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"Quand les harceleurs s'en sortent mieux que leurs victimes"

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*soupir*

Cet article a été publié dans La Presse de ce matin.

Comme toujours, on a droit à la sauce féministe habituelle: tous les harceleurs sont des hommes et toutes les victimes (sauf une) sont des femmes. Apparemment, pour nos médias, il n'y a pas moyen de voir le monde à travers autre chose que les bonnes vieilles lunettes du féminisme.

Pourtant, le sujet est fort intéressant et il me touche de près puisque, comme mes lecteurs de longue date le savent, j'ai moi-même été victime de harcèlement (mais pas de nature sexuelle), de diffamation, de discrimination et d'intimidation de la part de mon ancienne patronne pendant des mois, ce qui m'a finalement plongé dans une profonde crise de dépression et qui m'a forcé à quitter l'école où je travaillais.

Voici donc ma réplique à Mme Marie-Claude Malboeuf.

Voici le témoignage de deux Montréalaises qui ont eu le courage de porter plainte et la satisfaction d'être indemnisées (avec l'assistance du Groupe d'aide et d'information sur le harcèlement sexuel au travail), sans pour autant voir la carrière de leur harceleur en souffrir.

C'est déjà mieux que moi! Je suis un homme et mon ancienne patronne est une femme. Non seulement elle est toujours directrice du même établissement, mais elle n'a jamais été réprimandée, ni inquiétée pour les mauvais traitements qu'elle m'a fait subir. Mon syndicat n'a même pas voulu m'épauler dans ma démarche, prétextant que ma cause était perdue d'avance. Un homme harcelé par une femme, qui croirait ça? Alors si ces deux dames ont été indemnisées, elles sont déjà bien plus chanceuses que moi!

Pendant près de deux ans, Sarah a subi les baisers forcés, les mains baladeuses et, finalement, les foudres de son directeur général - d'abord fou d'elle, puis fou de jalousie. Un jour, le quinquagénaire a enfermé l'agente de réservations dans son bureau et s'est jeté sur elle. Puis, humilié d'avoir été repoussé, il a expulsé Sarah de l'aéroport. En 2012, la Commission des lésions professionnelles a reconnu le traumatisme qu'avait subi la jeune femme. Son ex-patron subit aujourd'hui un procès pour agression sexuelle, mais Sarah n'a pas le sentiment que justice a été rendue. 

Évidemment que justice n'a pas été rendue puisque le procès pour agression sexuelle n'est pas encore terminé! Qu'est-ce que vous voulez, que le type soit puni AVANT d'être trouvé coupable?

Comprenez-moi bien, ce qui est arrivé à cette femme est terrible et je compatis avec elle. Mais elle, au moins, a rencontré des gens qui l'ont écoutée, qui l'ont crue et qui l'ont aidée. Moi, je n'ai pas eu cette chance. Un homme victime de harcèlement de la part d'une femme? Ben voyons donc, im-pos-si-ble!

«J'ai eu la chance de tomber sur des personnes très humaines, qui ont lu les courriels que j'avais gardés pour prouver ce qui s'était passé. En cour, par contre, ç'a été très, très dur. Les avocats faisaient toutes sortes d'insinuations. Tous mes ex-collègues ont signé des affidavits disant que j'étais folle dans la tête.

Je pourrais évidemment soulever la possibilité que la version des faits de cette dame est inventée de toutes pièces et que sa plainte est frivole, mais puisque dans mon cas aussi, mes collègues m'ont trahi et que c'est peut-être ce qui s'est passé ici, je vais donner à cette dame le bénéfice du doute.

Cela signifie donc que, malgré ce qui semble être une absence totale de témoins qui corroborent sa version des faits (pire, les témoins se rangent du côté du patron), la Commission des lésions professionnelles a tout de même reconnu le traumatisme et le type est quand même été poursuivi en justice? Encore une fois, elle a beaucoup plus de chance que moi! Pourquoi, selon vous?

