements mais des soupirs de tristesse.

« Le bon Maître me dit : « Tu ne demandes point qui sont ces esprits que tu vois ? Or, avant d’aller plus loin, je veux que tu saches qu’ils ne péchèrent point : mais, si leurs œuvres furent bonnes, cela ne suffit, parce qu’ils ne reçurent point le baptême, qui est la porte de la foi que tu crois. Ayant vécu avant le christianisme, ils n’adorèrent point Dieu dûment, et je suis moi-même de ceux-là. Pour ces choses qui nous ont manqué, non pour autre crime, nous sommes perdus, et notre seule peine est de vivre dans le désir sans espérance. »

« Là je vis Socrate et Platon, qui se tiennent plus près de lui que les autres ; Démocrite, qui soumet l’univers au hasard ; Diogène, Anaxagore et Thalès ; Empédocle, Héraclite et Zénon ; et je vis celui qui si bien décrivit les vertus des plantes, je veux dire Dioscoride ; je vis Orphée, Tullius et Livius, et Sénèque le philosophe moral ; Euclide le géomètre, Ptolémée, Hippocrate, Evicenne et Galien, Averroès qui fit le grand Commentaire. »

La centrale compte trois réacteurs à eau pressurisée mis en service en 1973 et 1974 pour une durée théorique de 40 ans, puis 60. « Les services d'entretien ont découvert en 2011 qu'un système de refroidissement de secours du cœur des réacteurs, installés en 1983, n'aurait jamais fonctionné en cas de nécessité, vu que les coupe-circuit étaient mal réglés. »
(Wikipedia)

Creighton se propose d'installer deux types de réseaux de détection :

Un infrarouge (probablement par l'usage de scintillateurs convertissant en lumière visible ou proche du visible, l'énergie reçue sous forme de radiations ionisantes de type rayons X.
De champ radioactif par détection des perturbations causées par le passage du rayonnement, ou les manifestations du retour à l'équilibre du milieu traversé.

Mais Magoo est extrêmement dangereux de par la radioactivité qui émane de lui. C'est là qu'intervient le T3 « Puma », robot de troisième génération équipé d'un lance-flammes, couplé à un radar de tir infrarouge réglé à la sensibilité du corps humain ainsi que d'un calculateur de conduite de tir ajusté pour l'acquisition d'un objectif émettant un rayonnement radioactif.

Ce « Puma » là semble être un dérivé militaire du robot du même nom développé en 1974 par Richard Hohn pour Cincinnati Milacron. Il était composé d'un bras manipulateur et d'un ordinateur de commande. Le bras manipulateur était composé de six axes de rotation, chacun contrôlé par un servomoteur à courant continu. Toutefois, celui-ci était un robot fixe. Celui présenté ici ressemble de façon saisissante au « PackBot », un robot tactique mobile développé par iRobot à partir de 1998 pour le compte de la DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency). Je n'ai trouvé aucune trace d'un robot aussi avancé à l'époque que le T3 du « Grand Chien ».

En cas d'échec, le commandant Jewison prendra le relais, mais celui-ci ne peut s'empêcher d'exprimer ses doutes sur les capacités du « Puma » pour maitriser celui que l'on appelle « le grand chien ». Pour lui, il n'est qu'un catalyseur : « Notre civilisation a développé elle-même les éléments de sa destruction, et aujourd'hui, tous ces éléments s'assemblent pour mettre le monde à genou... »

Pendant ce temps, dans l'espace, deux astronautes : Elroy et Dooley s'apprêtent à quitter ce qui semble être la station « Skylab », mise en orbite le 14 mai 1973... et qui s'est désintégrée dans l'atmosphère le 11 juillet 1979. Il est question ici de la « 13ème mission du laboratoire orbital ». Dans les faits, il n'y en eut que quatre et la station demeura inoccupée à partir du 8 février 1974. L'une des raisons qui entraina la décision de son abandon définitif fut l'intensification du cycle solaire de 1980-1981.

Elroy Jetson est le fils dans la série animée de S.F, « The Jetsons ».

Le nombre de Dooley célèbres est autrement plus important. Un nom se détache toutefois des autres : Dooley Wilson, un acteur afro-américain surtout connu pour son rôle de « Sam », le pianiste de « Casablanca » de Michael Curtiz. On peut noter qu'il a également interprété au théâtre le rôle de Androcles dans « Androcles and the lion » de George Bernard Shaw. La pièce serait une ré-interprétation d'un événement rapporté par le prêteur Aulu-Gelle dans ses « Nuits Attiques » et dont Apion (Plistonicès) aurait été témoin : un esclave africain évadé du nom d'Androcles se serait réfugié dans une caverne à l'époque de Caligula. Découvrant qu'il partageait celle-ci avec un lion, il s'en fit un ami en lui retirant une large épine  Arrêté à nouveau, Androcles est condamné à être livré aux bêtes sauvages au Cirque Maxime. Il y retrouve son ancien compagnon qui l'épargne à nouveau. Les deux sont graciés par Caligula. Par la suite, on vit Androcles mener le lion par les rues de Rome et les gens disaient d'eux : « Voici le lion qui a donné l'hospitalité à un homme; voici l'homme qui a guéri un lion. »

Rappelons que le lion est un symbole solaire, il est présent sur le trône de Salomon. C'est aussi le Christ-Juge et le Christ-Docteur. « Apocalypse » (5:5) nous dit :

«Et l'un des vieillards me dit: Ne pleure point; voici, le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David, a vaincu pour ouvrir le livre et ses sept sceaux. »

Mais revenons à nos brebis spatiales. L'un des astronautes sent bien que quelque chose ne va pas sur terre. Ils doivent revenir sans attendre la navette, en empruntant la capsule de secours. Elroy est contraint de faire une sortie car les verrous qui maintiennent la capsule à la station n'ont pas bougé.

Une fois l'opération effectuée, Elroy regagne la capsule et le Centre de Houston leur donne le « Go » pour la vérification OMS (Orbital Maneuvering System), le système de fusée à propulsion liquide hypergolique, conçu normalement pour la navette spatiale pour produire une poussée supplémentaire pour la mise en orbite, la correction orbitale et la rentrée dans l'atmosphère. Toutefois l'OMS était constitué de deux nacelles, chacune contenant un moteur AJ10-190, basé sur le réacteur du « Système de Propulsion de Service » du Module de Service Apollo, représenté ici.

Alors que le Module de Service s'éloigne de Skylab, un problème survient. Dooley se révèle en mauvaise condition physique, son cœur s'emballe à 118 pulsations par minute, alors que le rythme normal est de 60 à 100 pulsations. Il fait probablement une tachycardie synusale qui se caractérise par une augmentation du rythme cardiaque au-delà de cent battements par minute et qui peut être révélatrice d'une embolie pulmonaire ou d'une insuffisance cardiaque.

Lui et son compagnon vont subir des décélérations de 10 G lors de leur ré-entrée dans cinq jours, c'est-à-dire une accélération de 10 x 9,8m/s2, l'équivalent d'une voiture passant de 0 à 100 km/h en 0,3 seconde.

Dooley ne tiendra pas jusque là. 4 secondes de poussée suffisent pour que son cœur lâche. Son visage tordu par la douleur apparaît sur l'écran géant de la salle de contrôle tandis que ses données vitales tombent à zéro.

Sur le côté droit apparaît un écran avec des données portant sur le site d'atterrissage, etc. On peut lire TLR 297. TLR pourrait être l'acronyme de « Telerec ». Un système (de communication ?) mentionné plus loin mais dont je n'ai trouvé aucune trace.

297 pourrait nous renvoyer à :

Psaumes (29:7) : « La voix de l'Éternel fait jaillir des flammes de feu. »

« Ce psaume célèbre la puissance de « la voix de l’Éternel », qui est aussi « le Dieu de gloire ». Les derniers versets nous permettent de contempler le repos et d’entendre les chants de joie des fidèles alors que cette puissance se déploie pour la destruction des impies. »
http://www.bibliquest.net/Bellett/JGB-at19-Psaumes.htm

Proverbes (29:7) : « Le juste connaît la cause des pauvres, Mais le méchant ne comprend pas la science. »

« Le méchant ne comprend pas la science par excellence, qui consiste à connaître l'Éternel et la loi divine. Voilà pourquoi il traite comme quantité négligeable les gens qui sont sans pouvoir dans le monde. »
http://www.bibliauniversalis3.com/chapitre_commentaire.php?version=LSG&commentaire=BAN&livre=PRO&chapitre=29&filtre=111111111&affichage=1

25 avril, centre nucléaire de O'Conee (Oregon), à la tombée de la nuit.

Le 25 avril représente la Saint-Marc. L'évangile de Marc est considérée comme antérieure à celles de Luc et Matthieu qui s'en seraient largement inspirés.

Cette évangile nous montre dès le départ Jésus comme étant le fils de Dieu, mais ce détail sera ignoré de la plupart des acteurs. Il chasse les démons, guérit les malades, choisit ses disciples et leur interdit de l'identifier verbalement de peur d'être fait roi temporel et non roi eschatologique. Il accomplit des miracles, prêche, y compris à l'étranger. Il revient à Jérusalem et prophétise la venue finale du « fils de l'homme ». Trahi par Judas, arrêté, il est jugé par le Sanhédrin et par Ponce Pilate et condamné à la crucifixion. Mort, enterrement et annonce de sa résurrection à Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques et Salomé par un ange.

L'évangile de Marc comprend seize chapitre, le dernier comptant officiellement vingt versets. Les exégètes considèrent toutefois qu'il s'arrête au verset huit :

(16:8) : « Elles sortirent du sépulcre et s'enfuirent. La peur et le trouble les avaient saisies; et elles ne dirent rien à personne, à cause de leur effroi. »

Le reste aurait été rédigé par un Ariston eritsou, « Aristion prêtre », chef de la communauté de Smyrne avant Polycarpe.

Bon, alors là, un problème se pose. Précédemment, j'ai parlé de la centrale de Oconee en Caroline du Sud, or cette fois, on nous parle de la centrale de O'Conee en Oregon. Or la seule centrale nucléaire de ce nom ayant jamais existé n'est autre que celle de Oconee en Caroline du Sud. Il s'agit donc de la même infrastructure, sous un nom légèrement différent.

Or, il suffit de regarder une carte des USA pour s'apercevoir que la Caroline du Sud et l'Oregon ne sont pas exactement voisins. La Caroline du Sud se trouve sur la côte est, entre la Caroline du nord et la Géorgie. L'Oregon se trouve à l'ouest du pays, entre l'état de Washington et la Californie.

L'unique centrale nucléaire a avoir jamais été construite dans cet état est celle de Trojan. Sa construction commença en 1970, la masse critique fut atteinte en 1975 et son déclassement entamé en 1993. Il apparaît que le contractant dans ce cas (comme dans celui de la centrale de Gentilly, Québec) était le même que pour la centrale de Oconee : « BBR », une compagnie d'origine suisse.

« Trojan » se traduit évidemment par « Troyen » et nous renvoie à « l'Iliade » et à la guerre de Troie qui s'acheva avec la prétendue retraite des troupes grecques laissant derrière elle un cheval de bois géant et creux dans lequel s'étaient glissés des soldats grecs. Les Troyens firent entrer le cheval dans leur mur et célébrèrent leur victoire. Durant la nuit, les soldats quittèrent leur cachette et ouvrirent les portes de la ville, déclenchant le massacre.

« (...) l'histoire du cheval
qu'Épéios, assisté d'Athéna, construisit,
et traquenard qu'Ulysse conduisit à l'acropole
surchargé de soldats qui allaient piller Troie. »
(« L'Odyssée » d'Homère, traduction de Leconte de Lisle)

L'auteur romain Plaute voit dans la chute de Troie la réunion de trois conditions :

la mort de Troïlos, prince troyen, fils de Priam et d'Hécube ou d'Apollon et d'Hécube.
le vol de la statue sacrée « Palladion » façonnée par Athéna à l'image de son ancienne compagne de jeu, « Pallas ». Ilos, fondateur de Troie, lui consacra un temple, conférant ainsi l'inexpugnabilité à la cité. Elle fut dérobée par Ulysse et Diomède et ramenée par Enée en Italie où elle fut placée dans le temple de Vesta à Rome. L'empereur Héliogabale fit construire en 219 un temple à son nom sur le mont Palatin, dans lequel il fit transporter tous les objets de la vénération des Romains, mais aussi les symboles des religions juive, samaritaine et chrétienne, de même que celles d'Isis, Sérapis, Cybèle, Mithra. Son but semble être alors d'imposer un dieu unique.
la démolition de la muraille au-dessus des « Portes Scées » afin de laisser passer le cheval. C'était l'ultime barrière pour les Troyens et un mur infranchissable pour les Grecs.

Magoo tue un garde. Tandis qu'il se dirige vers la centrale, le texte suivant est intégré aux cases : « Qui a pu l'affronter en restant sauf ? Qui a ouvert les deux battants de sa gueule, où ses dents font régner la terreur ?... »

La seconde partie de cette citation au moins semble se rapporter à Job (41:1) :

«  Nul n'est assez hardi pour l'exciter; Qui donc me résisterait en face? »

et Job (41:5) :

«Qui ouvrira les portes de sa gueule? Autour de ses dents habite la terreur. »

Dans le précédent chapitre, Dieu a fait la description de « Behemoth » (l'hippopotame). Il fait ici celle de « Léviathan » (le crocodile). C'est dans la Bible un monstre marin à plusieurs têtes, également évoqué dans les Psaumes, le Livre d'Isaïe et le Talmud. Il est dragon, serpent et crocodile et représente un cataclysme capable d'anéantir le monde.

Il est comparable à Jörmungandr (de « jörmun » : « immense » et « gandr » : « monstre » en vieil islandais), serpent de mer des mythologies nordiques, fils de Loki et de Angrboda, frêre de Fenrir et de la déesse Hel. Il est précipité dans la mer qui encercle Midgard par Odin, mais grandit tellement qu'il finit par entourer le monde et se mordre la queue, d'où son deuxième nom de Midgardsorm, « serpent de Midgard ». Au moment de Ragnarök, il surgira des mers pour combattre aux cotés des géants, provoquant des raz de marée. Ce mythe semble avoir été influencé par celui du Léviathan au VIIIe siècle. Le combat de Thor et de Jörmungandr et celui du Christ et de Léviathan se seraient influencés mutuellement lors de la christianisation de la Scandinavie.

Magoo est détecté entrant dans la centrale. Il est repéré se dirigeant vers le deuxième poste de commande. Le capitaine Creighton est alerté. Celui-ci débarque à bord d'un hélicoptère de combat que je n'ai pas réussi à identifier. Le modèle le plus proche me semble être le « Bell AH-1 Cobra », mais celui-ci a la particularité d'être un modèle à deux places dont les sièges sont situés l'un derrière l'autre, tandis qu'ici ils sont placés l'un à côté de l'autre.

Creighton réclame « 5 hommes en tenue « SHADOCK ».

Alors là, je dois avouer que je n'ai rien trouvé là-dessus. Essayez de taper « Shadock » sur Google, vous allez voir. En fait, il s'agit visiblement ici de « tenues chaudes » de type Hazmat, classe A, valables contre les radiations.

Le « Puma » est lancé contre Magoo malgré les objections du commandant Jewison.

Magoo pénètre dans la salle de commande, le « Puma » sur ses traces. Il réussit à lui échapper mais, ce faisant, se dirige vers une impasse, le circuit primaire de la coupole. L'élément fondamental de celui-ci est une « boucle » raccordée à la cuve du réacteur. Elle se compose d'une pompe primaire, d'un générateur de vapeur et des tuyauteries qui relient ces équipements. « A cela vient s'ajouter un pressuriseur, relié à l'une des boucles primaires, celui-ci a pour rôle de maintenir automatiquement la pression pour éviter que l'eau n'entre en ébullition.

L'eau est mise en circulation par la pompe primaire et un moteur électrique, et chemine à travers une des boucles primaires depuis le cœur du réacteur où elle est chauffée par les fissions du combustible inséré dans la cuve. Une fois sortie de la cuve, cette eau traverse l'ensemble des tuyauteries qui la conduisent vers le générateur de vapeur où elle cède sa chaleur, puis elle est dirigée vers la pompe primaire, cette dernière reconduisant l'eau de nouveau dans le cœur.

Les réacteurs qui équipent les centrales actuelles comportent 2 à 4 boucles, suivant leur design. »
(http://www.new.areva.com/FR/activites-4893/qu-estce-que-le-circuit-primaire-d-un-reacteur.html)

Magoo attire le « Puma » sur une autre cible : des containers de déchets irradiés. Le « Puma » fait feu sur les containers et les canalisations qui se trouvent derrière. Son objectif est atteint. Le cœur du réacteur va fondre.

Magoo se dirige maintenant vers les cinq « Shadocks ».

Plus tard, des équipes médicales en combinaison traitent les survivants. Cinq hommes armés ont été balayés en quelques secondes.

Creighton n'abandonne pas. Une patrouilleuse a repéré Magoo  sur la route 45 (il semble qu'une telle route n'existe pas en Oregon), au sud de Barstow (encore une fois, pas de Barstow en Oregon, apparemment – il y en a une en Californie, mais nous y reviendrons) et Creighton rejoint son hélicoptère. Sur son flanc, on peut lire le chiffre 42.

Apocalypse (4:2) : « Aussitôt je fus ravi en esprit. Et voici, il y avait un trône dans le ciel, et sur ce trône quelqu'un était assis. »

Jean va se faire révéler les premières prédictions.

Magoo, poursuivi par la voiture 9, repère sur sa droite la présence d'un camion tirant une citerne de produit inflammable qu'il s'apprête à croiser à une intersection. Utilisant toujours – tel le Terminator – son « Head-up display », il calcule la vitesse du camion, la sienne et celle de la voiture suiveuse. Ainsi, tous feux éteints, il passe sous le nez du camion. La patrouilleuse, elle, a moins de chance.

Creighton poursuit la traque de Magoo sans se préoccuper d'éventuels survivants. Le véhicule de Magoo repéré, l'hélicoptère ouvre le feu. La voiture explose et une torche humaine en descend. Quelques instants plus tard, le contact est rompu avec l'hélicoptère.

Le véhicule de Magoo porte le numéro 17.

Apocalypse (1:7) : « Voici, il vient avec les nuées. Et tout œil le verra, même ceux qui l'ont percé; et toutes les tribus de la terre se lamenteront à cause de lui. Oui. Amen! »

Il s'agit de l'annonce du retour prochain du Christ.

Nous passons ensuite à une réunion spéciale du « Comité 40 ». Nous sommes le 3 mai. Donc, en principe, huit jours ont passé.

Le « 40 Committee » est une organisation gouvernementale tout-à-fait remarquable. Celle-ci était rattachée à la branche de l'exécutif du gouvernement américain dont le mandat était d'évaluer des propositions d'opérations secrètes majeures. Il semble que son origine remonte à 1948 à l'époque de la présidence Truman. Elle n'aurait reçu un nom que sous Eisenhower : le « Special Group 10/2 », puis, en 1954, le « 5412 Panel » ou « 54/12 Group » qui fut impliqué dans l'invasion de la « Baie des Cochons ».

Son nom fut changé sous l'administration Johnson, en 1969, en « 303 Committee », puis sous Nixon, il devint le « 40 Committee ».

Ses défenseurs l'ont décrit comme un système de régulation et de surveillance des « Black-Ops » de la C.I.A. Toutefois, ses critiques ont également notés que le directeur de la C.I.A en était justement membre, ce qui revenait à confier la garde du poulailler au renard.

Le Sénateur William Proxmire a dénoncé le fait qu'« Il est présumé mais jamais établi que les décisions majeures du Comité 40 sont ensuite vérifiées par le Président. La raison pour le manque de justification de ce dernier point est claire. Le Président est isolé de toute association directe (avec) de telles activités illégales afin qu'en temps de crise, telle qu'une mission « Fubar » - révélée au grand jour – il puisse nier toute connaissance de cette affaire. »

Henry Kissinger en fut le président « ex officio » de 1969 à 1976. Il se vanta dans son livre « White House Years » d'avoir usurpé la chaine coutumière de commandement et d'avoir organisé les bombardements secrets du Cambodge et du Laos.

Le « 40 Committee » fut impliqué en 1970 dans une tentative d'empêcher l'élection de Salvador Allende, dans le survol de pays du Moyen-Orient en février 1974 par un SR-71, ainsi que dans l'affaire du « Watergate ». Son existence fut révélée en 1975. Il fut remplacé en 1976 par le « Operations Advisory Group », en 1977 par le « NSC Special Coordination Committee et sous l'administration Reagan par le « National Security Planning Group ».

C'est donc ce dernier qui devrait être nommé ici.

Le nombre 40 se démarque par de nombreuses significations symboliques : dans la Bible, il représente l'attente, la préparation, l'épreuve ou le châtiment. C'est la mort et la renaissance spirituelle. Selon Saint Augustin, c'est la perfection car il représente les dix commandements multipliés par les quatre points cardinaux. C'est la treizième lettre hébraïque « mem » dont le mot le plus proche est « maïm » (eaux). C'est l'arcane 13 du Tarot qui représente la mort, donc la fin d'une étape.

Revenons à l'histoire : le président écoute ses conseillers en faisant des petits dessins sur une feuille – dont un chien – bien en évidence.

Ceux-ci lui font part de leurs inquiétudes quand à l'expansionnisme soviétique et la crédibilité compromise du parapluie de l'OTAN.

C'est alors que le téléphone sonne : les nouvelles sont graves, « Big Matter » (que l'on peut traduire par « gros problème »), l'ordinateur géant de la défense a échappé à tout contrôle et déclenché le compte à rebours.

La mention d'une telle machine ne peut que nous faire songer à la « Doomsday Machine » des Soviétiques dans « Dr Strangelove ». Dans le film, celui-ci – interprété par Peter Sellers – explique au président – également interprété par Sellers – que « C'est toute la raison d'être de cette... machine. La dissuasion est l'art de provoquer dans l'esprit de l'ennemi... la peur d'attaquer. Aussi étant donné que la décision est prise par un procédé cybernétique irréversible excluant toute intervention humaine, la « machine infernale » est terrifiante. C'est simple à comprendre, tout-à-fait croyable et convaincante. »

Et lorsque le président lui demande « comment cela peut fonctionner automatiquement ? », le bon docteur répond : « Hé bien, c'est d'une simplicité infaillible. Si on veut seulement se contenter d'enfouir les bombes, il n'y a aucune limite à leur taille. Une fois enterrées, elles sont connectées à un gigantesque complexe... d'ordinateurs. Alors, l'ensemble de conditions définies et de circonstances précises dans lesquelles les bombes doivent exploser est programmée et stockée dans une mémoire électronique. (...)Mais il y a quelque chose qui m'échappe dans cette (inaudible), c'est que... tout le principe de la « machine infernale » n'a aucun sens SI ON NE LE DIT A PERSONNE ! POURQUOI L'AVEZ-VOUS GARDEE SECRETE ? EH ? »

DeSadeski : « On devait en faire l'annonce lundi prochain au congrès du Parti. Vous savez que notre président aime les surprises. »

Revenons au récit : le président visite le complexe dans lequel se trouve « Big Matter » et s'entretient avec l'ingénieur Lowey. Celui-ci lui explique qu'ils ont d'abord cru à un « ghost » (« une apparition aberrante, sur le terminal, de restes de mémoires ». Mais ils ont rejeté cette idée. Si on s'en tient aux références bibliques, selon :

Hébreux (9:27) : « Et comme le sort de tout homme est de mourir une seule fois —après quoi vient son jugement par Dieu. »

Le jugement mène à l'Enfer ou au Paradis. Il n'y a pas d'intermédiaire.

De fait, l'ordinateur s'est lancé dans un récapitulatif des données du plan « Sixth Seal ».

Le « sixième sceau » est une référence à l'Apocalypse de Jean. Celui-ci voit l'agneau (le Christ) ouvrir les sceaux un à un :

Apocalypse (6:12) : « Je regardai, quand il ouvrit le sixième sceau; et il y eut un grand tremblement de terre, le soleil devint noir comme un sac de crin, la lune entière devint comme du sang, »
(6:13) : « et les étoiles du ciel tombèrent sur la terre, comme lorsqu'un figuier secoué par un vent violent jette ses figues vertes. »
(6:14) : « Le ciel se retira comme un livre qu'on roule; et toutes les montagnes et les îles furent remuées de leurs places. »
(6:15) : « Les rois de la terre, les grands, les chefs militaires, les riches, les puissants, tous les esclaves et les hommes libres, se cachèrent dans les cavernes et dans les rochers des montagnes. »
(6:16) : « Et ils disaient aux montagnes et aux rochers: Tombez sur nous, et cachez-nous devant la face de celui qui est assis sur le trône, et devant la colère de l'agneau; »
(6:17) : « car le grand jour de sa colère est venu, et qui peut subsister? »

Impossible de débrancher simplement « Big Matter » car il « prend en charge tous les logiciels défensifs, contrôle les rotations de codes et se charge de la transmission de tous les messages entre les unités des 3 armées. » De plus, on craint qu'il n'introduise un « cheval de Troie » qui provoquerait l'effacement de toutes les données du code. « Arrêter « Big Matter » revient à neutraliser la machine militaire ! »

C'est à ce moment que l'on s'aperçoit que « Big Matter » est en train de transmettre aux unités navales de la Ve flotte les éléments du processus de riposte majeure. Le président ordonne d'annuler ces ordres par l'intermédiaire du système « Autovon ».

L'Autovon (490-L), acronyme de « Automatic Voice Network » était un système téléphonique militaire américain d'ampleur mondiale qui commença à être installé aux USA et dans les pays alliés à partir de 1963. Il permettait de placer des appels de type MLPP (Multi Level Precedence and Preemption) : « Priorité et Prévention à Multiples Niveaux ». Il permettait d'éviter le risque de congestion des circuits et permettait d'appeler n'importe quel numéro sur n'importe quelle base. Son système de routage était basé sur un système complexe de grilles multiples. Sa structure non hiérarchique de routage devait lui permettre de contourner tout nœud détruit en cas de guerre.

« Big Matter » réagit en tentant de transmettre aux missiles les coordonnées des objectifs à détruire. Le président ne s'en inquiète pas car il est seul à les connaître, mais l'ingénieur le met en garde : « Big Matter » semble faire preuve de volonté. Il peut se mettre à chercher automatiquement l'information qui lui manque. Bien sûr, cela représente 170 milliards de combinaisons mais en répartissant les calculs sur le réseau « ILIAC », il lui faudra moins d'une heure pour parvenir à ses fins.

On ne peut s'empêcher de songer ici au film « Wargames » de John Badham, avec Matthew Broderick qui devait sortir l'année suivant la parution de l'album et qui met en scène un scénario similaire.

Je n'ai pas trouvé trace d'un réseau « ILIAC ». Par contre, il a bel et bien existé une série d'ordinateurs ILLIAC (Illinois Automatic Computer). Quatre avaient été construits à l'époque de notre histoire :

ILLIAC I : 1956, avec une mémoire centrale de 1024 mots et une mémoire à tambour de 12 800 mots-machine. Il était très en avance pour son temps.
ILLIAC II : 1958. Premier super-ordinateur vectoriel entièrement transistorisé avec une logique asynchrone. Il s'avéra 100 fois plus rapide que ses concurrents.
ILLIAC III : 1966. Destiné à la reconnaissance de forme, utilisait un parallélisme SIMD. Il fut détruit dans un incendie en 1968.
ILLIAC IV : C'est l'un des plus vieux prototypes d'ordinateur massivement parallèle. La clef de voûte de ce calculateur, selon son auteur Daniel Slotnick, le chef de projet, était l'obtention d'un parallélisme poussé, impliquant la communication de 256 processeurs, afin de pouvoir traiter de grosses quantités de données avec une architecture vectorielle. Slotnick, quoiqu'il eût refusé aux militaires de l'ARPA de durcir la machine afin d'éviter l'espionnage, accepta finalement le transfert du prototype sur l’Ames Research Center de la NASA, essentiellement par peur d'un vandalisme estudiantin. Lorsqu'enfin en 1972, le premier (et unique) quadrant fut mis en service par la NASA, il s'avéra 13 fois plus rapide que les meilleures machines du moment. L'ILLIAC IV ne devint pleinement opérationnel qu'en 1976, après une dizaine d'années de développement ; il était alors déjà dépassé par les machines du type Cray-1.

A ce moment, le président fait un malaise, son nez saigne, ce qui pourrait révéler une hémorragie cérébrale entrainant un infarctus.

L'un des  « hommes du président » se nomme Koestler. Ce pourrait être une référence à Arthur Koestler (1905-1983), romancier, journaliste et essayiste hongrois, naturalisé britannique. Son père – Henrik Koestler – était l'inventeur du « savon de santé » dans lequel les graisses animales, difficiles à obtenir durant la première guerre mondiale, étaient remplacées par des substances minérales faiblement radioactives. Arthur Koestler fut le cofondateur du « Betar » (alliance) (mouvement de jeunesse sioniste révisionniste). Il publie en 1976 « La treizième tribu » qui « défend la thèse selon laquelle les Juifs européens de l'Est et leurs descendants, c'est-à-dire les Ashkénazes, ne descendent pas (ou peu) des anciens Israélites, mais principalement des Khazars — un peuple originaire de la région du nord-Caucase qui a été converti au VIIIe siècle au judaïsme et aurait migré plus tard vers ce qui est aujourd'hui l'Europe de l'est, sous la pression de tribus nomades venues d'Asie centrale. »
(Wikipedia)

« Il s'intéresse à la parapsychologie dès les années 1950, et devient membre de la Society for Psychical Research. Cette préoccupation se reflète dans ses ouvrages : L'Étreinte du crapaud (1971), Les Racines du hasard (1972) et dans le roman Les Call-girls (1972). »
(Ibid.)

Défenseur de l'euthanasie volontaire et vice-président d'Exit, il se suicide – atteint de la maladie de Parkinson et de leucémie – en 1983.

Le président se retrouve sur la table d'opération. Son cœur s'arrête. On tente une trachéotomie.

Pendant ce temps, Owen, l'un de ses conseillers est en contact téléphonique avec l'ingénieur Lowey. Celui-ci lui fait savoir que « Big Matter » a déjà tenté un compte à rebours mais qu'il lui manque encore une donnée. Owen lui ordonne d'envoyer les équipes du N.E.S.T neutraliser les missiles, mais il y en a plus de 4 000.

Le nom de famille « Lowey » est d'origine française, spécifiquement de Lorraine. Cette famille était bien établie dans la région de Nancy et plusieurs membres de cette famille se sont distingués par leur contribution envers leur communauté avec terres, titres et lettres patentes à la clef. Ils ont possédé des domaines en Lorraine et en Bretagne. Ils firent partie de la noblesse de Lorraine de 1578 à 1724.

Des variations de ce nom incluent : Louis, Loys, Lews, Luys, Lewey, Lewie, Looie, Luyie, Louyey, etc.

Parmi les membres de cette famille qui se sont établis dans le nouveau monde, on compte un Antoine Luois en Louisiane (1720), un François Louis à Chebucto – Acadie (Halifax – Nouvelle Écosse) (1752) et un Charles Louis en Louisiane (1757).

Owen signifie « Bien né » en grec, et « riche » (odo) et « ami » (winn) en germanique. Il existe un  capitaine Owen Hale, descendant du héros de la révolution américaine Nathan Hale, qui participa à la guerre de Sécession durant laquelle il acquit le surnom de « Holy Owen » tant parce qu'il y incarna la figure du parfait soldat que pour sa propension à jurer. Il fut le commandant en second du colonel Lewis Merrill en 1871, alors que ce dernier – à la tête des compagnies B, E et K du 7ème de cavalerie fut envoyé à York County en Caroline du Sud, afin de briser l'activité du Ku Klux Klan dans cette zone.

Dans le tome suivant, un rebelle apparaît affublé d'un uniforme du Klan.

Notons que le comté de York ne se trouve qu'à 115 miles de la centrale de Oconee et à 331 miles de Chattanooga, Tennessee.

Le N.E.S.T. (Nuclear Emergency Support Team) est une équipe de scientifiques, de techniciens, d'ingénieurs opérant sous l'autorité de la N.N.S.A. (National Nuclear Security Administration). Leur tache est de se préparer à « répondre immédiatement à tout type d'accident radiologique ou tout incident dans le monde. » Cette agence fut mise en place en 1974 à la suite d'un chantage nucléaire à Boston qui se révéla être un canular, tout en mettant en évidence le manque de préparation des équipes envoyées sur place.

« Big Matter » s'est branché sur le réseau ILIAC. Owen se souvient alors que le président avait exigé une possibilité de neutralisation des charges des missiles en vol par l'intermédiaire d'Autovon. Malheureusement cette information est ultra-secrète, seul le président la détient, et il vient de mourir sur la table d'opération.

« Pendant ce temps là, dans l'espace... »

Là, je suis obligé de dire que Hugues s'est quelque peu mélangé dans les dates. Si nous sommes au même moment que la mort du président, alors nous sommes le 3 mai. Alors que, comme nous le verrons plus tard, nous sommes également dans le même temps que l'épisode Magoo, qui est censé se dérouler le 25 avril.

Si nous sommes le 3 mai, ce n'est pas sans incidence. En effet, le 3 mai correspond à la fête de Saint Jacques le Mineur, l'un des douze apôtres, mais surtout, le 3 mai 1983 correspondit à la célébration de la fête pascale. Celle-ci représente la fête la plus importante de la chrétienté car elle célèbre la résurrection de Jésus-Christ. A l'origine, elle célébrait la sortie d'Égypte et la libération des enfants d'Israël.

« Les mots « Pâque » ou « Pâques » viennent du latin pascha emprunté au grec πάσχα, lui-même, par l'intermédiaire de l'araméen pasḥa, issu de l'hébreu biblique pesaḥ, dérivé du verbe pasaḣ qui signifie « passer au dessus » car, selon la bible, les juifs avaient reçu l'ordre de sacrifier un agneau indemne de toute tare et d'en badigeonner le sang sur les montants des portes afin que les puissances qui viendraient détruire les premiers nés égyptiens lors de la dixième plaie, passent au dessus de ces portes sans s'arrêter. Chaque année les juifs commémorent cet événement lors de la fête de Pessa'h. »
(Wikipedia)

Selon les Évangiles, la Passion du Christ se serait déroulée durant cette période, d'où son recyclage par le christianisme. Notons que le journaliste, essayiste et romancier Gérald Messadié situe également la naissance du Christ durant cette période (cf. « Suite romanesque: L'Homme qui devint Dieu »).

Elroy a complétement pété les plombs. Il ne répond plus aux communications de Houston. Là, il est surtout occupé à chanter « a capella » une chanson de Louis Armstrong. Tant qu'à chanter dans l'espace, autant chanter une chanson d'un homonyme d'astronaute célèbre. Cette chanson s'intitule : « Nobody knows the trouble I've seen ».

« Nobody knows the trouble I've seen
Nobody knows but Jesus
Nobody knows the trouble I've seen
Glory halleluiah !

Sometimes I'm up, sometimes I'm down - O yes my Lord !
Sometimes I'm almost to the groundd - O yes Lord !

Nobody knows the trouble I've seen
Nobody knows but Jesus
Nobody knows the trouble I've seen
Glory halleluiah !

Now you may think that I don't know - O yes Lord !
But I've had my troubles here below - O yes Lord !

Nobody knows the trouble I've seen
Nobody knows but Jesus
Nobody knows the trouble I've seen
Glory halleluiah !

One day when I was walking along - O yes Lord !
The sky opened up and love came down - O yes Lord !

Nobody knows the trouble I've seen
Nobody knows but Jesus
Nobody knows the trouble I've seen
Glory halleluiah !

What makes old Satan hate me so ? - O yes my Lord !
He had me once and had me let go - O yes my Lord !

Nobody knows the trouble I've seen
Nobody knows but Jesus
Nobody knows the trouble I've seen
Glory halleluiah !

