Ce billet fait partie d'une série. Pour bien en comprendre le contexte, je vous invite à lire:
Première partie - Thériault, Vallée et Bazzo ne sont pas féministes!
Deuxième partie - Réplique à Lise Ravary
Troisième partie - Réplique à Nathalie Petrowski
Quatrième partie - Réplique à Louise Langevin
Cinquième partie - Réplique à Mathieu Charlebois
Examinons maintenant la réaction de Manon Cornellier qui a publié ce texte dans Le Devoir:
La ministre québécoise de la Condition féminine, Lise Thériault, a déclaré être plus «égalitaire» que féministe. Une déclaration qui n’est pas sans conséquence et qui devrait inspirer la vigilance aux femmes engagées dans le combat pour l’égalité des sexes.
Voyez-vous ça? Les femmes doivent être vigilantes! Elles doivent SE MÉFIER de L'ÉGALITÉ! Apparemment, c'est très suspect, ça, l'égalité. Il faut la craindre! Il faut en avoir peur! L'égalité est l'ennemie des femmes! Soyez sur vos gardes, Mesdames! C'est bien beau d'exiger que les femmes soient les égales des hommes, mais on ne va tout de même pas tolérer que certains réclament que les hommes soient égaux aux femmes! Quelle horreur!
La ministre souhaite cette égalité entre hommes et femmes, mais, en entrevue à La Presse canadienne, elle dit privilégier une approche pragmatique plutôt que théorique. Fort bien. Mais pour déterminer les gestes à accomplir, une analyse s’impose. Si elle n’est pas féministe, qu’est-elle ?
Elle est ÉGALITAIRE! Elle vient de le dire! Que voulez-vous qu'elle fasse de plus? Qu'elle le chante en dansant à claquettes?
Le féminisme n’est pas une tare.
Malheureusement non, mais il devrait l'être, à mon humble avis!
C’est un mouvement qui s’appuie sur une philosophie politique dont le but est d’abolir à tous les niveaux les inégalités entre les sexes.
Correction: son but est l'abolition de toutes les inégalités (réelles ou imaginaires) DONT LES FEMMES SONT VICTIMES. Si une inégalité affecte les hommes, les féministes s'en balancent.
Ce mouvement a de longues racines au Québec, où il a évolué et s’est diversifié pour donner naissance à différents courants. Depuis quelques décennies, certains prennent prétexte de discours plus radicaux pour prendre leurs distances du féminisme ou hésiter à s’afficher comme féministes.
Ou encore le rejeter complètement, ce qui est mon cas.
Le christianisme a également de longues racines en Occident, où il a évolué et s’est diversifié pour donner naissance à différents courants. Cela signifie-t-il que les Québécois ont tort de s'en distancier? Cela signifie-t-il que j'ai eu tort d'apostasier? Cela donne-t-il le droit à certains éléments radicaux de l'Église catholique de dire n'importe quoi? Ou d'intervenir dans le processus démocratique pour discriminer contre les homosexuels?
C’est bien dommage. Sans le mouvement féministe, les femmes n’auraient pas fait les avancées observées au Québec depuis plus d’un siècle, de l’obtention du droit de vote à l’équité salariale en passant par le libre choix en matière de reproduction. Que la ministre de la Condition féminine ne se réclame pas de ce long combat est désolant.
Le mouvement féministe a été un combat nécessaire pour la société québécoise et nous lui en sommes tous et toutes redevables. Vous pouvez me faire toute la liste des avancées pour lesquelles ce mouvement s'est battu si ça vous chante, je ne le nierai pas.
Ce n'est pas du féminisme historique dont il est question ici, mais bien du féminisme contemporain. Ce que je dis, c'est que le combat du féminisme est terminé. Nous vivons dans une société égalitaire. Ce que je dis, c'est que ce qui fut jadis un noble mouvement progressiste est devenu une idéologie suprémaciste, misandre et sexiste. Ce que je dis, c'est que le temps est venu de traiter tous les citoyens et toutes les citoyennes sur un pied d'égalité et de combattre TOUTES les inégalités, peu importe que la personne qui en est victime ait un vagin ou pas! Qu'y a-t-il de déraisonnable là-dedans?