«Lui, aux dernières nouvelles, ça va très, très bien dans sa vie. Il est resté directeur général; il n'a jamais été sanctionné. Bien au contraire, son employeur a embauché deux avocats pour qu'il se batte contre moi. J'ai témoigné trois ou quatre jours au procès criminel et je n'ai jamais été salie autant. J'étais n'importe quoi, j'étais une personne facile. «Salope», c'est le seul mot que l'avocat n'a pas utilisé.

C'est effectivement malheureux que le type n'ait subi aucune répercussion suite à la décision de la Commission des lésions professionnelles. Mais si l'employeur a décidé de le maintenir en poste et de le défendre, c'est probablement parce qu'il a mené sa propre enquête interne et qu'il en est venu à la conclusion que sa crédibilité était solide. Alors à qui la faute? Au système qui protégerait systématiquement les harceleurs au détriment des victimes? Pas du tout! Comme dans mon cas, le vrai problème ici, c'est la trahison des collègues. Si cette dame est toute seule, comme moi, sans personne pour corroborer ses dires parce que ses collègues sont une bande de pissous et qu'ils préfèrent prendre le parti du directeur général en discréditant la dame, que voulez-vous que fasse l'employeur? Si ses collègues avaient été solidaires, il ne serait plus là, c'est évident.

Pour ce qui est des propos de l'avocat qui l'ont "salie", je sais bien que ce n'est pas agréable, mais c'est sa job. Son rôle est de remettre en question le caractère et la crédibilité de la plaignante pour défendre son client. Quelle est l'alternative? Empêcher un avocat de se livrer à cet exercice équivaudrait à donner un avantage indu à n'importe quel plaignant, il n'y aurait pas de justice là-dedans.

«On est perdante, à la fin, mais j'encourage quand même toute femme à porter plainte. Partir sans rien dire, c'est pire, parce qu'alors, on ne peut même pas partager notre colère. J'essaie au moins de sauver ma réputation, ma dignité et mon goût de vivre. Mais j'espère que la justice canadienne changera. La loi est injuste envers les victimes.»

Elle est perdante? Ben voyons donc! Elle a gagné devant la Commission des lésions professionnelles et ce, SANS TÉMOINS! Et le procès n'est pas encore terminé! En quoi est-elle perdante? C'est n'importe quoi!

Quel est le problème avec les lois actuelles, exactement? La dame ne le dit pas et la journaliste non plus, mais on devine l'habituel agenda féministe se pointer le bout du nez! Pour leur faire plaisir, il faudrait croire les plaignantes (féminines) sans preuves et punir immédiatement les accusés (masculins) avant même qu'il y ait procès! Or, et je l'ai dit ici à maintes reprises, c'est du pur délire. Ça ne s'appelle pas de la justice, ça, mais une chasse aux sorcières médiévale! Un lynchage public inacceptable et honteux!

Et c'est une victime de harcèlement et de discrimination qui écrit ceci! Je suis fou de rage à l'idée que ma directrice soit encore en poste et que bientôt elle aura droit à sa jolie retraite dorée sans jamais subir aucune conséquence pour l'horreur qu'elle m'a fait subir! Mais est-ce que cela signifie que je serais en faveur que le système de justice me croit sans que j'aie à fournir la moindre preuve? Bien sûr que non!

La réalité, c'est que le système n'est pas parfait, mais il a ses priorités à la bonne place, c'est-à-dire que les accusés ont droit au bénéfice du doute et à un procès juste et équitable. Cette dame a obtenu son procès et avant même d'entendre le verdict, elle se plaint déjà qu'elle est perdante et que les lois doivent être changées!

Considérez-vous chanceuse d'être une femme et d'avoir un patron masculin, Madame! Autrement, personne n'aurait accepté de vous entendre et de vous épauler! Et je suis malheureusement très, très bien placé pour le savoir!

Stéphanie, une directrice des relations publiques, a subi pendant des mois le sexisme et le mépris de son patron ingénieur. Après avoir porté plainte à la Commission des normes du travail, la jeune femme s'est retrouvée en médiation. Son ex-employeur a accepté de lui verser 20 000$, mais comme Sarah, elle se demande si son combat aura servi à grand-chose.

