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Un vent de raison et d'espoir

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Je ne me suis jamais gêné pour planter les médias qui publient des délires féministes. Mais je serais malhonnête si je ne les applaudissais pas lorsqu'ils publient des articles sensés.

Ça fait du bien parfois de retrouver un peu d'espoir dans l'humanité.

D'abord, un peu de contexte. Deux histoires de viol ont explosé dans les médias récemment. Il y a eu celle de l'université Laval et l'accusation du député libéral Gerry Sklavounos par Alice Paquet.

Évidemment, la réaction des féministes hystériques était prévisible. Les hurlements de "culture du viol" ne se sont pas faits attendre:

Des milliers de personnes, dont des victimes d’agressions sexuelles, ont manifesté avec indignation dans les rues de plusieurs villes du Québec hier pour dénoncer la banalisation de la violence faite aux femmes.

«C’est une déclaration de guerre à la culture du viol», a déclaré la militante féministe Mélanie Lemay au Journal, avant le départ d’une marche organisée à Montréal. Des manifestations «Stop culture du viol» ont aussi eu lieu à Québec, Sherbrooke, Chicoutimi et Gatineau.

(...) À Montréal, près de 2000 hommes et femmes s’étaient réunis au parc Émilie-Gamelin où de nombreux intervenants du milieu ont pris la parole avant le départ de la marche, qui s’est déroulée de manière pacifique.

(...) De nombreux politiciens québécois, dont la vice-première ministre Lise Thériault et le député de Québec solidaire Amir Khadir, ont marché à Québec hier dans le cadre d’une manifestation nationale pour dénoncer la culture du viol

Parfaitement prévisible. Deux accusations de viol qui n'ont pas encore été prouvées par des enquêtes policières et des procès, c'est tout ce dont les féministes ont besoin pour prendre la rue avec leurs bannières et hurler les plus grossières généralisations à propos de tous les hommes du Québec.

Ce que je n'avais pas prévu, toutefois, c'est que de nombreux journalistes refuseraient de monter à bord du train de la misandrie et de la propagande féministe et qu'ils choisiraient plutôt la voix de la raison.

Je m'attendais plutôt à un tsunami de stupidités comme cet article de Claude Villeneuve intitulé "On vous croit":

Le système judiciaire fera son travail. Il respectera les droits des éventuels accusés; de ça, on peut être assuré.

Espérons, toutefois, qu’il en fera autant pour les plaignantes.

Quant à moi, je leur dis que je les crois.

Cet article perpétue le mythe selon lequel les tribunaux sont hostiles aux pauvres victimes de viol et qu'ils ne respectent pas leurs droits. De plus, le journaliste choisit de croire sur parole les accusations, ce qui est tout simplement débile. Ne sait-il pas que les fausses accusations existent? Ne réalise-t-il pas que sa tribune lui confère une autorité et une influence? Ne voit-il pas à quel point il est injuste et irresponsable d'affirmer la culpabilité de gens qui n'ont pas subi de procès et qui sont encore sous enquête policière?

Bref, j'étais certain que des articles semblables inonderaient les médias et que la voix de la raison serait complètement absente de cette nouvelle vague d'hystérie.

Mais non! À mon gigantesque étonnement, des articles parfaitement sensés sont apparus dans les médias et certains d'entre eux étaient même signés par des journalistes féministes qui n'ont pourtant pas hésité à publier des conneries misandres dans le passé! Le vent est-il enfin en train de tourner?

Commençons avec l'article de Lise Ravary qui, bien que souillé d'anti-américanisme, a au moins le mérite de dénoncer les propos hystériques à propos de la culture du viol:

Je ne sais pas exactement quand l’expression «culture du viol» a fait son entrée dans le lexique québécois. Par contre, je sais pourquoi elle me donne de l’urticaire. Et pourquoi, à mon avis, elle ne s’applique pas à nous.

(...) «La culture du viol existe quand la violence est perçue comme sexy et le sexe, comme violent», écrivait la féministe américaine Emilie Buchwald.