En fait, elle semble en ignorer les héroïnes. À la journaliste qui lui demandait «si une des grandes figures du mouvement féministe avait été pour elle une source d’inspiration, un modèle à suivre», elle n’a su que répondre.
Faux, elle a dit qu'elle ne trouvait pas vos "héroïnes" féministes particulièrement inspirantes. Est-ce interdit? La loi requière-t-elle que chaque Québécoise se choisisse une héroïne féministe préférée? N'est-il pas possible d'être une personne profondément attachée à l'égalité entre les sexes si on n'a pas la photo de Simone de Beauvoir sur son bureau?
Si un environnementaliste affirmait qu'il ne trouve aucun écologiste particulièrement inspirant, est-ce que ce serait si grave?
Si un souverainiste affirmait n'être pas particulièrement inspiré par les leaders passés du PQ et du RIN, est-ce qu'il y aurait là matière à le vilipender sur la place publique?
Si un fédéraliste affirmait ne ressentir aucune affection particulière pour aucun des pères de la fédération canadienne, cela justifierait-il qu'on le lapide publiquement?
Et dire qu’elle appartient au parti qui a donné le droit de vote aux femmes québécoises en 1940. Le parti qui a fait élire la première femme députée et ministre (1962), Marie-Claire Kirkland-Casgrain. Le parti qui a appuyé cette dernière et accordé en 1964 la pleine capacité juridique aux femmes mariées du Québec.
Oui, voilà d'excellentes raisons d'être féministe et libéral... en 1940 et en 1964!
J'ignore si on vous l'a dit, mais nous sommes maintenant en 2016.
Mme Thériault se dit «égalitaire», comme si l’égalité n’était pas l’objectif du féminisme.
POUR LA MILLIÈME FOIS, L'ÉGALITÉ N'EST PAS L'OBJECTIF DU FÉMINISME!
Je vais essayer d'expliquer ceci en des termes simples afin que même une personne complètement endoctrinée soit capable de comprendre.
Supposons que la société soit une balance avec d'un côté les hommes et de l'autre les femmes.
(Ceci est idiot en passant puisque la plupart du temps, les intérêts des hommes et des femmes sont les mêmes et ne sont pas du tout en compétition les uns avec les autres. N'en déplaise aux féministes, les sexes se complètent souvent très bien et ne sont pas obligés d'être en compétition l'un contre l'autre. Mais pour cet exercice, nous allons utiliser la logique féministe pour que Mme Cornellier et ses amis féministes comprennent mieux).
Supposons donc, comme je le disais, que la société est une grosse balance avec les hommes d'un côté et les femmes de l'autre. Lorsque les hommes sont privilégiés, la balance penche de leur côté. Lorsque les femmes sont privilégiées, c'est le contraire qui se produit. Vous voyez ça dans votre tête? Ok.
Un VÉRITABLE mouvement ÉGALITAIRE dénoncerait TOUTES les inégalités, peu importe de quel côté penche la balance!
Or, le féminisme ne dénonce que les situations où la balance penche (réellement ou non) en faveur des hommes. Le féminisme ne s'intéresse absolument pas aux situations où ce sont les femmes qui ont des privilèges.
Vous voulez des exemples? Avec plaisir!
Je suis enseignant de primaire depuis 20 ans. Mes collègues féminines peuvent toucher, caresser, cajoler et câliner les enfants sans problème. Moi, si j'ai le malheur de toucher un enfant, je suis immédiatement regardé avec méfiance et soupçon. Être affectueux avec des enfants est clairement un privilège féminin. Les études démontrent que les profs masculins sont beaucoup plus vulnérables que leurs collègues féminines. Les rares hommes qui travaillent dans les CPE sont la cible des pires soupçons. Le féminisme s'en fout.