Encore un success story, si je comprends bien. Elle a été dédommagée par son employeur! Où est le problème?

Je passe des détails de l'affaire, mais notons simplement que, dans ce cas-ci, les collègues de la dame ont corroboré sa version et qu'ils ont pris son parti plutôt que celui du patron:

«En médiation, l'avocat de l'employeur a essayé de me faire un procès. Il voulait me faire passer pour une incompétente, même si une enquête avait montré que je disais vrai. Au moins, j'avais des témoins, puisqu'il m'insultait devant tout le monde.

Ce qui explique que l'ex-employeur ait accepté de lui verser une compensation. Pour ce qui est de l'avocat, je l'ai déjà dit, c'est son boulot de discréditer la plaignante afin de défendre son client, c'est bien normal. L'exercice a sans doute été en vain dans ce cas-ci puisqu'elle a eu gain de cause. Encore une fois, je le répète, où est le problème?

«On a réclamé qu'il s'engage à donner une formation sur la discrimination, mais on n'a jamais été capables. Mon avocate était découragée. À tout prendre, j'aurais préféré aller en cour, parce que les gens qui sont poursuivis sont nommés. Ils sont fichés. Après, quand tu cherches un emploi, ça ne paraît pas très bien. Lui, de toute évidence, il ne devrait pas gérer. Mais d'une entreprise à l'autre, ils continuent de l'embaucher. Et il peut recommencer.»

Et qui doit-on blâmer dans ce cas-ci? Le système et les lois? Bien sûr que non! C'est la dame qui admet elle-même avoir CHOISI de ne pas le poursuivre en cour! Alors que voulez-vous que le système fasse? Punir quelqu'un sur la base d'allégations, sans procès? C'est n'importe quoi!

Et je le répète, elle a eu beaucoup plus de chance que moi!

Directeur général, représentant syndical, simple collègue, médecin... Les harceleurs sexuels québécois revêtent plusieurs visages. Voici quelques exemples tirés des rares causes portées devant les tribunaux ces trois dernières années.

Oui et remarquez bien que les harceleurs sont TOUJOURS des hommes et que les victimes sont TOUJOURS des femmes.

À Joliette, une jeune serveuse de 17 ans a subi les avances de son patron quadragénaire, qui lui a plusieurs fois caressé les fesses, les seins et l'entrejambe. L'adolescente «avait peur pour sa réputation, peur de perdre son emploi qui était important à ses yeux, car l'accusé lui avait dit que si elle parlait de ce qu'il lui faisait, elle ne retrouverait jamais plus de travail, personne ne la croirait, elle aurait l'air d'une folle», rapporte la Cour du Québec dans une décision rendue l'an dernier. Reconnu coupable d'exploitation et d'agression sexuelles, Jean Poitras attend de connaître sa peine.

Il y a eu procès! Le salopard a été trouvé coupable! Il attend de recevoir sa peine! Bravo! Où est le problème?

À Montréal, un technicien en électromécanique du Centre de santé McGill a fait des avances répétées et demandé une fellation à une technologue en radio-oncologie, qui fabriquait des dispositifs au même atelier. Outré d'être repoussé, il l'a enfermée dans un cagibi et l'a injuriée en la menaçant de ses poings. En état de choc, sa victime a passé deux mois en arrêt de travail.

Dans un centre de réadaptation en déficience intellectuelle du Saguenay-Lac-Saint-Jean, un préposé a pourchassé (et parfois touché) plus d'une collègue contre leur gré. L'homme de 53 ans regardait même des films pornographiques au travail.

Le premier harceleur a vu son congédiement maintenu par un arbitre de griefs (en 2013), tandis que le second est parvenu à faire remplacer le sien par une suspension sans solde de six mois (en 2012).

Le premier a été congédié! Et le second a été suspendu (ce qui pourrait signifier que les preuves contre lui étaient moins accablantes)! Bref, ces deux femmes ont porté plainte et ont eu gain de cause! On pourrait arguer que les punitions auraient pu être plus sévères, je serais ouvert à ces arguments-là, mais qu'on ne vienne pas me dire que le système ne fonctionne pas et que "les harceleurs s'en sortent mieux que leurs victimes"!