I nevershall forget that day - O yes my Lord !
When Jesus washed my sins away - O yes my Lord ! »

« Nobody knows the trouble I've seen » est un « negro spiritual » datant de 1867, la période de l'esclavage aux Etats-Unis. En voici la version originale :

« Nobody knows the trouble I've been through
Nobody knows my sorrow
Nobody knows the trouble I've seen
Nobody knows my sorrow
Glory hallelujah!
Sometimes I'm up, sometimes I'm down
Oh, yes, Lord
Sometimes I'm almost to the ground
Oh, yes, Lord

Although you see me going 'long so
Oh, yes, Lord
I have my trials here below
Oh, yes, Lord

If you get there before I do
Oh, yes, Lord
Tell all-a my friends I'm coming to Heaven!
Oh, yes, Lord »

Elle a été reprise par Marian Anderson, Lena Horne, Louis Armstrong, Henry James, Paul Robeson et Sam Cooke. On ne peut qu'être frappé par les destins tragiques de ces artistes, à l'exception de Louis Armstrong et Henry James (qui était blanc).

Les « spirituals » sont des chants issus de l'esclavage au XVIIe siècle. Les esclaves s'en servaient pour rythmer leur travail. Les blancs les tolèrent pour leur vecteur stimulant. Ils sont également un moyen par lequel les afro-américains ont réussi à affirmer leur identité, leur culture, et leurs convictions religieuses, tout en créant une forme artistique originale

Ce chant particulier serait une référence à « 1 Rois » : Élie ou Eliyyahou (Yahou (abréviation de Yahweh) est mon Dieu). Au IXe siècle avant J.C, Israël est divisé entre le royaume du nord et celui du sud. Achab, roi du nord a épousé Jézabel, fille du roi de Tyr, autrement dit, des Phéniciens. Cette alliance permet à Achab de développer le commerce et de renforcer son armée. Mais cette alliance accélère la décadence religieuse : les sectaires de Baal règnent en maitres. Élie intervient alors en confrontant Achab : "Il n'y aura durant ces années-ci ni rosée, ni pluie, sinon à ma parole !"

Au bout de trois années de sécheresse, Yahweh s'adresse à Élie : « Va te montrer à Achab, et je vais donner de la pluie sur la face du sol. »

Elie lance un défit aux prophètes de Baal. Il les rassemble tous – 450 – sur la montagne du Carmel.

(18:23) : « Que l'on nous donne deux taureaux; qu'ils choisissent pour eux l'un des taureaux, qu'ils le coupent par morceaux, et qu'ils le placent sur le bois, sans y mettre le feu; et moi, je préparerai l'autre taureau, et je le placerai sur le bois, sans y mettre le feu. »
(18:24) : « Puis invoquez le nom de votre dieu; et moi, j'invoquerai le nom de l'Éternel. Le dieu qui répondra par le feu, c'est celui-là qui sera Dieu. Et tout le peuple répondit, en disant: C'est bien! »

Les prophètes de Baal prient et dansent, se scarifient pendant toute une matinée en invoquant leur dieu, sans succès. Élie prépare alors son propre autel, y arrange son bucher, place la viande dessus et la fait arroser trois fois d'eau. Puis il invoque l'Éternel et celui-ci allume le bucher. Ensuite il fait saisir les prophètes de Baal et les fait égorger.

Achab rapporte ces événements à Jézabel qui jure la mort d'Élie, contraint à la fuite.

(19:3) : « Élie, voyant cela, se leva et s'en alla, pour sauver sa vie. Il arriva à Beer Schéba, qui appartient à Juda, et il y laissa son serviteur. »
(19:4) : « Pour lui, il alla dans le désert où, après une journée de marche, il s'assit sous un genêt, et demanda la mort, en disant: C'est assez! Maintenant, Éternel, prends mon âme, car je ne suis pas meilleur que mes pères. »
(19:5) : « Il se coucha et s'endormit sous un genêt. Et voici, un ange le toucha, et lui dit: Lève-toi, mange. »

Retour au récit : Elroy annonce son intention d'aller faire « un petit tour » avec Dooley malgré les avertissements de Houston qui annonce une éruption solaire. De plus, la cabine est dans une situation critique. Elroy n'a pas exécuté les changements de trajectoire requis, l'ordinateur de bord est saturé et la cabine risque de se désintégrer dans l'atmosphère.

Dans le cas d'une éruption solaire, les sorties dans l'espace sont interdites car l'astronaute peut être soumis à un bombardement de protons de forte énergie émis par le Soleil et de ions lourds émis par les supernovae. Ceux-ci provoquent l'apparition de radicaux libres capables de briser localement l'ADN, tandis que les ions lourds et les rayons X peuvent provoquer des mutations génétiques. Les conséquences peuvent être le développement de tumeurs, le risque de cataracte, la perte d'acuité visuelle et syndrome VIIP (Visual Impairment Intracranial Pressure syndrome), la mortalité cardiovasculaire.

Elroy réalise sa sortie, accompagné du cadavre de Dooley. Tous deux sont totalement équipés. Elroy arrache alors la canalisation d'oxygène qui alimente la combinaison de Dooley. Une tache rouge apparaît derrière le masque noir de sa visière, ce qui semble impliquer que son corps explose. Cette hypothèse est scientifiquement impossible car les tissus conjonctifs de la peau parviennent à contenir la pression interne, et ce même dans l'espace.

L'autre hypothèse est que son sang se mette à bouillir; mais là encore, c'est impossible. Le corps humain est un système fermé donc les composants qu'il contient ne sont pas directement exposés aux conditions très particulières du vide spatial. Par ailleurs, cela fait – en principe – au moins quinze jours que Dooley est décédé. Autrement dit, l'état de putréfaction s'est largement installé. On le constate à ce stade notamment par l'odeur (ce qui pourrait expliquer l'idée d'Elroy d'organiser cette « petite sortie ») et l'aspect.

Reste à savoir comment un corps se dissout-il dans un environnement – a priori – stérile et donc en l'absence de vers, larves, champignons, cloportes, gloméris et enchytréides, myxomycètes puis collemboles, etc.

Il doit quand même demeurer une activité bactérienne. Alors, momification ?

Normalement, le sang descend dans les jambes après la mort sous l'effet de la gravité. Mais nous sommes ici dans l'espace, en état d'apesanteur et dans de telles circonstances, c'est le contraire qui survient. Quoi qu'il en soit, « post-mortem », le sang s'épaissit et se coagule. Restent les effets des rayons solaires : la partie exposée du corps devrait bruler, la partie non-exposée se réchauffer légèrement. On peut envisager à terme une sorte d'état de momification quelque peu inégale.

Elroy demande à Dooley de ne pas oublier « de rentrer pour le jour du jugement dernier. » Il regagne ensuite la capsule. Houston ordonne le brouillage du système « Telerec ».

La tradition chrétienne occidentale fixe symboliquement le jour du jugement le 25 mars qui correspond à la fête de l'Annonciation.

Dooley apparaît sur l'écran, brandissant un petit drapeau américain.

L'écran sur la droite indique maintenant « TLR 314 »

Ce chiffre est particulièrement intéressant. Plutôt que de tenter d'y trouver une signification biblique, rajoutons une virgule après la première décimale. Qu'obtenons-nous : 3,14. C'est-à-dire le nombre π.

Ce nombre, qui semble être connu depuis la nuit des temps (on en retrouve la trace sur des tablettes babyloniennes datant de 2 000 ans avant J.C.) est un objet familier de la culture populaire.

Appelé aussi « constante d'Archimède », « c’est le rapport constant de la circonférence d’un cercle à son diamètre dans un plan euclidien. On peut également le définir comme le rapport de l'aire d'un disque au carré de son rayon. »
(Wikipedia)

« Le nombre π est irrationnel, c’est-à-dire qu’on ne peut pas l’exprimer comme un rapport de deux nombres entiers ; ceci entraîne que son écriture décimale n’est ni finie, ni périodique. C’est même un nombre transcendant, ce qui signifie qu’il n’existe pas de polynôme non nul à coefficients entiers dont π soit une racine c. »
(Ibid.)

L'irrationalité de « Pi » est pressentie par Al-Khawarizmi au IXe siècle ainsi que par Moïse Maïmonide au XIIe siècle. C'est en 1761 que Jean-Henri Lambert prouve ce résultat. En 1873, Charles Hermite prouve son aspect transcendant et donc non algébrique. Certains y voient « le nombre de Dieu ».

«Une tradition anglo-saxonne veut que l’on fête l’anniversaire de π dans certains départements mathématiques des universités le 14 mars. Le 14 mars qui est noté « 3/14 » en notation anglo-saxonne, est donc appelé la journée de Pi. »
(Ibid.)

Rappelons que Magoo Cushing fut récupéré par les autorités après l'explosion de « Vulcain » le 14 mars.

En Oregon, le commandant Jewison arrive sur les lieux du crash de l'hélicoptère du capitaine Creighton. Pas de survivants. Magoo Cushing, lui, se trouve un peu plus loin, adossé à un arbre et à demi recouvert de neige. Étrangement, il ne porte strictement aucune trace de brulures, y compris au niveau de l'uniforme.

Jewison ordonne son élimination par un tireur d'élite. Celui-ci s'exécute malgré ses réserves.

A l'instant où la balle le frappe au cœur, Magoo réagit, levant les bras, bouche grande ouverte. C'est la première fois que nous voyons clairement ses yeux qui apparaissent jaunes. Les yeux aux iris jaunes ou ambres existent chez l'être humain. Cette couleur est très rare et est souvent comparée au regard du loup.

Dans l'instant qui suit, Magoo semble se relâcher, puis sa peau disparaît révélant les muscles faciaux. Ceux-ci disparaissent à leur tour, révélant le squelette, les yeux demeurant dans leurs orbites. Magoo semble dégager une lumière. Les observateurs, stupéfaits, sont environnée d'une lueur rouge.

Magoo, toujours à l'état de squelette, semble se redresser alors. L'assistance, également toujours enveloppée de cette lueur rouge-orangée a un mouvement de recul. Dans le ciel devenu vert, apparaît un crane de la même couleur orange-rouge. Puis c'est une explosion nucléaire – certainement OCONEE -  et les personnes présentes prennent feu, avant de se retrouver à l'état de squelettes et qu'un champignon nucléaire s'élève dans le ciel.

On peut voir dans cette transformation une référence au livre de Job, référence qui nous sera bientôt confirmée.

(41:9) : « Ses éternuements font briller la lumière; Ses yeux sont comme les paupières de l'aurore. »
(41:10) : « Des flammes jaillissent de sa bouche, Des étincelles de feu s'en échappent. »
(41:11) : « Une fumée sort de ses narines, Comme d'un vase qui bout, d'une chaudière ardente. »
(41:12) : « Son souffle allume les charbons, Sa gueule lance la flamme. »

«Le livre de Job a pour thème les voies de Dieu en gouvernement envers les hommes, dans un monde où Satan, l'adversaire de Dieu, a introduit le péché, la souffrance et la mort. »
(http://www.bibleenligne.com/commentaire-simple/livre/jb.html)

Job est un homme riche mais pieux. Pour le tester, Dieu permet à Satan de lui enlever ses richesses, sa famille et sa santé. Ses trois amis voient dans sa disgrâce la preuve de son impiété et Job leur oppose sa droiture et son propre sens de la justice.

C'est alors que Elihu, fils de Barakeel de Buz s'adresse à Job. De par sa jeunesse, il a attendu que les autres parlent d'abord. Sa colère s'enflamme contre Job, car il s'estime juste devant Dieu, mais aussi contre ses trois amis «parce qu'ils ne trouvaient rien à répondre et que néanmoins ils condamnaient Job. » Dieu « rend à l'homme selon ses œuvres ». Il « ne viole pas la justice ». L'homme n'existe que par Sa volonté. S'il détournait le regard, celui-ci tomberait en poussière. «  Job parle sans intelligence, Et ses discours manquent de raison. »

L'Éternel prend alors le relais et énumère à Job les nombreux exemples de sa puissance. Puis il évoque diverses races d'animaux avant d'en venir à l'hippopotame (« Béhémoth ») et le crocodile
(« Léviathan »).

L'unique texte apparaissant ici est le suivant : « ...Dur comme la pierre est son cœur, solide comme la meule fixe d'un moulin... Quand le grand chien se lève, les flots ont peur. Les vagues de la mer se retirent ! …Il tient le fer pour de la paille, le bronze pour du bois vermoulu... Il n'a pas son pareil sur terre, car il a été fait pour ne rien craindre !... »

Ce texte renvoie au livre de Job et représente la description de Léviathan :

(41:15) : « Son cœur est dur comme la pierre, Dur comme la meule inférieure. »
(41:16) : « Quand il se lève, les plus vaillants ont peur, Et l'épouvante les fait fuir. »
(41:18) : « Il regarde le fer comme de la paille, L'airain comme du bois pourri. »
(41:24) : « Sur la terre nul n'est son maître; Il a été créé pour ne rien craindre. »

Job se repent alors. Dieu lui pardonne et reporte sa colère sur les amis de celui-ci. Puis il rétablit Job dans sa fortune et ses biens. Et Job vécut heureux et eut beaucoup d'enfants.

Bon, ben, c'est-y pas formidable. On a réussi à boucler le deuxième tome, et on n'en n'est qu'à soixante-trois pages. Plus qu'un ! Je sens que je vais parvenir à faire baisser la fréquentation de ce blogue en-dessous de l'actuelle du Minitel.

Le grand chien 3 : le 6e sceau.

Alors, d'abord la couverture. Il s'agit de la reprise d'une œuvre d'artiste des années 80 que je n'ai malheureusement pu retrouver. Je me souviens l'avoir vu de nombreuses fois à l'époque. Il s'agit de l'image digitalisée d'un visage d'homme, chaque contours de celui-ci souligné par des traits rouge-orange sur fond noir.

La quatrième de couverture reprend une image issue des dernières pages de l'album : le destroyer « Liberator » dans le port de New York, alors que le soleil se couche sur l'humanité.

Le titre : il s'agit évidemment ici d'une référence à l'Apocalypse de Jean, que nous verrons en détail plus loin.

Rappelons que ce texte n'est pas reconnu par toutes les traditions chrétiennes. En effet, il aurait été écrit au cours du premier siècle après J.C, mais par qui ?

On avance les noms de « Jean de Patmos », de « Jean l'apôtre, fils de Zébédée », voire un certain « Jean le Presbytre », c'est-à-dire « l'Ancien ». En tout cas, sa rédaction se serait faite sous l'empereur Domitien qui avait considérablement développé le culte impérial, ce qui put choquer les Chrétiens de l'époque. D'autres avancent le règne de Néron, lié à de nombreuses persécutions, et qui représentait pour les Chrétiens l'Antéchrist.

« Étymologiquement, le mot « apocalypse » est la transcription d’un terme grec (ἀποκάλυψις / apokálupsis) signifiant « dévoilement » ou, sous un aspect religieux, « révélation ».
(Wikipedia)

La littérature apocalyptique apparaît dès le VIe siècle avant J.C avec l'exil à Babylone (Ézéchiel, Joël, Zacharie, Daniel, Paul de Tarse). Elle se caractérise par « la présentation de deux ordres de la réalité : celui de l'expérience humaine sensible et celui d'une réalité spirituelle invisible et inaccessible à l'expérience courante mais déterminant pour le destin humain. La révélation elle-même procède d'une réalité transcendante qui propose à la fois une dimension temporelle, dans la mesure où elle propose un salut eschatologique, et spatiale, dans celle où elle annonce l'imminence d'un monde nouveau. La ligne de partage entre l'ancien monde arrivé à son terme et de nouveau près de s'accomplir, est ainsi marquée par l'intervention divine qui juge les impies et récompense les élus.

L'Apocalypse de Jean se divise comme suit :

Prologues et lettres : Jean se trouve dans l'ile de Patmos lorsque le Christ lui apparaît.

(1:18) : « Je suis le premier et le dernier, et le vivant. J'étais mort; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles. Je tiens les clefs de la mort et du séjour des morts. »

Le Christ fait référence aux « Nicolaïtes » qu'il hait. Ceux-ci sont les fidèles de Nicolas dont
les racines grecques sont nikos (conquérant, destructeur) et laos (peuple). Il s'agit du« Nimrod » de « Genèse (10:8) », le destructeur des peuples. Dans le Nouveau Testament, les disciples de « Saint Nicolas » (Santa Claus) sont appelés « Nicolaïtes ». Ils fêtaient celui-ci le 25 décembre, durant les « Saturnales », l'anniversaire de Nimrod ou Saturne.

Le Christ s'en prend également aux Juifs qui sont qualifiés de « synagogue de Satan ».

Il ordonne à Jean d'écrire aux anges des Églises d'Ephèse, de Smyrne, de Pergame (où se trouverait le trône de Satan), de Thyatire, de Sardes, de Philadelphie, de Laodicée pour les mettre tous en garde (apparemment Jésus n'a pas les moyens d'envoyer un télégramme à ses propres anges.

Les 7 sceaux : Jean voit apparaître « une porte dans le ciel » et y est « ravi en esprit ». Il y découvre un trône et sur celui-ci « quelqu'un était assis », environné de vingt-quatre trônes avec autant de vieillards. Sept lampes ardentes brûlent devant le trône, une mer de verre et « quatre êtres vivants » : un lion, un veau, un « être vivant à la face d'homme », un quatrième « semblable à un aigle ».

Celui qui est assis sur le trône tient dans la main un livre scellé de sept sceaux que nul ne peut ouvrir. Mais au milieu des animaux se tient un agneau (le Christ) muni de sept cornes et de sept yeux (« les sept esprits de Dieu envoyés par toute la terre). Il est digne d'ouvrir le livre car il a été immolé et a racheté par son sang les « hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, et de toute nation ». Suit l'ouverture des sept sceaux :

Le premier : (6:2) : « Je regardai, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait avait un arc; une couronne lui fut donnée, et il partit en vainqueur et pour vaincre. »

Le second : (6:4) : « Et il sortit un autre cheval, roux. Celui qui le montait reçut le pouvoir d'enlever la paix de la terre, afin que les hommes s'égorgeassent les uns les autres; et une grande épée lui fut donnée. »

Le troisième : (6:5) : « Quand il ouvrit le troisième sceau, j'entendis le troisième être vivant qui disait: Viens. Je regardai, et voici, parut un cheval noir. Celui qui le montait tenait une balance dans sa main. »

(6:6) : « Et j'entendis au milieu des quatre êtres vivants une voix qui disait: Une mesure de blé pour un denier, et trois mesures d'orge pour un denier; mais ne fais point de mal à l'huile et au vin. »

Le quatrième : (6:8) : « Je regardai, et voici, parut un cheval d'une couleur pâle. Celui qui le montait se nommait la mort, et le séjour des morts l'accompagnait. Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par l'épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre. »

Le cinquième : (6:9) : « Quand il ouvrit le cinquième sceau, je vis sous l'autel les âmes de ceux qui avaient été immolés à cause de la parole de Dieu et à cause du témoignage qu'ils avaient rendu. » Une robe blanche est remise à chacun d'eux et il leur est demandé d'attendre « jusqu'à ce que fût complet le nombre de leurs compagnons de service et de leurs frères qui devaient être mis à mort comme eux. »

Le sixième : (6:12) : « Je regardai, quand il ouvrit le sixième sceau; et il y eut un grand tremblement de terre, le soleil devint noir comme un sac de crin, la lune entière devint comme du sang,
(6:13) : « et les étoiles du ciel tombèrent sur la terre, comme lorsqu'un figuier secoué par un vent violent jette ses figues vertes. »
(6:14) : « Le ciel se retira comme un livre qu'on roule; et toutes les montagnes et les îles furent remuées de leurs places. »
(6:15) : « Les rois de la terre, les grands, les chefs militaires, les riches, les puissants, tous les esclaves et les hommes libres, se cachèrent dans les cavernes et dans les rochers des montagnes. »
(6:16) : « Et ils disaient aux montagnes et aux rochers: Tombez sur nous, et cachez-nous devant la face de celui qui est assis sur le trône, et devant la colère de l'agneau; »
(6:17) : « car le grand jour de sa colère est venu, et qui peut subsister? »

Le septième : Quatre anges apparaissent aux quatre coins de la terre, retenant les quatre vents.

(7:2) : « Et je vis un autre ange, qui montait du côté du soleil levant, et qui tenait le sceau du Dieu vivant; il cria d'une voix forte aux quatre anges à qui il avait été donné de faire du mal à la terre et à la mer, et il dit: »
(7:3) : « Ne faites point de mal à la terre, ni à la mer, ni aux arbres, jusqu'à ce que nous ayons marqué du sceau le front des serviteurs de notre Dieu. »
(7:4) : « Et j'entendis le nombre de ceux qui avaient été marqués du sceau, cent quarante-quatre mille, de toutes les tribus des fils d'Israël: »

Ces cent quarante-quatre mille, ajoutés à ceux à qui on a distribué des robes blanches sont les élus de Dieux.

Les trois malheurs : la terre est ravagée par divers cataclysmes qui détruisent un tiers de toute vie : grêle et feu mêlés de sang, projection d'une grande montagne embrasée dans la mer, chute d'une grande étoile ardente (absinthe). Le tiers du soleil, de la lune et des étoiles sont frappés. Une étoile tombe et la clef de l'abime lui est donnée, d'où monte « un puits de fumée » qui obscurcit le soleil et d'où sortent des sauterelles qui frappent tous ceux qui ne portent pas la marque du septième sceau. Cette punition dure cinq mois. Puis les quatre anges « liés sur le grand fleuve d'Euphrate » sont déliés et tuent le tiers des hommes.

Puis Jean se voit remettre un « petit livre » qu'il doit avaler : « Prends-le, et avale-le; il sera amer à tes entrailles, mais dans ta bouche il sera doux comme du miel. »

Il est donné à Jean une verge afin de mesurer le temple de Dieu. Les nations fouleront la ville sainte pendant quarante-deux mois. Deux témoins prophétiseront pendant mille deux cent soixante jours et nul ne pourra leur faire de mal. Puis, « la bête qui monte de l'abîme leur fera la guerre, les vaincra, et les tuera. » Les gens de la terre se réjouiront de leur mort et les laisseront sans sépulcre pendant trois jours et demie. Mais alors ils reviennent à la vie, remontent au ciel et un grand tremblement de terre survient.

Puis le septième ange sonne de la trompette. « Le royaume du monde est remis à notre Seigneur et à son Christ; et il régnera aux siècles des siècles. »

Vient ensuite le cœur de l'Apocalypse : une femme enceinte, sur le point d'enfanter apparaît dans le ciel, suivie d'un « grand dragon rouge » qui doit avaler son enfant.

(12:5) : « Elle enfanta un fils, qui doit paître toutes les nations avec une verge de fer. Et son enfant fut enlevé vers Dieu et vers son trône. »
(12:6) : « Et la femme s'enfuit dans le désert, où elle avait un lieu préparé par Dieu, afin qu'elle y fût nourrie pendant mille deux cent soixante jours. »

Commence alors le combat entre Michel et ses anges et le dragon et les siens. Le dragon et ses anges sont précipités sur la terre. Il tente alors de s'en prendre à la femme, sans succès. Il s'en va alors « faire la guerre au restes de sa postérité, à ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus. »

Monte alors de la mer une bête « qui avait dix cornes et sept têtes, et sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des noms de blasphème. »

(13:2) : « La bête que je vis était semblable à un léopard; ses pieds étaient comme ceux d'un ours, et sa gueule comme une gueule de lion. Le dragon lui donna sa puissance, et son trône, et une grande autorité. »

La terre adore le dragon à qui il est donné pouvoir de régner pendant quarante-deux mois, « de faire la guerre au Saints et de les vaincre ».

(13:11) : « Puis je vis monter de la terre une autre bête, qui avait deux cornes semblables à celles d'un agneau, et qui parlait comme un dragon. ». Celle-ci exerce autorité sur la première bête, opère des prodiges et séduit les habitants de la terre. C'est le faux prophète. Elle appose sa propre marque sur les hommes et son nombre d'homme est six cent soixante-six.

Les cent quarante-quatre mille échappent à tout cela. Un ange appelle à rendre gloire à Dieu, un autre annonce la chute de Babylone, un troisième annonce le châtiment de ceux qui portent la marque de la bête, et deux autres moissonnent la terre.

Les croyants célèbrent leur victoire. Le temple du tabernacle est ouvert dans le ciel mais nul ne peut y entrer avant que les sept anges n'aient accomplis les sept fléaux : un ulcère malin qui frappe les hommes qui portent la marque de la bête, la mer se transforme en sang et tout ce qui s'y trouve meurt, le troisième fléau touche de la même façon les fleuves. Le quatrième ange verse sa coupe sur le soleil qui brule les hommes. Le cinquième verse sa coupe sur le trône de la bête et la terre est plongée dans les ténèbres. La sixième est versée sur l'Euphrate et celui-ci se tarit. Alors sortent de la bouche du dragon et de la bête trois esprits impurs qui rassemblent les rois de la terre en un lieu appelé Harmaggedon. Le troisième ange verse sa coupe en l'air : éclairs, voix, tonnerre, tremblement de terre, division de la grande ville en trois parties, destruction des villes des nations, de Babylone, des iles, des montagnes, chute de grêle.

Un des anges emmène Jean dans le désert et il y voit « une femme assise sur une bête écarlate, pleine de noms de blasphème, ayant sept têtes et dix cornes. » Sur son front est écrit un mystère : Babylone la grande. Les sept têtes sont sept montagnes, mais aussi sept rois : « cinq sont tombés, un existe, l'autre n'est pas encore venu, et quand il sera venu, il doit rester peu de temps. » La bête elle-même est un huitième roi. Les dix cornes sont dix rois qui n'ont pas encore reçus de royaume. Ils combattront l'agneau et l'agneau les vaincra, puis la bête et les dix cornes se retourneront contre la prostituée (Babylone) et la consumeront.

Un ange annonce la chute de Babylone et un autre appelle le peuple à en sortir et à la châtier. Elle sera soumise à la mort, au deuil et à la famine. Tous ceux qui se sont enrichis grâce à elle se trouveront ruinés. Un ange prend une grande meule et la jette dans la mer : « Ainsi sera précipitée avec violence Babylone, la grande ville, et elle ne sera plus trouvée. »

Un cheval blanc apparaît dans le ciel et celui qui le monte se nomme « Fidèle et Véritable » et de son épée, il frappe toutes les nations. Un ange invite les oiseaux dans le ciel à se repaitre de la chair des rois, des chefs militaires, des puissants, des chevaux et de ceux qui les montent, des hommes libres et des esclaves. La bête et le faux prophète sont pris et jetés dans un étang ardent. Tous les autres sont tués. Un ange se saisit du dragon (Satan) et le lie pour mille ans puis le jette dans l'abime avant d'en sceller l'entrée. Au bout des mille ans, il sera délié pour un peu de temps. Ceux qui ont adoré Dieu sont ressuscités et règnent avec Christ durant mille ans. Les autres devront attendre ce laps de temps. Puis Satan sera libéré, il séduira les nations – Gog et Magog – et les rassemblera pour faire la guerre, mais le feu du ciel les dévorera et le diable sera jeté dans un étant de soufre. Le livre de la vie est ouvert et chacun est jugé selon ses œuvres. Ceux qui ne s'y trouvent pas sont jetés dans l'étang de feu. Et c'est l'avènement de la nouvelle Jérusalem.

(22:15) : « Dehors les chiens, les enchanteurs, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres, et quiconque aime et pratique le mensonge! »

Revenons au récit. Celui-ci commence le 3 mai 1983 à New-York. Cinq jours ont donc passé depuis les événements du précédent album. En même temps, c'est le jour de la mort du président, telle que relatée dans « Mort au mètre ».

Sur un pont, un aveugle prêche à une petite foule rassemblée sous la protection d'un drapeau américain. Son discours apparaît déjà basé sur l'Apocalypse de Jean, lorsque soudain il s'interrompt. Là, au milieu de son auditoire, il a perçu la présence du « Grand Chien » : « Mes yeux sont morts, mais je sens le feu de son haleine !... Il a les pieds d'un ours !... Et la face d'une panthère!... »

Et, de fait, dans la foule se trouve un individu masqué, enveloppé dans une parka, et au regard jaune.

Ces mots nous rappellent « Daniel 7 ». Israël est tombé et sa population a été emmenée en exil à Babylone, sous le règne du roi Nabuchodonosor. Celui-ci prend comme conseillers les membres de la noblesse d'Israël. Parmi eux : Daniel, Ananias, Azarias et Misaël. Par la suite, Daniel entre au service de l'un de ses successeurs : Balthazar et lui prédit la chute de Babylone qui sera prise par les Perses de Darius II.

Durant la première année du règne de Belschatsar (Balthazar), Daniel rêve de quatre animaux sortant de la mer : un lion à ailes d'aigles qui est jeté à terre puis mis debout comme un homme ; un ours ; un léopard avec quatre ailes et quatre têtes ; « un quatrième animal, terrible, épouvantable et extraordinairement fort » doté de « grande dents de fer ». Ces créatures représentent quatre futurs rois ou royaumes.

Arrive alors « l'ancien des jours » (Dieu). Comme dans l'Apocalypse, les livres sont ouverts et la bête abattue. Les autres se voient accorder un sursis. Daniel semble prédire l'avènement du Christ. Certains ont vu dans l'ours la Russie ou la Chine et dans le léopard, l'Amérique.

Par ailleurs, les Centuries de Nostradamus (V:4) mentionnent l'ours et le loup :

« Le gros mastin de cité deschassé,
Sera fasché de l'estrange alliance,
Apres aux champs avoir le cerf chassé
Le lous et l'Ours se donront defiance. »

Que l'on peut traduire par :

« Le gros mastiff (dogue, matin) sera chassé de la cité,
Sera fâché par l'étrange alliance,
Après avoir chassé le cerf dans les champs
Le loup et l'Ours se défieront l'un, l'autre. »

Nous avons déjà largement étudié le cas du chien/loup et expliqué que l'ours représentait la cruauté, la sauvagerie, la brutalité. Le cerf, à l'opposé, représente la lumière, le médiateur entre le ciel et la terre, le symbole du Christ, le messager du divin. Saint Jean de la Croix voyait en eux des êtres incorruptibles.

On peut facilement imaginer que Nostradamus se soit contenté d'élaborer à partir des prophéties bibliques, en particulier Daniel et Jean. En tout cas, ce quatrain semble renvoyer à la fin de l'album : le dogue (grand chien), mais aussi le matin seront chassés de la cité.

L'aveugle s'écrie alors : « SCHEM – HA – MEPHO – HASCH ! »

« Dans la tradition juive le « Schem-hamephorash » est le nom secret, imprononçable de Dieu. Dans la tradition magique et kabbalistique (notamment le Sefer Raziel), il est formé de l'association de soixante-douze noms d'anges. »
(Wikipedia)

Cette perturbation provoque l'intervention de deux policiers et la fuite de Magoo. Celui-ci croise le chemin d'un camion. Sur son garde-boue gauche, on peut lire les chiffres « 39-14 ».

C'est là une référence à « Ezechiel (39:14) : « Ils choisiront des hommes qui seront sans cesse à parcourir le pays, Et qui enterreront, avec l'aide des voyageurs, Les corps restés à la surface de la terre; Ils purifieront le pays, Et ils seront à la recherche pendant sept mois entiers. »

Les chapitres 38 et 39 font la prédiction du jugement de Dieu sur un grand chef du nord-est et ses alliés. Il s'agit des tribus de Rosh, Meshec et Tubal, autrement dit les Scythes. « Rosh » est un dérivé du mot « Rha » ou « Volga » qui a donné le mot moderne « Russe ». Nous parlons ici de « Gog » du pays de « Magog », dernier ennemi d'Israël. Son armée est immense et impressionnante, mais elle n'est rien face à la puissance de l'Éternel.

C'est une terrible prophétie qui nous est donnée là : le Seigneur détruira les armées de Gog et mettra le feu au pays de Magog, la bête et le faux prophète seront jetés dans l'étang de feu.

Ezechiel (39:11) : « En ce jour-là, Je donnerai à Gog un lieu qui lui servira de sépulcre en Israël, La vallée des voyageurs, à l'orient de la mer; Ce sépulcre fermera le passage aux voyageurs. C'est là qu'on enterrera Gog et toute sa multitude, Et on appellera cette vallée la vallée de la multitude de Gog. »
(39:12) : « La maison d'Israël les enterrera, Afin de purifier le pays; Et cela durera sept mois. »
(39:13) : « Tout le peuple du pays les enterrera, Et il en aura du renom, Le jour où je serai glorifié, Dit le Seigneur, l'Éternel. »

L'un des policiers ouvre le feu et... abat le chauffeur. Le camion va s'écraser contre un pilier, provoquant un énorme carambolage avant d'exploser.

« Écoutez ! (proclame le prêcheur) Babylone a tremblé ! Les temps sont venus !... »

Les énormes câbles du pont se mettent à gémir sous la tension.

Tandis que le prêcheur continue à invectiver la foule, celle-ci commence à s'agiter. A noter que l'un des hommes présents porte une veste marquée « Tron ».

« Tron » est un film de science-fiction de Steven Lisberger, produit par Walt Disney et sorti en 1982 (« Le 6e sceau » date de 1984 et son action se déroule en 1983) racontant les aventures d'un programmeur de jeux vidéos qui se retrouve plongé dans le monde des jeux. Tron (« elecTRONic » et peut-être « trace on ») est l'un des personnages qu'il y rencontre et qui est l'équivalent informatique de son ami Alan Bradley (Bruce Boxleitner).

Le film offre certains aspects ésotériques qui n'ont pas du échapper à Hugues : le personnage principal, Flynn (Jeff Bridges), est le créateur de l'univers de Tron qui lui a été volé par son associé Dillinger (David Warner) et corrompu par le MCP (Master Control Program), ancien programme de jeux d'échec élaboré par Dillinger, qui a atteint le statut d'intelligence artificielle.

Projeté dans l'univers qu'il a contribué à créer, Flynn est donc pour ceux qu'il rencontre une sorte de dieu, un « programmeur » ou « utilisateur ».

Le monde de « Tron » n'est pas sans rappeler le discours socratique sur la cité. Dans celle-ci, l'élite est représentée par les « gardiens ». Ce sont les « gardiens d'un troupeau ». Ce peut être des femmes aussi bien que des hommes. N'importe comment, ils vivront ensemble, s'entraineront ensemble, auront en commun les logements, les repas et ne posséderont rien qui n'appartienne à tous. Les mariages se feront entre les meilleurs d'entre eux afin d'assurer une descendance excellente selon la théorie eugéniste, ou ici la « prédestination platonicienne ». Pour arriver à ce résultat, on passera par un système de tirage au sort truqué, afin que l'homme médiocre blâme le sort et non les dirigeants. Dans un tel contexte, l'éducation guerrière prend une part particulièrement importante.

Pour Socrate, qui distingue cinq types de gouvernement : aristocratie, timocratie, oligarchie, démocratie, tyrannie. L'aristocratie est le meilleur de tous car il correspond au système du « philosophe-roi » (ici Flynn) qui réunit pouvoir et sagesse entre ses mains;

La tyrannie est le pire (Dillinger/MCP) car il est fondé sur le désir, met fin à la politique et abolit les lois. Socrate voit dans l'homme une créature formée d'un homme, d'un lion et d'une créature affreuse polymorphe.

« Le sage a su affirmer la supériorité de l’homme, tout en faisant en sorte d'endormir les autres parties. C'est l'homme de la cité idéale. Les citoyens des autres régimes ont, au contraire, éveillé les parties animales. Ils ont donc une vie désordonnée, et ne seront pas heureux. »
(Wikipedia)

CLU, l'avatar de Flynn est lui-même une sorte de « roi-philosophe » de l'allégorie de la cave. «L’antre souterrain, c’est ce monde visible : le feu qui l’éclaire, c’est la lumière du soleil : ce captif qui monte à la région supérieure et la contemple, c’est l’âme qui s’élève dans l’espace intelligible. Voilà du moins quelle est ma pensée, puisque tu veux la savoir. »
(Platon : « La République »)

Dans le film, le MCP est la manifestation de l'athéisme. La croyance dans les utilisateurs est prohibée, de façon à maintenir les « programmes » sous son contrôle tout en s'efforçant de cacher la réalité de l'idéal métaphysique. Tout cela en s'efforçant de développer sa propre influence dans le « monde réel ». Son plan est de « hacker » le gouvernement et les banques, près de dix ans avant la création d'Internet. Rappelons au passage qu'Internet a pour ancêtre ARPANET, programme élaboré par la DARPA. Le but était de maintenir les communications en cas d'attaque nucléaire.