Dans notre société, l'excision des petites filles est dénoncée, et avec raison. Mais la circoncision des petits garçons, elle, est parfaitement tolérée, malgré le fait qu'il s'agit d'une intervention inutile, souffrante, potentiellement dangereuse, souvent motivée par des raisons religieuses et que les enfants qui la subissent sont incapables de donner leur consentement. Le féminisme s'en fout.
Selon les statistiques officielles, au cours de l’année 2012, 856 Québécois et 246 Québécoises se sont suicidés. Le taux ajusté de suicide des Québécois s’élevait ainsi à 20,7 par 100 000 en 2012 et celui des Québécoises à 6,0 par 100 000, soit un taux de suicide des hommes 3,5 plus élevé que celui des femmes. Le féminisme s'en fout.
Selon les statistiques officielles, au cours de l'année 2004, 82 hommes sont morts suite à un accident de travail contre... TROIS femmes. La même année, 89 hommes sont décédés des suites d'une maladie professionnelle contre... DEUX femmes. Le féminisme s'en fout.
Selon les statistiques officielles, au cours de l'année 2005, 89 668 hommes ont subi des lésions au travail. Pour les femmes, le nombre est moins de la moitié. Le féminisme s'en fout.
Le féminisme aime dénoncer les inégalités de revenus salariaux entre les hommes et les femmes! Mais ce qu'il ne dit jamais, c'est que selon les statistiques officielles, un plus grand nombre de femmes que d'hommes CHOISIT de travailler seulement à temps partiel. Beaucoup de femmes peuvent donc se permettre ce privilège, probablement parce que leur conjoint, lui, travaille à temps plein. Le féminisme s'en fout.
Selon les statistiques officielles, le chômage touche davantage d'hommes que de femmes au Québec. L'écart est encore plus important chez les jeunes. Le féminisme s'en fout.
Selon les statistiques officielles, l'itinérance est un problème qui affecte beaucoup plus d'hommes que de femmes. Le féminisme s'en fout.
Selon les statistiques officielles, les femmes sont beaucoup plus nombreuses à obtenir leur diplôme d'études secondaires que les hommes. Au primaire, on assiste à une explosion du nombre des diagnostics médicaux, surtout chez les garçons. Des études démontrent que les enseignantes donnent des notes plus basses aux garçons qu'aux filles (résultats vérifiés encore et encore), même à travail égal. Dans 64 pays étudiés, sans exception, les filles de 15 ans sont plus avancées que les garçons du même âge en termes de compétences maîtrisées. Plus de femmes que d'hommes accèdent à l'université. Le féminisme s'en fout.
Beaucoup d'hommes sont victime de violence conjugale. En France, un homme meurt tous les 13 jours tué par sa compagne. Une étude révèle que plus de 40% des victimes de violence conjugale sont des hommes. Cette étude de l'Université Harvard révèle que 70% de la violence conjugale est l'oeuvre de femmes qui s'attaquent à leur conjoint. Les statistiques démontrent que la violence conjugale contre les hommes est en hausse. Au Québec, plusieurs refuges pour femmes battues existent, mais rien pour les hommes battus. Le féminisme s'en fout complètement. Pire, il nie même que le problème existe! Parfois, les féministes se moquent des victimes masculines.
Des féministes se plaisent à diaboliser les hommes en allant jusqu'à affirmer qu'il faut enseigner aux petits garçons à ne pas agresser les filles et ce, dès le plus jeune âge. Une féministe britannique croit qu'il faut interner les hommes dans des camps de concentration. Aucune féministe ne s'en indigne.
Les femmes qui se lancent en politique ont beaucoup plus de chances que leurs collègues masculins d'accéder à des postes de ministres. Le féminisme applaudit cette situation.
