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Adieu M. Parizeau

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Je suis débordé ces jours-ci, mais je ne peux pas passer sous silence le décès de notre ancien premier ministre, M. Jacques Parizeau.

C'est avec une profonde tristesse que j'ai appris sa mort. C'était un homme d'une rare intelligence, aux convictions profondes et d'une intégrité sans faille. J'ai toujours eu beaucoup de respect pour lui. J'ai eu la chance d'assister à quelques-uns de ses discours et j'ai toujours été touché par son authenticité toute naturelle et par l'intelligence de ses propos. Personne n'incarne l'histoire récente du Québec mieux que cet homme.

Si ce n'était des tricheries et de la campagne de terreur du gouvernement fédéral, il aurait été le premier président de la république québécoise. Et il aurait été excellent.

Ce qui me dégoûte le plus en ce moment, c'est de voir les médias fédéralistes et ses anciens adversaires politiques lui rendre hommage, ceux-là même qui l'ont ridiculisé, humilié et diffamé depuis plus de 20 ans.

Vous vous souvenez de leurs quolibets? Parizeau l'alcoolique? Parizeau le raciste? Parizeau le xénophobe? Parizeau la belle-mère? Parizeau le bourgeois? Parizeau l'intransigeant? Parizeau et ses "By Jove!" Parizeau et ses complets trois pièces? Parizeau le traître de René Lévesque? Parizeau le snob? Parizeau le ci, Parizeau le ça!

Ils lui ont vomi dessus toute sa vie et maintenant, ils feignent la tristesse et lui rendent hommage... bande de sales hypocrites...

En ce qui me concerne, ma tristesse est réelle. Mon deuil aussi.

Adieu M. Parizeau et merci.

Je vais tout simplement marquer l'occasion avec ces quelques citations:

«On se retrouve avec un parti politique qui, pendant seize ans, a fonctionné sur deux pattes — la souveraineté du Québec et la social-démocratie — et qui abandonne ses deux pattes. Avec Pierre Marc Johnson, le PQ est devenu cul-de-jatte, ça court moins vite!»

1er octobre 1987

«Le Québec n’a pas de comptes, historiques ou politiques, à régler avec le Canada. Plus maintenant, en tout cas. La force du Québec moderne est suffisante pour qu’il puisse laisser dormir dans les placards tous les vieux squelettes du passé. L’avenir s’ouvre devant lui, et il est si excitant qu’il relègue aux oubliettes toutes les brimades et les conflits d’antan.»

11 décembre 1990

«Toutes les initiatives du gouvernement de M. Lévesque dans le but de préparer ou d’expliquer la souveraineté du Québec avant le référendum étaient condamnées à être dénoncées (et elles le furent) comme dépassant le mandat reçu lors du scrutin. […] Ce qui serait suicidaire pour le Parti québécois, c’est de ne pas se préparer à ce rendez-vous historique ou, pire encore, de n’en rien dire à l’élection pour “ réserver ” la surprise d’un référendum sur la souveraineté à un électorat qui penserait avoir élu un gouvernement comme les autres.»

20 avril 1994

«Il faut pouvoir répondre, montrer les enjeux, maîtriser les chiffres, esquisser des projets et des solutions, présenter parfois des solutions de rechange et, en tout cas, montrer qu’on possède ses dossiers et qu’on n’embarque pas ses militants, d’abord, et le public, ensuite, dans des aventures improvisées. Cela nécessite beaucoup de préparation, d’études, d’analyses, de calculs. Bien sûr, tout cela ne peut remplacer l’émotion, le souffle charismatique, le lyrisme même, sans lequel aucune grande cause ne peut aboutir. Mais cela donne aux dirigeants d’abord, aux militants ensuite et petit à petit au public l’assurance qu’on sait où l’on s’en va et comment s’y rendre.»

28 mars 2011

«Par rapport à celle des pays industrialisés, la dette du Québec, en pourcentage du PIB, est plus élevée que celle du Canada, mais moins que celle de la moyenne des pays de l’OCDE. Pas la peine de couper l’aide sociale pour ça.»

1er mai 2013

«Refuser de discuter de la gratuité à l’université, au nom des équilibres budgétaires, sous prétexte que ça coûterait 1 milliard, ne tient pas la route. […] Il faut cesser de se faire peur et se débarrasser de cette hantise comptable qui paralyse. Il faut aborder de front les vrais problèmes économiques du Québec : sa croissance économique trop lente, la sérieuse détérioration de sa balance des échanges extérieurs, la faible productivité d’un trop grand nombre de ses entreprises, les insuffisances de la formation professionnelle et technique. C’est à cela qu’il faut s’attaquer!»

17 mai 2013



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