Extraits de la nouvelle avec mes réactions à froid:
(...) les syndicats d'enseignants ont multiplié les épithètes pour condamner la volonté de Québec d'augmenter le nombre d'élèves par classe et, plus globalement, leur tâche. Le ministre Yves Bolduc, lui, n'a pas voulu dire un mot sur son offre. Il a plutôt délégué l'un de ses représentants à la table de négociation, Bernard Tremblay. Ce dernier a expliqué à La Presse que la réduction de la taille des classes, coûteuse, n'avait pas amélioré la réussite des élèves.
Les libéraux affirment que le fait de réduire le nombre d'élèves pas classe n'améliore pas le taux de réussite des élèves.
Ils mentent. C'est aussi simple que ça. Les preuves abondent.
Par exemple, ces conclusions de la Wallace Foundation:
By now, there is little debate in the research community over the contributions to student learning of smaller elementary school class sizes. Research on the matter is voluminous and continuing to grow at a fast rate. This body of evidence includes individual empirical studies, as well as good quality reviews of research.
Class size research suggests that reductions from a typical 22 to 30 student class, to an approximately 15 student class have the potential to significantly increase student achievement, provided that suitable changes are made in teacher practices which take advantage of fewer students. Evidence about class size effects not only identifies optimum sizes, it also suggests that the greatest benefits of reducing class size are found in the first two years of schooling when accompanied by appropriate adaptations to instruction (e.g., Finn, 2001). These benefits are most beneficial for students who are socially and economically disadvantaged. The effects realized by smaller classes in the primary grades appear to be maintained even three or four years later.
Among the explanations for small class effects are improved teacher morale, more time spent by teachers on individual instruction and less on classroom management, along with fewer disruptions and fewer discipline problems. Other explanations for small class size effects include greater engagement by students in instruction, more opportunities for better teaching to take place, reduced grade retention, reduced dropout rates in secondary schools and increased aspirations among students to attend college.
Pas convaincu? Voici ce qu'en pense le journal Psychological Science:
The number of students in a class has the potential to affect how much is learned in a number of different ways. For example, it could affect how students interact with each other—the level of social engagement. This may result, for example, in
more or less noise and disruptive behavior, which in turn affect the kinds of activities the teacher is able to promote. It could affect how much time the teacher is able to focus on individual students and their specific needs rather than on the group as a whole. Since it is easier to focus on one individual in a smaller group, the smaller the class size, the more likely individual attention can be given, in theory at least. The class size could also affect the teacher’s allocation of time and, hence, effectiveness, in other ways, too—for example, how much material can be covered. Teachers may choose different methods of teaching and assessment when they have smaller classes. For example, they may assign more writing, or provide more feedback on students’ written work, or use open-ended assessments, or encourage more discussions, all activities that may be more feasible with a smaller number of students. Exposure to a particular learning environment may affect learning over the time period of exposure, or it may have longer term or delayed effects (e.g., by increasing self-esteem or cognitive developments that have lasting effects). For these reasons, changes to the class size are considered a potential means of changing how much students learn. Not only is class size potentially one of the key variables in the “production” of learning or knowledge, it is one of the simplest variables for policymakers to manipulate.
Toujours pas convaincu? La page Wikipédia qui s'intéresse à la question cite également de nombreuses études:
Project Prime Time
In 1986 the state of Indiana initiated Project Prime Time.[18]
(1) Students in smaller class sizes scored higher on standardized tests
(2) Smaller classes had fewer behavioral issues
(3) Teachers of smaller class sizes reported themselves as more productive and efficient
Benefits in the UK
In a British study, students were closely observed by teams of researchers who recorded their “moment to moment” behaviors in blocks of 10-second intervals. The researchers found that adding five students to a class decreased the odds of students’ being on task by nearly a quarter. In classes of 30, low-attaining students were nearly twice as likely to be disengaged as they were in classes of 15.
Subsequent research reviews
Subsequent research reviews have found that smaller classes benefit all pupils because of individual attention from teachers, but low-attaining pupils benefit more at the secondary school level. Pupils in large classes drift off task because of too much instruction from the teacher to the whole class instead of individual attention, and low-attaining students are most affected. Students benefit in later grades from being in small classes during early grades. Longer periods in small classes resulted in more increases in achievement in later grades for all students. In reading and science, low achievers benefit more from being in small classes. The benefits of small class sizes reduce the student achievement gap in reading and science in later grades.
Je pourrais continuer, mais il me semble que c'est très, très clair. Et parfaitement logique. Moins j'ai d'élèves dans la classe, plus j'ai de temps à consacrer à chacun d'eux individuellement, ce n'est pas très difficile à comprendre. Les libéraux mentent. Et si les taux de réussite ne se sont pas améliorés autant qu'ils le souhaitaient, c'est peut-être parce que les réductions d'élèves étaient trop modestes ou parce que les enseignants avaient besoin de formation ou de plus de temps pour s'adapter! Peu importe ce qui est avancé comme explication, rien ne justifie une AUGMENTATION du nombre d'élèves par classe! À part des considérations budgétaires, évidemment.