Rien de tout cela s’applique à la société québécoise dans son ensemble. Mettons les choses en perspective. Au Québec en 2013, 3789 agressions sexuelles de niveau un (sans violence), 48 de niveau deux (agressions sexuelles armées) et 18 de niveau trois (intention de blesser) ont été rapportées, selon le ministère de la Sécurité publique. Une c’est trop, mais il serait exagéré de dire que nous sommes aux prises avec un problème qui dépas­se l’entendement.

(...) les Québécois ne baignent pas dans le déni du viol ou de sa gravité. (...) Mais les réseaux asociaux et le féminisme radical veulent absolument nous renvoyer l’image d’une société fragile dont tous les hommes sont des bourreaux et toutes les femmes des victimes. 

(...) Des expressions comme «culture du viol» ou «racisme systémique», l’autre tare qui affligerait le Québec en 2016, devien­nent des fourre-tout sémantiques qui finissent par minimiser l’expérience des victimes en tant qu’êtres humains. Le phénomène social, qui doit toujours être alimenté pour demeurer d’actualité, prend une ampleur démesurée par rapport à la gravité des drames intimes. En plus de culpabiliser une société qui ne le mérite pas.

Il y a également eu la merveilleuse Sophie Durocher qui s'en est prise aux élucubrations de groupes féministes radicaux:

Le réseau québécois des CALACS (Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel) n’a pas aimé mon blogue sur Alice Paquet dans lequel je soulevais les nombreuses contradictions de la présumée victime.

(...) Ce que les CALACS me reprochent c’est de ne pas les avoir appelées pour obtenir des questions à mes réponses. Elles sont les représentantes d’Alice Paquet? Leur avocat? Leur porte-parole?

Si j’écris sur un autochtone il faut que j’appelle La ligue de défense des autochtones pour obtenir leurs réponses? Si j’écris sur une personne qui est noire, il faut que j’écrive à La ligue des noirs? Mais c’est quoi cette histoire ?

C’est bizarre. Quelque chose me dit que si j’avais écrit tout un blogue pour soulever les nombreuses contradictions dans le témoignage d’un homme soupçonné d’agression sexuelle, la présidente de RQCALACS m’aurait écrit pour me féliciter pour mon excellent travail.

(...) Mais pour ces militantes, les présumées victimes sont des intouchables. On ne peut jamais remettre en question le début du commencement d’une de leurs déclarations, même les plus incendiaires. On ne peut pas faire notre travail de journaliste et chercher à corroborer des faits.

Mesdames des CALACS, le fait qu’une femme affirme avoir été agressée ne signifie pas qu’on doive faire abstraction de notre jugement critique, de notre sens journalistique ou de notre Gros Bon Sens.
Les questions que j’ai soulevées sont tout à fait légitimes.

La plus grosse contradiction (je dirais plutôt un revirement spectaculaire) dans les différentes versions d’Alice Paquet concerne ses «points de suture». Or que me répond le RQCALACS ? «La question qu’on devrait se poser, ici, puisqu’on ne peut répondre pour Alice, c’est qu’est-ce que ça change, réellement, qu’elle ait eu des points de suture ou non?»

(...) C’est fou comme certaines féministes militantes sont prêtes à fermer les yeux sur les  failles des témoignages quand la présumée victime est une femme!

(...) Mesdames, en surprotégeant les présumées victimes, croyez-moi, vous les infantilisez.

Le texte d'Huguette Gagnon est loin d'être parfait, il diabolise injustement nos grands-pères, mais on ne peut pas lui enlever le mérite d'injecter une belle dose de réalité dans les discours de ces féministes déjantées:

On véhicule parfois, sur la place publique, que la présumée victime est considérée comme coupable devant les cours de justice alors que ce n'est pas du tout le cas. Cette affirmation n'est pas valable lorsqu'on parle d'un procès devant les cours de justice. Véhiculer une telle affirmation a sûrement pour effet de dissuader des victimes de porter plainte à la police, ce qui est déplorable. Dénoncer une personne publiquement, au lieu d'aller devant les cours de justice, provoque un procès sur la place publique: ce procès n'est jamais beau, ni pour la présumée victime, ni pour la personne qui est présumée avoir agressé.