Le film fait même mention de « STRATCOM » (United States Strategic Command) qui exerce un contrôle sur l'ensemble des armes nucléaires déjà fabriquées aux États-Unis et son utilisation en tant que centre de commande de « jeux de guerre » dans lequel le réseau est utilisé pour surveiller et détruire toute contestation. Ceci est aujourd'hui une réalité avec le COCOM (Unified Combatant Command) et le programme « Stellar Wind » conçu par William Binney, vétéran de la NSA et capable d'intercepter n'importe quelle communication (y compris celle de sénateurs et de représentants de la chambre des représentants) et de créer des profils d'utilisateurs. Tout cela en violation de la Constitution. Celui-ci a révélé que la NSA avait commencé à construire la plus grande unité de stockage de données au monde à Bluffdale, Utah. Celle-ci a une capacité de stockage d'informations électroniques de 100 ans.

« Tron » nous montre le combat de « créatures supérieures » contre un grand architecte ou démiurge dans la plus parfaite traduction de la gnose platonicienne.

Le pont se désintègre.

Changement de décor : ile de White, poste de surveillance de l'U.S.A.F.

Je n'ai trouvé nulle trace d'une telle ile, ni d'une telle base, située ici pour les besoins de l'intrigue quelque part dans l'Atlantique Nord, entre la pointe sud-est du Groenland et l'Islande.

Le blanc est l'accomplissement de la vie diurne et du monde manifesté. Il symbolise aussi un autre moment transitoire, celui de la mort, à la charnière du visible et de l'invisible. C'est aussi la couleur de l'Est et de l'Ouest, c'est-à-dire les lieux où nait et meurt le soleil. Le blanc de l'Ouest est le blanc mat de la mort, qui absorbe l'être et l'introduit au monde lunaire, froid et femelle. Le blanc de l'Est est celui du retour, de l'aube. Il remonte de la matité à la brillance, comme rechargé. Toute naissance est une renaissance, aussi le blanc est primitivement la couleur de la mort et du deuil. C'est la couleur du linceul, des spectres, des apparitions. Le blanc, chez les Celtes est la couleur sacerdotale, c'est aussi celle des rois, des poètes. C'est aussi la couleur des anges, de la transfiguration qui éblouit, de la théophanie qui se révèle sous la forme d'une auréole. Avec l'or, c'est la couleur du drapeau du Vatican, par lequel s'affirme sur la terre le règne du Dieu chrétien.

Le blanc apparaît dans quarante et un versets de la Bible. Mais aussi dans Nostradamus, Centurie I, 3 :

« Quand la lictiere du tourbillon versee,
Et seront faces de leurs manteaux couuers,
La republique par gens nouveaux vexee,
Lors blancs & rouges iureront à l'enuers. »

C'est-à-dire :

« Quand les litières seront renversées par le tourbillon,
et les visages recouverts de manteaux,
La république sera troublée par de nouveaux venus,
Pendant tout ce temps, blancs et rouges gouverneront faussement. »

Mais aussi VI:10 :

« Vn peu de temps les temples des couleurs
De blanc & noir des deux entre meslee:
Rouges & iaunes leur embleront les leurs,
Sang, terre, peste, faim, feu d'eau affollee. »

C'est-à-dire :

« En peu de temps les temples colorés
De blanc et noir les deux mélangés :
Rouge et jaune en seront retirés,
Sang, peste, famine, feu éteint par l'eau. »

Le paysage que nous découvrons sur la base de White n'est guère accueillant, recouvert de neige et balayé par des vents furieux. Au premier plan, un hélicoptère frappé des lettres « WN ». Comme nous pouvons voir également un tracteur portant les lettres « WD », nous pouvons en conclure que la lettre « W » symbolise « White ». Se pourrait-il que le « D » du tracteur soit la première lettre de « dog » ?

Par ailleurs, l'hélicoptère porte les lettres « 671 ». Ce pourrait être une référence à « 1 Chroniques (6:71) : « On donna aux fils de Guerschom: de la famille de la demi-tribu de Manassé, Golan en Basan et sa banlieue, et Aschtaroth et sa banlieue; »

Le premier Livre des Chroniques est un livre de l'Ancien Testament. « Une chronique (du mot grec chronicon) signifie un recueil de faits rapportés dans l'ordre de leur succession dans le temps. Le titre grec de ce livre dans la traduction des Septante est paraleipomenon, ce qui signifie « choses omises » (c'est-à-dire : omises par les Livres de Samuel et les Livres des Rois).

Chroniques 1 retrace les événements de la Création du monde à la royauté de David. »
(Wikipedia)

Guerschom « (hébreu : גֵּרְשֹׁם, jeu de mots avec l’hébreu : גר שם, « vhghulk », « étranger en ces lieux »), en latin Gersam, est le fils aîné de Moïse et de Séphora, fille de Jethro, le prêtre des Madianites. Né dans le pays de Madian, le rédacteur biblique réalise un jeu de mots avec le terme hébraïque « étranger » pour rappeler que comme son père il est émigré en terre étrangère, faisant référence à la communauté égyptienne d'adoption de Moïse. »
(Ibid.)

La tribu de Manassé est l'une des douze tribus d'Israël. On parle de « demi-tribu » car, avec les tribus de Gad et de Ruben, elle s'est emparée du pays de Canaan « mais sont restées installées du côté oriental du Jourdain tandis que les autres tribus d'Israël dont la seconde demi-tribu de Manassé ont été installées par Josué sur la Terre d'Israël. »
(Ibid.)

« Golan » signifie « leur captivité », « passage », « exode » en hébreu. « Aschtaroth » était l'une des capitales du roi « Og » de Basan avant sa conquête par les hébreux. C'était aussi une « Fausse déesse de la religion Cananéenne, généralement reliée au culte de la fertilité. »
https://www.enseignemoi.com/bible/strong-biblique-hebreu-ashteroth-6255.html

Ce pourrait être également une référence à « Psaumes (67:1) : « Au chef des chantres. Avec instruments à cordes. Pause. » Cantique.
(67:2) « Que Dieu ait pitié de nous et qu'il nous bénisse, Qu'il fasse luire sur nous sa face, -Pause. »

« Le livre des Psaumes (ספר תהילים Sefer Tehillim en hébreu, Livre des Louanges ; كتاب المزامير kitab al mazamir en arabe), aussi appelé Psautier, est un livre de la Bible. Il est le premier de la section des Ketouvim, selon le canon de la Bible hébraïque. »
(Wikipedia)

Le psaume 67 fait partie du second livre, qui en comprend 31. « 18 sont attribués à David, et un à Salomon (Psaume 72), bien que « le’Shlomo » pourrait signifier destiné à Salomon. Le reste est anonyme. »
(Ibid.)

Le livre des psaumes a été interprété par les chrétiens comme une prophétie des mystères du Christ.

Troisième possibilité : Jean (6:71) : « Il parlait de Judas Iscariot, fils de Simon; car c'était lui qui devait le livrer, lui, l'un des douze. »

Dans « Jean 6 », Jésus se rend « de l'autre côté de la mer de Galilée ». Suivi par une foule, il commet le miracle de la multiplication des pains. Puis ses disciples se rendent en barque à Capernaüm, et Jésus marche sur l'eau. Par la suite, la foule se met à douter car Jésus se décrit comme « le pain descendu du ciel », alors qu'eux ne voient en lui que le fils de Joseph. Puis Jésus ajoute « Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement; et le pain que je donnerai, », ce qui fait penser au peuple qu'il s'exprime au premier degré. Jésus rajoute « Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour. » ce qui provoque le départ de la plupart de ses disciples à l'exception des douze apôtres. Mais Jésus leur apprend que l'un d'eux est un démon.

Sur le bâtiment de la base, on peut voir également les chiffres et lettre « 17 A », ce qui nous renvoie à « Apocalypse : 17 ». Ce chapitre nous décrit comment Jean est emmené par l'ange dans le désert pour y découvrir la « grande prostituée » de Babylone « assise sur les grandes eaux ».

(17:4) : « Cette femme était vêtue de pourpre et d'écarlate, et parée d'or, de pierres précieuses et de perles. Elle tenait dans sa main une coupe d'or, remplie d'abominations et des impuretés de sa prostitution. »

Son sort est d'être dévorée par les « dix cornes » et « la bête » et d'être consumée par le feu.

Le Groenland fut occupé par les Vikings d'Éric le Rouge à partir du Xe siècle (984 ou 985). Les deux colonies qui y furent fondées ne dépassèrent pas deux mille habitants et disparurent mystérieusement vers 1450. Sachant que « Groenland » signifie littéralement « terre verte », la question se pose : Éric le Rouge était-il un vulgaire carambouilleur ou le climat du pays était-il plus clément à l'époque de la création des colonies ?

L'homme qui vient de débarquer de l'hélicoptère est un journaliste. Il est accueilli par le lieutenant Hopkins.

Il existe un film de Ernst Lubitsch intitulé « The smiling lieutenant » (1931) avec Miriam Hopkins dans le rôle de la Princesse de Flausenthurm (ce qui pourrait se traduire par « malentendu »). On peut également imaginer que ce soit là une référence au « Lieutenant Bligh » de « The Bounty » (1984) de Roger Donaldson avec Anthony Hopkins dans le rôle de Bligh.

Le lieutenant explique les règles de sécurité élémentaires sur l'ile : ne jamais toucher de métal, ne sortir seul en aucun cas et se surveiller mutuellement les yeux pour être sûr que le visage n'est pas en train de geler.

Seul les militaires et les ours blancs fréquentent cette ile. Même les indiens du Labrador l'évitaient. « Ils l'appelaient « Michilimakinak » : « L'épaule du diable ». La légende raconte que l'ile est l'échine d'un géant de pierre endormi au fond de l'eau... Quand le géant se réveillera, les eaux bouillonneront, et une vague géante submergera le monde... »

Voilà qui nous en apprend un peu plus. Si je n'ai pas trouvé de « Michilimakinak », il existe bien un « Fort Michilimakinac », poste de traite en Nouvelle-France dans le Pays-d'en-Haut, fondé en 1670 par Claude Dablon de la mission Saint-Ignace. Toutefois, nous sommes bien obligé d'admettre qu'il ne s'agit pas du même lieu car celui-ci se trouve dans la région des Grands Lacs, sur le lac Huron, et fait aujourd'hui partie du territoire du Wisconsin sur la commune de Mackinaw City. Son nom viendrait de l'Ojibwe : « mishimikinaak », qui signifie « Grande Tortue ».

Hopkins fait rentrer le journaliste dans la station. Son nom est Spider Kern, reporter au « National Geographic ».

Un reporter au prénom aussi inhabituel ne peut que faire songer à un certain étudiant-reporter doté de pouvoirs peu communs et dont la devise est « With great powers, comes great responsabilities ».

L'araignée est, dans la Bible, un symbole de fragilité, son fil évoque celui des Parques :

Job (8:14) : « Son assurance est brisée, Son soutien est une toile d'araignée. »
Job (27:18) : « Il s'est bâti une maison d'araignée, il s'est construit une hutte de gardien. »
Esaïe (59:5) : « Il couvent des œufs de basilic, Et ils tissent des toiles d'araignée. Celui qui mange de leurs œufs meurt; Et, si l'on en brise un, il sort une vipère. »
Esaïe (59:6) : « Leurs toiles ne servent point à faire un vêtement, Et ils ne peuvent se couvrir de leur ouvrage; Leurs œuvres sont des œuvres d'iniquité, Et les actes de violence sont dans leurs mains. »

De son côté le Coran nous dit (29:40) : « Mais la demeure de l'araignée est la plus fragile des demeures. »

Si l'on s'en tient à la mythologie grecque, Arachné est une jeune Lydienne si douée en tissage qu'elle ose défier sur ce terrain la maitresse de cet art : Athéna. Humiliée, Athéna transforme Arachné en araignée. Arachné est donc le symbole de la déchéance de l'être qui voulut rivaliser avec Dieu.

« Kern » peut renvoyer à diverses références :

Jérome Kern, auteur de comédies musicales et de musiques de films dont la première comédie fut « The Red Petticoat » (1912) (« Le jupon rouge »),
Reginald « Leo » McKern, vu notamment dans les films « Un homme pour l'éternité » (« A man for all seasons ») et « La malédiction » (« The Omen »);
Richard Kern, photographe américain (à noter, étonnamment que Kern est l'auteur d'une photographie intitulée « Anna Spider » mais qui date de 1993),
Un kern, en breton, est un tas de pierres permettant de délimiter une propriété.

C'est aussi un noyau ou « nucleus » en néerlandais et en allemand.

Le commandant informe gravement les nouveaux arrivants que l'avion de ravitaillement – un C-130 – est en difficulté à cause d'une violente tempête.

Le C-130 répond au nom de code de « Cougar 130 ». Nous avons déjà évoqué la symbolique du félin (lion, léopard). Le nombre 130 peut être une référence à :

« Nombres (1:30) :  « On enregistra les fils de Zabulon, selon leurs familles, selon les maisons de leurs pères, en comptant les noms depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tous ceux en état de porter les armes: ». Zabulon est un démon, mentionné dans « Le dictionnaire infernal »,

« Nombres (13:33) : «  et nous y avons vu les géants, enfants d'Anak, de la race des géants: nous étions à nos yeux et aux leurs comme des sauterelles. » Moïse a envoyé des émissaires explorer le pays de Canaan,

Cette version est particulièrement intéressante si l'on se rapporte au commentaire du lieutenant Hopkins à propos de l'ile.

« Juges (1:30) : « Zabulon ne chassa point les habitants de Kitron, ni les habitants de Nahalol; et les Cananéens habitèrent au milieu de Zabulon, mais ils furent assujettis à un tribut. »,

Esaïe (1:30) : « Car vous serez comme un térébinthe au feuillage flétri, Comme un jardin qui n'a pas d'eau. »

La vallée du térébinthe est celle où David tua Goliath (dont la taille était de « six coudées et un empan, soit 2,90 mètres). Le térébinthe est un arbre de la région méditerranéenne dont le bocage servait de sanctuaires païens.

Le pilote signale que son « système V.O.R. » est brouillé. Le « V.O.R System » est l'acronyme de « Very High Frequency Omnidirectional Range », un type de navigation aérienne qui est l'ancêtre du G.P.S. Il se compose d'une station au sol et d'un récepteur aérien.

Une procédure « Oméga » d'urgence est demandée. Cela pourrait éventuellement être une demande de ravitaillement en vol.

Pendant ce temps, dans la « salle de crise » de la Maison Blanche, se tient une réunion d'urgence suite à la mort du président et du déclenchement du tir des missiles U.S sur l'Union Soviétique. Les américains ont immédiatement pris l'initiative de communiquer aux Russes les caractéristiques et les trajectoires de ceux-ci. Malheureusement, plusieurs vecteurs ont atteint leur objectif et le système de riposte de l'U.R.S.S s'est déclenché automatiquement.

M. Eastaugh, conseiller exceptionnel du président est appelé à s'exprimer.

Eastaugh est un nom originaire du comté de  Norfolk dans le nord-est de l'Angleterre. Le nom serait dérivé de la pratique de nommer « ton » une partie du village. Le nom apparaît pour la première fois dans le « Domesday book » de Norfolk et du Lincolnshire en 1086. Celui-ci fut réalisé une vingtaine d'années après la conquête de l'Angleterre par William. Il s'agit du premier inventaire ou recensement des terres, ressources et revenus fiscaux d'Angleterre. Ironiquement, il fallut attendre 1801 pour en voir un autre réalisé. Son nom est dérivé du jour du jugement et atteste de la crainte dans laquelle il fut toujours tenu.

Eastaugh fait une entrée fracassante en tenue de footballeur. Son chandail porte le numéro 5 et le nom de « Nick Fury », célèbre agent du S.H.I.E.L.D. (Strategic Homeland Intervention Emergency Logistics Division) créé par Stan Lee et Jack Kirby.

Le chiffre 5 peut être encore une référence à « Apocalype V » qui relate la présentation du livre par l'agneau de Dieu, mais aussi la Centurie V. On admet en général que celle-ci aurait été publiée après la mort de Nostradamus. A sa lecture, que j'ai tenté de traduire ici, il apparaît que l'auteur invoque principalement les guerres de religion : Catholiques, Protestants, Orthodoxes, Musulmans. Tout le monde se tape dessus joyeusement. C'est extrêmement confus et on peut l'interpréter un peu comme on veut. Je vous le communique ici pour information. Libre à vous de sauter cette partie.

On a le sentiment, à l'occasion, que Nostradamus évoque plutôt des événements passés : guerre de cent ans,  période du Califat en Espagne, invasion des Balkans par les Turcs, guerres d'Italie, mettez-en...

L'historien Georges Dumézil rapproche le quatrain 75 d'un écrit de Tite Live : « Conduit par un augure (...) sur le Capitole, il s’assit sur une pierre, tourné vers le midi. L’augure prit siège à sa gauche, la tête voilée, tenant dans sa main droite un bâton recourbé sans nœuds, qu’on appelle lituus. »

Il rapproche également le quatrain 77 d'un texte de Verrius Flacchus.

De son côté, Jacques Halbronn  fait remarquer que pour cette centurie, on est passé de 17 quatrains à... 107. On en arrive à 100 par suppression de sept d'entre eux et déplacements de 83 quatrains des Centuries IV à VI. Celui-ci conteste d'ailleurs la parution des Centuries V à VII avant 1572, date des  « Prophéties à la puissance divine », donc six ans après le décès de Nostradamus.

En fait, on peut trouver chez Nostradamus un peu tout ce que l'on désire : « Tout est bon dans le cochon » (Brillat-Savarin). Par exemple, certains se sont permis de voir dans la Centurie V-5, une allusion à George W. Bush. Dont acte.

« I : Avant venuë de ruine Celtique,
Dedans le têple deux palementerôs
Poignard coeur, d'vn monté au coursier & picque,
Sans faire bruit le grand enterreront. »

Avant la venue de la ruine Celtique,
Dans le temple deux parlementeront
Lance et épée dans le cœur de celui qui monte le coursier,
Ils enterreront le grand sans faire de bruit.

« II : Sept coniurez au banquet feront luire,
Contre les trois le fer hors de nauire
L'vn les deux classe au grand fera couduire,
Quand par le mal. Dernier au front luy tire. »

Sept conspirateurs au banquet feront luire,
Le fer du vaisseau contre les trois
L'un aura les deux flottes amenées devant le grand,
Quand par le mal, le dernier le visera au front.

« III :  Le successeur de la Duché viendra.
Beaucoup plus outre que la mer de Tosquane
Gauloise branche la Florence tiendra,
Dans son giron d'accord nautique Rane. »

Le successeur du Duché viendra.
Bien au-delà de la mer Toscane
Une branche Gauloise tiendra Florence,
Par accord la grenouille nautique dans son giron.

« IV :  Le gros mastin de cité dechassé,
Sera fasché de l'estrange alliance,
Apres aux champs auoir le cerf chassé
Le loups & l'Ours se donront defiance. »

Le grand mastiff expulsé de la cité,
Sera fâché par l'étrange alliance,
Après avoir chassé le cerf dans les champs
Le loup et l'Ours se défieront l'un, l'autre.

« V : Soubs ombre feincte d'oster de seruitude,
Peuple & cité l'vsurpera luy-mesmes
Pire fera par fraux de ieune pute,
Liuré au champ lisant le faux poësme. »

Sous le faux-semblant de supprimer la servitude,
Il usurpera le peuple et la cité
Il fera pire encore de par la tromperie de la jeune prostituée,
Livrée dans le champ lisant le faux poème.

« VI : Au Roy l'angur sur le chef la main mettre,
Viendra prier pour la paix Italique:
A la main gauche viendra changer le sceptre,
Du Roy viendra Empereur pacifique. »

L'augure mettant sa main sur la tête du roi,
Viendra prier pour la paix de l'Italie :
Il viendra placer le sceptre dans sa main gauche,
De Roi il deviendra Empereur pacifique.

« VII : Du Triumvir seront trouvez les os,
Cherchant profond thresor œnigmatique,
Ceux d’alentour ne seront en repos,
De concaver, marbre & plomb metallique. »

Les os du Triumvirat seront trouvés,
Cherchant un profond et énigmatique trésor,
Ceux aux environs ne connaitront pas le repos,
A creuser à la recherche de cette chose de plomb métallique.

« VIII : Sera laisse' feu vif, mort cache',
Dedans les globes horrible espouuantable.
De nuict à classe cité en poudre lasché,
La cité à feu, l'ennemy fauorable. »

Il y aura feu déchainé, mort cachée,
Horrible et terrifiante dans les globes
De nuit la cité réduite en cendre par la flotte,
La cité en feu, l'ennemi favorable.

« IX : Iusques au fond la grand arq moluë,
Par chef captif l'amy anticipé,
N'aistra de dame front, face cheuelue,
Lors par astuce Duc à mort atrapé. »

La grande arche démolie jusqu'à ses fondations,
Par le chef captif son frère devancé,
Il naitra de la dame au front et au visage poilu,
Puis par la ruse le Duc rattrapé par la mort.

« X : Un chef celtique dans le conflit blessé,
Aupres de cave voyant siens mort abbatre,
De sang & playes & d’ennemis pressé,
Et secourus par incogneus de quatre. »

Un chef celtique blessé dans le conflit,
Voyant la mort s'emparer de ses gens près d'une cave,
Pressé du sang et des blessures de ses ennemis,
Et secouru par quatre inconnus.

« XI : Mer par solaires seure ne passera,
Ceux de Venus tiendront toute l'Affrique:
Leur regne plus Saturne n'occupera,
Et changera la part Asiatique. »

La mer ne sera pas traversée sereinement par ceux du Soleil,
Ceux de Vénus occuperont toute l'Afrique :
Saturne n'occupera plus leur royaume,
Et la partie Asiatique changera.

« XII : Aupres du lac Leman sera conduite,
Par garse estrange cité voulant trahir:
Auant son meurtre à Ausborg la grand suitte,
Et ceux du Rhin la viendront inuahir. »

Près du lac Leman sera conduite,
Par une jeune fille étrangère désirant trahir la cité :
Avant son meurtre à Augsburg la grande suite,
Et ceux du Rhin viendront l'envahir.

« XIII : Par grand fureur le Roy Romain Belgique,
Vexer voudra par phalange barbare :
Fureur grinssent chassera gent Lybique,
Depuis Pannons iusques Hercule la hare. »

Avec grande furie le Roi Romain de Belgique,
Voudra vaincre les barbares à l'aide de ses phalanges :
Fureur grinçante, il chassera les peuples africains,
Depuis la Pannonie jusqu'aux colonnes d'Hercules.

« XIV : Saturne & Mars en Leo Espagne captive,
Par chef Lybique au conflit attrapé,
Proche de Malthe, Heredde prinse vive,
Et Romain sceptre sera par Coq frappé. »

Saturne et Mars en Lion Espagne captive,
Par le chef Africain pris dans le conflit,
Près de Malte, « Herodde » pris vivant,
Et le sceptre Romain sera frappé par le Coq.

« XV : En naviguant captif prins grand pontife,
Grans apretz faillir les clercs tumultuez :
Second esleu absent son bien debife,
Son favori bastard à mort tué. »

Le grand pontife fait prisonnier en naviguant,
Faillira ensuite le grand en laissant le clergé en tumulte :
Le second élu absent ses états déclineront,
Son bâtard favori roué à mort.

« XVI : A son haut pris plus la lerme sabee,
D'humaine chair par mort en cendre mettre,
A l'isle Pharos par Croissars pertubee,
Alors qu'a Rodes paroistra deux espectre. »

La larme sabine n'aura plus de valeur,
Transformant par la mort la chair humaine en cendre,
A l'ile de Pharos perturbée par les Croisés,
Alors qu'à Rhodes paraitront deux spectres.

« XVII : De nuict passant le Roy pres d'vne Androne,
Celuy de Cipres & principal guette.
Le Roy failly, la main fuit long du Rosne,
Les coniurez l'iron à mort mettre. »

De nuit le Roi passant par une rue en escalier,
Celui de Chypre et du garde principal.
Le Roi trompé, la main fuit la longueur du Rhône,
Les conspirateurs entreprendront de le mettre à mort.

« XVIII : De dueil mourra l'infelix profligé,
Celebrera son vitrix l'hecatombe:
Pristine loy, franc edit redigé,
Le mur & Prince au septiesme iour tombe. »

Le malheureux abandonné mourra de douleur,
Sa conquérante célèbrera l'hécatombe.
Loi parfaite, édit libre rédigé,
Le mur et le Prince tombent le septième jour.

« XIX : Le grand Royal d'or, d'airain augmenté,
Rompu la pache, par ieune ouuerte guerre:
Peuple affligé par vn chef lamenté,
De sang barbare sera couuerte terre. »

Le grand Royal d'or, augmenté d'airain,
L'accord rompu, la guerre déclarée par un jeune homme :
Peuples attristés à cause d'un chef déploré,
La terre sera couverte de sang barbare.

« XX :  De là les Alpes grande amour passera,
Vn peu deuant naistre monstre vapin:
Prodigieux & subit tournera
Le grand Tosquan à son lieu plus propin. »

La grande armée passera par-delà les Alpes,
Peu avant sera né un monstrueux scélérat :
Prodigieux et rapide il tournera
Le grand Toscan à son lieu le plus proche.

« XXI : Par le trespas du Monarque Latin,
Ceux qu'il aura par regne secourus:
Le feu luira diuisé le butin.
La mort publique aux hardis incourus. »

Par la mort du Monarque Latin,
Ceux qu'il aura assisté durant son règne :
Le feu s'embrasera de nouveau le butin divisé.
Mort publique pour les audacieux qui l'auront encourue.

« XXII : Auant, qu'a Rome grand aye rendu l'ame
Effrayeur grande à l'armee estrangere
Par esquadrons l'embusche pres de Parme,
Puis les deux rouges ensemble feront chere. »

Avant que le puissant ait rendu l'âme à Rome
Grande terreur de l'armée étrangère
L'embuscade par escadrons près de Parme,
Puis les deux rouges ensemble feront bonne chère.

« XXIII : Les deux contens seront vnis ensemble,
Quand la pluspart à Mars seront conionict:
Le grand d'Affrique en effrayeur tremble,
DVVMVIRAT par la classe desioinct. »

Les deux contentés seront unis ensemble,
Quand pour la plupart ils seront conjoints avec Mars :
Le grand d'Afrique tremble de terreur,
Le duumvirat rompu par la flotte.

« XXIV : Le regne & loy sous Venus esleué,
Saturne aura sus Iupiter empire
La loy & regne par le Soleil leué,
Par Saturnins endurera le pire. »

Le royaume et la loi élevés sous Vénus,
Saturne aura dominion sur Jupiter
La loi et le royaume par le Soleil levés,
Par ceux de Saturne souffrira le plus.

« XXV : Le prince Arabe Mars Sol, Venus, Lyon
Regne d'Eglise par mer succombera:
Deuers la Perse bien pres d'vn million,
Bisance, Egypte ver. serp. inuadera. »

Le prince Arabe, Mars, Soleil, Vénus, Lion
Le règne de l'Église succombera par la mer :
Vers la Perse, près d'un million d'hommes,
Le vrai serpent envahira Byzance et l'Égypte.

« XXVI : La gent esclaue par vn heur Martial,
Viendra en haut degré tant esslevee,
Changeront Prince, n'aistra vn prouincial,
Passer la mer copie aux monts leuee. »

Le peuple esclave par chance de guerre,
Sera élevé à un haut degré,
Ils changeront de Prince, l'un né en province,
Une armée levée dans les montagnes pour franchir la mer.

« XXVII : Par feu & armes non loing de la marnegro,
Viendra de Perse occuper Trebisonde:
Trembler Pharos Methelin, Sol alegro,
De sang Arabe d'Adrio couuert onde. »

Par feux et armes près de la Mer Noire,
Il viendra de Perse pour occuper Trébizonde :
Pharos, Mytilène trembleront, le Soleil joyeux,
La Mer Adriatique couverte de sang Arabe.

« XXVIII : Le bras pendant à la iambe liee,
Visage pasle, au sein poignard caché,
Trois qui seront iurez de la meslee
Au grand de Genues sera le fer laschee. »

Son bras pendu et sa jambe attachée,
Visage pale, poignard caché dans son sein,
Trois qui seront fait arbitres du combat
Contre le grand de Gènes l'acier sera déchainé.

« XXIX : La liberté ne sera recouuree,
L'occupera noir, fier, vilain, inique,
Quand la matiere du pont sera ouuree,
D'Hister, Venise faschee la republique. »

La liberté ne sera recouvrée,
Un fier, infâme, méchant, sombre l'occupera,
Quand la matière du pont sera ouverte,
La république de Venise fâchée par le Danube.

« XXX : Tout à l'entour de la grande cité,
Seront soldats logez par champs & villes.
Donner l'assaut Paris Rome incité
Sur le pont lors sera faicte, grand pille. »

Tout autour de la grande cité,
Des soldats seront logés par les champs et les villes,
Pour donner l'assaut à Paris et Rome seront incités
Puis sur le pont un grand pillage sera mené.

« XXXI : Par terre Attique chef de la sapience,
Qui de present est la rose du monde:
Pour ruiné, & sa grande preeminence
Sera subdite & naufrage des ondes. »

A travers la terre d'Attique, fontaine de sagesse,
A présent la rose du monde :
Le pont ruiné et sa grande prééminence
Sera soumis une épave sur les vagues.

« XXXII : Où tout bon est, tout bien Soleil & Lune
Est abondant, sa ruine s'approche.
Du ciel s'auance vaner ta fortune,
En mesme estat que la septiesme roche. »

Quand tout est bon, le Soleil bénéfique et la Lune
est abondante, sa ruine approche.
Du ciel il s'avance pour changer ta chance,
Dans le même état que la septième roche.

« XXXIII : Des principaux de cité rebellee
Qui tiendront fort pour liberté t'avoir.
Detrancher masles, infelice meslee,
Crys, heurlemens à Nantes piteux voir. »

Des principaux de la cité en rébellion
Qui lutteront fort pour recouvrer leur liberté.
Les mâles découpés, combat désolé,
Cris, hurlements à Nantes feront pitié à voir.

« XXXIV : Du plus profond de l'Occident Anglois
Où est le chef de l'isle Britanique
Entrera classe dans Gyronne, par Blois
Par vin & tel, ceux cachez aux barriques. »

Du plus profond de l'Occident Anglais
Où se trouve le chef de l'ile Britannique
Une flotte pénètrera dans Gironde en passant par Blois
Par vin et tel, ceux cachés dans les futs.

« XXXV : Par cité franche de la grand mer Seline
Qui porte encores à l'estomach la pierre,
Angloise classe viendra sous la bruine
Vn rameau prendre, du grand ouuerte guerre. »

Pour la cité libre de la grande mer céleste
Qui porte encore la pierre dans son estomac,
La flotte Anglaise viendra sous la bruine
Pour saisir une branche, guerre ouverte par le puissant.

« XXXVI : De soeur le frere par simulte faintise
Viendra mesler rosee en myneral:
Sur la placente donne à veille tardiue,
Meurt le goustant sera simple & rural. »

La sœur du frère par la querelle et la ruse
Viendra mélanger de la rosée aux minéraux :
Sur le gâteau donné par la vieille femme lente,
Elle meurt en le goutant, sera simple et rustique.

« XXXVII : Trois cens seront d'vn vouloir & accord,
Que pour venir au bout de leur attainte,
Vingt mois apres tous & record
Leur Roy trahy simulant haine fainte. »

Trois cent seront d'accord avec une volonté,
Pour en venir à l'exécution de leur coup,
Vingt mois après toute mémoire
Leur roi trahi simulant haine feinte.

« XXXVIII : Ce grand monarque qu'au mort succedera,
Donnera vie illicite lubrique,
Par nonchalance à tous concedera,
Qu'a la parfin faudra la loy Salique, »

Celui qui succédera au grand monarque sur son lit de mort,
Vivra de façon illicite et capricieuse,
Par nonchalance à tous concèdera,
Qu'en conséquence la loi Salique échouera,

« XXXIX : Du vray rameau de fleur de lys issu
Mis & logé heritier d'Hetturie:
Son sang antique de longue main tissu,
Fera Florence florir en l'harmoirie. »

Venu de la vraie branche de la fleur-de-lys
Placé et logé en tant qu'héritier d'Etrurie :
Son sang antique tissé de longue main,
Il provoquera la floraison de l'écusson de Florence.

« XL : Le sang royal sera si tres meslé,
Contraints seront Gaulois de l'Hesperie:
On attendra que terme soit coulé,
Et que memoire de la voix soit petite. »

Le sang royal sera si mélangé,
Les Gaulois seront contraints par l'Italie :
On attendra que le terme fut expiré,
Et que le souvenir de sa voix ait péri.

« XLI : Nay sous les ombres & iournee nocturne,
Sera en regne & bonté souueraine:
Fera renaistre son sang de l'antique vrne,
Renouuellant siecle d'or pour l'airain. »

Né dans les ombres et par un jour sombre,
Il sera souverain en règne et bonté :
Il verra son sang renaitre de l'antique urne,
Renouvelant le siècle d'or pour celui d'airain.

« XLII : Mars esleué en son plus haut befroy,
Fera retraire les Allobrox de France:
La gent Lombarde fera si grand effroy,
A ceux de l'Aigle comprins sous la Balance. »

Mars élevé en son plus haut beffroi,
Forcera les Savoyards à se retirer de France :
Les Lombards causeront grande terreur,
A ceux de l'Aigle inclus dans la Balance.

« XLIII :  La grand' ruine des sacrez ne s'eslongue,
Prouence, Naples, Scicille, Seez & Ponce,
En Germanie, au Rhin & la Cologne,
Vexez à mort par tous ceux de Magonce. »

La grande ruine des choses sacrées n'est plus loin,
Provence, Naples, Sicile, Sées et Poncé,
En Allemagne, au Rhin et Cologne,
Vexé à mort par tous ceux de Mainz.

« XLIV : Par mer le rouge sera prins de pyrates,
La paix sera par son moyen troublee:
L'ire & l'auare commettra par fainct acte,
Au grand Pontife sera l'armee doublee. »

Sur mer le rouge sera pris par des pirates,
A cause de lui la paix sera en danger :
Colère et avidité il commettra par un faux acte,
L'armée sera doublée par le grand Pontife.

« XLV : Le grand Empire sera tost desolé,
Et translaté pres d’arduenne silve,
Les deux bastardz par l’aisné décollé,
Et regnera Aenobarb. nez de milve. »

Le grand empire sera bientôt en ruine,
Et transféré près des Ardennes,
Les deux bâtards décapités par le plus vieux,
Et Barbe de bronze au nez de faucon règnera.

« XLVI : Par chapeaux rouges querelles & nouueaux scismes
Quand on aura esleu le Sabinois:
On produira contre luy grands sophismes,
Et sera Rome lesee par Albanois. »

Querelles et nouveaux schismes par les chapeaux rouges
Quand le Sabin aura été élu :
Il produiront de grands sophismes contre lui,
Et Rome sera blessée par ceux d'Albe.

« XLVII : Le grand, Arabe marchera bien auant,
Trahy sera par les Bisantinois:
L'antique Rodes luy viendra audeuant,
Et plus grand mal par austre Pannonois. »

Le grand Arabe loin s'avancera,
Il sera trahi par les Byzantins :
L'antique Rhodes viendra à sa rencontre,
Et plus grande nuisance par les Austro-Hongrois.

« XLVIII : Apres la grande affliction du sceptre,
Deux ennemis par eux seront defaicts:
Classe Affrique aux Pannons viendra naistre,
Par mer terre seront horribles faicts. »

Après la grande affliction du sceptre,
Deux ennemis seront par eux vaincus :
Une flotte d'Afrique apparaitra devant les Hongrois,
Par mer et terre d'horribles actes seront commis.

