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Les candidats à la chefferie du PQ

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Permettez-moi tout d'abord de spécifier que ce n'est pas de gaieté de coeur que j'écris ce billet. En fait, c'est plutôt le coeur brisé que je le fais.

J'ai regardé la rencontre avec les candidats à la chefferie qui a eu lieu lors du Conseil national du PQ, le fin de semaine dernière. Je l'ai d'abord essayé de le regarder le lendemain (dimanche). J'étais tellement découragé que j'ai sauté des bouts. Puis, je me suis dit que ça ne pouvait pas être si pire que ça, que je devais être dans un état d'esprit peu réceptif et j'ai décidé d'attendre quelques jours et de le regarder à nouveau.

Malheureusement, c'était encore aussi décourageant.

On est vraiment à des années-lumières des géants qui ont fondé ce mouvement. On est très loin des Lévesque, Godin, Bourgault et Parizeau. Vraiment. C'est pitoyable de voir ça. Complètement décourageant.

Même le format était déprimant: lumières tamisées, candidats qui viennent tour à tour au lutrin sans jamais partager la scène, Léo qui joue au maître de cérémonie avec son habituel charisme de comptable. Ouf...

Évidemment, je me suis dit que je ne devais pas m'arrêter aux apparences, mais plutôt me concentrer sur les propos. Malheureusement, à ce niveau-là, le vide abyssal était souvent consternant.

Cloutier, avais au moins l'air d'être heureux d'être là. Il était enthousiaste. C'est déjà ça. Sa proposition de "mettre les citoyens au coeur de la démarche" est intéressante, mais floue. Un registre? C'est supposé enflammer la ferveur populaire, ça? Hum... Quant à son désir de réunir les souverainistes au sein d'un même parti, c'est irréaliste. Je crois qu'à la veille d'un référendum, le PQ, QS et ON feraient sûrement front commun, mais en dehors de ce scénario, il est quasi-impossible d'imaginer ses trois partis collaborer sur d'autres dossiers. Vous imaginez PKP et Françoise David travaillant main dans la main, vous? Il parle ensuite de priorité à l'éducation ce qui, c'est certain, me plaît bien.

Ça a ensuite été le tour de Céré. Il avait plutôt des airs de vieux grincheux pédant, à mon avis. Et son idée de commencer son discours en rendant hommage à Pauline Marois m'a semblé d'un goût douteux. Ce dont ce parti a besoin, c'est d'une révolution. Si ce type idéalise Marois, un chef pitoyable qui n'a même pas été capable de garder le pouvoir dans un contexte de corruption aussi défavorable aux libéraux et qui a renié le référendum pendant les dernières élections, alors il fait clairement fausse route. Désolé, mais on n'a pas besoin d'un autre loser. Pour ce qui est du reste de sa présentation, je crois qu'il a passé plus de temps à se vanter d'avoir obtenu suffisamment de signatures et d'avoir réussi à ramasser son 10 000$ qu'à parler de ce qu'il ferait comme chef. Son discours était une espèce de liste de belles intentions floues qui ne veulent pas dire grand-chose. "Apprendre à bâtir des majorités politiques au-delà des clivages partisans?""Faire reposer notre travail politique sur des majorités sociales?" Et après il parle de s'exprimer clairement... c'est mal parti!

Ouellet est sympathique et lorsqu'elle s'exprime, ses propos sont plutôt clairs, mais au-delà de ça, rien de très emballant. Elle ouvre en parlant de la nécessité d'unir le mouvement souverainiste ce qui, comme je viens de l'écrire, me semble tout à fait utopique. Elle se vante ensuite d'avoir su réunir des souverainistes des différents partis, des syndicalistes et des artistes. Ça me brise le coeur de lui annoncer ça, mais ça c'est la formule des années 70. Si elle veut m'impressionner, qu'elle recrute du monde des autres sphères de la société que ces alliés traditionnels du PQ! Pour ce qui est de son petit slogan "C'est pas moins d'état, c'est mieux d'état"... calvaire... ce n'est même pas grammaticalement correct. Qu'est-ce que c'est ça? Elle parle ensuite de l'électrification des transports, l'idée est évidemment intéressante... mais c'est plus facile à dire qu'à faire. Son opposition au pipeline de sable bitumineux me plaît. Elle promet une démarche "claire et sans détour" pour accéder à l'indépendance. C'est certain que ça, c'est de la musique à mes oreilles.

Ce fut ensuite le tour de Drainville. Il a été le moins pire. Il parle de son projet de "Groupe Force Indépendance", un groupe dédié à renouveler le discours souverainiste et à promouvoir la souveraineté... c'est une idée qui pourrait être intéressante. J'ai bien aimé sa proposition d'arrêter d'attendre les conditions gagnantes et de se dédier plutôt à les créer. Il a un plan, c'est déjà ça. Il m'a perdu lorsqu'il a parlé de mettre la souveraineté sur la glace si, aux prochaines élections, il juge que les appuis ne sont pas suffisants. Tu ne peux pas convaincre les gens que ce que tu proposes est nécessaire et urgent si tu es prêt à le mettre sur la glace pour gagner une élection. Quand tu fais ça, tu fais plus de mal que de bien, à mon avis. Il conclut en parlant de laïcité, un sujet qui me tient à coeur évidemment, mais quand je pense à l'ineptie de sa charte, ça m'empêche de ressentir beaucoup d'enthousiasme.

Et finalement, Péladeau. Je crois qu'il a été le pire. Il n'était pas préparé, il disait n'importe quoi, certains de ses propos étaient décousus et n'avaient aucun sens. Je ne vous niaise pas, allez l'écouter. La vacuité que cache mal ses petits slogans est sidérante. Je ne sais même pas quoi dire...

J'ai beaucoup de mal à ressentir un peu d'optimisme et d'enthousiasme après tout ça. J'ai comme un bien mauvais pressentiment.




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