Il semblerait que la militante Mélanie Lemay, du «Mouvement Québec contre les violences sexuelles», aurait déploré que les femmes victimes d'agressions sexuelles soient montrées du doigt quand elles ne portent pas plainte aux policiers. Elle aurait affirmé: «la présomption d'innocence ne doit pas servir à cacher des gens qui sont des dangers pour nos communautés. C'est 4 à 8% des hommes qui commettent 90% des agressions sexuelles».

Si ce sont bien les paroles de Mme Lemay, je comprends qu'elle voudrait qu'on oublie la présomption d'innocence et qu'on croit, sur parole, les femmes qui se disent victimes d'agression sexuelle, les invitant à aller sur la place publique. Une telle façon de voir les choses est inacceptable dans une société de droit. À moins de très bien la connaître, il est impossible de discerner si une personne est intègre et si elle dit la vérité. Je n'aurais pas voulu vivre dans une société où on brûlait des sorcières sur la place publique et je ne voudrais pas vivre dans une société où les femmes souhaiteraient qu'on bafoue la présomption d'innocence, surtout que nous n'ignorons pas que des personnes (homme ou femme) peuvent mentir. Nous savons tous que, dans le passé, des personnes (dont des femmes) ont dit avoir été victimes d'agression sexuelle alors que c'était faux. De telles personnes ont détruit injustement la réputation d'une autre personne et lui ont fait vivre une situation «infernale», et c'est peu dire. Pour moi, la valeur la plus importante est l'intégrité: je suis une femme, mais je ne serai jamais «du bord» d'une femme qui ment ni d'un homme qui ment.

Cet article de Michèle Ouimet m'a également très agréablement surpris. Encore une fois, je ne suis pas d'accord avec tout ce qu'elle dit et elle écrit plusieurs âneries, mais elle a au moins le mérite de dénoncer le dérapage de la culture du viol:

La culture du viol. Le mot est fort, puissant. Trop fort, trop puissant. (...) En utilisant ce mot à toutes les sauces, il se vide de sens. Cette dérive du langage, cette enflure, me dérange.

Le viol est trop grave pour qu’on le banalise dans une expression-choc qui laisse entendre que les femmes se font violer à tour de bras et que les hommes sont potentiellement des violeurs, frères, pères, maris, voisins. Comme si le Québec était une société violente et que les femmes avaient peur de se promener seules le soir.

Quand j’entends les gens brandir le terme culture du viol, j’ai l’impression de vivre en Afghanistan ou au Yémen. Ce slogan, brandi à tort et à travers, donne une image déformée de la réalité, une image catastrophiste qui occulte les progrès réalisés depuis 50 ans.

(...) Fini l’époque où on déshabillait l’âme de la victime et étalait son passé, insensible au traumatisme qu’elle venait de subir, et où la moindre incartade sexuelle servait de preuve pour la discréditer. (...) La justice a fait des efforts louables pour faciliter la vie de la victime.

(...) Il reste énormément de chemin à faire, c’est une évidence, mais nous ne vivons pas dans une culture du viol. (...) cet immense fourre-tout de la culture du viol n’a pas de sens, comme s’il n’existait pas de hiérarchie dans la gravité des gestes posés.

L’expression culture du viol est apparue aux États-Unis dans les années 70. Dans une société de la culture du viol, on réhabilite les agresseurs et on blâme les victimes, on tolère, excuse et même approuve le viol. Je ne reconnais pas le Québec dans cette définition.

Denise Bombardier, qui m'horripile généralement, a ajouté sa voix au choeur:

(...) on assiste au Québec à un mouvement qui laisse croire que la culture du viol s’est enracinée chez nous. 

(...) «La culture du viol» dont il est question suppose une intériorisation des valeurs machistes, lesquelles seraient largement partagées chez nous. Telle n’est pas notre réalité sociale. Certes, nombre de gens ont tendance à sous-estimer­­ les agressions sexuelles, à les nier ou à vouloir les envelopper dans un silence criminel.

Mais le Québec ne repose pas sur une culture de viol que l’on retrouve dans plusieurs continents, là où les femmes sont considérées comme légalement ou socialement et individuellement inférieures aux hommes.

À travers les médias et les réseaux sociaux­­, les révélations d’Alice Paquet, devenue une icône médiatique, sont instrumentalisées par des militantes radicales. Ces dernières encouragent un discours­­ idéologique, qui n’aidera ni les victimes ni toutes ces jeunes femmes qui sont descendues dans la rue dans tout le Québec et qui adhèrent aveuglément à cette thèse de la culture du viol.