« XLIX : Nul de l'Espagne, mais de l'antique France
Ne sera esleu pour le trembant nacelle
A l'ennemy sera faicte fiance,
Qui dans son regne sera peste cruelle. »

Nul d'Espagne, mais de l'antique France
Aucun ne sera élu pour l'écorce tremblante
A l'ennemi une promesse sera faite,
Qui dans son règne causera peste cruelle.

« L : L'an que les Freres du lys seront en aage,
L'vn d'eux tiendra la grande Romanie:
Trembler ses monts, ouuers Latin passage,
Fache macher contre fort d'Armenie. »

L'année où les Frères du lys seront en âge,
L'un d'eux tiendra la grande Roumanie :
Les montagnes trembleront, passage Latin sera ouvert,
Accord trouvé pour marcher sur les forts d'Arménie.

« LI : La gent de Dace, d'Angleterre, Polonne
Et de Boësme feront nouuelle ligue.
Pour passer outre d'Hercules la colonne,
Barcins, Tyrrens dresser cruelle brique. »

Les peuples de Dacie, d'Angleterre, Pologne
Et de Bohème formeront une nouvelle ligue.
Pour franchir les colonnes d'Hercules,
Les Barcelonnais et Toscans prépareront un complot cruel.

« LII : Vn Roy sera qui donra l'opposite.
Les exilz esleuez sur le regne:
De sang nager la gent caste hypolite,
Et florira long temps sous telle enseigne. »

Il y aura un roi qui s'y opposera.
Les exilés soulevés contre le royaume :
Le pur et pauvre peuple nagera dans le sang,
Et pour longtemps fleurira sous telle enseigne.

« LIII : La loy du Sol et Venus contendens
Appropiant l'esprit de prophetie:
Ne l'un ne l'autre ne seront entendus,
Par sol tiendra la loy du grand Messie. »

La loi du Soleil et de Vénus en conflit
Appropriant l'esprit de prophétie :
Ni l'un ni l'autre ne sera compris,
La loi du grand Messie tiendra par le soleil.

« LIV : Du pont Exine, & la grand Tartarie,
Vn Roy sera qui viendra voir la Gaule,
Transpercera Alane & l'Armenie,
Et dedans Bisance lairra sanglante gaule. »

D'au-delà du Pont-Euxin et de la grande Tartarie,
Un roi viendra voir la Gaule,
Il percera à travers l'Alania et l'Arménie,
Et dans Byzance il laissera son bâton sanglant.

« LV : De la Felice Arabie contrade,
N'aistra puissant de loy Mahometique:
Vexer l'Espagne, conquester la Grenade,
Et plus par mer à la gent Lygustique. »

Dans le pays de l'Heureuse Arabie,
Naitra un puissant de la loi de Mahomet :
Pour humilier l'Espagne, pour conquérir Grenade,
Et encore plus par mer contre les Ligures.

« LVI : Par le trespas du tres-vieillard Pontife
Sera esleu Romain de bon aage,
Qui sera dict que le siege debiffe,
Et long tiendra & de picquant ouurage. »

« Par la mort du très vieux Pontife
Un Romain de bel âge sera élu,
De lui on dira qu'il rend humble ce qu'il voit,
Et longtemps il siégera et de mordant ouvrage. »

« LVII :  Istra de mont Gaufier & Auentin,
Qui par le trou aduertira l'armee
Entre deux rocs sera prins le butin,
DE SEXT, mansol faillir la renommee. »

Viendra du mont Gauthier et de l'Aventin,
Un par le trou avertira l'armée
Entre deux rochers sera pris le butin,
Du mausolée de Sixte faillira la renommée.

« LVIII : De l'aque duct d'Vticense Gardoing,
Par la forest mort inacessible,
Ennemy du pont sera tranché au poing
Le chef nemans qui tant sera terrible. »

Par l'aqueduc de Uzès au-dessus du Gard,
A travers la forêt et l'inaccessible montagne,
L'ennemi sur le pont sera tranché au poing
Le chef de Nimes qui sera implacable.

« LIX : Au chef Anglois à Nismes trop seiour,
Deuers l'Espagne au secours Aenobarbe
Plusieurs mourront par Mars ouuert ce iour,
Quand en Artois faillir estoille en barbe. »

Trop long séjour pour le chef Anglais à Nimes,
Vers l'Espagne Aenobarbe se portera au secours
Nombreux mourront par la guerre commencée ce jour,
Quand une étoile barbue tombera en Artois.

« LX : Par teste rase viendra bien mal eslire,
Plus que sa charge ne porter passera.
Si grande fureur & rage fera dire,
Qu'à feu & sang tout sexe trenchera. »

Par la tête rasée un très mauvais choix viendra à être fait,
Surchargé il ne franchira pas la porte.
Il parlera avec si grande fureur et rage,
Qu'à feu et à sang tout sexe il passera.

« LXI : L'enfant du grand n'estant à sa naissance,
Subiuguera les hauts monts Apennis:
Fera trembler tous ceux de la balance,
Et des monts feux iusques à Mont-senis. »

L'enfant du puissant non par sa naissance,
Subjuguera les hauts monts Apennins :
Il provoquera la crainte de tous ceux dans la balance,
Et des Pyrénées jusqu'au Mont-Cenis. »

« LXII : Sur les rochers sang on verra pleuuoir,
Sol Orient Saturne Occidental:
Pres d'Orgon guerre à Rome grand mal voir,
Nefs parfondrees, & prins Tridental. »

Sur les rochers on verra pleuvoir du sang,
Soleil en Orient, Saturne en Occident :
Près de la guerre d'Orgon à Rome un grand mal sera vu,
Vaisseaux envoyés par les fonds et le Trident saisi.

« LXIII : De vaine emprinse l'honneur indue plaincte,
Galliots errans par latins, froid, faim, vagues
Non loin du Tymbre de sang la terre taincte,
Et sur humaine seront diuerses plagues. »

De la vaine entreprise l'honneur et la plainte indue,
Galions errant par les latins, froid, faim, vagues
Non loin du Tibre de sang la terre teinte,
Et les humains subiront diverses pestes.

« LXIV : Les assemblez par repos du grand nombre
Par terre & mer conseil contremandé:
Pres de l'Antonne Gennes, Nice de l'ombre
Par champs & villes le chef contrebandé. »

Ceux assemblés par repos du grand nombre
Par terre et mer conseil contremandé :
Près d'Antonne, Gênes, Nice dans l'ombre
Par champs et villes en révolte contre le chef.

« LXV :  Subit venu l'effrayeur sera grande,
Des principaux de l'affaire cachez:
Et dame en brasse plus ne sera en veüe,
Ce peu à peu seront les grands fachez. »

Venue soudainement la terreur sera grande,
Cachée par les principaux comploteurs :
Et la dame aux bras étendus ne sera plus en vue,
Ainsi peu à peu les grands seront fâchés.

« LXVI : Sous les antiques edifices vestaux,
Non esloignez d'aqueduct ruyne.
De Sol & lune sont les luisans metaux,
Ardente lampe, Traian d'or burine. »

Sous les antiques édifices vestaux,
Non loin de l'aqueduc en ruine.
De Soleil et de lune sont les luisants métaux,
La lampe ardente de Trajan gravée d'or.

« LXVII : Quand chef Perouse n'osera sa tunique
Sans au couuert tout nud s'expolier:
Seront prins sept faict Aristocratique,
Le pere & fils mort par poincte au colier. »

Quand le chef de Pérouse ne pariera pas sa tunique
Sans être à l'abri tout nu se dépouiller :
Seront fait princes sept Aristocrates,
Le père et le fils morts par une pointe au collier.

« LXVIII : Dans le Danube & du Rhin viendra boire
Le grand Chameau, ne s'en repentira:
Trembler du Rosne, & plus fort ceux de Loire
Et pres des Alpes Coq le ruinera. »

Dans le Danube et du Rhin viendra boire
Le grand Chameau, ne s'en repentira :
Tremblez ceux du Rhône, et plus encore ceux de la Loire
Et près des Alpes le coq le détruira.

« LXIX : Plus ne sera le grand en feux sommeil,
L'inquietude viendra prendre repos:
Dresser phalange d'or, azur & vermeil
Subiuger Afrique la ronger iusques os. »

Plus jamais le puissant ne sera assoupi,
L'inquiétude remplacera le repos :
Une phalange d'or, d'azur et de vermeil rangée
Pour soumettre l'Afrique et la ronger jusqu'à l'os.

« LXX : Des regions subiectes à la Balance
Feront troubler les monts par grande guerre,
Captifs tout sexe deu & tout Bisance,
Qu'on criera à l'aube terre à terre. »

Des régions soumises à la Balance
Elles troubleront les montagnes par grande guerre,
Captifs les deux sexes et tout Byzance,
Qu'on criera à l'aube d'une terre à l'autre.

« LXXI : Par la fureur d'vn qui attendra l'eau,
Par la grand'rage tout l'exercice esmeu:
Chargé des nobles à dix sept barreaux,
Au long du Rosne tard messager venu. »

Par la furie d'un qui attendra l'eau,
Par sa grande rage toute l'armée craintive :
Dix-sept bateaux chargés des nobles,
Le messager arrivé tardivement le long du Rhône.

« LXXII : Pour le plaisir d'edict voluptueux,
On meslera la poison dans la foy:
Venus sera en cours si vertueux,
Qu'obfusquera Soleil tout à loy. »

Pour le plaisir du voluptueux édit,
On mêlera le poison dans la  foi :
Vénus sera dans une course si vertueuse,
A en obscurcir le Soleil à loisir.

« LXXIII : Persecutee sera de Dieu l'Eglise,
Et les saincts Temples seront expoliez,
L'enfant la mere mettra nud en chemise,
Seront Arabes aux Pollons ralliez. »

L'Église de Dieu sera persécutée,
Et les saints Temples seront pillés,
L'enfant dénudera sa mère,
Les Arabes s'allieront aux Polonais.

« LXXIV : De sang Troyen naistra coeur, Germanique
Qui deuiendra en si haute puissance:
Hors chassera estrange Arabique,
Tournant l'Eglise en pristine preeminence. »

De sang Troyen naitra un cœur Germain
Qui deviendra extrêmement puissant :
Il chassera les étrangers Arabes,
Redonnant à l'Église sa pristine prééminence.

« LXXV : Montera haut sur le bien plus à dextre,
Demourera assis sur la pierre quarree,
Vers le midy posé à sa senestre,
Baston tortu en main bouche serree. »

Il s'élèvera haut au-dessus du bien le plus à droite,
Il restera assis sur la pierre carrée,
Vers le midi posé à sa gauche,
Bâton tordu en main bouche serrée.

« LXXVI : En lieu libre tendra son pauillon,
Et ne voudra en citez prendre place
Aix, Carpen l'isle volce, mont, Cauaillon,
Par tous ses lieux abolira la trasse. »

Dans un lieu libre il plantera sa tente,
Et ne voudra point loger dans les cités
Aix, Carpentras, L'Isle, Vaucluse, mont, Cavaillon,
Par tous ces lieux, il effacera la trace.

« LXXVII : Tous les degrez d'honneur Ecclesiastique
Seront changez en dial quirinal:
En Martial quirinal flaminique,
Puis vn Roy de France le rendra vulcanal. »

Tous les degrés d'honneur Ecclésiastique
Seront changés en jour quirinal :
En prêtresse guerrière flamine quirinal,
Puis un Roi de France en fera l'autel de Vulcain.

« LXXVIII :  Les deux vnis ne tiendront longuement,
Et dans treize ans au Barbare Strappe,
Aux deux costez feront tel perdement,
Qu'vn benira le Barque & sa cappe. »

Les deux ne resteront pas longtemps unis,
Et dans treize ans au Barbare Satrape,
Aux deux côtés causera de telles pertes,
Que l'on bénira l'écorce et sa chape.

« LXXIX : Par sacree pompe viendra baisser les aisles,
Par la venue du grand legislateur:
Humble haussera, vexera les rebelles,
Naistra sur terre aucun aemulateur. »

La pompe sacrée viendra abaisser ses ailes,
Par la venue du grand législateur :
Il grandira les humbles, abaissera les rebelles,
La terre ne verra naitre nul autre pareil.

« LXXX : Logmion grande Bisance approchera.
Chassee sera la barbarique Ligue:
Des deux loix l'vne l'estinique laschera,
Barbare & franche en perpetuelle brigue. »

Ogmios approchera de la grande Byzance.
La ligue barbarique sera chassée :
Des deux lois l'une les païens abandonneront,
Barbares et Francs en perpétuel conflit.

« LXXXI : L'oiseau royal sur la cité solaire,
Sept moys deuant fera nocturne augure:
Mur d'Orient cherra tonnerre esclaire,
Sept iours aux portes les ennemis à l'heure. »

L'oiseau royal sur la cité solaire,
Sept mois durant fera nocturne augure :
Le mur d'Orient chutera sous le tonnerre et les éclairs,
Sept jours aux portes les ennemis seront attendus.

« LXXXII : Au conclud pache hors la forteresse,
Ne sortira celuy en desespoir mis:
Quant ceux d'Arbois, de Langres, contre Bresse,
Auront mons Dolle bouscade d'ennemis. »

A la conclusion du pacte en-dehors de la forteresse,
Ne sortira le désespéré :
Quant à ceux d'Arbois, de Langres, contre Bresse,
Tomberont dans une embuscade dans les montagnes de Dolle.

« LXXXIII :  Ceux qui auront entreprins subuertir,
Nompareil regne, puissant & inuincible:
Feront par fraudes, nuicts trois aduertir,
Quand le plus grand à table lira Bible. »

Ceux qui aurons entrepris de subvertir,
Un royaume sans pareil, puissant et invincible :
Ils agiront par tromperie, trois nuits pour avertir,
Quand le plus grand lira sa Bible à table.

« LXXXIV : Naistra du gouphre & cité immesuree,
Nay de parens obscurs & tenebreux:
Qui la puissance du grand Roy reueree,
Voudra destruire par Roüan & Eureux. »

Il sera né du gouffre et de la cité démesurée,
Né de parents obscurs et ténébreux :
Lui que le pouvoir révéré du grand Roi,
Voudra détruire par Rouen et Évreux.

« LXXXV : Par les Sueues & lieux circonuoisins.
Seront en guerre pour cause des nuees.
Camp marins locustes & cousins,
Du Leman fautes seront bien desnuees. »

Par les cieux et lieux voisins,
Seront en guerre au-dessus des nuages.
Champs de criquets marins et de moucherons,
Les fautes du Leman seront bien révélées.

« LXXXVI : Par les deux testes, & trois bras separés,
La cité grande sera par eaux vexee:
Des grands d'entr'eux par exil esgarés,
Par teste perse Bisance fort pressee. »

Par les deux têtes et trois bras séparés,
La grande cité sera assaillie par les eaux :
Certains de ces grands emportés en exil,
Byzance sous pression de la pointe de la Perse.

« LXXXVII : L'an que Saturne hors de seruage,
Au franc terroir sera d'eau inundé:
De sang Troyen sera son mariage,
Et sera seur d'Espaignols circundé. »

L'an que Saturne sera libéré du servage,
La terre Franque sera inondée d'eau :
De sang Troyen sera son mariage,
Et il sera entouré d'Espagnols.

« LXXXVIII : Sur le sablon par vn hideux deluge,
Des autres mers trouué monstre marin:
Proche du lieu sera faicte vn refuge,
Venant Sauone esclaue de Turin. »

Sur le sable par un hideux déluge,
Un monstre marin venu d'autres mers trouvé :
Proche des lieux sera fait un refuge,
Tenant Savona esclave de Turin.

« LXXXIX : Dedans Hongrie par Boheme, Nauarre,
Et par banniere sainctes seditions:
Par fleurs de lys pays portant la barre,
Contre Orleans fera esmotions. »

En Hongrie, par la Bohème, Navarre,
Et sous cette bannière de saintes insurrections :
Par le pays de fleur-de-lys portant la barre,
Contre Orléans causera des perturbations.

« XC : Dans le cyclades, en printhe & larisse,
Dedans Sparte tout le Peloponnesse:
Si grand famine, peste par faux connisse,
Neuf mois tiendra & tout le cheronnesse. »

« Dans les Cyclades, en Périnthe et Larissa,
Dans Sparte et tout le Péloponnèse :
Grande famine, peste par fausse poussière,
Durera neuf mois dans toute la péninsule. »

« XCI : Au grand marché qu'on dict des mensongiers,
Du tout Torrent & champ Athenien:
Seront surprins par les cheuaux legiers,
Par Albanois Mars, Leo, Sat. vn versien. »

Au grand marché que l'on dit des menteurs,
Du tout Torrent et du champ Athénien :
Seront surpris par les chevaux légers,
Par ceux d'Albe lorsque Mars est en Lion et Saturne en Verseau.

« XCII : Apres le siege tenu dixscept ans,
Cinq changeront en tel reuolu terme:
Puis sera l'vn esleu de mesme temps,
Qui des Romains ne sera trop conforme. »

Après que le siège fut tenu dix-sept ans,
Cinq changeront dans la même période de temps :
Puis l'un sera élu au même moment,
Qui des Romains ne sera trop conforme.

« XCIII : Soubs le terroir du rond globe lunaire,
Lors que sera dominateur Mercure:
L'isle d'Escosse fera vn luminaire,
Qui les Anglois mettra à deconfiture. »

Sous la terre du rond globe lunaire,
Lorsque Mercure dominera :
L'ile d'Écosse fera un luminaire,
Qui mettra les Anglais en confusion.

« XCIV : Translatera en la grand Germanie,
Brabant & Flandres, Gand, Bruges, & Bolongne:
La trefue fainte le grand duc d'Armenie,
Assaillira Vienne & la Cologne. »

Il transfèrera en grande Germanie,
Brabant et Flandres, Gand, Bruges, et Bologne :
La trêve feinte le grand duc d'Arménie,
Assaillira Vienne et Cologne.

« XCV : Nautique rame inuitera les vmbres,
Du grand Empire lors viendra conciter:
La mer Aegee des lignes les en combres
Empeschant l'onde Tirrenne defflottez. »

La rame nautique tentera les ombres,
Puis elle viendra secouer le grand Empire :
La mer Égée de débris est encombrée
Empêchant les mouvements de la mer Thyrénienne.

« XCVI : Sur le milieu du grand monde la rose,
Pour nouueaux faicts sang public espandu:
A dire vray on aura bouche close,
Lors au besoing viendra tard l'attendu. »

La rose au milieu du grand monde,
Pour nouveaux faits sang public répandu :
Pour dire vrai on aura bouche close,
Au moment du besoin celui que l'on attend viendra tardivement.

« XCVII : Le n'ay defforme par horreur suffoqué,
Dans la cité du grand Roy habitable:
L'edict seuere des captifs reuoqué,
Gresle & tonnerre, Condon inestimable. »

Celui né déformé par horreur suffoqué,
Dans la cité habitable du grand Roi :
L'édit sévère des captifs révoqué,
Grêle et tonnerre, inestimable Condon.

« XCVIII : A quarante huict degré climaterique,
A fin de Cancer si grande seicheresse:
Poisson en mer, fleuue: lac cuit hectique,
Bearn, Bigorre par feu ciel en detresse. »

Au quarante-huitième degré d'état critique,
A la fin de Cancer grande sécheresse :
Poisson en mer, fleuve, lac bouillant trépidant,
Béarn, Bigorre en détresse par feu du ciel.

« XCIX : Milan, Ferrare, Turin, & Aquilleye,
Capue, Brundis vexez per geut Celtique:
Par le Lyon & phalange aquilee
Quant Rome aura le chef vieux Britannique. »

Milan, Ferrare, Turin et Aquilée,
Capoue, Brindisie harassées par la nation Celtique :
Par le Lion et les phalanges d'aigles
Quand Rome aura le vieux chef Britannique.

« C : Le boute feu par son feu attrapé,
Du feu du ciel à Calcas & Gominge:
Foix, Aux, Mazere, haut vieillart eschappé,
Par ceux de Hasse des Saxons & Turinge. »

L'incendiaire par son feu attrapé,
Du feu du ciel à Carcassonne et Comminges :
Foix, Auch, Mazères, le haut vieillard échappé,
Par ceux de Hesse et Turinge et des Saxons.

Bref, libre à vous d'y voir ce que voulez. Personnellement, et pour diverses raisons liées au récit, je me permettrais de retenir les quatrains IV, V, VIII, IX, XVII, XVIII, XXV, XXVI, XXXI, XXXIII, LII, LIV, LXIII, LXXII, LXIII, LXXV, LXXVII, LXXIX, LXXXI, LXXXIV, LXXXVI, LXXXVIII, en partie ou en totalité.

Il n'est peut-être pas inintéressant de noter également, pour en revenir au récit, qu'en football (U.S.), le système de numérotation des postes en NFL date de 1952. « Avant 1952 donc, les joueurs titulaires qui étaient derrière la ligne avaient les numéros 1 à 4, la ligne avait les numéros 5 à 8 et autres joueurs avaient de 9 à 11. »
http://www.footballamericain.com/football/usfoot-school/usfoot-school-6-les-numeros-sur-les-maillots.html

A partir de cette date, la NFL décide de réorganiser les équipes en identifiant un poste par un numéro à deux chiffres. Ce système est à nouveau et à plusieurs reprises revu à partir de 1973. Dans le système actuel, les numéros 1 à 9 sont les « quaterbacks », « kickers » et « punters ».

Le Quaterback est « le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs. »
http://www.footballamericain.com/football/glossaire#quarterback

Le Kicker est chargé « de frapper les « field goals » ou bottés de placement (trois points), les transformations (un point) et les bottés d'envoi. »
(Wikipedia)

Le Punter doit « dégager le ballon le plus loin possible. (...)Après le botté, si le retourneur réussit une belle course, le botteur devient parfois le dernier rideau défensif et donc la dernière personne à pouvoir l'arrêter avant la zone d'en-but. »
(Ibid.)

On peut donc voir en Eastaugh un quaterback ou un punter, un stratège, un tacticien.

Celui-ci présente le conflit entre les deux « machines infernales » comme deux cerveaux électroniques se livrant à une partie d'échec.

Il est intéressant de mentionner que – dans les années 70 – les Soviétiques se lancèrent effectivement dans la construction d'une véritable « Doomsday machine » (apparemment, personne au Kremlin n'avait vu le film de Kubrick) : le « Système Périmétrique », également connu sous l'appellation « doigt du mort » (Dead Hand) . Celui-ci fut mis en opération en 1985. Une fois activé, le Périmètre pourrait ordonner le lancement des missiles à longue portée en cas de détection de détonations nucléaires sur le sol Soviétique et si les leaders Soviétiques ne pouvaient être joints. Son existence ne fut révélée que des années après la fin de la guerre froide.

Un appel l'interrompt. Les satellites du NORAD (North American Aerospace Defense Command : organisation américano–canadienne dont la mission est la surveillance de l'espace aérien nord-américain) viennent de déterminer la trajectoire des missiles soviétiques. C'est un soulagement pour les intervenants car l'objectif semble être le relais de télé-surveillance... de White.

Eastaugh s'empresse de mettre un frein à leur enthousiasme : « Au jeu d'échec comme en stratégie nucléaire, une attaque mineure peut en préparer une autre beaucoup plus importante. »

Pendant ce temps, sur White, Kern continue à visiter la base sous la direction de Hopkins. Soudain retentit une alarme : c'est l'alerte rouge. Hopkins y voit un exercice d'attaque nucléaire et propose à Kern d'assister à la manœuvre au centre Telec, probablement le centre de télécommunications.

Dans le centre, un opérateur demande au C-130 de quitter l'axe ILS (Instrument Landing System) et de se placer en attente à 5000 pieds (1524 mètres). Les pilotes – qui pensent également à un simple exercice – n'apprécient guère et font valoir qu'ils ont perdu un moteur.

Sur White, la consternation fait place à la stupéfaction : le radar détecte des missiles en approche. Le commandant ordonne d'envoyer le « code bleu » au NORAD et de faire dégager le C-130.

Hugues s'est-il emmêlé les pinceaux, ici ? On peut remarquer qu'il existe un « code bleu » dans l'échelle « DEFCON » (DEFense Readiness CONdition – état de préparation de la défense) des forces armées des États-Unis. Or le bleu, correspond au niveau 5, c'est-à-dire « FADE OUT » (préparation normale en temps de paix. Le niveau le plus élevé est le « blanc » ou 1 : « COCKED PISTOL », état de guerre.

Historiquement le niveau 1 n'a jamais été atteint. Le 2 l'a été durant la crise des missiles de Cuba, le 23 octobre 1962, uniquement par le « Strategic Air Command ». Le niveau 3 fut déclenché le 25 octobre 1973 suite à la guerre du Kippour et plus récemment, suite aux attentats du 11 septembre 2001. Le « Strategic Air Command » a passé la majorité de la guerre froide en DEFCON 4, voire 3.

Le bleu symbolise la rivalité du ciel et de la terre. Dans l'iconographie chrétienne, le bleu allié au blanc s'oppose au rouge et au vert comme dans la représentation de la lutte de Saint-Georges contre le dragon. Au Moyen-Age, il était courant pour les nobles de jurer, ce qui était interdit aux manants. Jusqu'au jour où un jésuite, en faveur auprès du roi, leur interdit d'employer le nom de Dieu dans leurs jurons. Le mot « bleu » remplaça alors « Dieu ».

Sous les yeux des pilotes du C-130, l'ile de White est vaporisée par un gigantesque champignon nucléaire.

Dans la salle de crise de la Maison Blanche, on reçoit les premières informations : la puissance du tir a été évaluée à 900 kilotonnes.

La bombe la plus puissante jamais déclenchée fut la « Tsar Bomba » Soviétique. Elle avait une puissance de 57 mégatonnes et explosa le 30 octobre 1961 au-dessus de l'archipel de la Nouvelle-Zemble dans l'Arctique russe. Elle explosa à une altitude de 4 000 mètres au-dessus de la cible et déclencha une boule de feu de 7 kilomètres de diamètre. L'éclair de l'explosion fut aperçu à plus de 1 000 kilomètres et le champignon atteignit une altitude de 64 kilomètres avec un diamètre de 30 à 40 kilomètres. La chaleur fut ressentie à 300 kilomètres. L'onde de choc fit trois fois le tour de la terre. Sa puissance fut évaluée à 3 000 fois Hiroshima. Une telle bombe lâchée sur Paris atteindrait Beauvais au Nord-Ouest, Compiègne au Nord-Est, Nemours au Sud-Est et Chartres au Sud-Ouest. En comparaison, la bombe Nord-Coréenne atteindrait à peine l'Arc-de-triomphe, le Bois de Boulogne et le Jardin du Luxembourg : minable. Les Russes ont depuis développé le missile RS-28 Sarmat, dit « Satan-2 » capable d'emporter une charge de 40 mégatonnes soit 2 000 fois Hiroshima.

« Tsar Bomba » représentait une puissance de 57 000 kilotonnes. Très au-dessus des 900 kilotonnes de notre histoire. Cette explosion représenterait quand même environ 40 fois Nagasaki et environ 65 fois Hiroshima.

A Washington, on ne tarde pas à réaliser la véracité du raisonnement de Eastaugh : la 3ème flotte a détecté un tsunami se déplaçant à la vitesse de 900 km/heures droit vers New York.

Mais cela est-il possible dans la réalité ?

En 1960, le plus grand séisme de l'histoire (magnitude 9,5) à Valdivia au Chili a provoqué un tsunami qui a traversé l'Océan Pacifique pour atteindre, quinze heures après, Hilo à Hawaï, à plus de 10 000 kilomètres de l'épicentre avec des vagues de dix à douze mètres de hauteur. Il a également atteint le Japon, la Nouvelle-Zélande, les Samoa, les Philippines et les Iles Marquises. La combinaison tremblement de terre/tsunami a causé de 3 000 à 6 000 morts.

Le tsunami de 2011 au large du Japon (magnitude 9) a fait 10 800 morts et 16 200 disparus. La vague avait atteint une hauteur de 23,60 mètres.

Pour qu'un tsunami se propage, il faut que l'onde de choc soit proche de l'océan ou au fond de l'océan.

La vitesse de la vague peut atteindre 800 km/heures en profondeur au milieu de l'océan. La vague grossit et prend de la puissance mais la vitesse est réduite à mesure que les fonds se font moins profonds.

En 1958 eut lieu un mégatsunami dans la baie de Lituya en Alaska. Il fut provoqué par un séisme (magnitude entre 7,5 et 8,3) qui frappa les montagnes bordant la baie, entrainant un glissement de terrain, créant une onde de choc. La vague, estimée à 60 mètres de haut, provoqua des dégâts jusqu'à 525 mètres de hauteur du fait de son déferlement. Elle ne s'étendit pas à l'océan et ne fit que deux à cinq victimes. On considère qu'il y a mégatsunami lorsque la vague atteint au moins cent mètres au niveau des côtes

En 2009, des scientifiques ont annoncé qu'un tsunami avait atteint la zone actuelle de New York en 300 avant J.C provoquant une vague de 3,70 mètres qui aurait atteint Wall Street.

En 1929, une secousse de magnitude 7,2 eut lieu au Grands Bancs au sud de Terre-Neuve. Il fut perçu jusqu'à New York et Montréal, engendrant un glissement sous-marin estimé à 200 kilomètres cubes de matériaux. Le tsunami, entrainant une vague de treize mètres de haut fut ressenti jusqu'en Caroline du Sud et au Portugal. Il provoqua la mort de 27 à 30 personnes sur la péninsule de Burin et d'une autre sur l'ile du Cap-Breton.

En 2001, Steven Ward, professeur à l’Institute of Geophysics and Planetary Physics à Santa Cruz (CA) et Simon Day de l’University College London publient un article dans lequel ils expliquent qu’un mégatsunami pourrait un jour atteindre New York. Ils appuient leur théorie sur l'effondrement du volcan de la Cumbre Vieja, à la Palma aux Canaries.
(https://websites.pmc.ucsc.edu/~ward/papers/La_Palma_grl.pdf)

D'après cet article, la vague initiale atteindrait 900 mètres de haut avant de chuter à 500 mètres pour une vitesse de 50 kilomètres/heure. La vague atteindrait 200 mètres de largeur. En allant vers l'ouest, un train de vagues de 500 km de long se développe avec des hauteurs de 60 mètres. Des vagues de 10 mètres (Terre-Neuve) à 50 mètres de haut (Floride) atteignent l'Amérique.

L'autre possibilité serait la chute d'un astéroïde ou d'une comète, bref d'un géocroiseur. Il suffirait de la chute d'un astéroïde de plus d'un kilomètre d'envergure pour éradiquer l'humanité. « En seulement 13 ans, le réseau de détection des explosions nucléaires a permis de détecter 26 météorites qui se sont désintégrées dans l'atmosphère avec une puissance supérieure à 1 kilotonnes de TNT. »
(https://www.notre-planete.info/terre/fin_du_monde/asteroides.php)

52 géocroiseurs ont actuellement été détectés, d'une taille allant de 26 mètres à 2 060 mètres. La mission WISE (Wide-Field Infrared Survey Explorer) a indiqué qu'il y avait près de 5 000 astéroïdes ayant des diamètres supérieurs à cent mètres. Seuls 20 à 30 % de ces géocroiseurs ont été détectés. 700 000 astéroïdes de plus de quelques mètres ont été détectés dans le système solaire sur un total de plusieurs centaines de millions (90 % font plus d'un kilomètre).

« L'Échelle de Turin permet d'évaluer le risque de collision d'un géocroiseur avec notre planète. Elle a été initiée par Richard Binzel, qui travaille sur le projet depuis plus de 15 ans maintenant. Elle tient compte de plusieurs facteurs : la taille et la vitesse de l'objet céleste, ainsi que sa trajectoire. Les valeurs vont de 0 à 10 sans utilisation des décimales. Cet indice est évalué avant chaque passage de l'objet céleste près de la terre en fonction de l'énergie cinétique (en mégatonnes de TNT) et de la probabilité d'impact avec notre planète. »
(Ibid.)

Selon cette échelle, le risque de collision certaine (niveau 8/10) se produit tous les 50 à 1 000 ans en moyenne avec destruction d'une région localisée sur terre ou d'un tsunami en mer.

« Une hypothèse soulève le fait que la plupart des cinq extinctions de masse de l'histoire de la Terre coïncident avec le passage régulier du Système Solaire dans une région bien particulière de la Voie Lactée. Ces extinctions se sont produites quand le Soleil était dans un des bras de la Galaxie. (...)Ce passage s'accompagnerait d'une perturbation de l'attraction gravitationnelle à l'intérieur de notre système solaire, multipliant par 10 le risque de collision entre la Terre et des géocroiseurs (comètes, astéroïdes...).»
(Ibid.)

Notre système solaire se trouve actuellement dans cette zone de perturbation.

La météorite qui serait la cause de la cinquième extinction massive et qui aurait frappé le Yucatan, il y a 65 milliards d'années aurait eu une envergure d'une dizaine de kilomètres. Le choc aurait été équivalent à 5 milliards de fois Hiroshima.

« Il existe une comparaison usuelle entre séisme et bombes, telle qu'une bombe atomique d'une kilotonne de TNT correspond à un séisme de magnitude 4. Cette comparaison implique, si on reprend la formule magnitude - énergie sismique et qu'on trouve l'équivalence TNT - énergie (1g de TNT équivaut à 1000 calories, soit 4184 kJ), qu'il est considéré dans cette "analogie" empirique que seul 0,5% (1/200) de l'énergie de la bombe est propagée sous forme sismique. La conversion de la totalité de l'énergie "explosive" en énergie sismique aboutirait donc à un séisme 200 fois plus énergétique, soit, pour une bombe d'une kilotonne de TNT, à un séisme de magnitude 5,5.

La bombe Little Boy, ayant explosé au-dessus d'Hiroshima le 6 août 1945, avait une puissance de 15 kilotonne de TNT. L'énergie de cette bombe correspond donc soit à un séisme de magnitude ~4,8 (comparaison usuelle des bombes), soit à un séisme de magnitude 6,3 (toute l'énergie en énergie sismique). »
http://planet-terre.ens-lyon.fr/article/seisme-magnitude-moment-energie.xml

Notre explosion étant donc de 900 kilotonnes, on peut faire le calcul suivant pour la convertir en Joules :

900 x 4,184 x 10 puissance 12 = 376 560 000 000 000 Joules (kilotonnes)

Ou : 0,0009 x 4,184 x 10 puissance 18 = 376 560 000 000 000 000 000 Joules (gigatonnes).

En allant au-delà : 0,000 0009 x 4,184 x 10 puissance 19 =  3 765 600 000 000 000 000 Joules.

Donc, si on s'en tient à cette table : http://www.projectrho.com/public_html/rocket/usefultables.php
on devrait arriver à un séisme d'une puissance d'au moins 9,5 sur l'échelle de Richter.

Désolé si tout cela vous paraît confus, mes connaissances scientifiques et algébriques sont des plus limitées. Tout ce que je peux affirmer c'est que le séisme le plus proche de mes humbles calculs serait celui de l'océan Indien en 2004 qui atteignit une magnitude de 9,1 à 9,3 et a provoqué une vague de plus de trente mètres de hauteur qui a atteint qui a atteint l'Indonésie, le Sri-Lanka et le sud de l'Inde provoquant un bilan de 250 000 disparus.

D'après cet article : https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9isme_et_tsunami_de_2004_dans_l%27oc%C3%A9an_Indien
« L'énergie totale délivrée par un séisme de magnitude 9.0 est équivalente à celle de 500 mégatonnes de TNT, ou de l'ordre de l'exajoule. »

Bref, on en reste au stade de l'hypothèse et autres extrapolations.

New-York, une heure après.

Un hélicoptère des Coast Guards survole la baie de Manhattan. L'évacuation est en route mais c'est peine perdue. Les ponts sont saturés et on a recommandé à la population de se réfugier au sommet des buildings. Une solution désespérée est tentée.

Loin au large, une lumière déchire le ciel et un nuage nucléaire s'épanouit dans le soleil couchant.

La vague est passée. Celle-ci – probablement de plus de cent mètres de hauteur – vient frapper les gigantesques tours.

