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"Tant qu'il y aura des hommes"


Les gens qui ont lu mon livre et les lecteurs de longue date de ce blogue connaissent mon histoire. Ils savent ce que j'ai subi comme harcèlement et ont entendu parler de la profonde dépression qui en a résulté.

Lorsque je suis tombé malade et que j'ai arrêté de travailler, j'étais en très piteux état. La route pour recoller les morceaux a été longue et pénible.

L'un des aspects les plus importants de ma guérison a été d'en venir à me convaincre que ce qui m'arrivait était véritablement injustifié. Le traitement qu'on me faisait subir était si cruel, la trahison de mes collègues et amies était si douloureuse, les allégations si monstrueuses... dans ma détresse et mon désarroi, dans ma honte et ma douleur, face à une telle coalition de gens qui déchaînaient leur haine contre moi, je ne pouvais pas m'empêcher de penser que je méritais peut-être ce qui m'arrivait. Que ces gens ne pouvaient pas tous avoir tort. Que le poids du nombre leur donnait au moins partiellement raison.

Ma femme et mes enfants ont été ma planche de salut. Sans eux pour me rappeler que je n'étais pas un monstre, sans eux pour me couvrir d'un amour inconditionnel, je ne pense pas que j'aurais passé à travers.

Puis, une fois que j'ai lentement commencé à me relever, je me suis mis à lire et à écouter des gens à qui je n'avais jamais porté attention avant. Des gens qui défendent la cause des hommes. Des gens qui refusent d'avaler la pilule féministe, celle qui fait voir les hommes comme des sous-humains dangereux et déviants.

Je crois que la première antiféministe que j'ai écoutée est Karen Straughan. Entendre quelqu'un parler en bien des hommes et dénoncer les injustices que nous subissons a été pour moi une espèce de révélation. J'étais tout simplement estomaqué. Je n'avais jamais entendu ces arguments avant. Tout ce que j'avais connu depuis mon enfance, c'était un discours qui méprise les garçons et les hommes. Straughan m'a aidé à ouvrir les yeux et m'a redonné un peu de dignité.

J'en ai découvert d'autres par la suite: Thunderf00t, Christina Hoff SommersJanice Fiamengo, Sargon of Akkad, les Honey BadgersNatasha Devon, Doris Lessing, Michele Elliott, le Amazing Atheist, Chris Ray Gun, DustyoldcrowShoe0nHeadLauren Southern, Helen Smith, Erin Pizzey, Cassie Jaye et bien d'autres. Mon indignation trouvait échos dans la leur. Entendre ces gens dénoncer la misandrie des féministes m'a aidé à remonter la pente, à me faire sentir que je n'étais pas seul, que je n'étais pas fou, que tout n'était pas dans ma tête. Ils ont nourri ma réflexion, ils m'ont aidé à enlever mes lunettes noires. Entendre et voir ces gens défendre les hommes m'a permis de redresser l'échine.

Ma famille m'a redonné envie de vivre. Ces voix m'ont redonné envie de me battre... et d'écrire mon livre.

Toutefois, j'étais déçu de constater que tous ces gens étaient anglo-saxons. Au Québec, ce discours semblait complètement absent. Alors je me suis mis à chercher sur le net et c'est là que j'ai découvert Olivier Kaestlé.

Enfin une voix antiféministe québécoise. Quel bonheur! Je suis devenu un avide lecteur de ses billets. Puis, je ne sais plus trop comment, on s'est mis à échanger des messages et j'ai graduellement découvert un type formidable. Il connaissait mon blogue, il a lu mon livre et nous nous sommes rapidement perçus comme des alliés. Son vécu, son empathie et sa sagesse m'ont fait beaucoup de bien.

Olivier est brillant et, surtout, libre. Il écrit ce qu'il pense et il pense ce qu'il écrit. Il avait tout à perdre et rien à gagner en s'en prenant aux dérapages du féminisme québécois, mais il a tout de même décidé de foncer parce que c'était la bonne chose à faire. Cela lui a coûté sa chronique au Huffington Post et il a été bombardé d'innombrables messages haineux et menaçants. Pas grave, il a persévéré. Je ne sais pas comment il fait. Et contrairement à moi, il le fait à visage découvert. Le bonhomme est une force de la nature.

Via Olivier, j'ai découvert Lise Bilodeau, une femme engagée et passionnée qui défend elle aussi avec verve et conviction la cause des hommes.

Récemment, j'ai été ravi d'apprendre qu'Olivier aura sa propre émission radiophonique (co-animée pas Mme Bilodeau) sur les ondes de Radio Média Plus. Intitulée "Tant qu'il y aura des hommes", elle débutera ce mardi, 12 septembre, à 17 heures. Elle sera archivée sur le site de RMP pour ceux qui ne sont pas disponibles à cette heure. Olivier nous offre une description de sa nouvelle émission ici.

Et je suis très fier de vous annoncer que l'invité de la deuxième émission (celle du 14 septembre) sera nul autre que... votre humble serviteur. Ben oui, le Prof Solitaire aura l'honneur d'être le premier invité d'Olivier et de sa complice. Je leur suis très reconnaissant de m'offrir cette plateforme et cette belle opportunité de parler de mon expérience. J'ai très hâte et j'espère que je ne serai pas trop plate.

Mais ce que j'espère par dessus tout, c'est que nos propos rejoindront des hommes qui, comme je l'étais, sont à genoux. J'espère qu'en nous écoutant, ils se sentiront moins seuls eux aussi. J'espère qu'on arrivera à leur redonner un peu de dignité et de confiance. J'espère que ça leur fera du bien.

Faites passer le mot, donnez sa chance à cette nouvelle émission et n'hésitez pas à me faire part de vos impressions à propos de la qualité de ma performance et de ma mélodieuse voix de rossignol en rut! ;-)




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