En Montérégie, l'an dernier, un directeur syndical censé former une collègue en a profité pour lui faire des avances sexuelles. Après avoir été repoussé, il l'a diffamée pendant plusieurs mois. «Elle s'est retrouvée coincée, sans possibilité de recevoir de l'aide de son propre syndicat, car celui qui devrait l'aider est le harceleur. L'arrêt de travail devenait alors inévitable», a écrit la Commission des lésions professionnelles (CLP).

Elle a donc porté plainte à la CLP et a gagné sa cause. Un autre success story! Bravo Madame! J'airais aimé avoir votre chance!

Trois travailleuses d'usine harcelées par le vice-président de leur syndicat ont vécu la même chose en Abitibi-Témiscamingue - avant d'être défendues par leur employeur, LVL Global. Pendant des mois, la conduite harcelante de Daniel Brault (marié à une autre collègue) «avait pris la forme d'une véritable manie incontrôlée et incontrôlable, malgré tous les refus imaginables des plaignantes», a écrit cette année le tribunal d'arbitrage, qui a maintenu le congédiement. Devant l'échec de ses avances - dont la promesse de faire «revoler les boutons de culotte» d'une de ses victimes «dans un petit coin sombre» -, Brault avait même proféré des menaces. L'arbitre a jugé que ses tentatives de justification subséquentes allaient «du lieu commun au farfelu, à l'odieux pur et simple».

Les victimes ont porté plainte et le type a été congédié. Encore un success story! Comme système qui ne fonctionne pas, on a déjà vu mieux, vous ne trouvez pas?

Qu'est-ce que la journaliste essaie donc de nous démontrer avec cet article? Sa prémisse selon laquelle les harceleurs ne sont pas punis est de toute évidence complètement fausse! Jusqu'à date, TOUTES les femmes dont elle parle ont été compensées! Alors quel est le but RÉEL de cet article?

À mon avis, elle veut nous faire comprendre que les hommes harcèlent les femmes, point. Hommes = méchants harceleurs. Femmes = pauvres victimes traumatisées. C'est la seule idée cohérente qui se dégage de cet article!

L'an dernier, une caissière d'épicerie du Richelieu a vu son choc post-traumatique reconnu par la Commission des lésions professionnelles. Pendant des mois, un ancien collègue l'avait déshabillée du regard, lui suggérant des ménages à trois et des positions sexuelles, la coinçant dans l'escalier et se léchant les lèvres en la voyant apparaître. Lorsqu'elle l'a dénoncé, il a planté des vis dans ses pneus de voiture et lancé des oeufs sur son pare-brise, ce qui a été capté par des caméras et a permis de le faire accuser de méfait. La victime «avait peur de sortir de chez elle et une crainte de se faire tuer par un accident si l'autre employé qui la poursuivait arrivait à briser ses pneus», a souligné la Commission.

Encore un success story! Bravo Madame! Le système fonctionne... pour VOUS!

L'année précédente, la secrétaire d'une entreprise d'outils de machinerie du Saguenay-Lac-Saint-Jean a elle aussi subi un choc post-traumatique. Son patron lui imposait des attouchements plusieurs fois par jour.

Ah! Tiens! Plus de contexte, plus question de plaintes ou de procès. Il est un peu gratuit et facile cet anecdote, vous ne trouvez pas? Bof, on s'en moque, on comprend bien quel est l'objectif réel de cet article maintenant: quels salopards ces hommes! Tous des porcs que j'vous dis! On devrait les faire castrer par mesure préventive, bordel!