Le gouvernement libéral compromet donc la réussite de nos enfants pour sauver de l'argent. C'est tout simplement répugnant.
Et ce n'est pas tout:
Québec va plus loin dans son offre et souhaite qu'un élève handicapé ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage (EHDAA) compte comme un élève régulier dans la composition des classes. Il abolirait la «pondération» permettant de reconnaître qu'un EHDAA augmente la tâche de l'enseignant.
Traduction: le fait qu'il y ait des élèves handicapés ou en grave difficulté dans la classe n'aura plus d'impact sur la quantité d'enfants dans la classe. Or, ces élèves requièrent une quantité énorme de notre temps, ce qui veut dire encore moins de temps pour les autres. C'est encore supposé n'avoir aucun impact sur la réussite scolaire, ça?
Québec veut faire passer la semaine de travail d'un enseignant à l'école de 32 à 35 heures par semaine. Mais son salaire annuel ne changerait pas. Pour les syndicats, c'est une baisse de la rémunération.
Ceci est ridicule principalement pour deux raisons.
Premièrement, il est totalement faux d'affirmer que les enseignants travaillent 32 heures par semaine. Pour vous donner une idée, j'arrive à l'école à 7 heures le matin et je travaille sans arrêt jusqu'à la fin des classes peu après 15 heures. Je ne suis pas toujours en cours pendant ce temps-là, mais je suis constamment en train de travailler: correction, préparation de cours, élaboration de projets, construction d'évaluations et d'activités, retour d'appels et de courriels, surveillances, etc. Aux récréations, j'ai TOUJOURS des élèves en récup ou en retenue. Certains jours, c'est tout juste si j'ai le temps de pisser! Pendant mon dîner, je bouffe mon sandwich d'une main pendant que je travaille de l'autre. Bref, même si on s'en tient à ce temps passé à l'école sans parler de l'ouvrage qu'il m'arrive régulièrement de faire chez moi le soir ou la fin de semaine, ça donne des semaines de 40 heures. Et un jour par semaine, c'est sans pause parce que je surveille le matin avant le début des cours, je surveille à la récréation et je surveille après l'école. Vous connaissez beaucoup de jobs où les pauses sont inexistantes, vous autres? À part dans les sweat shops au Bangladesh?
Bref, son 32 heures est purement fictif. J'en travaille déjà beaucoup plus. Le problème, c'est que le gouvernement ne va pas reconnaître ce travail que je fais déjà! Non! Il va AJOUTER des tâches de plus, ce qui fera en sorte que mon 40 heures va devenir un 43 heures! Pour le même salaire!
Et pourquoi veulent-ils ça? En quoi cela va-t-il leur permettre de réduire les dépenses? Ça ne rime à rien.
Ça s'appelle une déclaration de guerre, ça.
Une déclaration de guerre que le ministre n'a même pas les couilles de proférer en personne:
Yves Bolduc a décliné les demandes d'entrevue.
Mais quel gouvernement de merde...
(...) les syndicats d'enseignants ont multiplié les épithètes pour condamner la volonté de Québec d'augmenter le nombre d'élèves par classe et, plus globalement, leur tâche. Le ministre Yves Bolduc, lui, n'a pas voulu dire un mot sur son offre. Il a plutôt délégué l'un de ses représentants à la table de négociation, Bernard Tremblay. Ce dernier a expliqué à La Presse que la réduction de la taille des classes, coûteuse, n'avait pas amélioré la réussite des élèves.
Les libéraux affirment que le fait de réduire le nombre d'élèves pas classe n'améliore pas le taux de réussite des élèves.
Ils mentent. C'est aussi simple que ça. Les preuves abondent.
Par exemple, ces conclusions de la Wallace Foundation:
By now, there is little debate in the research community over the contributions to student learning of smaller elementary school class sizes. Research on the matter is voluminous and continuing to grow at a fast rate. This body of evidence includes individual empirical studies, as well as good quality reviews of research.
Class size research suggests that reductions from a typical 22 to 30 student class, to an approximately 15 student class have the potential to significantly increase student achievement, provided that suitable changes are made in teacher practices which take advantage of fewer students. Evidence about class size effects not only identifies optimum sizes, it also suggests that the greatest benefits of reducing class size are found in the first two years of schooling when accompanied by appropriate adaptations to instruction (e.g., Finn, 2001). These benefits are most beneficial for students who are socially and economically disadvantaged. The effects realized by smaller classes in the primary grades appear to be maintained even three or four years later.