Les politiques gouvernementales d'austérité ont des conséquences sociales négatives pour un grand nombre de citoyens et de citoyennes, mais le féminisme ne voit que celles qui touchent les femmes.
Des féministes affirment que l'égalité ne suffit pas, que les femmes doivent jouir de privilèges officiels. Les autres féministes applaudissent.
Des féministes tentent de réécrire l'histoire du Québec afin de dépeindre les femmes comme les éternelles victimes des sales hommes misogynes et cruels qui les opprimaient. Les autres féministes n'y voient que du feu. Où est la Doris Lessing québécoise? Nulle part!
Si vous êtes accusé d'un crime, le fait d'être une femme augmente considérablement vos chances d'être disculpée. Et si vous êtes trouvée coupable, vous avez beaucoup plus de chance de ne jamais voir l'intérieur d'une cellule. Le féminisme s'en fout complètement.
Je pourrais continuer, Mme Cornellier. Encore et encore, les féministes ont démontré un désintérêt TOTAL pour toutes les situations de discrimination qui affectent surtout des hommes. Pire, parfois elles vont jusqu'à le nier ou s'en moquer.
Et après tout ça, LES FÉMINISTES ONT LE CULOT DE VENIR NOUS DIRE QUE LEUR MOUVEMENT EST POUR "L'ÉGALITÉ"?
Mensonge!
Pourtant, dans une autre entrevue accordée au Devoir, elle dit qu’en tant que ministre, elle veut voir plus de femmes aux postes de commande et qu’elle a elle-même nommé des femmes à des postes supérieurs. Si la volonté individuelle avait suffi, elle n’aurait pas eu à s’en mêler, mais ce n’est pas le cas.
Il y a moins d'élues femmes que d'élus hommes PARCE QUE CETTE CARRIÈRE ATTIRE PLUS D'HOMMES QUE DE FEMMES! Il n'y a pas de plafond de verre et pas de discrimination systématique démontrée contre les femmes qui veulent se lancer en politique. AU CONTRAIRE! Ces dernières sont accueillies à bras ouverts par tous les partis politiques! Et une fois élues, elles ont plus de chances que leurs collègues masculins d'être nommées à des postes de ministres! C'est ça la réalité!
Il n'y a pas de contradiction dans les propos de Mme Thériault. Elle veut voir plus de femmes en politique et elle les encourage à choisir cette carrière, tout simplement. Parce que, contrairement à vous, elle a compris que RIEN NE LES EN EMPÊCHE!
Lorsqu’une femme est victime de discrimination, elle n’est pas visée personnellement. Elle est visée parce qu’elle appartient à un groupe identifiable victime de sexisme. Elle le subit et réagit de manière individuelle, mais le vrai remède passe par une réponse collective des femmes, bien sûr, mais aussi des hommes soucieux d’égalité.
Et qu'en est-il des hommes qui sont victimes de discrimination, Mme Cornellier? Les femmes soucieuses d'égalité Ne devraient-elles pas réagir à ces situations? Pourquoi les féministes ne le font-elles JAMAIS?
S’en remettre à l’individu, c’est faire fi du besoin de solutions capables d’aider tout un groupe à surmonter des obstacles systémiques. La discrimination positive ou les lois sur l’équité salariale n’ont de sens que parce qu’elles répondent à un besoin collectif.
Il n'y a pas d'obstacle systémique qui empêche les femmes de se lancer en politique et d'atteindre des postes supérieurs.
Et on peut bien qualifier une forme de discrimination de "positive", cela demeure tout de même DE LA DISCRIMINATION, c'est-à-dire qu'une personne sera désavantagée par rapport à une autre À CAUSE DE SES ORGANES GÉNITAUX! Ceci devrait répugner à quiconque est véritablement épris du souci d'égalité entre les sexes.
Le féminisme analyse l’enjeu de l’égalité du point de vue des femmes, pas seulement en tant qu’individus, mais aussi et surtout en tant que groupe.
