Extrait de cet article fort intéressant:
Cette perspective de se retrouver avec plus d'enfants dans leur salle de classe, les enseignants syndiqués de la province l'avaient dénoncée plus tôt dans la journée. Et une autre voix est venue faire écho à leurs préoccupations, celle d'Égide Royer, un spécialiste en éducation de l'Université Laval (...)
Au Québec, 72% des jeunes obtiennent leur diplôme d'études secondaires dans les temps prévus. En Ontario, cette proportion s'élève à environ 83%.
(...) Un garçon sur trois et une fille sur cinq se retrouvent sans aucun diplôme secondaire à l'âge de 20 ans, rappelle en substance le professeur Royer «et ça touche principalement les francophones, plutôt que les anglophones».
«Quand on a des taux de non-diplomation aussi importants au Québec, ce n'est pas le temps d'augmenter les ratios d'élèves dans les classes, surtout vers la fin du primaire et du secondaire. C'est davantage le temps d'offrir des services particuliers et très ciblés aux jeunes qui ont le plus de difficultés à l'école.»
(...) Pour le professeur Royer, le problème du système québécois en éducation en est un de gestion. En clair, l'État ne sait pas où il s'en va, un diagnostic implacable qu'avait posé le vérificateur général du Québec dans son plus récent rapport.
«C'est un budget de 12 milliards de dollars qui est piloté au radar sans avoir d'instruments justes» décrie Égide Royer en citant le vérificateur général. Et il poursuit en disant qu'au Québec, «on a un problème de gestion de l'ensemble du réseau» et on identifie mal les cibles pour assurer la réussite des élèves.
D'abord le problème de gestion: «Vous demandez au ministre de l'Éducation de l'Ontario qui est en retard en lecture ou en mathématique en première, troisième, ou sixième année et vous aurez la réponse dans un délai très court, ce qui n'est pas le cas au Québec», explique M. Royer.
Ensuite, les cibles mal identifées: «Dans un contexte de restriction budgétaire, vous voulez causer le moins de mal possible», affirme Égide Royer. Ce dernier dresse le parallèle avec le monde de la santé infantile: «Vous n'allez pas enlever la vaccination chez les jeunes enfants. Eh bien, en éducation, si vous dites ''on n'a pas les moyens'' et que vous laissez filer vos jeunes au début du primaire et au début du secondaire avec peu de services spécialisés en lecture, ou en orthopédagogie, vous hypothéquez grandement leurs chances de réussite».
Égide Royer évalue à 2 ou 3% l'augmentation du nombre de jeunes qui n'obtiendront pas l'un ou l'autre des diplômes d'études secondaires, si Québec va de l'avant avec les scénarios qui sont sur la table.
«Cet impact probable» est grave, selon lui: «Vous savez, une augmentation d'un dixième de 1% de la mortalité infantile à la suite d'une décision gouvernementale entraînerait des manifestations dans les rues. Ça serait impensable. Mais une augmentation d'un taux d'échec scolaire de 1% à 3% à cause de décision ou d'offres gouvernementales, c'est comme si l'éducation était moins importante que la santé au Québec. Il va falloir que ça change: regardez les écarts qu'on a avec les autres provinces».
Égide Royer avance que le ministre Bolduc est mal conseillé ou alors, qu'il possède moins bien ses dossiers. «Il n'est pas en mesure de [les] défendre de manière adéquate», critique le professeur de l'Université Laval.
Cette perspective de se retrouver avec plus d'enfants dans leur salle de classe, les enseignants syndiqués de la province l'avaient dénoncée plus tôt dans la journée. Et une autre voix est venue faire écho à leurs préoccupations, celle d'Égide Royer, un spécialiste en éducation de l'Université Laval (...)
Au Québec, 72% des jeunes obtiennent leur diplôme d'études secondaires dans les temps prévus. En Ontario, cette proportion s'élève à environ 83%.
(...) Un garçon sur trois et une fille sur cinq se retrouvent sans aucun diplôme secondaire à l'âge de 20 ans, rappelle en substance le professeur Royer «et ça touche principalement les francophones, plutôt que les anglophones».
«Quand on a des taux de non-diplomation aussi importants au Québec, ce n'est pas le temps d'augmenter les ratios d'élèves dans les classes, surtout vers la fin du primaire et du secondaire. C'est davantage le temps d'offrir des services particuliers et très ciblés aux jeunes qui ont le plus de difficultés à l'école.»
(...) Pour le professeur Royer, le problème du système québécois en éducation en est un de gestion. En clair, l'État ne sait pas où il s'en va, un diagnostic implacable qu'avait posé le vérificateur général du Québec dans son plus récent rapport.
«C'est un budget de 12 milliards de dollars qui est piloté au radar sans avoir d'instruments justes» décrie Égide Royer en citant le vérificateur général. Et il poursuit en disant qu'au Québec, «on a un problème de gestion de l'ensemble du réseau» et on identifie mal les cibles pour assurer la réussite des élèves.
D'abord le problème de gestion: «Vous demandez au ministre de l'Éducation de l'Ontario qui est en retard en lecture ou en mathématique en première, troisième, ou sixième année et vous aurez la réponse dans un délai très court, ce qui n'est pas le cas au Québec», explique M. Royer.
Ensuite, les cibles mal identifées: «Dans un contexte de restriction budgétaire, vous voulez causer le moins de mal possible», affirme Égide Royer. Ce dernier dresse le parallèle avec le monde de la santé infantile: «Vous n'allez pas enlever la vaccination chez les jeunes enfants. Eh bien, en éducation, si vous dites ''on n'a pas les moyens'' et que vous laissez filer vos jeunes au début du primaire et au début du secondaire avec peu de services spécialisés en lecture, ou en orthopédagogie, vous hypothéquez grandement leurs chances de réussite».
Égide Royer évalue à 2 ou 3% l'augmentation du nombre de jeunes qui n'obtiendront pas l'un ou l'autre des diplômes d'études secondaires, si Québec va de l'avant avec les scénarios qui sont sur la table.
«Cet impact probable» est grave, selon lui: «Vous savez, une augmentation d'un dixième de 1% de la mortalité infantile à la suite d'une décision gouvernementale entraînerait des manifestations dans les rues. Ça serait impensable. Mais une augmentation d'un taux d'échec scolaire de 1% à 3% à cause de décision ou d'offres gouvernementales, c'est comme si l'éducation était moins importante que la santé au Québec. Il va falloir que ça change: regardez les écarts qu'on a avec les autres provinces».
Égide Royer avance que le ministre Bolduc est mal conseillé ou alors, qu'il possède moins bien ses dossiers. «Il n'est pas en mesure de [les] défendre de manière adéquate», critique le professeur de l'Université Laval.