Après avoir subi pendant près de 10 ans les avances de son patron (et les foudres de l'ex-conjointe de ce dernier, vice-présidente de l'entreprise), une Montréalaise anéantie a quitté son emploi de bureau. Cette année, la Commission des lésions professionnelles a non seulement blâmé ses employeurs, mais aussi leur expert judiciaire. «Le docteur écrit que la travailleuse "ne réalise que très partiellement sa contribution à la lésion". Ce commentaire est pour le moins surprenant, la travailleuse n'ayant pas "contribué"à sa lésion, l'ayant plutôt subie, écrit la Commission (en soulignant le mot "subie"). Il affirme également que la travailleuse a "réagi trop fort". Comment doit réagir une travailleuse qui se fait harceler pendant des années?»

Un autre success story devant la CLP!

Une caissière d'épicerie de l'Outaouais ainsi qu'une femme de chambre et une préposée aux bénéficiaires - toutes deux de Lanaudière - n'ont pas été protégées par leurs employeurs. Victime d'attouchements dans un vestiaire, la femme de chambre a même vu ses collègues de liguer contre elle, ce qui a accentué son traumatisme, a souligné la Commission des lésions professionnelles cette année.

Ouais, trahison des collègues, je connais bien. Malgré cela, encore une fois, la CLP semble avoir décidé en faveur de la dame.

L'employeur de la préposée a pour sa part «tenté de la discréditer pour échapper à sa responsabilité», dénonçait le même tribunal l'an dernier. Âgé de 86 ans, le copropriétaire d'un centre pour personne âgées avait pincé le sein de l'employée en riant. Il avait ensuite prétendu vouloir chasser un insecte.

Encore une fois, la CLP semble prendre la défense de la dame.

Quant à la caissière du Chelsea Freshmart, elle s'est retrouvée avec des heures de travail réduites après avoir demandé à ne plus travailler avec un collègue lui ayant demandé si elle «aimait sucer les pénis bloqués», tandis que ce dernier restait impuni. En 2013, la Commission des relations de travail a ordonné à son employeur d'indemniser la jeune femme pour son salaire perdu.

Encore une fois, la dame a gain de cause et est indemnisée. Mais les hommes sont vraiment des ordures, vous ne trouvez pas? Bande de chiens galeux...

En 2014, le Dr Stephen Daniel Harrison, 50 ans, a été radié pour un an après avoir harcelé une étudiante en médecine, qu'il supervisait à l'hôpital St. Mary's de Montréal. Il l'avait attirée dans un recoin où il avait exigé qu'elle touche son pénis, l'avait caressée et avait éjaculé devant elle. Apeurée, l'étudiante a attendu trois mois avant de le dénoncer au Collège des médecins.

Il a été radié. Il ne peut plus pratiquer la médecine. Encore une victoire pour la dame. Et une preuve supplémentaire que les hommes sont des monstres.

Empoignade de testicules et propos du genre «Penche-toi gros chien je vais te fourrer dans le cul »... Les «taquineries» sexuelles qui avaient cours entre certains employés d'Olymel ont été dénoncées par le Tribunal des droits de la personne en 2012. «De tels actes constituent une atteinte à la dignité de la personne qui en est l'objet et une intrusion injustifiée dans son intimité. Ils introduisent dans les rapports de travail une dimension sexuelle qu'aucun employé n'est tenu de tolérer», a écrit le juge. Dans ce cas précis, toutefois, la cour a conclu qu'il ne s'agissait pas de harcèlement sexuel, puisque l'employé qui s'en plaignait avait allègrement alimenté ces «jeux» et n'avait pas été marqué psychologiquement.

Doit-on comprendre que dans ce cas-ci, l'employÉ (pas de "e") était un homme? Et dans ce cas précis et malgré les propos dégradants et menaçants qui ont été tenus, le juge a stipulé QU'IL NE S'AGIT PAS DE HARCÈLEMENT SEXUEL! Parce que, évidemment, un homme ne peut pas être victime de harcèlement sexuel, n'est-ce pas? Seules les femmes peuvent l'être, c'est bien connu!

