Je sais bien que ça ne fait que deux jours, mais jusqu'à maintenant, ça va. J'ai très mal dormi hier, mais ce n'est pas nécessairement lié aux médicaments. Et même si ça l'était, je suis déterminé à tenir le coup et à traverser toute période de sevrage. Ça tombe bien, avec les vacances d'été qui se pointent, je vais être en mesure de faire des petites siestes en après-midi si mes nuits sont régulièrement écourtées. Il faut dire que j'ai également arrêté les somnifères le même jour que la vasectomie, j'avais trop la chienne de m'endormir comme une marmotte en hiver et de me blesser dans mon coma. Alors ça fait un bon deux semaines que je n'ai pas touché à ça non plus.
Il ne reste que quelques jours à ma présente école et franchement, je suis content que mon séjour y ait été aussi court. Je ne me sens pas en sécurité dans cet établissement. Trop de gens m'ont pris en grippe, ça me fiche la trouille. Je me sens entouré de vautours. Bon, je ne crois pas quel la majorité du staff me déteste, du moins pas encore, mais il y en a suffisamment pour me faire du tort en cas d'ennui. Pour ce qui est des parents, c'est la même chose. La majorité est satisfaite, j'ai d'ailleurs eu une conversation avec une maman et une grand-maman hier qui était vraiment, mais vraiment flatteuse. Elles étaient très, très satisfaites et n'avaient que des bons mots pour moi. Toutefois, je sais qu'il y en a quelques-uns qui ne m'aiment pas la face pour toutes sortes d'esti de raisons idiotes. Comme cette mère qui ne me pardonnera jamais d'avoir dit que le Père Noël n'existait pas ou ce père qui est en crisse parce que son fils nie avoir égaré un de mes livres de bibliothèques et m'accuse de traiter son fils de "menteur" plutôt que de payer le crisse de 12$ que vaut le livre. Il y a une mère qui est traumatisée parce que j'ai osé acheter un livre-jeunesse qui parle de zombies. Elle ne s'est pas plaint à la direction, mais sa fille m'a dit que sa mère grimpait dans les rideaux quand elle a vu le livre. Bref, ces zigotos-là sont très minoritaires et n'ont que des doléances farfelues à mon endroit, mais c'est suffisant pour m'inquiéter. La dernière fois, tout ce que ça a pris, c'est une poignée de débiles avec des allégations idiotes. Alors ces gens-là me fichent la trouille.
Je quitterai donc cette école avec joie. Les enfants sont tristes parce qu'ils ne me reverront plus et ça me fait un petit pincement au coeur parce qu'ils sont si attachants, mais c'est néanmoins la bonne chose à faire.
Je suis allé visiter brièvement ma nouvelle école hier et j'ai un bon feeling. J'ai croisé la directrice qui m'a semblé vraiment chaleureuse, sympathique et facile d'approche. Le seul prof que j'ai rencontré, un gars qui enseigne la cinquième, m'a semblé être un très chic type. Il était de toute évidence complètement emballé d'enfin avoir un collègue masculin, alors ça commence plutôt bien. L'édifice lui-même est, de loin, plus vieux que tous les autres dans lesquels j'ai travaillé. À première vue, il doit dater des années 40 ou 50. C'est beaucoup plus exigu, les locaux sont plus petits et il y a encore des vieux calorifères sous les fenêtres. On se croirait vraiment à une autre époque, à part pour le TBI qui occupe l'un des murs. Et franchement, j'adore ça. J'aime le feeling de l'édifice, c'est difficile à décrire, mais ça me parle. Je me vois sans difficulté passer plusieurs années à cet endroit.
Du moins, je l'espère. Je suis déterminé à tout mettre en oeuvre pour créer des liens positifs avec mes futures collègues et avoir des relations harmonieuses avec elles. Je vais vraiment tout faire ce que je peux pour que ça marche. Ça va être un défi de taille, mais je veux que ça aille bien.
Il me semble que, après les dernières années que j'ai traversées, je le mériterais bien.
Je me croise les doigts.
Qui sait, le Prof Solitaire se transformera-t-il enfin en joueur d'équipe?
On peut toujours rêver! Je souris rien qu'à y penser! :-)