Ici, on peut se poser quelques questions sur la crédibilité de cette séquence. La bombe explose derrière Liberty Island. On ne peut que conclure, au vu de la situation géographique de celle-ci – elle se trouve dans l'Upper Bay, au sud de Manhattan – à l'étrange progression du tsunami. Celui-ci venant de l'Islande devrait frapper le Rhode Island et le Connecticut avant de s'engouffrer dans la brèche entre Long Island et New Haven. Or, il semble bien qu'il contourne Long Island par le sud, pénétrant dans Lower Bay, avant de se retourner vers le nord pour se glisser entre Staten Island et Brooklyn pour pénétrer enfin dans l'Upper Bay et frapper Manhattan au sud. Une bien curieuse trajectoire. On se contentera de dire que c'est là le privilège artistique de l'auteur.

A bord d'un navire, un groupe de marins, d'officiers et de coast guards contemple la vague avec horreur.

Notons ici que deux coast guards postés l'un près de l'autre portent respectivement les numéros « 8 » et « 7 », tandis qu'un troisième, plus loin, porte le numéro « 3 ». On pourrait donc en conclure à une référence à :

Psaumes (87:3) : « Des choses glorieuses ont été dites sur toi, Ville de Dieu! Pause. »

Ou encore à la Centurie 8, quatrain LXXIII :

« Soldat barbare le grand Roi frappera,
Injustement non esloigné de mort,
L'avare mere du fait cause fera
Conjurateur & regne en grand remort. »

« Par soldat barbare le grand Roi sera frappé,
Injustement agonisant,
L'avare mère sera cause du fait
Conjurateur et règne en grand remord. »

Au milieu de cette catastrophe, une voix se fait entendre : un prêcheur, tel le Pape à sa fenêtre, s'adresse à la foule en prière.

« O, si vous pouviez vous éveiller d'un profond sommeil, oui même du sommeil de l'enfer, et secouer les terribles chaines qui vous lient. Pour vous emmener captifs, dans le gouffre éternel de la misère et du malheur...

...Éveillez-vous ! Levez-vous de la poussière ! Écoutez les paroles d'un homme tremblant dont vous déposerez bientôt les membres dans la tombe froide et silencieuse, d'où nul ne...?! »

Il s'agit d'une traduction du « Livre de Mormon », chapitre 1 du second livre de Nephi.

13 « O that ye would awake; awake from a deep sleep, yea, even from the sleep of hell, and shake off the awful chains by which ye are bound, which are the chains which bind the children of men, that they are carried away captive down to the eternal gulf of misery and woe. »

14 « Awake! and arise from the dust, and hear the words of a trembling parent, whose limbs ye must soon lay down in the cold and silent grave, from whence no traveler can return; a few more days and I go the way of all the earth. »

13 « Oh ! si vous pouviez vous éveiller, vous éveiller d’un profond sommeil, oui, du sommeil de l’enfer, et secouer les affreuses chaînes par lesquelles vous êtes liés, qui sont les chaînes qui lient les enfants des hommes, de sorte qu’ils sont emmenés captifs, en bas, vers le gouffre éternel de misère et de malheur ! »

14 « Éveillez-vous ! et levez-vous de la poussière, et entendez les paroles d’un père tremblant, dont vous devrez bientôt déposer les membres dans la tombe froide et silencieuse d’où aucun voyageur ne peut retourner ; encore quelques jours, et je m’en vais par le chemin de toute la terre. »

« Léhi prophétise concernant un pays de liberté — Sa postérité sera dispersée et frappée si elle rejette le Saint d’Israël — Il exhorte ses fils à revêtir l’armure de la justice. Vers 588–570 av. J.-C. »
https://www.lds.org/scriptures/bofm/2-ne/1?lang=fra

Léhi, mourant, rappelle les bienfaits que Dieu a accordé à son peuple et annonce la chute de Jérusalem. Leur Terre Promise – l'Amérique – est consacrée à ceux que Dieu y amènera et qui respecteront ses commandements : « c’est pourquoi, ils ne seront jamais réduits en captivité ; s’ils le sont, ce sera pour cause d’iniquité ; car si l’iniquité abonde, la terre sera maudite pour eux, mais, pour les justes, elle sera bénie à jamais. » (2 Néphi 1:7).

Néphi, quatrième fils de Léhi, est un prophète qui serait né à Jérusalem à la fin du VIIe siècle avant J.C durant le règne du roi Zédékiah.

« Néphi était le fils de Léhi et de Sariah. Homme juste, il avait une grande foi en la parole de Dieu et devint un grand prophète, historien et chef de son peuple. Il retourna une première fois à Jérusalem obtenir les plaques d'airain, y retourna une deuxième fois pour aller chercher la famille d'Ismaël, reçut la même vision que son père Léhi, eut la vision de l'avenir de son peuple et du rétablissement de l'Évangile, interpréta la vision de l'arbre de vie, brisa son arc mais fut à même, par la foi, de se procurer de la nourriture, construisit un bateau et se rendit dans la terre promise. Il est l'auteur des livres appelés 1 Néphi et 2 Néphi. »
(Wikipedia)

Avant leur fuite, Léhi a la vision de la chute de Jérusalem sous les coups de Babylone. Néphi fait traverser la mer Rouge à sa famille, passe trois jours dans le désert et s'installe dans la région de Tabuk en Arabie Saoudite. Il retourne à Jérusalem pour y chercher les plaques d'airain (une transcription des lois, coutumes, histoire et parenté des Juifs). Celles-ci sont en possession d'un homme riche appelé Laban. Néphi et ses frères tentent de convaincre Laban de leur donner les plaques puis de les leur vendre, mais Laban tente à chaque fois de les tuer et vole leurs richesses. Battus par leurs frères Laban et Lemuel, Néphi et ses autres frères sont sauvés par un ange qui s'interpose. Néphi retourne voir Laban une dernière fois et le croise dans la rue, ivre. L'ange lui ordonne de le tuer, puis Néphi prend les vêtements de Laban, s'introduit chez lui et ordonne à Zoram, l'un de ses serviteurs, de lui amener les plaques. Il le guide ensuite jusqu'à la cachette de ses frères et lui propose de partir avec eux.

Il retourne ensuite une deuxième fois à Jérusalem afin d'en ramener la famille d'Ishmael afin de procurer des épouses à ses frères.

Par la suite, Néphi passe huit années dans le désert. Laban et Lemuel tentent de l'assassiner par deux fois. Finalement, au pays de Cocagne (Dhufar, Oman), Dieu ordonne à Néphi de construire un navire pour emmener les siens à la « Terre Promise » (les Amériques). Laban et Lemuel le prennent pour un fou et tentent de le noyer mais Néphi leur commande de n'en rien faire car Dieu lui a accordé de grands pouvoirs.

Peu après leur arrivée en Amérique, Léhi meurt après avoir transmis son autorité à Néphi. Ses frères Laban et Lemuel se rebellent et la colonie se scinde entre « Néphites » et « Lamanites ». Après vingt-et-un an, les Néphites construisent un temple et leur civilisation prospère. A sa mort, Néphi transmet les plaques à son frère Jacob. Durant sa vie Néphi a la vision de l'arbre de vie, de la naissance, de la vie et de la crucifixion de Jésus-Christ ainsi que des visions similaires à celles de Jean, l'auteur du livre de l'Apocalypse. Cette dernière partie est consignée dans le « Livre II ». Néphi est une figure majeure du « Livre de Mormon ».

L'origine de son nom est disputée. Les chercheurs non-Mormons voyant dans le « Livre » une invention. Il aurait tout simplement été inventé par le fondateur de l'Église, Joseph Smith. Il pourrait avoir été repris de « 2 Maccabées » :

(II, M, 1:36) : « Néhémie appela ce lieu Nephthar, c'est-à-dire, Purification; mais il est nommé par plusieurs Néphi. »

Le diminutif des noms « Nephish » et « Nephishesim » dans la « Bible du roi James ».

Une référence au « nephilim », les géants de la Genèse, dont le nom signifie « les déchus ».

Une référence au « Nephiomaoth », œuvre gnostique et qui est l'un des noms magiques de Dieu.

Le terme « Nephes » : terme kabbalistique qui désigne un fantôme qui erre près des tombeaux

New York, deux mois plus tard (donc juillet, on suppose). Un aéroglisseur de la police parcourt la 42e rue. Leur engin et leurs casques portent le sigle « PSL », ce qui les identifie a priori à la « Law Enforcement and Corrections » rattachée au corps des « Marine Corp Civilian Police » du « United States Marine Corps ». Elle repère et abat ce qui semble être une baudruche de crocodile gonflée à l'hélium et suspendue à un câble. Cette image incongrue ne peut avoir qu'une explication : les insurgés qui tiennent une partie de la ville se sont choisi pour symbole le léviathan.

Deux hommes les observent et quittent leur abri dès que la patrouille s'éloigne, se mettant à nager à travers la 225e rue. Or la proximité de ces deux rues semble être impossible car – a priori – la 225e rue se trouve loin au nord dans le Bronx tandis que la 42e se trouve au sud non loin de Times Square, à onze miles de là.

L'un des hommes explique qu'il connait un passage sous la 17e rue, ce qui apparaît déjà plus logique car celle-ci se trouve à 1,5 mile de là au sud, près de Greenwich Village.

Notons la présence d'un panneau « Aztec » qui pourrait faire référence à la fin d'un monde, sinon du monde. Leur civilisation était l'une des plus avancées d'Amérique au XVIe siècle. L'arrivée des Espagnols menés par Hernan Cortés mit fin à leur puissance.

Les Aztèques se prétendaient originaires d'une cité mythique appelée « Aztlan » (« lieu de la blancheur » ou « lieu des hérons »). Guidés par le dieu Huitzilopochtli (« oiseau-mouche » ou « guerrier ressuscité »), ils auraient erré pendant plusieurs générations avant de se fixer à Tenochtitlan : « Je vous conduirai là où vous devez aller. Je vous apparaîtrai comme un aigle blanc; et où que vous alliez vous chanterez. Vous n'irez que là où vous me verrez, et lorsque vous serez arrivés dans un endroit où il me semblera bon que vous demeuriez, je descendrai du ciel et vous me verrez à terre. Vous édifierez mon temple, mon lit d'herbes en cet endroit où je serai venu pour me reposer, prêt à repartir et à m'envoler. »

On ne peut que relever les similitudes avec l'exode d'Égypte.

Selon la tradition aztèque, ceux-ci auraient vu, en 1325, un aigle perché sur un cactus tenant dans ses serres une figue de barbarie (« Tenochtli » en nahuatl). Le figuier représente l'abondance mais aussi l'arbre mauvais. Adam et Ève se parent de feuilles de figuier pour masquer leur nudité. Ce serait le véritable « arbre de la connaissance », c'est la science religieuse.

En 1519, lorsque l'empereur Motehcuzōma Xocoyotzin vit arriver Cortés, il le prit pour Quetzalcoatl, dieu aztèque qui avait annoncé qu'il reviendrait de l'Est sous les traits d'un homme roux. La légende annonçait qu'il devait revenir l'année « ce-acatl » (du roseau) et Cortés débarqua effectivement une année de cette sorte. Les Espagnols maniaient le tonnerre, et la destruction des temples et des idoles ne provoquait aucune réaction de la part des dieux.

La cosmogonie aztèque fait état également de l'existence et de la destruction de plusieurs mondes, le dernier – créé par Quetzalcoatl et Xolotl – étant détruit par un Déluge universel qui ne laissa que deux survivants : un homme et une femme. Ceux-ci repeuplèrent la terre à l'image de ce que connaissaient les aztèques.

Rappelons que pour les mormons, les anciens peuples d'Amérique seraient les descendants des Néphites et des Lamanites. Leur symbole le plus utilisé est l'ange Moroni qui proclame l'Évangile éternel aux habitants de la terre.

Apocalypse (14:6) : « Je vis un autre ange qui volait par le milieu du ciel, ayant un Évangile éternel, pour l'annoncer aux habitants de la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute langue, et à tout peuple. »

(14:7) : « Il disait d'une voix forte: Craignez Dieu, et donnez-lui gloire, car l'heure de son jugement est venue; et adorez celui qui a fait le ciel, et la terre, et la mer, et les sources d'eaux. »

Quoi qu'il en soit, les deux hommes sont rapidement repérés par la patrouille et tentent de fuir au moment où une aide providentielle se dévoile. Un groupe d'hommes se cache dans un immeuble voisin et l'un d'eux fait usage d'un lance-missile contre l'aéroglisseur.

Il s'agit apparemment d'un FIM-92 « Stinger », missile sol-air à courte portée de type « tire et oublie ». Alors, je sais, on parle ici d'une cible au sol mais il est possible – ce type de lance-missile n'ayant été mis en service qu'en 1981 – que Hugues ait fait une erreur. Sa représentation du lance-missile est à peu près exacte, exception faite du système IFF d'identification de cible qui apparaît plus gros ici. On peut aussi se dire que – au vu de la distance de la cible – le servant ait tiré au jugé. Maintenant, le problème, c'est que le Stinger est censé fonctionner à l'aide d'un système « IFF » que le tireur porte à la ceinture. Cet « Identification Friend or Foe » doit lui permettre de distinguer un ami d'un ennemi et, dans le deuxième cas, de tirer. De plus, le missile vole à une vitesse de Mach 2. A t-il le temps de s'armer si la cible est aussi proche ?

On apprend que le guide se nomme Jimmy et que le tireur s'appelle Logan. Une référence à Wolverine ? Ou peut-être au héros du roman « Logan's run », le roman de William F. Nolan et George Clayton Johnson (1967), adapté à l'écran en 1976 et au petit écran l'année suivante.

Le deuxième nageur s'avère être Magoo. Celui-ci porte désormais des lunettes de type... Hé bien, vous vous souvenez de Barstow dans « Mort au mètre » ? Il s'avère qu'il s'agit d'une compagnie américaine qui propose des lunettes de moto, type « moto-cross » (Magoo est à l'origine pilote de moto-cross).

L'un des hommes exprime son scepticisme concernant celui-ci.

« Essaie de mettre la main sur lui ! Tu t'en souviendras et ne recommenceras pas !... » intervient un homme surnommé « Maître ». Il ne croit pas si bien dire. Vêtu de noir des pieds à la tête, il porte des lunettes rondes métalliques, quasiment des lunettes de soudeur. Est-il aveugle ?

On peut penser ici à « Apocalypse » (6:5) : « Quand il ouvrit le troisième sceau, j'entendis le troisième être vivant qui disait: Viens. Je regardai, et voici, parut un cheval noir. Celui qui le montait tenait une balance dans sa main. »

Le « Maitre » aveugle et vêtu de noir serait celui qui ouvre le troisième sceau, symbole de justice aveugle.

Je me permettrais ici de citer Saint Augustin : « Il sera donné de voir le Fils de l'homme, même aux méchants, mais la vue de la nature divine sera réservée à ceux qui ont le cœur pur parce qu'ils verront Dieu ( Mt 5). Comme les méchants ne peuvent voir le Fils de Dieu dans cette forme divine, qui le rend l'égal de son Père, et qu'il faut cependant que les méchants comme les bons voient le juge des vivants et des morts devant lequel ils doivent comparaître, il était donc nécessaire qu'il reçût comme Fils de l'homme la puissance déjuger, puissance dont il nous décrit l'exercice dans les paroles suivantes: «Et alors il enverra ses anges ».

Point n'est mon intention d'affirmer ici que Magoo est le « Fils de l'homme ». Marc 13 nous met clairement en garde là-dessus :

Marc (13:21) : « Si quelqu'un vous dit alors : " Voici le Christ ici ! Le voilà là ! " ne le croyez point. »
(13:22) : « Car il s'élèvera de faux christs et de faux prophètes, et ils feront des miracles et des prodiges pour induire en erreur, s'il se pouvait, les élus. »

Et d'ailleurs, les disciples de Gog ne sont nullement dupes. C'est bien l'Antéchrist qu'ils attendent et non l'autre.

Caressant le visage de Magoo sans réaction de ce dernier, il proclame qu'il est bien « le seigneur des armées. « Dans ta rage, tu as frappé le sol du talon, et la cité de vanité est tombée... Appose ta marque sur notre front, prince de Dan, et nous ferons chanceler les cieux. »

Ce discours apocalyptique dans lequel on reconnaît des références à « L'Apocalypse de Jean » nous donne une bonne idée du statut dans lequel se voit cet homme et ceux qui le suivent :

(7:3) : « Ne faites point de mal à la terre, ni à la mer, ni aux arbres, jusqu'à ce que nous ayons marqué du sceau le front des serviteurs de notre Dieu. »
(9:4) : « Il leur fut dit de ne point faire de mal à l'herbe de la terre, ni à aucune verdure, ni à aucun arbre, mais seulement aux hommes qui n'avaient pas le sceau de Dieu sur le front. »

Mais l'Apocalypse fait également référence à une marque semblable apposée par l'Adversaire :

(13:16) : « Et elle fit que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, reçussent une marque sur leur main droite ou sur leur front, »
(14:9) : « Et un autre, un troisième ange les suivit, en disant d'une voix forte: Si quelqu'un adore la bête et son image, et reçoit une marque sur son front ou sur sa main, »
(20:4) : « Et je vis des trônes; et à ceux qui s'y assirent fut donné le pouvoir de juger. Et je vis les âmes de ceux qui avaient été décapités à cause du témoignage de Jésus et à cause de la parole de Dieu, et de ceux qui n'avaient pas adoré la bête ni son image, et qui n'avaient pas reçu la marque sur leur front et sur leur main. Ils revinrent à la vie, et ils régnèrent avec Christ pendant mille ans. »

Le Maitre invoque aussi le « fils de Gog » qui est, rappelons le, dans Ezechiel (38:2), le chef d'un peuple ennemi d'Israël : «Fils de l'homme, tourne ta face vers Gog, au pays de Magog, Vers le prince de Rosch, de Méschec et de Tubal, Et prophétise contre lui! »

Quand au « Prince de Dan », il s'agit là d'une référence à « Nombres » :

(2:25) :  « Au nord, le camp de Dan, avec sa bannière, et avec ses corps d'armée. Là camperont le prince des fils de Dan, Ahiézer, fils d'Ammischaddaï, »
(2:31) :  « Total pour le camp de Dan, d'après le dénombrement: cent cinquante-sept mille six cents hommes. Ils seront les derniers dans la marche, selon leur bannière. »
(7:66) :  « Le dixième jour, le prince des fils de Dan, Ahiézer, fils d'Ammischaddaï, »

« Dan (en hébreu: דן - justice) est le cinquième fils de Jacob, patriarche israélite d'après la Bible. Il a pour mère Bilha, servante de Rachel qui est alors stérile.

Il donne son nom à la tribu de Dan et au Gush Dan. »
(Wikipedia)

Le « Prince de Dan » est donc celui de la justice.

Cela dit, rien n'est simple et certains avis divergent. Ainsi pour Irénée de Lyon (~130-202) (Contre les hérésies, livre V, 30:2) , l'Antichrist sera de la tribu de Dan car, premièrement puisque les Juifs attendent un Messie et que celui-ci est déjà venu en la personne du Christ, leur Messie sera un imposteur juif. Deuxièmement, Jérémie annonce :

(8:1) : « En ce temps-là, dit l'Éternel, on tirera de leurs sépulcres les os des rois de Juda, les os de ses chefs, les os des sacrificateurs, les os des prophètes, et les os des habitants de Jérusalem. »
(8:6) : « Je suis attentif, et j'écoute: Ils ne parlent pas comme ils devraient; Aucun ne se repent de sa méchanceté, Et ne dit: Qu'ai-je fait? Tous reprennent leur course, Comme un cheval qui s'élance au combat. »
(8:16) : « Le hennissement de ses chevaux se fait entendre du côté de Dan, Et au bruit de leur hennissement toute la terre tremble; Ils viennent, ils dévorent le pays et ce qu'il renferme, La ville et ceux qui l'habitent. »
(8:17) : « Car j'envoie parmi vous des serpents, des basilics, Contre lesquels il n'y a point d'enchantement; Ils vous mordront, dit l'Éternel. »

Sauf qu'ici, il ne s'agirait pas de la tribu de Dan, mais de l'ennemi Babylonien. L'expression « De Dan à Beersheba » signifiant « Israël du Nord au Sud ».

Irénée fait remarquer l'absence de la tribu de Dan des versets suivants de l'Apocalypse :

(7:4) : « Et j'entendis le nombre de ceux qui avaient été marqués du sceau, cent quarante-quatre mille, de toutes les tribus des fils d'Israël: »
(7:5) : « de la tribu de Juda, douze mille marqués du sceau; de la tribu de Ruben, douze mille; de la tribu de Gad, douze mille; »
(7:6) : « de la tribu d'Aser, douze mille; de la tribu de Nephthali, douze mille; de la tribu de Manassé, douze mille; »
(7:7) : « de la tribu de Siméon, douze mille; de la tribu de Lévi, douze mille; de la tribu d'Issacar, douze mille; »
(7:8) : « de la tribu de Zabulon, douze mille; de la tribu de Joseph, douze mille; de la tribu de Benjamin, douze mille marqués du sceau. »

Cristian Bădiliță (Métamorphoses de l’Antichrist chez les Pères de l’église, 2005, page 175) fait remarquer la mauvaise réputation de Dan à travers :

Genèse (49:17) :  « Dan sera un serpent sur le chemin, Une vipère sur le sentier, Mordant les talons du cheval, Pour que le cavalier tombe à la renverse. »

Deutéronome (33:22) :  « Sur Dan il dit: Dan est un jeune lion, Qui s'élance de Basan. »

Juges (18:11) : « Six cents hommes de la famille de Dan partirent de Tsorea et d'Eschthaol, munis de leurs armes de guerre. »
(18:12) : « Ils montèrent, et campèrent à Kirjath Jearim en Juda; c'est pourquoi ce lieu, qui est derrière Kirjath Jearim, a été appelé jusqu'à ce jour Machané Dan. »
(18:13) : « Ils passèrent de là dans la montagne d'Éphraïm, et ils arrivèrent jusqu'à la maison de Mica. »
(18:14) : « Alors les cinq hommes qui étaient allés pour explorer le pays de Laïs prirent la parole et dirent à leurs frères: Savez-vous qu'il y a dans ces maisons-là un éphod, des théraphim, une image taillée et une image en fonte? Voyez maintenant ce que vous avez à faire. »
(18:15) : « Ils s'approchèrent de là, entrèrent dans la maison du jeune Lévite, dans la maison de Mica, et lui demandèrent comment il se portait. »
(18:16) : « Les six cents hommes d'entre les fils de Dan, munis de leurs armes de guerre, se tenaient à l'entrée de la porte. »
(18:17) : « Et les cinq hommes qui étaient allés pour explorer le pays montèrent et entrèrent dans la maison; ils prirent l'image taillée, l'éphod, les théraphim, et l'image en fonte, pendant que le prêtre était à l'entrée de la porte avec les six cents hommes munis de leurs armes de guerre. »
(18:18) : « Lorsqu'ils furent entrés dans la maison de Mica, et qu'ils eurent pris l'image taillée, l'éphod, les théraphim, et l'image en fonte, le prêtre leur dit: Que faites-vous? »
(18:19) : « Ils lui répondirent: Tais-toi, mets ta main sur ta bouche, et viens avec nous; tu nous serviras de père et de prêtre. Vaut-il mieux que tu serves de prêtre à la maison d'un seul homme, ou que tu serves de prêtre à une tribu et à une famille en Israël? »
(18:20) : « Le prêtre éprouva de la joie dans son cœur; il prit l'éphod, les théraphim, et l'image taillée, et se joignit à la troupe. »
(18:21) : « Ils se remirent en route et partirent, en plaçant devant eux les enfants, le bétail et les bagages. »
(18:22) : « Comme ils étaient déjà loin de la maison de Mica, les gens qui habitaient les maisons voisines de celle de Mica se rassemblèrent et poursuivirent les fils de Dan. »
(18:23) : « Ils appelèrent les fils de Dan, qui se retournèrent et dirent à Mica: Qu'as-tu, et que signifie ce rassemblement? »
(18:24) : « Il répondit: Mes dieux que j'avais faits, vous les avez enlevés avec le prêtre et vous êtes partis: que me reste-t-il? Comment donc pouvez-vous me dire: Qu'as-tu? »
(18:25) : « Les fils de Dan lui dirent: Ne fais pas entendre ta voix près de nous; sinon des hommes irrités se jetteront sur vous, et tu causeras ta perte et celle de ta maison. »
(18:26) : « Et les fils de Dan continuèrent leur route. Mica, voyant qu'ils étaient plus forts que lui, s'en retourna et revint dans sa maison. »
(18:27) : « Ils enlevèrent ainsi ce qu'avait fait Mica et emmenèrent le prêtre qui était à son service, et ils tombèrent sur Laïs, sur un peuple tranquille et en sécurité; ils le passèrent au fil de l'épée, et ils brûlèrent la ville. »
(18:28) : « Personne ne la délivra, car elle était éloignée de Sidon, et ses habitants n'avaient pas de liaison avec d'autres hommes: elle était dans la vallée qui s'étend vers Beth Rehob. Les fils de Dan rebâtirent la ville, et y habitèrent; »
(18:29) : « ils l'appelèrent Dan, d'après le nom de Dan, leur père, qui était né à Israël; mais la ville s'appelait auparavant Laïs. »
(18:30) : « Ils dressèrent pour eux l'image taillée; et Jonathan, fils de Guerschom, fils de Manassé, lui et ses fils, furent prêtres pour la tribu des Danites, jusqu'à l'époque de la captivité du pays. »
(18:31) : « Ils établirent pour eux l'image taillée qu'avait faite Mica, pendant tout le temps que la maison de Dieu fut à Silo. »

La tribu de Dan a été déportée et dispersée par les Assyriens en 722 avant J.C. Trois tribus, dont celle-ci seraient parties vers l'Afrique. Certains noms de lieux se rattachent étymologiquement à Dan : « Tuatha de Danann » (Irlande), « Ia-Dnan » (Chypre), Danube, Dardanelles, Dantzig, Danemark.

Par ailleurs Ezechiel (48:1) fait mention de cette tribu en premier pour la répartition du territoire d'Israël.

« Le rédacteur de l’Apocalypse se trouve dans la difficulté de faire figurer le symbolisme de 12 000 membres de 12 tribus sans oublier Levi, tout en conservant la double part de Joseph. Ce qui est mathématiquement impossible est possible symboliquement. Symboliquement tout Israël est présent sans omission. »
 http://www.islam-bible-prophecy.com/apocalypse/livre/antichrist-juif-tribu-dan.php

« Les préfigurations de l’Antichrist dans les prophètes de l’ancienne alliance décrivent l’Antichrist comme l’Assyrien, ou Gog de Magog (Turquie), ou le roi du Nord, ou la petite corne au sein d’une coalition de dix rois ennemis d’Israël, aucun juif ne figure dans ces descriptions, uniquement des ennemis d’Israël. »
(Ibid.)

En 135, le Concile de Jamnia prend la décision de considérer les juifs ayant reconnu Jésus comme le Messie d'Israël (les Nazôréens), secte et leur interdire les synagogues. D'où une tension grandissante entre juifs et chrétiens et la naissance de l'antisémitisme.

Assez ironiquement, un panneau de signalisation « Don't Walk » apparaît dans l''une des cases... au milieu d'une rue bien sûr sous les eaux. Pas la peine de se le faire dire deux fois.

Magoo semble rentrer en contact télépathique avec un officier écoutant la radio dans son bureau. L'O.N.U s'est rassemblée à Sao-Paulo, l'explosion thermonucléaire Soviétique a provoqué une élévation des océans de 18 mètres qui ne se réduira pas avant quinze années. Le chiffre mondial des victimes est encore inconnu mais on compte au moins 600 000 morts à New York. L'épidémie de choléra a été enrayée, mais partout on assiste à un éclatement des structures sociales. Il est précisé que seule une petite partie de la banquise a fondu.

Selon Wikipedia : « On estime que si toute l'Antarctique fondait, cela contribuerait à plus de 60 mètres d'élévation du niveau de la mer, et si c'était le Groenland, cela ferait plus de 7 mètres.

L'officier – un commandant – reçoit le capitaine Crawley (référence à Aleistair Crowley, « The Great Beast 666 » ?) qui l'informe que Magoo Cushing a rejoint les rebelles de New York qui se sont lourdement équipés en armes après le pillage d'un convoi à Trave Lodge. « Trave » vient du vieux français « trave » : « assemblage en oblique de morceaux de bois ». En anglais, c'est une cage dans laquelle les chevaux nerveux sont ferrés, ou encore une traverse.

Le commandant annonce que leurs hélicoptères ont découvert le refuge des pillards entre les 98e et 134e rues, ce qui paraît encore une fois bien improbable car la première se situe du côté de Central Park et la seconde de Harlem, à 2,3 miles de distance l'une de l'autre. Ça fait quand même beaucoup d'espace à couvrir pour un assaut.

Alors, évidemment, vous l'aurez deviné, je suis allé chercher du côté de la Bible et de Nostradamus, et bien évidemment ce ne sont pas les explications qui manquent (à supposer qu'il ne s'agisse pas simplement d'une erreur de la part de Hugues) :

- 98e rue :

Centurie IX:8 : « Puisnay Roy fait son pere mettre à mort,
Apres conflict de mort tres-inhonneste:
Escrit trouué, soup&cced;on donna remort,
Quand loup chassé pose sur la couchette. »

« Le jeune fils fait roi mettra son père à mort,
Après conflit de mort très malhonnête :
Inscription trouvée, soupçon apportera remord,
Quand loup chassé se pose sur la couchette. »

Sachant que Magoo – étant le « grand chien » ou « loup » - se fait lui-même appeler « Maitre » par ses partisans, au vu de ce qu'il adviendra ensuite à son prédécesseur et à la fin de l'album, on peut trouver une certaine logique à citer ce quatrain.

2 Rois (9:8) : « Et si haut placée qu'ait été cette maison, quiconque passera près d'elle sera dans l'étonnement et sifflera. On dira: Pourquoi l'Éternel a-t-il ainsi traité ce pays et cette maison? »

Bien sûr ici, on ne peut que penser à la taille arrogante des buildings New-Yorkais.

Rajoutons deux prophéties apocalyptiques :

Amos (9:8) : « Voici, le Seigneur, l'Éternel, a les yeux sur le royaume coupable. Je le détruirai de dessus la face de la terre; Toutefois je ne détruirai pas entièrement la maison de Jacob, Dit l'Éternel. »

Zacharie (9:8) : « Je camperai autour de ma maison pour la défendre contre une armée, Contre les allants et les venants, Et l'oppresseur ne passera plus près d'eux; Car maintenant mes yeux sont fixés sur elle. »

- 134e rue :

Centurie I:34 : « L'oyseau de proye volant à la senestre,
Auant conflict faict aux Fran&cced;ois pareure:
L'vn bon prendra, l'vn ambique sinistre,
La partie foible tiendra par son augure. »

« L'oiseau de proie, volant sur la gauche,
Avant conflit est joint par les Français, effectue des préparations :
Certains le verront comme bon, d'autres mauvais ou ambigu,
Le parti le plus faible y verra un bon présage. »

Nous avons déjà évoqué la symbolique de l'aigle, symbole du Christ, des anges, roi des oiseaux. Par ailleurs, ce quatrain reflète bien le mystère et l'ambiguïté de Magoo, vu comme un héros pour les un, une menace pour les autres.

Juges (1:34) : « Les Amoréens repoussèrent dans la montagne les fils de Dan, et ne les laissèrent pas descendre dans la plaine. »

Esaïe (13:4) : « On entend une rumeur sur les montagnes, Comme celle d'un peuple nombreux; On entend un tumulte de royaumes, de nations rassemblées: L'Éternel des armées passe en revue l'armée qui va combattre. »

Ezechiel (13:4) : « Tels des renards au milieu des ruines, Tels sont tes prophètes, ô Israël! »

Nouvelle référence, sinon au chien, du moins à un autre canidé.

Apocalypse (13:4) : « Et ils adorèrent le dragon, parce qu'il avait donné l'autorité à la bête; ils adorèrent la bête, en disant: Qui est semblable à la bête, et qui peut combattre contre elle? »

Le commandant poursuit en expliquant que l'attaque se fera avec l'appui du destroyer « Liberator ».

Il n'y a jamais eu de destroyer « USS Liberator ». Hugues serait-il un fan de série TV de SF ? Il existe une série de science-fiction britannique nommée « Blake's 7 », produite de 1978 à 1981, dans laquelle les héros traversent l'espace dans un vaisseau appelé « Liberator ».

Le commandant ajoute que le vice-président proclamera la loi martiale à zéro heure.

Le capitaine Crawley fait part de ses objections : cette opération les obligera à retirer les effectifs de garde des centres stratégiques. Non seulement il refuse d'exécuter cet ordre, mais il informe le commandant de son intention d'en référer au gouverneur.

Le commandant réagit de façon étrange... et violente : il se met à déblatérer sur les troupes de Gog jonchant les rues de Babylone et de la volonté du prophète avant de jeter le capitaine par la fenêtre.

L'un des rebelles – interpellant Magoo, l'appelant « Prince » - lui demande de se hâter, il faut plonger. Les hommes nagent sous les eaux, au travers d'un paysage d'immeubles noyés et de véhicules pleins de cadavres.

Au même moment, le « Maitre » se met à hurler : « Ange d'abomination ! Qu'as-tu fait ?... »

Ses mains, ces mains qui ont touché le visage du « Prince » se mettent à fumer.

Mais quel est cet « ange d'abomination » ? Il pourrait s'agir d'Azraël (Izrā'īl pour les musulmans). C'est l'ange de la mort. On a spéculé sur des liens entre Azraël et le prêtre Esdras, personnage du « livre d'Esdras » et du « livre de Néhémie ». Issu de la tribu de Levi et descendant d'Aaron, il aurait restauré la communauté juive sur le fondement de la Torah, convaincant les juifs mariés à des étrangères de renvoyer leurs femmes et leurs enfants. Il est extrêmement respecté dans la culture juive qui le compare à Moïse, en faisant l'auteur du « livre de Moïse » et des « Chroniques ». Baruch Spinoza voit en lui le véritable auteur du « Pentateuque » et de l'histoire du peuple Hébreu de la « Genèse » au « Second livre des Rois ».

Si, pour les musulmans, il est la personnification de la mort autant que le subordonné de Dieu, la mystique juive y voit l'incarnation du mal. Les Musulmans voient aussi en lui – en tant qu'ange de la mort – le dernier survivant de toutes les créatures. Il leur ôte les âmes selon l'ordre divin. Après sa mort, Dieu restera seul et unique.

Ainsi, dans la Sourate 50 («QĀF ») :

16. « Nous avons effectivement créé l’homme et Nous savons ce que son âme lui suggère et Nous sommes plus près de lui que sa veine jugulaire »
17. « quand les deux recueillants, assis à droite et à gauche, recueillent. »
18. « Il ne prononce pas une parole sans avoir auprès de lui un observateur prêt à l’inscrire. »
19. « L’agonie de la mort fait apparaître la vérité: «Voilà ce dont tu t’écartais».
20. « Et l’on soufflera dans la Trompe: Voilà le jour de la Menace. »
21. « Alors chaque âme viendra accompagnée d’un conducteur et d’un témoin. »
22. «Tu restais indifférent à cela. Et bien, Nous ôtons ton voile; ta vue est perçante aujourd’hui. »

Alphonse de Lamartine en fait le héros de « La chute d'un ange » : « sorte de grand roman épique et préhistorique en vers (...) évoquant, à l'aube des temps, un ange qui, par amour pour la mortelle dont il a la garde, prend forme humaine au moment où elle va être emmenée en esclavage par des géants affreux, afin de la sauver; il demeure ensuite exilé sur Terre. »
http://remimogenet.blog.tdg.ch/archive/2014/05/01/la-chute-d-un-ange-de-lamartine-l-esprit-des-choses-255492.html

Quinzième vision :

« Cependant Asrafiel, vainqueur par sa complice,
De ses lâches rivaux débarrassant la lice,
Le pied sur un cadavre au trône était monté ;
Pour lui le prix du sang était la volupté :
Et, pour aiguillonner son audace assouvie,
Associant la mort aux excès de la vie,
De débauche altéré plus que d’ambition,
Il remplissait ces murs d’abomination.
Sur les parvis souillés du palais des scandales,
Le sang et les parfums se mêlaient sur les dalles ;
Les hymnes effrénés, les sons des instruments,
Y couvraient de la mort les derniers râlements.
Des danseuses, nouant leurs trames fugitives,
Secouaient des flambeaux sur le front des convives ;
La sueur, la fumée, obscurcissaient le ciel :
Cette atmosphère immonde était l’air d’Asrafiel ;
On eût dit qu’effrayé du jour qui devait suivre,
Des cinq sens à la fois il se hâtait de vivre.
Par ces hideux tableaux ses esprits excités
Trouvaient un nouveau sel à ses atrocités. »

Le groupe de Magoo rejoint le musée Guggenheim qui se trouve entre les 88ème et 89ème avenues, à hauteur du « Museum Mile ». C'est là le repaire des renégats. On y pénètre par l'intermédiaire d'une cage à requins pour aboutir dans la rotonde « Skylight » inondée, conçue par le célèbre architecte Franck Lloyd Wright en 1959, et présentement pleine de requins. Notons encore une fois que nous sommes assez éloigné de la localisation officielle du refuge des pillards.