Remarquez que la journaliste évite ici de nous dire clairement que la victime est un homme. Elle évite également de souligner le fait que cette plainte, la SEULE déposée par un homme dans tout son article, est également LA SEULE où la victime n'a pas eu gain de cause. Elle évite également de faire un parallèle entre cet homme qui s'est fait "empoigner les testicules" et cette femme mentionnée plus haut qui s'était fait pincer un sein. Pourquoi le cas de Madame est reconnu comme du harcèlement sexuel, mais pas celui de Monsieur? Pourquoi la journaliste évite sciemment d'attirer notre attention sur ce détail qui révèle la discrimination dont sont victimes les hommes dans notre système de justice? C'est vrai que ça ne cadre pas très bien avec le dogme féministe, il est donc préférable de ne pas trop s'attarder là-dessus...

Voici maintenant les statistiques qui viennent clore l'article de Mme Malboeuf. Notez que ces dernières proviennent d'un SONDAGE, pas d'une étude. Donc, ça vaut ce que ça vaut et il faut toujours le prendre avec un grain de sel.

29,5% de tous les Canadiens ont déjà subi des avances ou des contacts sexuels non désirés dans le cadre de leur travail

43% des femmes et 12% des hommes ont subi des avances sexuelles verbales

20% des femmes et 9% des hommes ont subi des contacts sexuels

Permettez-moi d'abord de féliciter Mme Malboeuf d'inclure les statistiques pour les hommes. Évidemment, elle l'a sûrement fait dans le but de nous démontrer que les femmes sont beaucoup plus souvent victimes que les hommes, mais au moins on voit également que les victimes ne sont pas EXCLUSIVEMENT des femmes. C'est un début.

Comme dans n'importe quel sondage, le choix des mots est crucial et a des répercussion majeures sur les résultats. Pour cette raison, j'hésite à prendre au sérieux les chiffres concernant les "avances sexuelles verbales". Tout d'abord, il y a le fait qu'une avance sexuelle peut être non désirée sans constituer du harcèlement. Des collègues qui tâtent le terrain pour voir si l'intérêt est là, ça arrive et ce n'est pas la fin du monde. Il y a quelques années, une collègue m'avait dit qu'elle rêvait à moi et qu'elle voulait que je me joigne à elle et à son chum pour un ménage à trois. J'ai poliment refusé et ça s'est arrêté là. Clairement, sa demande était de nature sexuelle et elle était non désirée de ma part. Mais ce n'est pas du harcèlement non plus.

Les "contacts sexuels" non désirés sont beaucoup plus sérieux, à mon avis. Dans ce cas-là, je ne vois pas quels arguments pourraient être avancer pour jouer l'avocat du diable. À part peut-être les gestes inappropriée du genre tripotage dans un party de bureau par un(e) collègue saoul(e). Dans ce cas-là, si ça ne se répète pas, je ne vois pas trop où est le drame. Ce n'est clairement pas une situation de harcèlement! Le concept de harcèlement implique des gestes ou des propos répétés pendant une longue période de temps. Pas un ou deux gestes déplacés dans un party sous l'effet de l'alcool!

21% des victimes de harcèlement sexuel ont dénoncé la situation à leur employeur

40% des victimes ont affronté directement le harceleur

34% ont parlé de la situation à un proche

19% n'ont rien fait du tout

16% ont quitté leur emploi

7% ont demandé une mutation

Et selon cet article, 100% des femmes qui ont porté plainte ont été compensées et ont eu gain de cause devant les instances auxquelles elles se sont adressées. C'est pas trop mal comme résultat.

Malheureusement, toujours selon cet article, 0% des hommes qui ont porté plainte ont réussi à faire reconnaître par le juge que les attouchements sexuels et les propos menaçants constituaient du harcèlement sexuel. Hum...

(...) «Certaines clientes travaillent dans le commerce. D'autres sont ingénieures, avocates, travailleuses de la santé ou enseignantes, énumère Mme Viau. Même si les gens savent mieux reconnaître le harcèlement, il existe malheureusement autant.»

Oui, les clientEs. Est-ce parce que seules les femmes portent plainte? Ou parce que cet organisme vient seulement en aide aux femmes?

Une chose est sûre, c'est bien vrai que les gens savent mieux reconnaître le harcèlement qu'avant...

Sauf si la victime est un homme.




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