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Parler de l'islamisme sans le nommer

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Excellent papier de Bock-Côté:

Qui parle de radicalisation ou d’extrémisme violent sans évoquer l’islamisme est un farceur qui confesse au même moment son manque de courage. Il utilise le langage non pas pour désigner la réalité mais pour l’occulter, la dissimuler, l’embrouiller. 

C’est malheureusement cet esquif qu’a frappé le Sommet de Montréal sur le vivre-ensemble. Évidemment, tout le monde savait de quoi on parlait, mais il ne fallait pas le dire, de peur de tomber dans l’amalgame. Cette peur de l’amalgame alimente la rectitude politique et une forme de censure médiatique implicite qui s’accompagne de tout un nouveau vocabulaire politique. Le commun des mortels ne se laisse plus vraiment bluffer et sent qu’un gros mensonge écrase nos sociétés.

On devine la bonne intention derrière cette occultation: ne pas stigmatiser la communauté musulmane. Elle est honorable. La réduction de l’islam à l’islamisme, et de l’islamisme au terrorisme est une terrible erreur. Il serait malheureux de faire porter la responsabilité des attentats islamistes à une communauté dans son ensemble. Mais refuser de nommer l’islamisme n’est pas éclairé non plus. La prudence politique, dans les circonstances, consiste à refuser tout à la fois un discours incendiaire et un discours angélique. Le monde occidental a des ennemis et l’islamisme en est un. Aussi bien nommer les choses par leur nom et ne pas gommer non plus la réalité du fanatisme politico-religieux.

Lors de ce sommet, on a aussi entendu les poncifs habituels: il faudrait combattre la pauvreté et les inégalités pour éviter la radicalisation. Autrement dit, notre société commettrait de telles injustices qu’elle pousserait ses déclassés vers l’islamisme. C’est la mauvaise conscience occidentale dans son expression la plus élémentaire. En gros, nous serions d’une manière ou d’une autre responsables des crimes dont nous sommes victimes. C’est Anne Hidalgo, la mairesse de Paris, qui a le plus clairement exprimé cette vision, si caractéristique d’une certaine gauche européenne qui a cru que les attentats contre Charlie Hebdo s’expliquaient d’abord par «l’apartheid» que la France ferait subir à ses immigrés. C’est du délire masochiste. 

Évidemment, les stratèges de l’islam radical visent ici comme ailleurs les catégories les plus fragiles de la population et entendent les retourner contre leur pays (...) On notera toutefois que tous les candidats au fanatisme islamiste ne sont pas des exclus et certains d’entre eux goûtent pleinement au confort occidental. Les malheurs du monde ne sauraient s’expliquer seulement par des causes socio-économiques.




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