Le féminisme généralise tout. Il généralise à propos des hommes, il généralise à propos des femmes et ce faisant, il dresse un portrait de la société qui est tordu, déformé et malhonnête.
Il est temps de mettre fin à cette idéologie toxique qui empoisonne la société.
À suivre...
Première partie - Thériault, Vallée et Bazzo ne sont pas féministes!
Deuxième partie - Réplique à Lise Ravary
Troisième partie - Réplique à Nathalie Petrowski
Quatrième partie - Réplique à Louise Langevin
Cinquième partie - Réplique à Mathieu Charlebois
Examinons maintenant la réaction de Manon Cornellier qui a publié ce texte dans Le Devoir:
La ministre québécoise de la Condition féminine, Lise Thériault, a déclaré être plus «égalitaire» que féministe. Une déclaration qui n’est pas sans conséquence et qui devrait inspirer la vigilance aux femmes engagées dans le combat pour l’égalité des sexes.
Voyez-vous ça? Les femmes doivent être vigilantes! Elles doivent SE MÉFIER de L'ÉGALITÉ! Apparemment, c'est très suspect, ça, l'égalité. Il faut la craindre! Il faut en avoir peur! L'égalité est l'ennemie des femmes! Soyez sur vos gardes, Mesdames! C'est bien beau d'exiger que les femmes soient les égales des hommes, mais on ne va tout de même pas tolérer que certains réclament que les hommes soient égaux aux femmes! Quelle horreur!
La ministre souhaite cette égalité entre hommes et femmes, mais, en entrevue à La Presse canadienne, elle dit privilégier une approche pragmatique plutôt que théorique. Fort bien. Mais pour déterminer les gestes à accomplir, une analyse s’impose. Si elle n’est pas féministe, qu’est-elle ?
Elle est ÉGALITAIRE! Elle vient de le dire! Que voulez-vous qu'elle fasse de plus? Qu'elle le chante en dansant à claquettes?
Le féminisme n’est pas une tare.
Malheureusement non, mais il devrait l'être, à mon humble avis!
C’est un mouvement qui s’appuie sur une philosophie politique dont le but est d’abolir à tous les niveaux les inégalités entre les sexes.
Correction: son but est l'abolition de toutes les inégalités (réelles ou imaginaires) DONT LES FEMMES SONT VICTIMES. Si une inégalité affecte les hommes, les féministes s'en balancent.
Ce mouvement a de longues racines au Québec, où il a évolué et s’est diversifié pour donner naissance à différents courants. Depuis quelques décennies, certains prennent prétexte de discours plus radicaux pour prendre leurs distances du féminisme ou hésiter à s’afficher comme féministes.
Ou encore le rejeter complètement, ce qui est mon cas.
Le christianisme a également de longues racines en Occident, où il a évolué et s’est diversifié pour donner naissance à différents courants. Cela signifie-t-il que les Québécois ont tort de s'en distancier? Cela signifie-t-il que j'ai eu tort d'apostasier? Cela donne-t-il le droit à certains éléments radicaux de l'Église catholique de dire n'importe quoi? Ou d'intervenir dans le processus démocratique pour discriminer contre les homosexuels?
C’est bien dommage. Sans le mouvement féministe, les femmes n’auraient pas fait les avancées observées au Québec depuis plus d’un siècle, de l’obtention du droit de vote à l’équité salariale en passant par le libre choix en matière de reproduction. Que la ministre de la Condition féminine ne se réclame pas de ce long combat est désolant.
Le mouvement féministe a été un combat nécessaire pour la société québécoise et nous lui en sommes tous et toutes redevables. Vous pouvez me faire toute la liste des avancées pour lesquelles ce mouvement s'est battu si ça vous chante, je ne le nierai pas.