La colère et l’émotivité ne peuvent pas tenir lieu d’analyse du phénomène du viol. L’angélisme de nombre de jeunes femmes, qui croient, comme on a pu lire sur des pancartes, que «Les filles n’ont pas à barrer leurs portes», excluant ainsi­­ une sage prudence féminine, joue en leur défaveur.

(...) Ce n’est pas victimiser les femmes que de les mettre en garde contre leur conviction naïve qu’elles ont le bon droit comme armure­­. C’est plutôt en les prévenant contre elles-mêmes. La lucidité et la conscience sont des armes de défense contre les agresseurs.

Lysiane Gagnon a écrit ceci:

Ainsi donc, nous baignerions dans «la culture du viol»? Autrement dit, dans une société qui cultive et encourage la violence sexuelle ?

Attention aux mots, ils peuvent pervertir les meilleures intentions du monde. Ce n’est pas parce que l’on doit combattre la violence sexuelle que l’on peut dire n’importe quoi.

La soi-disant «culture du viol» qui imprégnerait nos villes et nos campagnes est une construction idéologique, née dans les départements de «women studies» nord-américains qui s’inscrivent dans le courant le plus radical du féminisme. Les médias ont ensuite repris l’expression comme si elle allait de soi.

Retombons sur terre. Jamais, à aucun moment de l’histoire de l’humanité, les femmes – du moins celles qui ont le privilège de vivre dans des pays démocratiques – n’ont été plus protégées, plus respectées et plus encouragées à s’affirmer qu’à notre époque.

Jamais la violence sexuelle n’a été plus jugulée et réprouvée qu’aujourd’hui.

(...) Les femmes peuvent se permettre de mépriser ouvertement les hommes, mais l’inverse est impossible. Si un homme public avait dit à propos des femmes la moitié de ce qu’a dit à Tout le monde en parle la fameuse Anne-France Goldwater, il aurait été lynché sur-le-champ.

(...) En fait, les Québécoises vivent dans un tel cocon, à comparer avec ce qui se passe dans le reste du monde, qu’elles risquent de se mettre en danger quand elles vont à l’étranger. «Elles croient qu’elles auront droit à la même sécurité qu’au Québec et que rien de fâcheux ne leur arrivera», raconte un diplomate qui a œuvré dans des plusieurs pays «difficiles».

Oui, mais les statistiques? Une femme sur trois, au Québec, aurait été «agressée sexuellement» après l’âge de 16 ans.

C’est beaucoup, mais tout dépend de ce qu’on entend par cette expression. La langue populaire, suivant en cela l’évolution du Code criminel, a effacé la distinction cruciale entre le viol véritable – la pénétration effectuée sous la contrainte – et toutes sortes de comportements (attouchements, embrassades, commentaires sexistes, etc) qui, aussi désagréables soient-ils quand ils ne sont pas désirés, ne sont pas de nature à traumatiser une femme le moindrement raisonnable et équilibrée.

Mais tout cela entre pêle-mêle dans le grand sac de l’«agression sexuelle», ce qui fausse complètement le tableau – à moins que l’on considère comme de la violence un commentaire déplacé ou un effleurement sur la main!

Preuve ultime de l’intériorisation d’un certain discours féministe par l’ensemble de la société, n’importe quelle allégation de violence sexuelle suffit aujourd’hui à jeter par-dessus bord le principe de la présomption d’innocence.

C’est le seul domaine où l’opinion publique semble prête à croire sur parole une présumée victime. «On vous croit!» est d’ailleurs le nouveau slogan des manifs contre la violence sexuelle. Depuis deux ans, trois députés ont été crucifiés sans preuve et sans procès pour «agression sexuelle», et l’on n’a pas entendu beaucoup de protestations contre ces dénis de justice.

J'ai du mal à décrire le profond sentiment d'optimisme et d'espoir dont m'emplissent ces articles.

J'applaudis et je félicite les auteures de ces textes qui ne sont pas parfaits, mais qui sont clairement un pas dans la bonne direction.

Espérons qu'un jour, la raison vaincra l'hystérie.





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