Magoo y est accueilli par « Fireman », un personnage haut en couleurs, paré de lunettes ronde roses, vêtu d'un uniforme façon « Sgt Pepper » et qui – à l'instar de plusieurs de ses compagnons – porte une croix inversée sur le front. La croix inversée est souvent vue comme un symbole satanique, la chute de Jésus et le déni de son sacrifice, par opposition à la croix latine. En fait, il s'agit là d'un symbole bien chrétien puisque c'est la représentation de la croix de l'apôtre Pierre, qui – arrêté en 64 – aurait demandé à être crucifié la tête en bas par humilité.

Il désigne Magoo comme « l'Exterminateur », autrement dit « Abaddon », de l'hébreu « destruction » ou « abime » décrit par Jean dans « Apocalypse » (9:11) : « Elles avaient sur elles comme roi l'ange de l'abîme, nommé en hébreu Abaddon, et en grec Apollyon. »

Abaddon accompagne les sauterelles qui jaillissent d'un puits lorsque le cinquième ange souffle dans sa trompette. C'est le premier malheur.

Fireman proclame que les objectifs auxquels ils vont s'attaquer dès le lendemain sous la direction du « roi de Gog ». Mais, sous l'influence de Magoo qui l'observe sans un mot à travers sa vision « Head Up Display », il annonce qu'ils vont détruire le B.R.C. (Bacteriologic Research Center).

Il pourrait s'agir du département de microbiologie de la « NYU School of medicine », sise au 550, 1ère avenue, à 4,5 miles de là, ou encore du « Laboratory of Bacterial Pathogenesis and Immunology de l'Université Rockefeller au 1230 York Avenue, à 2 miles.

Ce changement de programme abrupt provoque la réaction d'un membre du groupe, le visage maquillé de stries blanches, portant un béret rouge qui arbore un « Jolly Roger » et un collier en forme de chien. Il objecte que leur objectif prévu est l'héliport de West Side et, soupçonnant une influence externe, défie Magoo d'accomplir un miracle.

Toujours sans un mot, Magoo touche l'homme et – sous les yeux ébahis de la foule – ne reste de lui qu'un squelette ! Fireman demande à Magoo de le ramener et celui-ci s'exécute : chair et muscles réapparaissent. Le problème, c'est que l'homme n'a nullement réalisé son bref passage dans l'au-delà et son scepticisme persistant provoque la réaction violente de Fireman qui ordonne qu'il soit jeté dans le bassin.

Fireman annonce aux « troupes de Gog » qu'à l'aube « du jour écarlate », ils bruleront Babylone et ouvriront le 6ème sceau.

Inutile de revenir sur la signification du « 6ème sceau ». Le « jour écarlate » est certainement une référence à l'Apocalypse de Jean : « la femme assise (…) vêtue de pourpre et d'écarlate (…) sur une « bête écarlate, pleine de noms de blasphème » (Apocalypse 17:3 et 4). Babylone est « la grande prostituée (…) assise sur les grandes eaux » (Apocalypse 17:1).

Pendant ce temps, dans l'espace, Elroy émerge enfin de son long délire et tente de reprendre contact avec Houston. Les ingénieurs de la NASA, dont certains affichent une barbe de trois jours sont impuissants : le réseau « Télécom » a été noyé. La seule solution est d'envoyer un signal à la verticale de Wallops Island. Celle-ci est une base de lancement de la NASA située en Virginie et créée en 1945.

Sans attendre, Elroy entame la procédure de retour. A Houston, c'est l'effarement, sans les ordinateurs de Houston, Elroy ne peut calculer la poussée. L'ingénieur en chef donne l'ordre de donner la priorité au SECOR.

Le système SECOR est un ensemble d'au moins trois satellites géodésiques, ancêtres du GPS, lancés à partir de 1964.

Elroy a largué le module de service. Il annonce que ses calculatrices sont défaillantes et qu'il passe sur le système de secours. Tout semble bien se passer. Illusion. Son système électronique est faussé, l'angle de rentrée est trop fort et Elroy commence à en ressentir les effets. Houston envoie son signal de détresse.

Houston ne peut qu'écouter, impuissante la détresse d'Elroy lorsque celui-ci réalise qu'il a perdu le contrôle. La vitesse de décélération atteint 14 G, la température extérieure 3000°. Le visage d'Elroy se déforme horriblement sous l'effet de l'accélération.

Le texte suivant est inclus entre les « strips » : « Te voilà déchu des cieux, astre brillant, fils de l'aurore. Tu disais : « J'escaladerais les cieux ; Au-dessus des étoiles ; j'érigerai mon trône, je siégerais sur les montagnes de l'assemblée, à l'extrême Septentrion ; je monterai sur les plus hautes nues, je deviendrais l'égal du très haut... Et bien, te voilà précipité au séjour des morts, tout au fond de l'abime !... »

Il s'agit d'une citation de « Esaïe 14 » qui annonce le triomphe d'Israël et la chute de Babylone, en ces termes :

(14:4) : « Alors tu prononceras ce chant sur le roi de Babylone, Et tu diras: Eh quoi! le tyran n'est plus! L'oppression a cessé! »
(14:5) : « L'Éternel a brisé le bâton des méchants, La verge des dominateurs. »
(14:9) : « Le séjour des morts s'émeut jusque dans ses profondeurs, Pour t'accueillir à ton arrivée; Il réveille devant toi les ombres, tous les grands de la terre, Il fait lever de leurs trônes tous les rois des nations. »
(14:10) : « Tous prennent la parole pour te dire: Toi aussi, tu es sans force comme nous, Tu es devenu semblable à nous! »
(14:11) : « Ta magnificence est descendue dans le séjour des morts, Avec le son de tes luths; Sous toi est une couche de vers, Et les vers sont ta couverture. »
(14:12) : « Te voilà tombé du ciel, Astre brillant, fils de l'aurore! Tu es abattu à terre, Toi, le vainqueur des nations! »
(14:13) : « Tu disais en ton cœur: Je monterai au ciel, J'élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu; Je m'assiérai sur la montagne de l'assemblée, A l'extrémité du septentrion; »
(14:14) : « Je monterai sur le sommet des nues, Je serai semblable au Très Haut. »
(14:15) : « Mais tu as été précipité dans le séjour des morts, Dans les profondeurs de la fosse. »

Une boule de feu traverse le ciel.

A New-York, il est 4h30, une comète traverse le ciel tandis que le destroyer « Liberator » pénètre dans le port, passant devant une statue de la liberté dangereusement penchée sur le côté.

Pour les anciens Mexicains, les comètes constituaient de mauvais présages, annonciatrices de catastrophes nationales. Les traditions mexicaine comme inca font mention d'une comète annonçant à Montezuma et à l'Inca Huaina Capac l'arrivée des Espagnols et la chute de l'Empire. Une comète précéda également la mort de César.

Le « Liberator » est un bâtiment impressionnant, probablement de la classe « Iowa ». Quatre de ce type furent construits entre 1940 et 1944. Le dernier d'entre eux – le « USS Missouri » (BB-63) – fut retiré du service en 1992. Longueur : 270,43 mètres ; Tirant d'eau : 11,60 mètres ; Déplacement : 45 000 tonnes ; Puissance : 212 000 ch ; Vitesse : 33 nœuds (61 km/h).

Le « Liberator » s'apprête à pénétrer dans la 5e avenue, donc – a priori – par la « D » dans le prolongement de « Columbia St ». En passant du coté de « Corlears Hook » ou par l'East River Park ? La manœuvre est a priori fort délicate pour un bâtiment de cette taille.

Au même moment, les pillards s'apprêtent à attaquer le centre bactériologique. Sous l'eau, une pancarte indique : « It's the law ! Clean up after your dog. Maximum fine $ 100. »

Ici, comme à de précédentes reprises, les autorités sont surnommées « chacals noirs »

Les chacals se nourrissent de charognes :

Psaumes (63.11) : « Ils seront livrés au glaive, Ils seront la proie des chacals. »

Ils sont la destruction et les ruines :

Jérémie (9:11) : « Je ferai de Jérusalem un monceau de ruines, un repaire de chacals, Et je réduirai les villes de Juda en un désert sans habitants. »

Dans sa détresse et sa solitude, Job se dit « frère des chacals » : (30:29) : « Je suis devenu le frère des chacals, Le compagnon des autruches. »

Dans l'Ancien Testament, le mot « tannim » se traduit indifféremment par « dragon » (Psaumes 91:13) ou « chacal » (Jérémie 9:10). L'animal est parfois assimilé à une vipère (Deutéronome  32:33) ou à un serpent de mer (Amos 9:3) appelé « Léviathan » (Psaumes 74:13.14 ; Esaïe 27:1), un monstre marin (Psaumes (148:7).
(Apocalypse de Jean : Tome IV. Richard Lehmann)

Le « Liberator » navigue prudemment à travers Manhattan. On aperçoit une tour du « World Trade Center » derrière lui. Le commandant – celui qui a balancé son adjoint par la fenêtre – annonce le lancement de l'attaque pour 5h34, deux minutes après le lever du soleil.

Sur la montre de celui-ci s'affiche l'heure : 5:25. Une fois de plus, on peut interpréter cela de différentes manières.

Centurie V:25 : « Le prince Arabe Mars Sol, Venus, Lyon
Regne d'Eglise par mer succombera:
Deuers la Perse bien pres d'vn million,
Bisance, Egypte ver. serp. Inuadera. »

« Le prince Arabe Mars, Soleil, Vénus, Lion
Le règne de l'Église par la mer succombera :
Vers la Perse près d'un millions d'hommes,
Le vrai serpent envahira Byzance et l'Égypte. »

Deutéronome (5:25) :  « Et maintenant pourquoi mourrions-nous? car ce grand feu nous dévorera; si nous continuons à entendre la voix de l'Éternel, notre Dieu, nous mourrons. »

1 Chroniques (5:25) : « Mais ils péchèrent contre le Dieu de leurs pères, et ils se prostituèrent après les dieux des peuples du pays, que Dieu avait détruits devant eux. »

Il s'agit ici de la demi-tribu de Manassé. La Genèse fait venir ce nom de l'hébreu nashah (oublier) :
(41 : 51) : « Joseph donna à l'aîné le nom de Manassé, car, dit-il, Dieu m'a fait oublier toute ma peine et toute la famille de mon père. »

Esaïe (5:25) : « C'est pourquoi la colère de l'Éternel s'enflamme contre son peuple, Il étend sa main sur lui, et il le frappe; Les montagnes s'ébranlent; Et les cadavres sont comme des balayures au milieu des rues. Malgré tout cela, sa colère ne s'apaise point, Et sa main est encore étendue. »

Daniel (5:25) : « Voici l'écriture qui a été tracée: Compté, compté, pesé, et divisé. »

Il s'agit là d'une référence à la chute de Babylone. Le roi Belschatsar (Balthazar) organise une fête dans son palais. Dans la nuit, une main apparaît et trace sur un mur les mots « Méné, Méné, Tekel, Upharsin ». Aucun de ses sages ne peut la traduire, alors le roi fait convoquer Daniel qui lui traduit celle-ci et lui en donne la signification :

(5:26) : « Et voici l'explication de ces mots. Compté: Dieu a compté ton règne, et y a mis fin. »
(5:27) : « Pesé: Tu as été pesé dans la balance, et tu as été trouvé léger. »
(5:28) : « Divisé: Ton royaume sera divisé, et donné aux Mèdes et aux Perses. »

Cette même nuit, Belschatsar est tué. Il s'est posé en ennemi insolent de l'Éternel par la manifestation fastueuse de ses iniquités et en glorifiant ses dieux. Il n'est plus temps que pour la repentance

Jean (5:25) : « En vérité, en vérité, je vous le dis, l'heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu; et ceux qui l'auront entendue vivront. »

Dans l'une des rares images de cette série où l'on distingue clairement le regard d'un individu, celui du commandant apparaît halluciné. Il annonce qu'il dirigera l'attaque depuis un hélicoptère : indicatif « Enoch ».

Hénoch (hébreu חֲנוֹךְ (ḥănōkh), latin Enoch, arabe Idris) est un patriarche biblique. Il est le fils de Yared, père de Mathusalem, arrière grand-père de Noé. Il serait l'auteur d'un texte apocryphe de révélations qu'il aurait reçues. Il se compose du « Livre des Veilleurs » qui décrit la déchéance et la chute des anges déchus, le « Livre des Paraboles » constitué de paraboles et prédictions sur la fin des temps et  le Jugement dernier, le « Livre de l'Astronomie » : traité d'astronomie et de météorologie, le « Livre des Songes » : recueil de songes visionnaires, « l'Epitre d'Enoch » : exhortations et annonciations.

Selon le pseudépigraphe 3 Hénoch, celui-ci est enlevé au Ciel et nommé gardien de tous les trésors célestes, chef des archanges. Pour les Mormons, il est celui qui a fondé la cité de Sion : forteresse des Jébusiens, cité de David, sanctuaire de l'Éternel, montagne sainte de Dieu, ville de Jérusalem.

Le Livre d'Enoch est à la source de la magie énochienne ou « magie angélique » par le conseiller de la Reine Elizabeth, John Dee. Celui-ci a, à son tour, servi de source d'inspiration au francs-maçons britanniques du XIXe siècle : William R. Westwood, William Wynn Westcott, Aleister Crowley (« The Great Beast 666) et Samuel Lidell MacGregor Mathers, qui ont rebaptisé le travail de John Dee « liber chanokh » ou « système hénokéen ».

Le commandant utilisera le système MAD (Magnetic Anomaly Detector) basé sur un système de magnétomètres utilisé par les forces militaires pour détecter les sous-marins.

Pendant ce temps, les insurgés se sont infiltrés dans le centre et abattent l'unique garde. « Fireman » revêt une combinaison de pompier : équipement d'approche au feu en molleton aluminisé.

L'hélicoptère du commandant survole le musée Guggenheim sans repérer de mouvements. Une escadrille d'hélicoptères (nom de code : « Blue Angels ») est en approche. Le « Liberator » ouvre le feu.

Fireman s'introduit dans le laboratoire : « Voici venir le jour du prophète, jour implacable de fureur et d'ardente colère... Pour réduire la terre en un désert et en exterminer les pêcheurs... Ni les étoiles du ciel, ni ses constellations brillantes ne feront resplendir leurs lumières... Le soleil s'obscurcira dès son lever, la lune n'enverra plus sa lumière... Je vais punir le monde pour ses crimes, et les pêcheurs pour leurs forfaits... J'abattrai l'orgueil des arrogants, j'humilierai la prétention des tyrans, je rendrai les hommes plus rares que l'or fin, ...Je vais faire chanceler les cieux... »

Il s'agit d'une référence à Esaïe 13. Ici Esaïe fait l'annonce de jugements sur chacune des nations qui ont opprimé Israël. Chaque puissance orgueilleuse et ennemie sera jetée à bas, afin que l’Oint de l’Éternel soit, Lui seul, au centre de toutes choses. Dieu invite le peuple élu à dresser une bannière au sommet d'une montagne et à inviter les babyloniens à s'avancer.

(13:3) : « J'ai donné des ordres à ma sainte milice, J'ai appelé les héros de ma colère, Ceux qui se réjouissent de ma grandeur. »
(13:8) : « Ils sont frappés d'épouvante; Les spasmes et les douleurs les saisissent; Ils se tordent comme une femme en travail; Ils se regardent les uns les autres avec stupeur; Leurs visages sont enflammés. »
(13:9) : « Voici, le jour de l'Éternel arrive, Jour cruel, jour de colère et d'ardente fureur, Qui réduira la terre en solitude, Et en exterminera les pécheurs. »
(13:10) : « Car les étoiles des cieux et leurs astres Ne feront plus briller leur lumière, Le soleil s'obscurcira dès son lever, Et la lune ne fera plus luire sa clarté. »
(13.11) : « Je punirai le monde pour sa malice, Et les méchants pour leurs iniquités; Je ferai cesser l'orgueil des hautains, Et j'abattrai l'arrogance des tyrans. »
(13.12) : « Je rendrai les hommes plus rares que l'or fin, Je les rendrai plus rares que l'or d'Ophir. »
(13:13) : « C'est pourquoi j'ébranlerai les cieux, Et la terre sera secouée sur sa base, Par la colère de l'Éternel des armées, Au jour de son ardente fureur. »

Les ingénieurs du BRC tentent de s'interposer mais Fireman fait usage de son lance-flamme contre eux : « Le prophète seul est grand !... L'éternité s'avance avec le feu du ciel... Les loups sont dans le jardin !... »

Il pourrait s'agir ici d'une référence au « Paradis perdu » de John Milton :
Livre XII : « Il met le Ciel en feu, réduit la Terre en poudre,
Dans les cendres du monde ensevelit son foudre,
Et sur l'inébranlable et sainte éternité
Établit la concorde et la félicité. »

Livre IV :
« Comme un loup rôdant, contraint par la faim de chercher de nouvelles traces d’une proie, guette le lieu où les pasteurs ont enfermé leurs troupeaux dans des parcs en sûreté, le soir au milieu des champs; il saute facilement pardessus les claies, dans la bergerie: ou comme un voleur âpre à débarrasser de son trésor un riche citadin dont les portes épaisses, barrées et verrouillées, ne redoutent aucun assaut, il grimpe aux fenêtres ou sur les toits : ainsi le premier grand voleur escalade le bercail de Dieu, ainsi depuis escaladèrent son Église les impurs mercenaires. »

Il s'agit là de Satan pénétrant dans le jardin d'Éden.

Poursuivant son avance, Fireman s'en prend à un malheureux qui tente de donner l'alerte : « Âme égarée, détourne toi devant la face irritée... du prophète !... » Ce pourrait être une référence à Ezechiel :

(3:18) : « Quand je dirai au méchant: Tu mourras! si tu ne l'avertis pas, si tu ne parles pas pour détourner le méchant de sa mauvaise voie et pour lui sauver la vie, ce méchant mourra dans son iniquité, et je te redemanderai son sang. »
(3:19) : « Mais si tu avertis le méchant, et qu'il ne se détourne pas de sa méchanceté et de sa mauvaise voie, il mourra dans son iniquité, et toi, tu sauveras ton âme. »

Pendant ce temps, le commandant ordonne de cesser le feu. La coupole du musée est percée et il détecte des échos sur le sonar. Croyant que les insurgés tentent de fuir en plongée par la 317e avenue, il fait intervenir « Blue Angel » qui largue ses propres plongeurs de combat.

Dans l'iconographie chrétienne du moyen-âge, les « chérubins » sont des anges dotés de quatre ailes bleues. Ils sont mélange d'oiseau, de lion, de taureau et d'homme. Ce sont des coureurs qui accompagnent le char céleste de Dieu. Dans la Genèse, ils sont ceux qui gardent l'arbre de vie avec des glaives tournoyants.

Genèse (3:24) :  « C'est ainsi qu'il chassa Adam; et il mit à l'orient du jardin d'Éden les chérubins qui agitent une épée flamboyante, pour garder le chemin de l'arbre de vie. »

Ezéchiel (10:9) : « Je regardai, et voici, il y avait quatre roues près des chérubins, une roue près de chaque chérubin; et ces roues avaient l'aspect d'une pierre de chrysolithe. »

Je me permettrais ici une comparaison avec l'image de la « roue de la fortune ». Dans l'antiquité, la déesse « Fortūna” est représentée avec une “Rota Fortunae”. On la retrouve au cours du moyen-âge, notamment dans “De consolatione philosophiae “ de Boèce vers 524. Elle possède quatre sections ou étapes de la vie, avec quatre représentations humaines :

sur la gauche “regnabo” : “je règnerai”,
au sommet “regno” : “je règne” (cette figure est couronnée),
à droite “regnavi” : “j'ai régné”,
en bas “sum signe regno” : “je n'ai pas de royaume”.

La fortune est donc à double face, comme Janus : l'une se réjouit, l'autre fait triste mine. La moitié de son visage est blanche, l'autre noire. Elle peut être représentée les yeux bandés mais sans balances, aveugle à la justice. Elle était associée à la corne d'abondance, au gouvernail du vaisseau, à la barre, au bulbe d'étrave. De la corne, jaillit l'abondance, le gouvernail symbolise le destin, le bulbe la chance (bonne ou mauvaise) et la roue signifie que la chance bonne ou mauvaise ne dure jamais.

Dans “la divine comédie” de Dante Alighieri, chant VII qui décrit le quatrième cercle de l'Enfer, dans lequel Pluton, symbole des richesses, veille sur les avares et les prodigues, Virgile décrit ainsi la fortune :

“Celui dont le regard embrasse les mondes, entrelaçant jadis leurs orbes dans les cieux, dit à ses ministres de régler la course des torrents de lumière, et l'harmonie des globes. A sa voix, une divinité puissante vint ici-bas s'asseoir au trône des splendeurs mondaines. C'est elle dont la main promène de peuple en peuple et de race en race la honte ou la gloire, et qui trouble à son gré les conseils de l'humaine sagesse. Invisible comme le serpent sous l'herbe, elle distribue aux enfants des hommes les fers ou les couronnes; et les soupirs de l'ambition n'arrivent pas jusqu'à elle. Collègue de l'empire des mondes, elle prévoit, juge et règle à jamais. L'inflexible nécessité, qui la devance, sème les événements devant elle, et sollicite sans relâche son infatigable vicissitude. La voix mensongère des peuples a souvent flétri son nom; souvent, après des bienfaits, elle a reçu la plainte outrageuse de l'homme: mais heureuse dans sa sphère et sourde à ces vaines clameurs, elle agite sa roue et poursuit au sein des dieux sa paisible éternité.”

Notons au passage que Virgile s'adresse ainsi à Pluton : «Tais-toi, loup infernal; que ta rage s'assouvisse de tes propres entrailles: nous descendons vers l'abîme, et notre voyage est écrit dans ces lieux où Michel foudroya ta rébellion.»

Sachez qu'il n'existe pas de 317e avenue à New-York. Par ailleurs, le premier hélicoptère à larguer des plongeurs porte le numéro 33. On ne peut s'empêcher de rapprocher cela de la centurie 3:XXXIII :

« En la cité où le loup entrera,
Bien pres de là les ennemis seront:
Copie estrange grand pays gastera
Aux murs & Alpes les amis passeront. »

« Dans la cité où le loup entrera,
Bien près de là les ennemis seront :
Une armée étrangère pillera un grand pays.
Au mur et aux Alpes passeront les amis. »

On peut aussi continuer à citer la Bible :

Sophonie (3:3) : « Ses chefs au milieu d'elle sont des lions rugissants; Ses juges sont des loups du soir qui ne gardent rien pour le matin. »

Apocalypse (3:3) :  « Rappelle-toi donc comment tu as reçu et entendu, et garde et repens-toi. Si tu ne veilles pas, je viendrai comme un voleur, et tu ne sauras pas à quelle heure je viendrai sur toi. »

Quand à la « 317e avenue », on peut encore citer la centurie 3 : XVII :

« Mont Auentine brusler nuict sera veu,
Le ciel obscur tout à vn coup en Flandres
Quand le monarque chassera son neueu,
Leurs gens d'Eglise commettrô les esclandres. »

« Le mont Aventin sera vu brulant de nuit,
Le ciel obscur tout d'un coup en Flandres
Quand le monarque chassera son neveu,
Leurs gens d'Église commettront des esclandres. »

Et la Bible :

Genèse (3:17) : « Il dit à l'homme: Puisque tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé de l'arbre au sujet duquel je t'avais donné cet ordre: Tu n'en mangeras point! le sol sera maudit à cause de toi. C'est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie, »

2 Rois (3:17) : « Vous n'apercevrez point de vent et vous ne verrez point de pluie, et cette vallée se remplira d'eau, et vous boirez, vous, vos troupeaux et votre bétail. »

Nahum (3:17) : « Tes princes sont comme les sauterelles, Tes chefs comme une multitude de sauterelles, Qui se posent sur les haies au temps de la froidure: Le soleil paraît, elles s'envolent, Et l'on ne connaît plus le lieu où elles étaient. »

1 Corinthiens (3:17) : « Si quelqu'un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira; car le temple de Dieu est saint, et c'est ce que vous êtes. »

Apocalypse (3:17) : « Parce que tu dis: Je suis riche, je me suis enrichi, et je n'ai besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu, »

Dans le laboratoire, Fireman, guidé télépathiquement par Magoo, ouvre un coffre-fort. La combinaison est « 9078-56 ».

Si l'on s'en tient aux références bibliques, la moisson est plutôt limitée. Ce qui, reconnaissons-le, n'est pas forcément un mal...

Même en décomposant cette série en « 90 », « 78 » et « 56 », peu de livres de la Bible comptent autant de chapitres et un seul en contient plus de 90. C'est « Psaumes ».

Le psaume 90 dit « de Moïse » est une réponse à la fragilité de l'existence humaine. Il s'agit de relativiser la fragilité de l'homme comme une voie de sagesse. Le psautier sollicite dès le début le retour de YHWH en insistant sur la fragilité humaine afin de persuader l'homme de reconnaître la grandeur de YHWH. Il est également question de la culpabilité du psalmiste et de sa communauté face à la catastrophe de l'exil et de la chute de la monarchie, conséquences de la colère de YHWH. Il s'agit d'amener l'homme à reconnaître la responsabilité de ses échecs et de s'en remettre à son créateur et ce, sans restriction.

Le psaume 78  fait référence à la chute de Jérusalem qui surviendra sous le règne de l'empereur Titus, catastrophe inédite dans l'histoire du peuple juif. Le prophète raconte au passé ce que l'Esprit du Seigneur lui montre dans l'avenir. Combien de fois le Seigneur n'a t-il accordé ses bienfaits à son peuple depuis la fuite d'Égypte et combien de fois celui-ci n'en a réclamé plus, finissant par se détourner de lui ?

(79:1) : « Psaume d'Asaph. O Dieu! les nations ont envahi ton héritage, Elles ont profané ton saint temple, Elles ont fait de Jérusalem un monceau de pierres. »

Le psaume 56 nous montre David, poursuivi par les hommes de Saul, réfugié dans une caverne. C'est une supplication à Dieu dans la détresse. Humain faible aussi bien au plan physique que moral, il s'en remet à Dieu. Il en obtient la protection divine. Il entrevoit dans celle-ci la perspective de la victoire et de l'effondrement du mal (« les peuples », « la mort). Pour les chrétiens, ce psaume renvoie à la Passion du Christ et à son courage :

Jean (18:4) : « Jésus, sachant tout ce qui devait lui arriver, s'avança, et leur dit: Qui cherchez-vous? »
(18:5) : « Ils lui répondirent: Jésus de Nazareth. Jésus leur dit: C'est moi. Et Judas, qui le livrait, était avec eux. »
(18.6) : « Lorsque Jésus leur eut dit: C'est moi, ils reculèrent et tombèrent par terre. »

Selon une relecture eschatologique, celui qui suit Jésus aura la lumière de la vie :

Jean (8:12) :  « Jésus leur parla de nouveau, et dit: Je suis la lumière du monde; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. »

Il sauvera ceux qui son revêtus de « robes blanches » :

Apocalypse (7:17) : « Car l'agneau qui est au milieu du trône les paîtra et les conduira aux sources des eaux de la vie, et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. »
(21:4) : « Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. »

Fireman s'empare d'une boite marquée du « Jolly Roger » : « Te voici grand roi d'effrayeur !... Tu es le venin du seigneur... »

Rappelons que « le grand roi d'effrayeur » est une référence à Nostradamus : centurie 10, quatrain LXXII : « L'an mil neuf cens nonante neuf sept mois,
Du ciel viendra vn grand Roy d'effrayeur:
Resusciter le grand Roy d'Angolmois,
Auant apres Mars regner par bon-heur. »

« En l'an mille neuf cent quatre vingt dix neuf,
Du ciel viendra un grand Roi d'effrayeur :
Afin de ressusciter le grand Roi d'Angoulême,
Pour avant et après Mars régner par bonheur. »

Une explication rationnelle de ce quatrain est que Nostradamus se serait contenté ici de prédire l'éclipse solaire du 11 août 1999, ce qui était tout à fait à sa portée à l'époque. Les éclipses avaient le don de provoquer l'effroi (cf. « Tintin : le temple du soleil »). Le grand roi étant le soleil, le roi d'Angoulême n'est autre que la lune. La fin de l'éclipse conduit à la réapparition de Mars dans le ciel « à la bonne heure ».

Nostradamus évoque également cette éclipse dans sa « Lettre à Henri second » :

 « et precedera devant une ecclipse solaire le plus obscur, et le plus tenebreux, que soit esté depuis la création du monde jusques à la mort et passion de Jesus-Christ, et de là jusques icy, et sera au mois d’Octobre que quelque grande translation sera faicte, et telle que l’on cuidra la pesanteur de la terre avoir perdu son naturel mouvement, et estre abismée en perpetuelles ténèbres, seront précédant le point vernal »

« Le venin du Seigneur » pourrait être une référence à Jean. C'est le dernier message du Christ à ses apôtres après sa résurrection :

(16:15) : « Puis il leur dit: Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. »
(16.16) : « Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné. »
(16.17) : « Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru: en mon nom, ils chasseront les démons; ils parleront de nouvelles langues; »
(16.18) : « ils saisiront des serpents; s'ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur feront point de mal; ils imposeront les mains aux malades, et les malades, seront guéris. »

On pourrait également citer la Bible Ecclésiastique (ou Siracide) bien qu'elle soit considérée comme apocryphe :

(25:15) : « Il n'y a pire venin que le venin du serpent, il n'y a pire haine que la haine d'un ennemi. »

Également Jacques :

(3:7) : « Toutes les espèces de bêtes et d'oiseaux, de reptiles et d'animaux marins, sont domptés et ont été domptés par la nature humaine; »
(3:8) : « mais la langue, aucun homme ne peut la dompter; c'est un mal qu'on ne peut réprimer; elle est pleine d'un venin mortel. »

Ou Deutéronome :

(32:24) :  « Ils seront desséchés par la faim, consumés par la fièvre Et par des maladies violentes; J'enverrai parmi eux la dent des bêtes féroces Et le venin des serpents. »
(32:32) : « Mais leur vigne est du plant de Sodome Et du terroir de Gomorrhe; Leurs raisins sont des raisins empoisonnés, Leurs grappes sont amères; »
(32:33) : « Leur vin, c'est le venin des serpents, C'est le poison cruel des aspics. »

Nombres :

(21:4) : « Ils partirent de la montagne de Hor par le chemin de la mer Rouge, pour contourner le pays d'Édom. Le peuple s'impatienta en route, »
(21.5) : « et parla contre Dieu et contre Moïse: Pourquoi nous avez-vous fait monter hors d'Égypte, pour que nous mourions dans le désert? car il n'y a point de pain, et il n'y a point d'eau, et notre âme est dégoûtée de cette misérable nourriture. »
(21.6) : « Alors l'Éternel envoya contre le peuple des serpents brûlants; ils mordirent le peuple, et il mourut beaucoup de gens en Israël. »

Il s'agit ici des śĕrāpîm, les « brûlants », c'est-à-dire les « séraphins », des créatures célestes dotées de trois paires d'ailes. Les « seraphim » seraient dérivés des « uraei » égyptiens, cobras ailés dotés d'ailes symbolisant la fonction protectrice.

L'ancien testament fait également référence au « Nehoushtan » de Moïse. Selon R. Lévi (« Le bâton de Moïse »), il aurait été créé entre « les deux soleils » (avant la Création) et transmis à Adam, puis Enoch, Noé, Sem, Abraham, Isaac, Jacob et Joseph.

«  Lorsque Joseph mourut, toute sa maison fut pillée et ses biens furent mis dans le palais du Pharaon. Jéthro était l’un des magiciens de l’Égypte. Il vit le bâton et les signes qui étaient inscrits. Il le désira ardemment et s’en empara. Il l’emporta et le planta au milieu du jardin de sa maison. Aucun homme ne put l’approcher. Lorsque Moïse arriva chez Jéthro, il entra dans le jardin de sa maison et aperçut le bâton et il lut les lettres qui y étaient inscrites. Il étendit sa main et le prit. Jéthro le vit et s’exclama : « celui-ci est destiné à délivrer Israël de l’Égypte dans le futur ». C’est pour cette raison qu’il donna à Moïse Séphorah, sa fille, pour femme ».

Moïse s'en servit pour accomplir de nombreux prodiges, notamment en le transformant en serpent sous les yeux de Pharaon. Un culte lui fut consacré au temple de Jérusalem jusqu'au règne du roi Ezechias qui réforma les cultes afin de les débarrasser de ses idoles.

Job : (6:4) : « Car les flèches du Tout Puissant m'ont percé, Et mon âme en suce le venin; Les terreurs de Dieu se rangent en bataille contre moi. »
(20:12) : « Le mal était doux à sa bouche, Il le cachait sous sa langue, »
(20.13) : « Il le savourait sans l'abandonner, Il le retenait au milieu de son palais; »
(20.14) : « Mais sa nourriture se transformera dans ses entrailles, Elle deviendra dans son corps un venin d'aspic. »

Psaumes (58:5) : « Ils ont un venin pareil au venin d'un serpent, D'un aspic sourd qui ferme son oreille, »
(140:1) : « Au chef des chantres. Psaume de David. (140:2) Éternel, délivre-moi des hommes méchants! Préserve-moi des hommes violents. »
(140:3)  : « Qui méditent de mauvais desseins dans leur cœur, Et sont toujours prêts à faire la guerre! »
(140:4) : « Ils aiguisent leur langue comme un serpent, Ils ont sous leur lèvres un venin d'aspic. Pause. »

Proverbes (23:31) : « Ne regarde pas le vin qui paraît d'un beau rouge, Qui fait des perles dans la coupe, Et qui coule aisément. »
(23.32) : « Il finit par mordre comme un serpent, Et par piquer comme un basilic. »

Jérémie (8:17) :  « Car j'envoie parmi vous des serpents, des basilics, Contre lesquels il n'y a point d'enchantement; Ils vous mordront, dit l'Éternel. »

Romains (3:13) : « Leur gosier est un sépulcre ouvert; Ils se servent de leurs langues pour tromper; Ils ont sous leurs lèvres un venin d'aspic; »

Dans le nouveau testament, le serpent a des connotations aussi bien négatives que positives :

Matthieu (23:33) : « Serpents, race de vipères! comment échapperez-vous au châtiment de la géhenne? »

Jean (3:14) : « Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l'homme soit élevé, »

Apocalypse (9:5) : « Il leur fut donné, non de les tuer, mais de les tourmenter pendant cinq mois; et le tourment qu'elles causaient était comme le tourment que cause le scorpion, quand il pique un homme. »
(12:9) : « Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui. »

Sur le « Liberator », l'amiral est informé de l'attaque contre le BRC et de ses conséquences : le vol du « 6th seal », « l'arme du dernier recours ». Il ordonne de rappeler les hélicoptères, préparer les bombes incendiaires et... mettre le commandant aux arrêts.

Pendant ce temps, au musée Guggenheim, l'annulation de l'attaque est reçue dans la stupeur, jusqu'à ce que les plongeurs soient attaqués... par des requins.