Ce n'est pas du féminisme historique dont il est question ici, mais bien du féminisme contemporain. Ce que je dis, c'est que le combat du féminisme est terminé. Nous vivons dans une société égalitaire. Ce que je dis, c'est que ce qui fut jadis un noble mouvement progressiste est devenu une idéologie suprémaciste, misandre et sexiste. Ce que je dis, c'est que le temps est venu de traiter tous les citoyens et toutes les citoyennes sur un pied d'égalité et de combattre TOUTES les inégalités, peu importe que la personne qui en est victime ait un vagin ou pas! Qu'y a-t-il de déraisonnable là-dedans?
En fait, elle semble en ignorer les héroïnes. À la journaliste qui lui demandait «si une des grandes figures du mouvement féministe avait été pour elle une source d’inspiration, un modèle à suivre», elle n’a su que répondre.
Faux, elle a dit qu'elle ne trouvait pas vos "héroïnes" féministes particulièrement inspirantes. Est-ce interdit? La loi requière-t-elle que chaque Québécoise se choisisse une héroïne féministe préférée? N'est-il pas possible d'être une personne profondément attachée à l'égalité entre les sexes si on n'a pas la photo de Simone de Beauvoir sur son bureau?
Si un environnementaliste affirmait qu'il ne trouve aucun écologiste particulièrement inspirant, est-ce que ce serait si grave?
Si un souverainiste affirmait n'être pas particulièrement inspiré par les leaders passés du PQ et du RIN, est-ce qu'il y aurait là matière à le vilipender sur la place publique?
Si un fédéraliste affirmait ne ressentir aucune affection particulière pour aucun des pères de la fédération canadienne, cela justifierait-il qu'on le lapide publiquement?
Et dire qu’elle appartient au parti qui a donné le droit de vote aux femmes québécoises en 1940. Le parti qui a fait élire la première femme députée et ministre (1962), Marie-Claire Kirkland-Casgrain. Le parti qui a appuyé cette dernière et accordé en 1964 la pleine capacité juridique aux femmes mariées du Québec.
Oui, voilà d'excellentes raisons d'être féministe et libéral... en 1940 et en 1964!
J'ignore si on vous l'a dit, mais nous sommes maintenant en 2016.
Mme Thériault se dit «égalitaire», comme si l’égalité n’était pas l’objectif du féminisme.
POUR LA MILLIÈME FOIS, L'ÉGALITÉ N'EST PAS L'OBJECTIF DU FÉMINISME!
Je vais essayer d'expliquer ceci en des termes simples afin que même une personne complètement endoctrinée soit capable de comprendre.
Supposons que la société soit une balance avec d'un côté les hommes et de l'autre les femmes.
(Ceci est idiot en passant puisque la plupart du temps, les intérêts des hommes et des femmes sont les mêmes et ne sont pas du tout en compétition les uns avec les autres. N'en déplaise aux féministes, les sexes se complètent souvent très bien et ne sont pas obligés d'être en compétition l'un contre l'autre. Mais pour cet exercice, nous allons utiliser la logique féministe pour que Mme Cornellier et ses amis féministes comprennent mieux).
Supposons donc, comme je le disais, que la société est une grosse balance avec les hommes d'un côté et les femmes de l'autre. Lorsque les hommes sont privilégiés, la balance penche de leur côté. Lorsque les femmes sont privilégiées, c'est le contraire qui se produit. Vous voyez ça dans votre tête? Ok.
Un VÉRITABLE mouvement ÉGALITAIRE dénoncerait TOUTES les inégalités, peu importe de quel côté penche la balance!
Or, le féminisme ne dénonce que les situations où la balance penche (réellement ou non) en faveur des hommes. Le féminisme ne s'intéresse absolument pas aux situations où ce sont les femmes qui ont des privilèges.
Vous voulez des exemples? Avec plaisir!
Je suis enseignant de primaire depuis 20 ans. Mes collègues féminines peuvent toucher, caresser, cajoler et câliner les enfants sans problème. Moi, si j'ai le malheur de toucher un enfant, je suis immédiatement regardé avec méfiance et soupçon. Être affectueux avec des enfants est clairement un privilège féminin. Les études démontrent que les profs masculins sont beaucoup plus vulnérables que leurs collègues féminines. Les rares hommes qui travaillent dans les CPE sont la cible des pires soupçons. Le féminisme s'en fout.
Dans notre société, l'excision des petites filles est dénoncée, et avec raison. Mais la circoncision des petits garçons, elle, est parfaitement tolérée, malgré le fait qu'il s'agit d'une intervention inutile, souffrante, potentiellement dangereuse, souvent motivée par des raisons religieuses et que les enfants qui la subissent sont incapables de donner leur consentement. Le féminisme s'en fout.
Selon les statistiques officielles, au cours de l’année 2012, 856 Québécois et 246 Québécoises se sont suicidés. Le taux ajusté de suicide des Québécois s’élevait ainsi à 20,7 par 100 000 en 2012 et celui des Québécoises à 6,0 par 100 000, soit un taux de suicide des hommes 3,5 plus élevé que celui des femmes. Le féminisme s'en fout.
Selon les statistiques officielles, au cours de l'année 2005, 89 668 hommes ont subi des lésions au travail. Pour les femmes, le nombre est moins de la moitié. Le féminisme s'en fout.
Le féminisme aime dénoncer les inégalités de revenus salariaux entre les hommes et les femmes! Mais ce qu'il ne dit jamais, c'est que selon les statistiques officielles, un plus grand nombre de femmes que d'hommes CHOISIT de travailler seulement à temps partiel. Beaucoup de femmes peuvent donc se permettre ce privilège, probablement parce que leur conjoint, lui, travaille à temps plein. Le féminisme s'en fout.
Selon les statistiques officielles, le chômage touche davantage d'hommes que de femmes au Québec. L'écart est encore plus important chez les jeunes. Le féminisme s'en fout.
Selon les statistiques officielles, l'itinérance est un problème qui affecte beaucoup plus d'hommes que de femmes. Le féminisme s'en fout.
Selon les statistiques officielles, les femmes sont beaucoup plus nombreuses à obtenir leur diplôme d'études secondaires que les hommes. Au primaire, on assiste à une explosion du nombre des diagnostics médicaux, surtout chez les garçons. Des études démontrent que les enseignantes donnent des notes plus basses aux garçons qu'aux filles (résultats vérifiés encore et encore), même à travail égal. Dans 64 pays étudiés, sans exception, les filles de 15 ans sont plus avancées que les garçons du même âge en termes de compétences maîtrisées. Plus de femmes que d'hommes accèdent à l'université. Le féminisme s'en fout.
Beaucoup d'hommes sont victime de violence conjugale. En France, un homme meurt tous les 13 jours tué par sa compagne. Une étude révèle que plus de 40% des victimes de violence conjugale sont des hommes. Cette étude de l'Université Harvard révèle que 70% de la violence conjugale est l'oeuvre de femmes qui s'attaquent à leur conjoint. Les statistiques démontrent que la violence conjugale contre les hommes est en hausse. Au Québec, plusieurs refuges pour femmes battues existent, mais rien pour les hommes battus. Le féminisme s'en fout complètement. Pire, il nie même que le problème existe! Parfois, les féministes se moquent des victimes masculines.
Beaucoup d'hommes sont victimes de harcèlement sexuel. Au Royaume-Uni, des barmen ont dénoncé les agression des clientes. Le féminisme s'en fout.
Beaucoup d'hommes vivent dans la terreur d'être faussement accusés de harcèlement sexuel. Le féminisme ne s'inquiète que des conséquences négatives que cela peut avoir pour l'avancement des femmes.
Les femmes qui se lancent en politique ont beaucoup plus de chances que leurs collègues masculins d'accéder à des postes de ministres. Le féminisme applaudit cette situation.