Au BRC, Fireman ouvre la boite. Cette page est colorée comme un contraste de négatif en rouge/orangé qui renforce le sentiment « d'inquiétante étrangeté ».

Fireman en sort une simple ampoule et – la lâchant – accuse Magoo de les avoir trompés. Il donne l'ordre à ses hommes de lui « arracher ses yeux de traitre », mais l'un après l'autre, ils s'écroulent. Fireman est le dernier et fait usage de son lance-flammes contre Magoo.

A bord de l'hélicoptère qui transporte le commandant, le pilote informe celui-ci de sa mise aux arrêts. Le commandant subit alors une transformation physique et mentale : ses yeux prennent un éclat jaune brillant et sa peau se couvre de poils. « Écoute : les étoiles vacillent ! L'Antéchrist écume de rage...! L'univers retient son souffle... ».

Le fragment « L'Antéchrist écume de rage... » pourrait être une référence à Jean Hus (ou Huss) (1369/1373-1415), théologien, universitaire et réformateur tchèque. Recteur de l'université de Prague, il est attaqué pour hérésie et excommunié. Dans son « adresse » Quaestio magistri Johannis Hus de indulgentiis, il s'élève contre le trafic des indulgences. Arrêté lors du concile de Constance, ses écrits et lui-même sont condamnés pour hérésie. Il est réduit à l'état laïc et condamné au bucher. Il est considéré comme un précurseur de Martin Luther.

Dans une lettre envoyée à l'un de ses amis, il écrit : « O mon dieu ! combien loin l'Antéchrist étend-il sa force et sa cruauté ! Mais j'espère que sa puissance sera abrégée, et que son iniquité sera plus manifestée parmi le peuple fidèle. Qu'il écume sa rage tant qu'il voudra ; toutefois il ne gagnera pas contre le Seigneur Jésus, qui le détruira par le souffle de sa bouche, comme le dit saint Paul ; et alors la créature sera délivrée de la servitude de la corruption, pour être dans la liberté glorieuse des enfants de Dieu. »

Quand à la portion « L'univers retient son souffle ». Elle pourrait se rapporter à... Douglas Adams (« La vie, l'univers et le reste ») : « Il est un moment à chaque aube où la lumière est comme en suspens; un instant magique où tout peut arriver. La création retient son souffle. »

L'hélicoptère s'écrase sur une tour.

Alors que le « Liberator » rejoint le port, l'équipage découvre avec stupéfaction que le soleil se recouche, tandis que d'épais nuages noirs semblent envelopper l'horizon.

« Des nuages rouges comme le sang parcourront le ciel. Les fracas des tonnerres ébranleront la terre. Des éclairs sinistres sillonneront les rues... Les cadavres des impies joncheront le sol. Des océans de fournaise crouleront des hauteurs célestes pour ébranler toute la sphère terrestre...

Babylone comme Sodome et Gomorrhe sera détruite... Elle ne sera plus jamais habitée. Jusqu'à la fin des âges les bêtes sauvages y giteront, les hiboux hanteront les maisons, les satyres y feront leurs danses... Les chacals hurleront dans ses palais et les loups dans ses maisons de plaisance... »

La première partie est une référence à Marie-Julie Jahenny, « l'extatique de Blain » membre du Tiers-Ordre Franciscain en tant que laïque, qui connu des apparitions de la Vierge Marie et de Jésus-Christ, recevant des prophéties sur la fin des temps, le « Grand Monarque », la destruction de Paris, les « trois jours d'obscurité » et la venue de l'Antéchrist.

Le « Grand Monarque » est un concept qui remonte à Saint Remigius, évêque de Reims, qui baptisa Clovis, roi des Francs en 496. Il prophétisa que, dans un lointain futur, le dernier monarque, descendant des rois de France serait révélé et rétablirait le Saint Empire Romain à la fin des temps.

Ajoutons aux prophéties de Marie-Julie : tremblements de terre, tempêtes, mauvaises récoltes, maladies incurables et leurs cures, une « pluie de sang » de sept semaines, la guerre civile en France, la persécution de l'Église Catholique, la persécution et le massacre de chrétiens, deux jours d'obscurité venant un mois avant les trois jours, signes dans le ciel de la venue du Grand Monarque, visions du Pontife Angélique qui régnerait à la même période.

Bref, je vous conseille de commencer à faire le plein de conserves parce que ça va merder grave.

« Il y aura trois jours de ténèbres physiques. Pendant trois nuits et deux jours il y aura une nuit continuelle. Des cierges en cire bénits pourront seuls donner de la lumière pendant cette horrible obscurité. Un seul cierge suffira pour les trois jours. Mais dans les maisons des impies et des blasphémateurs il ne donneront aucune clarté. Pendant ces trois jours de ténèbres, les démons apparaîtront sous les formes les plus hideuses et les plus épouvantables. Vous entendrez dans l’air les blasphèmes les plus horribles. Les éclairs pénétreront dans vos demeures, mais il n’éteindront pas la lumière des cierges bénits. Ni le vent, ni la tempête, ni les tremblements de terre ne pourront les éteindre. Des nuages rouges comme le sang parcourront le ciel. Les fracas du tonnerre ébranleront la terre; des éclairs sinistres sillonneront les rues dans une saison où ils ne se produisent jamais. La terre sera remuée jusque dans ses fondements. La mer soulèvera des vagues mugissantes qui se répandront sur le continent. Le sang coulera avec tant d’abondance que les hommes en auront jusqu’à la ceinture. La terre deviendra comme un vaste cimetière. Les cadavres des impies et des justes joncheront le sol. La famine sera grande. Enfin, tout sera bouleversé et les trois quarts des hommes périront. La crise éclatera presque subitement ; les châtiments seront communs au monde entier et se succéderont sans interruption. »
https://magazinelavoixdedieu.wordpress.com/2016/12/07/%EF%BB%BFprophetie-de-marie-julie-jahenny-trois-jours-de-tenebres/

La phrase suivante est tirée d'un texte d'Ulrich de Mayence (1486-1558).

D'après Michel de Roisin dans son livre : Ulrich de Mayence (1486-1558), La Bible de l’An 2000, le maître de Nostradamus, (coll. « Les carrefours de l’étrange », aux Éditions du Rocher dirigée par Jimmy Guieu, 1979), Ulrich de Mayence est un personnage à la vie profondément aventureuse. Qu'on en juge : il aurait rencontré Léonard de Vinci, voyagé en Égypte, étudié la science et la médecine, reçu des dons supra-normaux, participé à l'expédition de Cortés au Mexique, y aurait trouvé la richesse puis serait revenu en Europe à 40 ans pour y rencontrer Nostradamus qu'il appelle son fils spirituel. A 46 ans, il fonde l'Ekklesia de Kataugues ainsi qu'une imprimerie secrète à Mayence. A 53 ans il imprime les premiers exemplaires de l’Arbor Mirabilis écrit « sous la dictée de la Voix ». Il part en Asie, assiste au Concile de Trente, est reçu par le Doge de Venise, se rend à Genève et se querelle avec Calvin, rencontre Catherine de Médicis pour finir par disparaître mystérieusement à l'age de 72 ans.

Il déclare dans son frontispice à l'Arbor Mirabilis : « Au nombre d’Adonaï, de Lucifer et de Jésus, est écrit ce livre, Sous la dictée de l’Innombrable. »

« Sans relâche, la foudre se mit à jaillir des Roues, et ce n’étaient point des éclairs, ni des fils, ni des ruisseaux de feu, mais bien des cataractes, des océans de fournaise croulant des hauteurs célestes, pour ébranler peu à peu, dans sa masse, toute la sphère de notre monde. Et voici que, sous les coups répétés de cette mer ardente s’effondrant des abîmes, le ventre de la Terre s’ouvrit, pour donner passage, par mille blessures, à d’autres océans de fournaises… »

La troisième partie est paraphrasée de Esaïe :

(13:19) : « Et Babylone, l'ornement des royaumes, La fière parure des Chaldéens, Sera comme Sodome et Gomorrhe, que Dieu détruisit. »
(13:20) : « Elle ne sera plus jamais habitée, Elle ne sera plus jamais peuplée; L'Arabe n'y dressera point sa tente, Et les bergers n'y parqueront point leurs troupeaux. »
(13:21) : « Les animaux du désert y prendront leur gîte, Les hiboux rempliront ses maisons, Les autruches en feront leur demeure Et les boucs y sauteront. »
(13:22) : « Les chacals hurleront dans ses palais, Et les chiens sauvages dans ses maisons de plaisance. Son temps est près d'arriver, Et ses jours ne se prolongeront pas. »

Colombia, hôpital de haute sécurité.

Magoo se réveille de son coma : « Seigneur ! Quel cauchemar !... Tout avait l'air si réel !... »

De toute évidence, nous voilà revenu au 15 mars, ou les jours suivants. Magoo, sévèrement irradié a été transféré à l'hôpital de Columbia, à Manhattan. Le capitaine Creighton insiste auprès du docteur Garett pour voir Magoo, mais le bon docteur n'est pas de cet avis : il a relevé chez son patient des anomalies génétiques. Ils se trouvent devant un cas de mutation unique au monde. C'est à ce moment que le groupe s'aperçoit du réveil de Magoo.

Les dessins ici et dans les pages suivantes sont encore une fois en contraste de négatif – très sombres pour représenter les policiers et les médecins – à l'exception des images du scanner qui apparaissent abondamment colorées.

Sur les écrans de contrôle du scanner médical, ils assistent avec effarement à la transformation d'un Magoo terrorisé.

« Les temps... sont venus... Déjà je n'appartiens plus à ce monde. »

Le visage de Magoo se transforme sous leurs yeux en loup. Une case – toujours en négatif – montre Creighton en jaune/orangé comme lors de la séquence de la mort de Fireman et des siens.

« Je suis la main terrible du Seigneur... le grand roi d'effrayeur. »

Creighton semble frappé mortellement par quelque-chose d'indistinct. Les autres hommes présents sont réduits à l'état de squelettes.

« Au terme de mes 42 mois de règne, la terre sera comme un désert. Babylone sera détruite au point que le soc de la charrue y passera. Le berger plantera son bâton dans le sol et dira : « Ici, était une ville. »

« La main terrible du Seigneur » est une référence au livre « Le missionnaire catholique ou Instructions familières sur la religion. En réfutation des préjugés, des erreurs et des calomnies par lesquelles elle a été attaquée durant la persécution présente... »  de François Marie Bigex (1797), considéré comme un bréviaire de la résistance spirituelle.

« Mais si nous ouvrons les Livres saints, quel développement nous y trouvons de l'action et de la Providence, dans les révolutions et les terribles événemens qui se sont passés sur la scène du monde ! « C'est le Seigneur qui arme pour la guerre, et qui brise l'arc ou le glaive ; c'est le Seigneur qui appelle la famine sur la terre et qui visite les nations par la peste ». Il envoie un déluge sur la terre ; il consume, par une pluie de feu, des villes abominables ; il ensévelit les Egyptiens dans les abîmes de la mer ; il livre les habitants de Canaan au tranchant du glaive ; il frappe le Peuple Juif de divers fléaux, et il se sert des nations idolâtres, comme d'une verge de sa fureur, pour le châtier et le ramener à lui ; il le disperse enfin dans l'Univers; et il réduit en cendres son temple et sa ville, en punition du plus affreux de ses crimes ; le Seigneur étend encore son bras vengeur sur Babylone, Damas, Tyr et Sidon ; il renverse l'orgueilleux Empire des Assyriens, et il dispose de celui des Mèdes et des Perses ; toute l'Histoire Sainte; de concert avec les Annales du monde, nous retrace cette grande vérité, qu'il est un Dieu juste, lent; il est vrai, à punir ; mais qui punit enfin par de grandes calamités les grands péchés des Peuples. Et ne faut-il pas être endurci par les passions, ou aveuglé par l'impiété, ne faut-il pas être athée; pour méconnaitre la main terrible du Seigneur et un grand exemple de ses vengeances, dans les maux qui affligent aujourd’hui la terre ? »

« Le grand roi d'effrayeur » : nous avons déjà connu cette expression. Il s'agit encore une fois de la centurie 10: LXXII :
« L'an mil neuf cens nonante neuf sept mois,
Du ciel viendra vn grand Roy d'effrayeur:
Resusciter le grand Roy d'Angolmois,
Auant apres Mars regner par bon-heur. »

Les 42 mois de règne sont une référence à l'Apocalypse de Jean. Dans « Apocalypse 12 » apparaît « une femme enveloppée du soleil ». Elle enfante un fils « qui doit paître toutes les nations avec une verge de fer ». apparaît un dragon qui veut dévorer l'enfant. Suit un combat entre celui-ci et ses anges d'une part et Michel et ses anges d'autres part.

Le dragon est vaincu, précipité sur terre. Alors, de la mer, jaillit une bête avec dix cornes et sept têtes semblable à un léopard, avec des pieds d'ours et une gueule de lion.

Apocalypse (13:5) : « Et il lui fut donné une bouche qui proférait des paroles arrogantes et des blasphèmes; et il lui fut donné le pouvoir d'agir pendant quarante-deux mois. »
(13:7) : « Et il lui fut donné de faire la guerre aux saints, et de les vaincre. Et il lui fut donné autorité sur toute tribu, tout peuple, toute langue, et toute nation. »
(13:18) : « C'est ici la sagesse. Que celui qui a de l'intelligence calcule le nombre de la bête. Car c'est un nombre d'homme, et son nombre est six cent soixante-six. »

« ...la terre sera comme un désert » : ce pourrait être une référence au Padre Pio (1887/1968), prêtre et capucin. Il est connu comme étant le premier prêtre et l'un des rares hommes à avoir subi des stigmates. Il a été canonisé en 2002.

« Le père Pellegrino Funicelli, qui a assisté Padre Pio pendant de nombreuses années, lui a demandé un jour : "Aujourd'hui, vous avez refusé l'absolution à une femme parce qu'elle a volontairement subi un avortement. Pourquoi avez-vous été si rigoureux avec cette pauvre malheureuse ?"

Padre Pio a répondu: "Le jour où les gens perdront leur horreur envers l'avortement sera le jour le plus terrible pour l'humanité. L'avortement n'est pas seulement un homicide, mais aussi un suicide. Ne devrions-nous pas avoir le courage de manifester notre foi devant ceux qui commettent deux crimes en un seul acte ?"

"Un suicide ?" a demandé le père Pellegrino.

"Le suicide de la race humaine sera compris par ceux qui verront la terre peuplée par les personnes âgées et vide d'enfants : brûlée comme un désert", a répondu Padre Pio.

Ou Esaïe (64:10) : « Tes villes saintes sont un désert; Sion est un désert, Jérusalem une solitude. »

« Babylone sera détruite au point que le soc de la charrue y passera. » : il s'agirait cette fois d'une référence à un prophète (encore un) moderne : l'abbé Souffrant (1755/1828) qui vécut près de Nantes sous le régime de la « Terreur ».

« Paris sera détruit, tellement détruit que la charrue y passera ».

« Le berger plantera son bâton dans le sol et dira : « Ici, était une ville. »

Il s'agirait ici d'une paraphrase du Père Nectou (?/1777), ancien provincial d'Aquitaine, considéré comme Saint et prophète par les jésuites.

« Pendant cette révolution, qui sera générale et non pas confinée à la France, Paris sera si complètement détruite que vingt ans après, les pères marcheront dans ses ruines avec leurs enfants qui leur demanderont ce qu'il y avait là. Ils répondront : 'mon enfant, ce fut autrefois une grande ville, que Dieu a détruite à cause de ses crimes. Après cet événement terrible, tout rentrera dans l'ordre; la justice règnera dans le monde et la contre-révolution sera accomplie. »

Le berger est bien évidemment la figure du Christ. Son bâton est peut-être celui de Moïse, dont nous avons déjà parlé, le « Nehustan » avec son serpent d'airain.

Terminons par ce commentaire de « Bède le Vénérable » (672/673-735), moine et lettré anglo-saxon surnommé « Père de l'histoire anglaise » :

«En effet, au jour du jugement, les astres paraîtront couverts d'obscurité, non qu'ils perdent rien de la lumière qui leur est propre, mais parce qu'ils seront éclipsés par l'éclat de la lumière véritable, c'est-à-dire, du souverain Juge. Cependant rien ne s'oppose à ce que l'on entende que le soleil, la lune et les astres seront alors privés réellement pour un temps de leur lumière, comme cela est certainement arrivé lors de la mort du Christ. Mais le jugement une fois terminé, il y aura un ciel nouveau et une nouvelle terre ( 2P 3,13 Ap 21,1 ), et alors s'accomplira cette prophétie d'Isaïe: «La lumière de la lune brillera comme la lumière du soleil, et la lumière du soleil sera sept fois plus éclatante» ( Is 30, 26). «Et les puissances des cieux seront ébranlées».

C'était pour les croyants qui m'ont lu jusqu'ici...

« Je choisirais le paradis pour le climat... et l'enfer pour la compagnie ! »
Samuel Langhorne Clemens.

« La justice c'est comme la Sainte Vierge : si on ne la voit pas de temps en temps, le doute s'installe. »
Michel Audiard.



L'HORREUR, L'HORREUR...

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C'est ce que je ressens ce soir à la lecture de la nouvelle que je tiens à vous commenter ici (mon point de vue n'engage évidemment que moi).

Je crois que là, on a atteint le fond du baril de la connerie « féministe-radicale ».

Je plaisante, bien sûr. La bêtise est un baril sans fond. Plus on creuse, plus on trouve.

Un salopard d'homme blanc a dit un jour :  « Deux choses sont infinies : l’Univers et la bêtise humaine. Mais en ce qui concerne l’Univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue. »

Évidemment, j'insiste là-dessus, c'était un homme – blanc et donc indigne d'exister. Ce n'est pas moi qui le dit, c'est la propagande néo-féministe actuelle, enfin presque, certaines ont la bonté de nuancer : le mal c'est les autres homme, pas « les leurs » : leur père est merveilleux, leur frère formidable, leur conjoint adorable, leurs fils tout cela à la fois.

Bien évidemment, il ne leur viendra jamais à l'esprit qu'une de leurs amies néo-féministes puissent voir ces mêmes personnes comme « l'adversaire ». D'ailleurs, il est utile de souligner qu'elles les acceptent dans leurs manifestations. Il est aussi utile de souligner qu'elles leur interdisent l'entrée de leurs réunions.

On peut aussi dénier aux hommes, les droits que l'on accorde aux femmes... Pourquoi ? Ben, parce que les droits des hommes ont toujours été déniés aux femmes, bien sûr. Certains (hommes) pourraient argumenter que c'est plus une question sociale qu'une question de sexe, mais... c'est des hommes, hein ?

A quoi bon ? De toute façon, le Prof Solitaire a largement démonté ce genre de présupposé sur son blogue.





Ça va même encore plus loin, puisqu'on en arrive à une segmentation de la société : l'humanité se retrouve divisée, ironiquement comme aux bons vieux temps du colonialisme, entre hommes et femmes, entre blancs et non-blancs, entre non-noirs et noirs, entre non-musulmans et musulmans, entre musulmans et femmes musulmanes, entre femmes musulmanes et femmes musulmanes noires.

Les variations semblent infinies et on est toujours la victime de quelqu'un.



Bref, tout ça pour vous parler d'une initiative qui fait beaucoup parler de ce côté de la grande mare depuis deux jours.

Le 9 janvier, donc, un groupe de cent Françaises (pas d'hommes, est-ce pour le mieux ou pas ?) a signé le manifeste suivant (je suis désolé, il est incomplet, car l'article était payant. Et non, je ne suis pas radin, c'est juste que pour une raison quelconque, je n'arrive pas à payer) :

Tribune. Le viol est un crime. Mais la drague insistante ou maladroite n’est pas un délit, ni la galanterie une agression machiste.

(Ici, rien à redire. Ça me paraît tomber sous le sens)

A la suite de l’affaire Weinstein a eu lieu une légitime prise de conscience des violences sexuelles exercées sur les femmes, notamment dans le cadre professionnel, où certains hommes abusent de leur pouvoir. Elle était nécessaire. Mais cette libération de la parole se retourne aujourd’hui en son contraire : on nous intime de parler comme il faut, de taire ce qui fâche, et celles qui refusent de se plier à de telles injonctions sont regardées comme des traîtresses, des complices !

(Encore une fois, je ne vois rien à redire à ça. D'ailleurs les auteurs du texte prennent la précaution d'évoquer « une légitime prise de conscience des violences sexuelles exercées sur les femmes ». Tout au plus, pourrait on faire remarquer que les violences sexuelles ne s'exercent pas seulement sur les femmes.)

Or c’est là le propre du puritanisme que d’emprunter, au nom d’un prétendu bien général, les arguments de la protection des femmes et de leur émancipation pour mieux les enchaîner à un statut d’éternelles victimes, de pauvres petites choses sous l’emprise de phallocrates démons, comme au bon vieux temps de la sorcellerie.

(PATRIARCAT, SORS DE CE CORPS !!!)

De fait, #metoo a entraîné dans la presse et sur les réseaux sociaux une campagne de délations et de mises en accusation publiques d’individus qui, sans qu’on leur laisse la possibilité ni de répondre ni de se défendre, ont été mis exactement sur le même plan que des agresseurs sexuels. Cette justice expéditive a déjà ses victimes, des hommes sanctionnés dans l’exercice de leur métier, contraints à la démission, etc., alors qu’ils n’ont eu pour seul tort que d’avoir touché un genou, tenté de voler un baiser, parlé de choses « intimes » lors d’un dîner professionnel ou d’avoir envoyé des messages à connotation sexuelle à une femme chez qui l’attirance n’était pas réciproque.

(Ben oui, il me semble que ça tombe sous le sens. Vrai, il y a des salauds en ce monde, mais les créatrices du mouvement #metoo – pourtant américaines – ont-elles entendu parler de la notion d'Habeas Corpus ?)

Cette fièvre à envoyer les « porcs » à l’abattoir, loin d’aider les femmes à s’autonomiser, sert en réalité les intérêts des ennemis de la liberté sexuelle, des extrémistes religieux, des pires réactionnaires et de ceux qui estiment, au nom d’une conception substantielle du bien et de la morale...

(Le texte accessible au lecteur non payant s'arrête malheureusement ici).

Parmi ces signataires, on retrouve au premier plan l'actrice Catherine Deneuve, la journaliste Elizabeth Lévy, l'animatrice de radio Brigitte Lahaie (qui en tant qu'ex actrice porno pourrait en parler du harcèlement), l'auteure et psychanalyste Sarah Chiche, l'écrivaine Catherine Millet, la comédienne et auteur Catherine Robbe-Grillet, la journaliste Peggy Sastre, la journaliste Abnousse Shalmani, la présidente du mouvement ETHIC Sophie de Menthon.

Le texte dénonce apparemment également l'appel au retrait d'un tableau de Balthus accusé de « propager la pédophilie » et l'interdiction de la rétrospective Roman Polanski à la Cinémathèque de Paris.

J'ai retrouvé sur le net quelques autres extraits de ce texte. Veuillez noter qu'ils sont évidemment hors contexte.

« Elle peut veiller à ce que son salaire soit égal à celui d’un homme, mais ne pas se sentir traumatisée à jamais par un frotteur dans le métro, même si cela est considéré comme un délit. Elle peut même l’envisager comme l’expression d’une grande misère sexuelle, voire comme un non-événement ».

Parmi d'autres fragments, j'ai retrouvé la mention de « vague purificatoire », de « climat de société totalitaire », de« l'indispensable liberté d'offenser », voire « d'importuner » et dénonçant ce féminisme qui « prend le visage d'une haine des hommes et de la sexualité ».

Il est également fait mention de « la vague purificatoire qui ne semble avoir aucune limite », « des éditeurs (qui) demandent à certaines d’entre nous de rendre nos personnages masculins moins « sexistes », de parler de sexualité et d’amour avec moins de démesure ou encore de faire en sorte que les « traumatismes subis par les personnages féminins » soient rendus plus évidents ».

Et elles terminent :« En tant que femmes, nous ne nous reconnaissons pas dans ce féminisme qui, au-delà de la dénonciation des abus de pouvoir, prend le visage d’une haine des hommes et de la sexualité ».

Comme vous pouvez l'imaginer, la réaction n'a pas tardé à venir, sur les réseaux sociaux – ces nouveaux  « tribunaux révolutionnaires » – la radio, la télévision, un peu de tout.

Parenthèse : quand je parle de « tribunaux révolutionnaires », je fais dans la caricature. La situation actuelle est quasiment pire. D'accord, il n'y a pas eu – encore – mort d'homme, mais les tribunaux en question acquittaient plus qu'ils ne condamnaient et les accusés avaient droit à un avocat (du moins jusqu'au décret du « 22 Prairial »). Seuls 20% de ses victimes furent des nobles ou des religieux.

Aujourd’hui, la féministe Caroline de Haas a répondu à cette tribune (elle était un peu pressée, elle n'a trouvé que trente féministes pour la soutenir) :

"On risquerait d’aller trop loin." Dès que l’égalité avance, même d’un demi-millimètre, de bonnes âmes nous alertent immédiatement sur le fait qu’on risquerait de tomber dans l’excès. L’excès, nous sommes en plein dedans. C’est celui du monde dans lequel nous vivons. En France, chaque jour, des centaines de milliers de femmes sont victimes de harcèlement. Des dizaines de milliers d’agressions sexuelles. Et des centaines de viols. Chaque jour. La caricature, elle est là. »

(Bien évidemment, pas un mot sur les hommes victimes des mêmes méfaits, et pas de chiffres. De plus, je rappelle ici la première phrase de la tribune de ce qu'il faudra peut-être appeler « Le manifeste des cent salopes » : « A la suite de l’affaire Weinstein a eu lieu une légitime prise de conscience des violences sexuelles exercées sur les femmes, notamment dans le cadre professionnel, où certains hommes abusent de leur pouvoir. Elle était nécessaire. »).

"On ne peut plus rien dire." Comme si le fait que notre société tolère – un peu – moins qu’avant les propos sexistes, comme les propos racistes ou homophobes, était un problème. "Mince, c’était franchement mieux quand on pouvait traiter les femmes de salopes tranquilles, hein ?" Non. C’était moins bien. Le langage a une influence sur les comportements humains : accepter des insultes envers les femmes, c’est de fait autoriser les violences. La maîtrise de notre langage est le signe que notre société progresse. »

(La tribune – du moins les extraits que j'ai pu en lire – ne dit absolument rien de tel. Il s'agit ici de l'usage du « principe de l'association dégradante » de Schopenhauer).

"C’est du puritanisme." Faire passer les féministes pour des coincées, voire des mal-baisées : l’originalité des signataires de la tribune est... déconcertante. Les violences pèsent sur les femmes. Toutes. Elles pèsent sur nos esprits, nos corps, nos plaisirs et nos sexualités. Comment imaginer un seul instant une société libérée, dans laquelle les femmes disposent librement et pleinement de leur corps et de leur sexualité lorsque plus d’une sur deux déclare avoir déjà subi des violences sexuelles ? »

(Encore une fois, aucune mention des hommes. Seules les femmes subissent « des violences sexuelles ». Par ailleurs, une définition de cette expression par Madame de Haas serait utile, ici. Madame de Haas utilise ici un autre « argument » de Schopenhauer : celui qui consiste à « tirer de fausses conclusions »).

"On ne peut plus draguer." Les signataires de la tribune mélangent délibérément un rapport de séduction, basé sur le respect et le plaisir, avec une violence. Tout mélanger, c’est bien pratique. Cela permet de tout mettre dans le même sac. Au fond, si le harcèlement ou l’agression sont de "la drague lourde", c’est que ce n’est pas si grave. Les signataires se trompent. Ce n’est pas une différence de degré entre la drague et le harcèlement mais une différence de nature. Les violences ne sont pas de la "séduction augmentée". D’un côté, on considère l’autre comme son égal.e, en respectant ses désirs, quels qu’ils soient. De l’autre, comme un objet à disposition, sans faire aucun cas de ses propres désirs ou de son consentement. »

(Non, Madame de Haas, les signataires ne mélangent rien du tout. Au contraire, elles font des distinctions claires – que vous semblez vous refuser à voir – cela dit, j'apprécie ici votre emploi de l'écriture inclusive, lequel semble impliquer que le principe d'égalité, ça va dans les deux sens. Je me permettrais de citer ici la romancière Jane West : « N'attribuons pas à la malveillance ou à la cruauté ce qui peut être renvoyé à des motifs moins criminels. »).

"C’est de la responsabilité des femmes." Les signataires de la tribune parlent de l’éducation à donner aux petites filles pour qu’elles ne se laissent pas intimider. Les femmes sont donc désignées comme responsables de ne pas être agressées. Quand est-ce qu’on posera la question de la responsabilité des hommes de ne pas violer ou agresser ? Quid de l’éducation des garçons ? »

(Encore une fois, pas de mention des violences faites aux hommes ou aux petits garçons, tant qu'à faire. Madame de Haas reprend non seulement ici le principe de la « fausse conclusion » mais y rajoute celui de l'argumentation ex concessis afin d'en venir aux arguments ad hominem. Et soit dit en passant, qui éduque majoritairement les garçons ? Quand à faire appel à la responsabilité des femmes, n'est-ce pas une façon de les appeler à « prendre le pouvoir » ?)

« Les femmes sont des êtres humains. Comme les autres. Nous avons droit au respect. Nous avons le droit fondamental de ne pas être insultées, sifflées, agressées, violées. Nous avons le droit fondamental de vivre nos vies en sécurité. En France, aux États-Unis, au Sénégal, en Thaïlande ou au Brésil : ce n’est aujourd’hui pas le cas. Nulle part. »

(« Les femmes sont des êtres humains ». Tout à fait d'accord, mais les hommes aussi. « Nous avons droit au respect.  Nous avons le droit fondamental, etc. » Tout à fait d'accord ! Mais les hommes aussi. Et s'il est vrai qu'il y a des agressions verbales et/ou physiques contre les femmes dans tous les pays, il en va de même pour les hommes, mais chuuuut... Une chose à la fois.)

« Beaucoup d’entre elles sont souvent promptes à dénoncer le sexisme quand il émane des hommes des quartiers populaires. Mais la main au cul, quand elle est exercée par des hommes de leur milieu, relève selon elles du "droit d’importuner". Cette drôle d’ambivalence permettra d’apprécier leur attachement au féminisme dont elles se réclament. »

(« Beaucoup d'entre elles, etc. » Lesquelles ? Retour à « l'association dégradante », à savoir l'accusation de racisme. Ce n'est pas exprimé clairement mais il faut appeler un chat, un chat. Ajoutons-y celui du « faux argument » : « Ainsi s'il (l'adversaire) est membre d'une secte à laquelle nous n'appartenons pas, nous pouvons utiliser la doctrine de secte contre lui. » Aristote)

« Avec ce texte, elles essayent de refermer la chape de plomb que nous avons commencé à soulever. Elles n’y arriveront pas. Nous sommes des victimes de violences. Nous n’avons pas honte. Nous sommes debout. Fortes. Enthousiastes. Déterminées. Nous allons en finir avec les violences sexistes et sexuelles. »

(Une fois de plus, Madame de Haas fait usage de la « fausse conclusion », tout en faisant usage de l'argument ad auditores qui s'adresse au public. Votre adversaire est peut-être un expert, mais votre public ne l'est pas. A ses yeux, vous l'aurez battu.).

Ont signé cette tribune : Adama Bah, militante afroféministe et antiraciste, Marie-Noëlle Bas, présidente des Chiennes de garde, Lauren Bastide, journaliste, Fatima Benomar, co-porte-parole des Effronté.es, Anaïs Bourdet, fondatrice de Paye ta Shnek, militante féministe, Sophie Busson, militante féministe, Marie Cervetti, directrice du FIT et militante féministe, Pauline Chabbert, militante féministe, Madeline Da Silva, militante féministe, Caroline De Haas, militante féministe, Basma Fadhloun, militante féministe, Giulia Foïs, journaliste, Clara Gonzales, militante féministe, Leila H., de Check tes privilèges, Clémence Helfter, militante féministe et syndicale, Carole Henrion, militante féministe, Anne-Charlotte Jelty, militante féministe, Andréa Lecat, militante féministe, Claire Ludwig, chargée de communication et militante féministe, Maeril, illustratrice et militante féministe.

Chloé Marty, assistante sociale et féministe, Angela Muller, militante féministe, Selma Muzet Herrström, militante féministe, Michel Paques, militant féministe (Tiens, un homme !), Ndella Paye, militante afroféministe et antiraciste, Chloé Ponce-Voiron, militante féministe, metteuse en scène, réalisatrice et comédienne, Claire Poursin, coprésidente des Effronté.es, Sophie Rambert, militante féministe, Noémie Renard, animatrice du site Antisexisme.net et militante féministe, Rose de Saint-Jean, militante féministe, Laure Salmona, cofondatrice du collectif Féministes contre le cyberharcèlement et militante féministe, Muriel Salmona, psychiatre, présidente de l’association Mémoire traumatique et victimologie et militante féministe, Nicole Stefan, militante féministe, Mélanie Suhas, militante féministe, Monique Taureau, militante féministe, Clémentine Vagne, militante féministe, l’association En Avant Toute(s), l’association Stop harcèlement de rue.

Caroline de Haas accuse par ailleurs ainsi les signataires. Elles "sont pour la plupart des récidivistes en matière de défense de pédocriminels ou d’apologie du viol".

« Cette tribune est une gifle contre les femmes qui dénoncent la prédation sexuelle. Elle ne rend service qu’aux prédateurs ; et la majorité des hommes ne veulent plus leur être associés. »

FÉMINISME - "Il est intéressant de constater que les femmes qui défendent ce droit à harceler sont très aisées, et ce sont les hommes de leur classe qu'elles soutiennent. Oui au harcèlement s'il est mondain. Et pour la solidarité avec les autres femmes, on repassera."

« Les porcs et leurs allié.e.s s’inquiètent ? C’est normal. Leur vieux monde est en train de disparaître. Très lentement – trop lentement – mais inexorablement. Quelques réminiscences poussiéreuses n’y changeront rien, même publiées dans Le Monde. »

Voilà. Vous n'êtes pas d'accord avec Madame de Haas ? Vous êtes un(e) porc (ou plutôt truie ?), et attention Le Monde, tu ferais bien de choisir ton camp, le bon, « le nôtre ».

Le journal a répliqué :

« Paul Benkimoun, président de la Société des rédacteurs du Monde[en charge de veiller au respect de la ligne éditoriale du quotidien], affirme ne pas avoir été saisi sur la tribune du collectif parue mardi, ni même sur le texte de Philippe Ridet. "Dans les pages 'Débat', il peut y avoir des sujets contradictoires, des points de vue antagonistes, confie-t-il à L'Express. Quand des tribunes vont en revanche à l'encontre de nos valeurs, si elles sont racistes ou sexistes, si elles appellent à la violence et qu'elles n'appellent pas au débat, nous ne les publions pas." Et de rappeler que pendant la campagne présidentielle, Le Monde avait ainsi fermement pris position pour ne pas publier de tribune du Front national. »

Pour info, Philippe Ridet est l'auteur d'une tribune parue en décembre : « C'est devenu compliqué d'être un homme » qui y a eu droit aussi :

« Au delà de son contenu, la tribune justifiant des agressions sexuelles et minimisant leur impact pose question sur le positionnement du journal Le Monde. »

Alice Coffin (Co-présidente de l'Association des journalistes LGBT, porte-parole de la Conférence européenne lesbienne*, co-fondatrice des Lesbiennes d'Intérêt Général, membre du collectif féministe La Barbe, du collectif lesbien Ouiouioui et des Dégommeuses. Lauréate du programme franco-américain Fulbright, diplômée en philosophie, sciences politiques et journalisme, enseignante en journalisme)

Autres réactions toutes aussi posées :

Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes :

 "Je trouve très dommage qu'une grande dame comme Catherine Deneuve, car c'est essentiellement elle qui est utilisée et que l'on va retenir, cosigne cette tribune parce que les victimes des violences sexuelles sont déjà écrasées par la peur de parler, par la loi du silence", regrette-t-elle sur RTL.
Et de poursuivre : "Une fois de plus, les agresseurs leur diront : 'Tu vois, même Catherine Deneuve est d'accord avec ce que je t'ai fait'. On n'a pas le droit de faire des choses comme cela".

"Cette tribune dans Le Monde est une espèce de pot-pourri, il y a de tout dedans", a ajouté ce mercredi 10 janvier la secrétaire d'État, alors qu'elle était interrogée à ce sujet sur France culture. Elle aborde "des réflexions qui ne sont pas inintéressantes mais pas nouvelles non plus", notamment "la question de savoir si on doit se sentir victime et être traumatisée après un viol ou une agression sexuelle", a-t-elle poursuivi.

.@MarleneSchiappa: "Dans cette tribune il y a des choses profondément choquantes. Nous avons déjà énormément de mal à faire comprendre aux jeunes filles que frotter un sexe d’homme dans le métro contre elles, c’est une agression. Je pense que c’est dangereux de tenir ce discours."

On admirera au passage le lapsus de Madame Schiappa : « Nous avons déjà énormément de mal à faire comprendre aux jeunes filles que frotter un sexe d'homme dans le métro contre elles, c'est une agression. »

Vous avez compris jeunes filles ? Si vous venez vous frotter contre mon sexe dans le métro, je porte plainte !

« Elles incarnent l’ordre moral traditionnel : celui de l’homme conquérant et de la femme soumise. »
Laurence Rossignol, Sénatrice de l'Oise

Tout aussi critique, l’ancienne ministre du droit des femmes et sénatrice de l’Oise, Laurence Rossignol, a jugé sur France inter que défendre un « droit d’importuner »était une « gifle contre les femmes qui dénoncent la prédation sexuelle » et ne « rend [ait] service qu’aux prédateurs ». Sur Twitter, elle avait également estimé que « l’angoisse de ne plus exister sans le regard et le désir des hommes » conduisait « des femmes intelligentes à écrire des énormes âneries ».

« Beaucoup d’entre elles sont promptes à dénoncer le sexisme quand il émane des hommes des quartiers populaires. Mais la main au cul, quand elle est exercée par des hommes de leur milieu, relève selon elles du "droit d’importuner". » il n’y a pas deux vitesses au féminisme. »
Lauren Bastide, journaliste et animatrice radio

« L'année commence bien avec un petit retour de bâton antiféministe ... on n'allait pas laisser les femmes s'émanciper aussi facilement n'est-ce-pas :)
Bon je sais pas vous, mais moi, j'ai pas prévu de me laisser faire. »
Emma, artiste et blogueuse

Ségolène Royale a aussi réagi sur RTL mardi, regrettant que Catherine Deneuve ait cosigné cette tribune « parce que les victimes des violences sexuelles sont déjà écrasées par la peur de parler, par la loi du silence ». « On n’a pas le droit de faire des choses comme cela », a-t-elle ajouté, affirmant que la signature d’une actrice reconnue comme Catherine Deneuve permettrait aux agresseurs de justifier leurs actes.

(Ségolène Royal est une ex-candidate à la présidentielle, ancienne ministre de l'Environnement, de l'Energie et de la Mer sous Manuel Valls et Bernard Cazeneuve, ancienne compagne de François Hollande.)

L'actrice et réalisatrice Asia Argento a également apporté son grain de sel :

« J'aimerais savoir ce que vous en pensez Madame le ministre @MarleneSchiappa, votre opinion sur cet article déplorable »

Pour info, rappelons qu'Asia Argento a déclaré s'être vue imposer une fellation par Harvey Weinstein en 1997. Par la suite, elle aurait eu des relations sexuelles durant cinq ans avec son agresseur, relations « consenties » mais « non-désirées » par crainte de voir Weinstein nuire à sa carrière.

« L'entourage même de l'actrice est sceptique. Son ancien compagnon, un chanteur avec qui la comédienne a eu un enfant, décrit la jeune actrice flattée des attentions du producteur, des hélicoptères mis à sa disposition pour le rejoindre, des promesses de rôles, des cadeaux. Est-elle victime ? En a-t-elle profité ? La vérité est dans cette « zone grise » qui permet aux pervers de prospérer et amène les femmes à se taire. Asia Argento est sans doute en même temps cette très jeune femme abusée par un violeur en série et cette actrice aveuglée par les sunlights de Hollywood. »

L'actrice – fille du célèbre réalisateur Dario Argento – a reconnu n'avoir plus jamais tourné de film avec Weinstein après sa première agression.



Quand les cons sont braves.
Georges Brassens

Sans être tout à fait un imbécile fini,
Je n'ai rien du penseur, du phénix, du génie.
Mais je n' suis pas le mauvais bougre et j'ai bon cœur,
Et ça compense à la rigueur.

Quand les cons sont braves
Comme moi,
Comme toi,
Comme nous,
Comme vous,
Ce n'est pas très grave.
Qu'ils commettent,
Se permettent
Des bêtises,
Des sottises,
Qu'ils déraisonnent,
Ils n'emmerdent personne.

Par malheur sur terre
Les trois quarts
Des tocards
Sont des gens
Très méchants,
Des crétins sectaires.
Ils s'agitent,
Ils s'excitent,
Ils s'emploient,
Ils déploient
Leur zèle à la ronde,
Ils emmerdent tout l' monde.

Si le sieur X était un lampiste ordinaire,
Il vivrait sans histoir's avec ses congénères.
Mais hélas ! il est chef de parti, l'animal :
Quand il débloque, ça fait mal !

Si le sieur Z était un jobastre sans grade,
Il laisserait en paix ses pauvres camarades.
Mais il est général, va-t-en-guerr', matamore.
Dès qu'il s'en mêle, on compt' les morts.

Mon Dieu, pardonnez-moi si mon propos vous fâche
En mettant les connards dedans des peaux de vaches,
En mélangeant les genr's, vous avez fait d' la terre
Ce qu'elle est : une pétaudière !



Conversation avec une collègue

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Depuis quelques temps, l'envie de pondre un billet à propos des mes collègues de travail me vient en tête. J'hésite à le faire parce que, sincèrement, c'est un sujet douloureux pour moi. Après deux décennies dans ce métier, je demeure passablement accablé de constater que mes relations de travail se soldent habituellement au mieux dans l'indifférence, au pire dans l'hostilité.

Ce n'est pas aussi horrible à l'école où je me trouve en ce moment, j'ai connu bien pire, mais je constate néanmoins que les choses s'enveniment.

Je pense que je vais écrire (ou plutôt vomir) ce billet sous peu, ne serait-ce que pour des raisons thérapeutiques.

Mais pour l'instant, permettez-moi simplement de vous rapporter une conversation que j'ai eue avec une collègue cette semaine.

Je suis dans le corridor en compagnie de Marcus, un collègue, et je me dirige vers la salle du personnel. Je croise Camille (nom fictif) et voici la conversation qui s'ensuit.

Camille: "Hé! j'ai pensé à toi cette semaine!"

Moi (tentant d'être comique): "Attention, il y a des enfants présents."

Camille: "Regardais-tu Virginie dans le temps?"

Moi: "J'ai vu quelques épisodes mais je ne suivais pas ça régulièrement." (C'est faux, je n'ai jamais regardé cette émission de ma vie, mais je ne voulais pas paraître condescendant.)

Camille: "J'ai revu quelques épisodes cette semaine et le personnage de (j'oublie le nom) joué par Jici Lauzon m'a tellement fait pensé à toi." (Elle se tourne alors vers Marcus et parle de moi comme si je n'étais plus là). "T'sais le prof engagé et militant qui veut changer le monde? Et quand son père meurt, il ne laisse rien transparaître, mais se met à pleurer comme un veau quand il se retrouve tout seul? Ça m'a tellement fait penser à lui!"

Court silence un peu malaisé, en partie parce qu'elle regarde Marcus et parle de moi comme si j'étais invisible, mais surtout parce qu'elle vient essentiellement d'affirmer dans ma gueule qu'un personnage apparemment naïf et qui est caractérisé par son incapacité à exprimer ses émotions lui fait penser à moi, ce qui me semble être une affirmation profondément gratuite et vaguement mesquine. Mais bon prince, je décide d'ignorer cette dernière partie en répondant:

Moi: Ah... ben... je suis ravi qu'un personnage aussi inspirant et admirable te fasse penser à moi.

Camille: En fait, je l'ai toujours détesté.

Sur ces mots, elle tourne les talons et retourne dans sa classe.

Je parlerai de cette femme plus en détails dans mon futur billet, mais disons simplement qu'elle me connait très peu et que je ne vois absolument pas d'où elle sort de telles conclusions à propos de ma personnalité.

Je suis fort conscient de mes limites et je sais que je suis loin d'être parfait, mais je ne comprendrai jamais d'où vient cette extraordinaire hostilité que ressentent la plupart de mes collègues à mon endroit.

De plus, je ne déteste pas Camille! En fait, pour tout dire, je l'aime bien, ce qui ne semble pas du tout être réciproque pour de nébuleuses raisons qui m'échappent complètement.

Mais même si je la détestais, je ne me serais jamais permis de tenir de tels propos devant elle. Et si je le faisais, j'ose à peine imaginer quelles en seraient les répercussions.

La capacité de mépriser ouvertement un collègue sans subir la moindre conséquence... serait-on en face d'un privilège féminin? Un de plus?




#MoiAussi

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Certains s'étonneront peut-être de mon silence à propos de la campagne de dénonciation qui fait rage depuis des mois.

Habituellement, les excès du féminisme constituent l'un de mes sujets de prédilection. Alors pourquoi me taire dans ce cas-ci?

Je n'en suis pas entièrement sûr moi-même.

Je crois que, d'une part, je suis plutôt las d'écrire à propos de ce féminisme déjanté et empoisonné qui s'immisce partout. Un gars s'écoeure de patauger dans la fange et il vient un moment où il a juste envie de prendre une bonne douche pour se débarrasser de l'odeur.

D'autre part, si ce mouvement me semble essentiellement néfaste parce qu'empreint de misandrie et de féminisme victimaire et revanchard, je ne peux pas m'empêcher de ressentir de la sympathie pour les victimes... les vraies victimes.

Je sais ce que c'est que de subir le harcèlement d'une personne en position d'autorité. Ce n'était pas du harcèlement sexuel dans mon cas (bien que j'ai vécu ça aussi plus tôt dans ma vie), mais du harcèlement psychologique. Je connais tout le mal que ça fait. Je sais à quel point les séquelles sont profondes et durables. J'ai goûté à cette souffrance. Je comprends parfaitement tout ça.

Mais il me semble qu'il y a différents moyens de réagir à cela. Moi, j'ai essayé d'être constructif et j'en ai fait un livre. Un bouquin pour amener les gens à réfléchir, pour lever le voile sur le problème dans l'espoir de contribuer à faire changer les choses. Et je n'ai nommé personne. Je préfère cette approche à cette pluie d'accusations publiques qui vise à anéantir des réputations en faisant fi de la présomption d'innocence et du droit de se défendre.

Je ressens beaucoup de sympathie également pour ces gens, surtout des hommes, qui se voient traînés dans la boue sur la place publique et dont la carrière est torpillée parce qu'on choisit de croire des accusatrices (souvent anonymes) sur parole. Parce qu'au coeur du harcèlement que j'ai vécu, il y avait aussi ça. On m'a balancé des allégations mensongères par la tête, on a laissé entendre que j'avais des relations inappropriées avec des enfants, on a anéanti ma réputation sans jamais me donner la possibilité de me défendre en m'affublant des pires intentions imaginables. J'ai goûté à la trahison de mes amis et collègues, j'ai vu le dégoût dans les yeux de ces gens et pourtant j'étais complètement innocent! Non seulement je n'avais rien fait de mal mais je n'avais jamais eu l'ombre d'une intention malveillante!

Je sais comment on se sent lorsqu'on subit une telle tentative d'assassinat. J'ai goûté à cette horreur-là.

Alors toute cette histoire évoque chez moi de bien sombres souvenirs. Et mon vécu étant ce qu'il est, je ressens de la sympathie pour des gens qui se retrouvent de part et d'autre de ce phénomène.

Quand j'écris, j'essaie d'exprimer des idées articulées et réfléchies, pas juste des émotions. Dans ce cas-ci, les émotions sont très fortes et elles m'empêchent de réfléchir calmement, posément et froidement. Or, il y a suffisamment de hurlements comme ça, je n'ai pas envie d'ajouter ma voix au chorus. Mais en même temps, je ressens un profond malaise dans ce silence que je m'impose.

J'étais donc très content que mon collaborateur Fylouz ponde ce texte l'autre jour.

Et aujourd'hui, je suis tombé sur un texte absolument magnifique de Benoit sur le blogue JusteSix. Une vraie petite perle qui exprime si bien ce que je ressens face à cette révolution que je vous invite à le lire. Il vaut vraiment le détour:


Extrait:

(...) Mais je reconnais trop facilement l’odeur du cadavre brûlé pour ne pas ressentir sur-le-champ, à mesure que se vit cette révolution, les nombreux dérapages qu’elle suscite à travers les mensonges, les mises au ban, les vengeances personnelles, ainsi que la soumission de la majorité silencieuse qui n’est pas outillée pour reconnaître cette odeur-là… et qui de toute façon, même si elle la reconnaissait, n’oserait jamais s’y opposer publiquement. Devant le rouleau-compresseur de l’Histoire, peu de gens ont la force de résister à sa vindicte.

(...) Si les porte-étendards du mouvement #MeToo ainsi que nos instances de pouvoir avaient été mues par un sentiment de responsabilité de nature humaniste, dépassant les intérêts personnels, voyant large et visant le long terme, tout cela aurait pu susciter en effet une noble et nécessaire évolution.

Hélas : en raison du trip de pouvoir de certaines femmes et de l’émasculation (ou de l’hypocrisie) évidente de beaucoup d’hommes, tout cela s’est transformé en une révolution polarisante qui nous réserve des lendemains qui faussent.




Déferlement de haine

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On a eu droit ces derniers jours à un véritable déferlement de haine.

Trois jours que cette tribune a été publiée, deux jours de commentaires malhonnêtes et hystériques de la part de gens qui donnent la forte impression de n'avoir tout simplement pas lu le texte en question. Oh, bien sûr, on en aura retenu certains passages maladroits particulièrement croustillant (le "frottage" dans le métro, "la misère sexuelle", le "droit d'importuner") tout cela savamment détourné de son contexte.

Rappelons comment débute ce texte : "Le viol est un crime. Mais la drague insistante ou maladroite n’est pas un délit, ni la galanterie une agression machiste. A la suite de l’affaire Weinstein a eu lieu une légitime prise de conscience des violences sexuelles exercées sur les femmes, notamment dans le cadre professionnel, où certains hommes abusent de leur pouvoir. Elle était nécessaire. Mais cette libération de la parole se retourne aujourd’hui en son contraire : on nous intime de parler comme il faut, de taire ce qui fâche, et celles qui refusent de se plier à de telles injonctions sont regardées comme des traîtresses, des complices !"

Où sont les faussetés ici, où est le déni des violences faites aux femmes ? Il n'y a là que des vérités, mais des vérités qui dérangent, c'est tout le problème.

Depuis deux jours, les "cent" sont vilipendées, traînées dans la boue, accusées d'appartenir à une classe sociale supérieure. On ironise sur le fait que Catherine Deneuve n'a pas pris le métro depuis 1980. Et on fait tout bien sûr pour éviter de regarder l'éléphant dans la pièce : oui, les femmes subissent des violences (les hommes aussi, soit dit en passant, sans vouloir en faire une excuse) : aux USA, il suffit d'un tweet pour détruire une réputation, une carrière, tout cela sans la moindre preuve. Aux chiottes, l'Habeas Corpus ! C'est le remake féministe des "Sorcières de Salem", sauf que cette fois, ce sont les "sorciers" que l'on brûle.

Oh, mais attention, parmi les féministes, il y a des hommes. Il y a aussi des femmes capables de nuances : "Mon père est un amour, mon conjoint est merveilleux, mes fils sont tout cela".

Croyez-vous que cela vous protégera ou les protégera de ce genre de folle misandre?

Pour info, cette dame est rédactrice-en-chef au "Huffington Post" US. J'ai tenté de les contacter, pas de réponse. J'ai contacté le "Huffpost" France, voici leur réponse : ""Bonjour, Ce twitt a été depuis effacé de son compte. Bien à vous,"

Ah ben tout va bien alors puisqu'elle a effacé son tweet ! Et bien sûr, si un homme avait tweeté son intention d'éliminer toutes les femmes pour 2018 et aurait ensuite effacé le message, la réaction aurait été la même, cela va sans dire. On est pour l'égalité des sexes ou pas ?

Oh, ne croyez pas que je sois fan des "cent" pour autant, pardon des "99". Oui, parce que depuis que Brigitte Lahaie a OSE dire qu'une femme pouvait jouir durant un viol; ces dames ont courageusement lâché du lest. Haro sur le baudet ! Aux loups, Brigitte Lahaie (ou plutôt aux louves) ! Quelle honte, quelle lâcheté...

Pour ceux et celles que ça intéresse, voici ce qu'en dit la science.

Pour info, en tant qu'homme, j'ai aussi subi des attouchements, des frottements, des agressions, des insultes, des moqueries, des "Tu prends combien ?" etc. Et oui, aussi de la part de femmes.

J'aimerais terminer en vous proposant, pour ceux/celles que ça intéresse quelques liens qui pourraient remettre en question certains de vos présupposés (attention, ça peut faire mal) :

Enseigner aux jeunes femmes qu'elles sont des victimes exacerbe leur anxiété

Sexisme à l'embauche?

La victimisation sexuelle par les femmes est plus fréquente que vous le croyez

Violences conjugales : un homme meurt tous les 13 jours tué par sa compagne

"Être enseignant était mon rêve jusqu'à ce qu'on m'accuse faussement"


Empathie féminine II: Emily Lindin

"Méfiez-vous des hommes qui s'identifient comme tel"

A tous ceux/celles qui considèrent les "cent" comme des bobos déconnectées, je suggère fortement le dernier lien.

Et ma réponse à cette autre tribune:


Bonsoir Madame,

Je m'excuse de vous déranger. Je préfère vous l'avouer tout de suite au cas où vous ne souhaiteriez pas poursuivre : je suis un homme. Donc, membre de ces 50.4% de l'humanité qui "se sentent outrés" et dont "personne" n'a "pété la gueule".

Ah pardon, paragraphe suivant, vous écrivez : "Oui, des hommes sont victimes de violences perpétrées par des femmes". C'est fort aimable à vous de le remarquer (quoique contradictoire avec la précédente affirmation et même si vous y ajoutez un bémol). Mais merci quand même, c'est l'intention qui compte.

"Autrement dit, si et quand des violences sont perpétrées envers un homme par une femme, c'est majoritairement en défense et en réaction à des violences perpétrées par ce dernier." Je vais tout de suite en informer mon frère aîné qui est marié à une espèce de folle qui a jeté à plusieurs reprises ses biens dans le jardin, l'a chassé jusque dans la rue, menacé de le poursuivre jusqu'à son travail, complètement dépouillé et tente actuellement de le faire passer pour fou. Ah, mais pardon, il fait partie d'une minorité.

Vous écrivez aussi qu'il n'y a "aucune symétrie envers la mysogynie, qui est un système, et "la haine des hommes" qui, dans le meilleur des cas (évitons d'évoquer le pire) est une réaction épidermique, souvent fugace." Heureusement que vous faites la précision, je me sens déjà soulagé pour toutes les fois où j'ai subi des insultes, des attouchements, etc. sans pouvoir répliquer car cela est immédiatement rapporté au "système" qui s'empresse de réagir contre la bête immonde que je suis.

Vous évoquez ensuite la blogueuse "Chaser Tiif" et son explication - totalement délirante, et oui, mysandre - de l'expression "les garçons sont des cons". Est-ce à dire que si je dis "les femmes sont des p..., des c..., des s...,"ça passera, parce qu'en fait ce que je veux exprimer en aussi peu de mots est une argumentation plus élaborée ?

Seigneur, à ce stade, je me demande si vous vous êtes bien relue.

Je passe rapidemement sur le paragraphe où vous parler du concept "d'amour des homme" pour le dénigrer. Je garde juste cette phrase : "Vous réalisez comme c'est imbécile de de dire "J'aime les hommes" ? J'aime les chats, le bleu marine, et les pizzas. Mais LES hommes, en tant que groupe humain, bah non."

Là, je suis sans voix. Si la réincarnation existe, je tâcherais de me réincarner en pizza. Peut-être aurais-je droit à votre respect, peut-être même votre amour, à moins de me réincarner en "Hawaïenne".

Vous parlez ensuite de cette fille (que personnellement je n'ai jamais rencontrée en 51 ans d'existence) qui n'a que des copains garçons, en ajoutant que "la réciproque ne semble pas exister". Ben, peut-être, mais qu'entendez-vous par là ? Que c'est la faute du patriarcat ? Moi, j'aimerais bien avoir des amies, mais la réciproque ne semble pas être vraie. Peut-être leur fais-je peur ?

Vous terminez notamment en écrivant de fort aimables choses telles que : "La haine des hommes n'existe que dans la tête des masculinistes, etc."

J'aimerais joindre ici une capture d'écran récente d'un message Twitter :


Il se trouve que cette personne est rédactrice en chef au "Huffington Post US". J'ai tenté de les contacter, pas de réponse. J'ai réussi à en obtenir une du "Huffpost France". La voici : "Bonjour, Ce twitt a été depuis effacé de son compte. Bien à vous,"

Ah, ben tout va bien alors. Madame a effacé son tweet !

Pourquoi d'abord, on se le demande ? Dommage qu'elle n'ait pas échangé d'abord avec Chaser Tiif. Elle aurait pu apprendre une chose ou deux sur le sens caché des insultes et des menaces.

Je me demande au passage - excusez l'arrogance de l'homme blanc hétérosexuel que je suis - ce qu'aurais eu pour résultat le même message légèrement modifié (Kill all women) et signé par un homme - a fortiori un homme exerçant un poste à responsabilité ?

Messieurs Spacey, Damon, Franco et al. accusés sans la moindre preuve au pays de l'Habeas Corpus peuvent-ils répondre ? En ont-ils encore le droit ?

Et vous terminez en écrivant : "Vous, mesdames et les porcs que vous défendez n’aurez pas notre haine, mais pour le mépris, on peut s’arranger."

Ah, ça n'est pas de la haine, rien que du mépris. Et bien, merci de votre point de vue madame Daam, et vivent les chats et les pizzas !

Oh, et vous vous souvenez de cette vidéo ?



Ça paraissait plein de bon sens, non ?

Sauf qu'on en est rendu à dire qu'il est tout simplement inconvenant de "proposer une tasse de thé", même si on n'insiste pas ensuite. On peut aussi avoir des ennuis parce que la personne à qui vous avez proposé une tasse de thé et qui a accepté sur le moment, parfaitement consciente de ce qu'elle faisait, nullement intoxiquée, peut - des mois après - vous accuser de vous avoir imposé cette tasse de thé, même si elle a accepté entre temps d'en prendre d'autres avec vous et vous a même félicité sur les réseaux sociaux de la qualité de votre thé et de sa hâte d'y goûter à nouveau !

Et bien sûr, si vous voulez vous faire une tasse de thé, évitez de le faire en public, c'est indécent.



#EtMaintenant: quelle crédibilité?

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Voici quelques raisons de questionner très sérieusement la crédibilité de cette nouvelle initiative féministe.

La première est soulignée par Sophie Durocher:

Et si elles sont si solidaires avec les victimes de violence sexuelle, pourquoi les signataires de Et maintenant commencent-elles leur texte par les mots : "Des millions de femmes ont libéré leur parole durant le mouvement #moiaussi" ? Ah bon, et les hommes qui ont eu le courage de dénoncer leurs agresseurs, vous ne les avez pas vus, pas entendus ? Vous ne leur offrez pas votre solidarité ?  Pourquoi pas un mot sur les présumées victimes de Kevin Spacey ou Éric Salvail et tutti quanti ? Les femmes ont le monopole de la souffrance pour ces féministes #pasdutoutinclusives ? Solidaires avec les victimes... du moment que les victimes sont du bon sexe, le leur ?

La deuxième a été remarquée par un de ses lecteurs:

J'aimerais porter votre attention à un détail assez troublant au sujet du mouvement ET MAINTENANT. Dans la liste des signataires figure le nom de ...ALICE PAQUET. Je trouve extrêmement troublant que cette personne, étant un exemple parfait de dérapage sur des accusations sans fondement et qui fut déboutée par le système judiciaire, puisse faire partie de ce mouvement étant sensé faciliter la communication et rapprocher les hommes et les femmes...Celle-ci a contribué à augmenter le cynisme des actions de dénonciation et à la crédibilité des accusatrices d'agressions sexuelles. Pour moi ce mouvement vient de perdre toute crédibilité avec ce simple constat...

Il a parfaitement raison. La lecture des liens ci-dessous devrait en convaincre toute personne lucide et raisonnable:

Réponse à Alice Paquet

L'affaire Guy Nantel

J'aimerais également attirer votre attention sur Aurélie Lanctôt, l'une des leaders de ce nouveau mouvement. Les médias la couvrent d'éloges depuis son invitation sur le plateau de TLMEP dimanche dernier.

Le Soleil va jusqu'à lui accorder "l'étoile du match".

L'article affirme que Mme Lanctôt a fait preuve "de nuance". Pourtant, quelques lignes plus loin, l'absence complète de nuance de ses propos saute aux yeux:

La plus solide du quatuor, Aurélie Lanctôt a tenu le discours le plus percutant. Quand Sylvie Lavallée a rappelé que nous étions des êtres sexués, des objets de désir, la chroniqueuse a souligné que les gestes dénoncés n'avaient rien à voir avec ce jeu de l'amour et de la séduction (...)

Mme Lavallée a parfaitement raison. Plusieurs des gestes allégués qui ont été dénoncés ces derniers mois étaient effectivement des agressions, mais plusieurs autres semblaient plutôt être des tentatives très maladroites de draguer. Mais ça, Mme Lanctôt refuse de le voir et de le dire. Où est la nuance?

Si vous croyez que cette personne apporte un point de vue lucide et des arguments solides à la conversation, vous vous trompez.

Mme Lanctôt s'est faite remarquer lorsqu'elle a publié son livre qui affirmait le plus sérieusement du monde que les politiques du gouvernement Couillard étaient... tenez-vous bien... sexistes. Tiens, une féministe qui voit de la misogynie partout. Imaginez mon étonnement.

Or, ses arguments étaient tous plus loufoques les uns que les autres, comme je l'ai démontré dans ce billet.

Pour ce qui est des autres têtes d'affiche, notons au passage la chroniqueuse politique Élisabeth Vallet qui, en octobre 2016, prédisait la défaite de Trump et la déroute du parti républicain, affirmant que les seuls qui voteraient pour lui étaient "sa base blanche et misogyne". Oups. Comment on appelle ça une "spécialiste" qui se fourre le doigt dans l'oeil à ce point?

Françoise David, quant à elle, n'a plus besoin de présentations. Côté dogmatisme aveugle, il se fait difficilement mieux. Elle a perdu la face tellement souvent qu'on pourrait en faire un livre. Voici quelques-uns de mes exemples préférés:

À bas le harcèlement!

La gauche et les islamistes

TOUT est sexiiiiiiiiiiiste!



Pour ce qui est de la malhonnêteté intellectuelle et du fanatisme idéologique de Mme Francine Pelletier, on pourrait en parler pendant des heures, mais commençons donc avec ceci:

"Toi, le gros!"

Nos politiciens et le féminisme

Le Québec: une province fermée et raciste!


Vilain « Mascu » !


Bref, ce nouveau mouvement est bien loin d'être prometteur. Il s'agit simplement d'une offensive médiatique de plus pour nous enfoncer l'idéologie féministe dans la gorge.

Et comme à leur habitude, les médias ne font preuve d'aucune impartialité et se transforment en tonitruants porte-paroles de la cause.

À commencer par Marie-Claude Lortie de La Presse qui écrit:

Il y a un principe en journalisme qui dit qu'on ne peut pas écrire sur un événement si on en fait partie. Si on y a joué un rôle. On ne peut pas rapporter sur soi-même. C'est la seule raison pour laquelle je n'ai pas signé la déclaration commune signée par des centaines de femmes québécoises et intitulée Et Maintenant. Je préférais pouvoir en parler, dire ici à quel point elles ont raison.

Elle ne l'a pas officiellement signée afin de conserver des apparences d'indépendance journalistique! Quelle farce! Quelle superficialité!

Indépendance qu'elle s'empresse de jeter à la corbeille en affirmant qu'elle l'aurait signée sans hésiter cette déclaration et que ses instigatrices ont entièrement raison. Quelle impartialité extraordinaire! Quel sens critique acéré! Quelle admirable indépendance!

(...) La lettre des Québécoises, avec son coeur jaune symbolique, je la lis plutôt comme un appel doux, clair, ferme, généreux à la solidarité entre femmes et hommes de bonne volonté en quête d'un monde meilleur. Un monde sans abus de pouvoir, où le respect fait place au mépris, où l'égalité fait place à la peur, où la parole fait place au contrôle. Où le flirt consensuel existe, mais pas l'agression.

Ben oui, abolissons les abus de pouvoir, abolissons le mépris, abolissons la peur, abolissons les agressions!

Pourquoi s'arrêter là? Abolissons aussi le mensonge, abolissons la pauvreté, abolissons la souffrance, abolissons la corruption, abolissons la tristesse, abolissons les mauvaises pensées, abolissons les vilains mots et abolissons la méchanceté tant qu'à y être! Allons, Mesdames, pourquoi pas? Qu'est-ce que c'est que ce triste manque d'ambition?

Tous des objectifs parfaitement réalistes et atteignables. On n'a qu'à en parler, à créer un nouveau hashtag et, comme par magie, tout cela va disparaître.

Les méchants vont disparaître et les gentils vont gagner, comme dans les films de Disney.

J'ai connu des enfants de 6e année qui étaient plus réalistes et moins naïfs que vous.

(...) Parce que nous, les femmes, nous, les victimes, n'avons pas inventé tout ça dans notre tête. 

Femmes = victimes. Victimes = femmes.

Ça a le mérite d'être clair.

On peut donc en déduire que tous les agresseurs sont des hommes. Tout le poison du féminisme est là.

(...) Si le #metoo et le #etmaintenant demandaient, imploraient le monde de mettre fin aux cambriolages, vols, braquages, au recel, aux escroqueries, au vandalisme et compagnie, personne ne répondrait : «Mais on fait quoi alors avec les cadeaux? Et les prêts et les échanges, vous voulez la fin de ça aussi?»

Bien sûr que non.

Votre exemple est excellent. En effet, ce hashtag imaginaire pour mettre fin aux vols est aussi puérile, irréaliste, simpliste et idiot que le vôtre, Madame.

Pour ce qui est du reste, vous dites n'importe quoi.

Personne ne confond un cambriolage et un cadeau. Personne ne pense qu'un vol est un simple échange. Du moins, personne qui est sain d'esprit.

Toutefois, les féministes comme vous confondez sans cesse agression et drague, harcèlement et séduction, viol et relation consensuelle regrettée, présomption d'innocence et diffamation...

Les instigatrices de tous ces mouvements et les victimes ne demandent que la fin de ce qui est abusif et néfaste. Ça devrait être simple à comprendre et à accepter.

Mais ça ne l'est pas pour tous.

Cette très complexe question ne paraît simple qu'à des idéologues aveugles et doctrinaires comme vous, Madame.

Parce que ceux qui ont abusé du système ne sont pas sur une autre planète. Vous les connaissez. On en connaît tous.

Moi, dans ma carrière, les gens que j'ai connus qui ont abusé de leur position de pouvoir pour m'humilier, me harceler et m'agresser étaient des femmes. Mais ça, il ne faut pas en parler. Il ne faudrait surtout pas dévier du message: Victimes = femmes. Agresseurs = hommes.

Misère...



Jana Schirmer IV

Julien Gauthier II

Donato Giancola III

Une autre vedette accusée d'agression sexuelle!


Fire and Ice (1983)

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J'ai du mal à croire que j'ai traversé 44 ans d'existence sans jamais entendre parler de ce film...

Ralph Bakshi! Frank Frazetta! Scénario de Gerry Conway et Roy Thomas! Décors peints par James Gurney!

Si vous n'avez jamais vu ça vous non plus, attachez votre tuque avec d'la broche parce que c'est un vrai petit bijou!




Batman, version japonaise

Si les films de Marvel avaient été tournés à une autre époque...

Voici les femmes qui ont gâché Star Wars...

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Extraits de cet article de Marc Geppert:

Suffice to say, and it’s been over two weeks now, Star Wars: The Last Jedi was met with not the greatest audience response.

A 51% audience score on Rotten Tomatoes , 6% lower than Star Wars Episode 2: Attack of the Clones and a sharper box-office drop than the Rogue One standalone film. 

The reception is understandable: Nobody asked for a Star Wars movie with yo momma jokes, a crazy ghost Yoda that can call lightning from the sky by giving a thumbs up, or Porgs trying to make Chewbacca a vegetarian. Nor a scene where Luke milks Lena Dunham.

There are people to blame for this franchise stumbling so early, but the most important of all is the Star Wars story group. This group, led by Kathleen Kennedy, the president of Lucasfilm, is supposed to rule over the franchise’s canon, story and make sure the continuity and consistency is seamless.

It seems they were busy promoting the diversity on their team instead of guaranteeing success for the franchise. In an interview with Fortune, she explained:

“Fifty percent of our executive team are women. Six out of eight of the people in my Story Group are women. I think it’s making a huge difference in the kind of stories we’re trying to tell.”

While she ran around with “The force is female” t-shirts and staffed her story group with women, she apparently forgot to actually plan out this franchise.

In an interview with Deadline, director Rian Johnson revealed that there was no big outline on the trilogy, and that he had full creative freedom to do whatever he wished in The Last Jedi. Meaning Disney and the Star Wars story group left the fate and success of this multi-billion dollar franchise to chance and at the whim of whichever director & writer happened to be directing at the time.

It doesn’t help matters that Disney apparently temporarily scared off director and writer J. J. Abrams who is a big Star Wars fan and the safest bet to direct this new trilogy. It is unlikely that his absence in writing and directing The Last Jedi was planned.

It is unknown why he is returning to direct and write the finale of this trilogy, but fans speculate that Disney got cold feet after the shoot for the latest film was completed.

The characters in The Last Jedi mirror this mess. Admiral Holdo, nicknamed by critics as Admiral SJW, is the definition of leadership as explained by someone with critically low testosterone: a person who must not explain herself, is expected to be followed blindly and without question, and must not be upstaged.

This character’s utter failure to show she deserves to be in charge, that she has some sort of plan, and failing to build-up the rebels confidence, leads to a chain of events where countless rebels die. All because she could not be bothered to explain that she has everything under control and a plan in motion.

But not before she has to finally sacrifice herself in a move that invalidates all other movies as she breaks the universe of Star Wars by hyper-space ramming a dreadnought.

It is no wonder that this same character believes in astrology –a children’s game focused around tarot cards and zodiac signs that is about as valid as the reading of chickenbones and pig guts.

Whether some female writer thought inserting some hocus pocus she believes in into Star Wars to validate herself, or somebody confused astrology with astronomy, is unknown.

The question remains, which one is more pathetic?

The final character, Rose, a small asian woman isn’t much better as we spend 30 minutes with her on a casino planet sequence that is ultimately pointless and ends with them saving space-dog-horses and Rose pretending that this effort was worth it. Interesting note, that was preferred to saving the enslaved children who cared for these pod-race replacement animals.

In the finale, Rose blocks a certain male character from sacrificing himself to save hundreds of rebels, dooming them all to their death and stopping said character from having an actual arc. She explains her reasoning in a line that rivals Anakin’s famous monologue about sand in idiocy:

“We’re going to win this war not by fighting what we hate, but saving what we love.”

It seems Disney went too far in a few places, and already their newly flagship franchise is stumbling. If the executives at Disney wish to course-correct and not end up like DC’s cinematic universe, it would be wise for them to start with the person who did not plan this trilogy ahead of  time, and the team who failed to do their job in securing consistency from one movie to the next.  



Comment le bilinguisme fonctionne

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