Les politiques gouvernementales d'austérité ont des conséquences sociales négatives pour un grand nombre de citoyens et de citoyennes, mais le féminisme ne voit que celles qui touchent les femmes.
Des féministes affirment que l'égalité ne suffit pas, que les femmes doivent jouir de privilèges officiels. Les autres féministes applaudissent.
Des féministes tentent de réécrire l'histoire du Québec afin de dépeindre les femmes comme les éternelles victimes des sales hommes misogynes et cruels qui les opprimaient. Les autres féministes n'y voient que du feu. Où est la Doris Lessing québécoise? Nulle part!
Si vous êtes accusé d'un crime, le fait d'être une femme augmente considérablement vos chances d'être disculpée. Et si vous êtes trouvée coupable, vous avez beaucoup plus de chance de ne jamais voir l'intérieur d'une cellule. Le féminisme s'en fout complètement.
Et après tout ça, LES FÉMINISTES ONT LE CULOT DE VENIR NOUS DIRE QUE LEUR MOUVEMENT EST POUR "L'ÉGALITÉ"?
Mensonge!
Pourtant, dans une autre entrevue accordée au Devoir, elle dit qu’en tant que ministre, elle veut voir plus de femmes aux postes de commande et qu’elle a elle-même nommé des femmes à des postes supérieurs. Si la volonté individuelle avait suffi, elle n’aurait pas eu à s’en mêler, mais ce n’est pas le cas.
Il y a moins d'élues femmes que d'élus hommes PARCE QUE CETTE CARRIÈRE ATTIRE PLUS D'HOMMES QUE DE FEMMES! Il n'y a pas de plafond de verre et pas de discrimination systématique démontrée contre les femmes qui veulent se lancer en politique. AU CONTRAIRE! Ces dernières sont accueillies à bras ouverts par tous les partis politiques! Et une fois élues, elles ont plus de chances que leurs collègues masculins d'être nommées à des postes de ministres! C'est ça la réalité!
Il n'y a pas de contradiction dans les propos de Mme Thériault. Elle veut voir plus de femmes en politique et elle les encourage à choisir cette carrière, tout simplement. Parce que, contrairement à vous, elle a compris que RIEN NE LES EN EMPÊCHE!
Lorsqu’une femme est victime de discrimination, elle n’est pas visée personnellement. Elle est visée parce qu’elle appartient à un groupe identifiable victime de sexisme. Elle le subit et réagit de manière individuelle, mais le vrai remède passe par une réponse collective des femmes, bien sûr, mais aussi des hommes soucieux d’égalité.
Et qu'en est-il des hommes qui sont victimes de discrimination, Mme Cornellier? Les femmes soucieuses d'égalité Ne devraient-elles pas réagir à ces situations? Pourquoi les féministes ne le font-elles JAMAIS?
S’en remettre à l’individu, c’est faire fi du besoin de solutions capables d’aider tout un groupe à surmonter des obstacles systémiques. La discrimination positive ou les lois sur l’équité salariale n’ont de sens que parce qu’elles répondent à un besoin collectif.
Il n'y a pas d'obstacle systémique qui empêche les femmes de se lancer en politique et d'atteindre des postes supérieurs.
Et on peut bien qualifier une forme de discrimination de "positive", cela demeure tout de même DE LA DISCRIMINATION, c'est-à-dire qu'une personne sera désavantagée par rapport à une autre À CAUSE DE SES ORGANES GÉNITAUX! Ceci devrait répugner à quiconque est véritablement épris du souci d'égalité entre les sexes.
Le féminisme analyse l’enjeu de l’égalité du point de vue des femmes, pas seulement en tant qu’individus, mais aussi et surtout en tant que groupe.
Le féminisme généralise tout. Il généralise à propos des hommes, il généralise à propos des femmes et ce faisant, il dresse un portrait de la société qui est tordu, déformé et malhonnête.
Il est temps de mettre fin à cette idéologie toxique qui empoisonne la société.
À suivre...