Among the explanations for small class effects are improved teacher morale, more time spent by teachers on individual instruction and less on classroom management, along with fewer disruptions and fewer discipline problems. Other explanations for small class size effects include greater engagement by students in instruction, more opportunities for better teaching to take place, reduced grade retention, reduced dropout rates in secondary schools and increased aspirations among students to attend college.
Pas convaincu? Voici ce qu'en pense le journal Psychological Science:
The number of students in a class has the potential to affect how much is learned in a number of different ways. For example, it could affect how students interact with each other—the level of social engagement. This may result, for example, in
more or less noise and disruptive behavior, which in turn affect the kinds of activities the teacher is able to promote. It could affect how much time the teacher is able to focus on individual students and their specific needs rather than on the group as a whole. Since it is easier to focus on one individual in a smaller group, the smaller the class size, the more likely individual attention can be given, in theory at least. The class size could also affect the teacher’s allocation of time and, hence, effectiveness, in other ways, too—for example, how much material can be covered. Teachers may choose different methods of teaching and assessment when they have smaller classes. For example, they may assign more writing, or provide more feedback on students’ written work, or use open-ended assessments, or encourage more discussions, all activities that may be more feasible with a smaller number of students. Exposure to a particular learning environment may affect learning over the time period of exposure, or it may have longer term or delayed effects (e.g., by increasing self-esteem or cognitive developments that have lasting effects). For these reasons, changes to the class size are considered a potential means of changing how much students learn. Not only is class size potentially one of the key variables in the “production” of learning or knowledge, it is one of the simplest variables for policymakers to manipulate.
Toujours pas convaincu? La page Wikipédia qui s'intéresse à la question cite également de nombreuses études:
Project Prime Time
In 1986 the state of Indiana initiated Project Prime Time.[18]
(1) Students in smaller class sizes scored higher on standardized tests
(2) Smaller classes had fewer behavioral issues
(3) Teachers of smaller class sizes reported themselves as more productive and efficient
Benefits in the UK
In a British study, students were closely observed by teams of researchers who recorded their “moment to moment” behaviors in blocks of 10-second intervals. The researchers found that adding five students to a class decreased the odds of students’ being on task by nearly a quarter. In classes of 30, low-attaining students were nearly twice as likely to be disengaged as they were in classes of 15.
Subsequent research reviews
Subsequent research reviews have found that smaller classes benefit all pupils because of individual attention from teachers, but low-attaining pupils benefit more at the secondary school level. Pupils in large classes drift off task because of too much instruction from the teacher to the whole class instead of individual attention, and low-attaining students are most affected. Students benefit in later grades from being in small classes during early grades. Longer periods in small classes resulted in more increases in achievement in later grades for all students. In reading and science, low achievers benefit more from being in small classes. The benefits of small class sizes reduce the student achievement gap in reading and science in later grades.
Je pourrais continuer, mais il me semble que c'est très, très clair. Et parfaitement logique. Moins j'ai d'élèves dans la classe, plus j'ai de temps à consacrer à chacun d'eux individuellement, ce n'est pas très difficile à comprendre. Les libéraux mentent. Et si les taux de réussite ne se sont pas améliorés autant qu'ils le souhaitaient, c'est peut-être parce que les réductions d'élèves étaient trop modestes ou parce que les enseignants avaient besoin de formation ou de plus de temps pour s'adapter! Peu importe ce qui est avancé comme explication, rien ne justifie une AUGMENTATION du nombre d'élèves par classe! À part des considérations budgétaires, évidemment.
Le gouvernement libéral compromet donc la réussite de nos enfants pour sauver de l'argent. C'est tout simplement répugnant.
Et ce n'est pas tout:
Québec va plus loin dans son offre et souhaite qu'un élève handicapé ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage (EHDAA) compte comme un élève régulier dans la composition des classes. Il abolirait la «pondération» permettant de reconnaître qu'un EHDAA augmente la tâche de l'enseignant.
Traduction: le fait qu'il y ait des élèves handicapés ou en grave difficulté dans la classe n'aura plus d'impact sur la quantité d'enfants dans la classe. Or, ces élèves requièrent une quantité énorme de notre temps, ce qui veut dire encore moins de temps pour les autres. C'est encore supposé n'avoir aucun impact sur la réussite scolaire, ça?
Québec veut faire passer la semaine de travail d'un enseignant à l'école de 32 à 35 heures par semaine. Mais son salaire annuel ne changerait pas. Pour les syndicats, c'est une baisse de la rémunération.
Ceci est ridicule principalement pour deux raisons.
Premièrement, il est totalement faux d'affirmer que les enseignants travaillent 32 heures par semaine. Pour vous donner une idée, j'arrive à l'école à 7 heures le matin et je travaille sans arrêt jusqu'à la fin des classes peu après 15 heures. Je ne suis pas toujours en cours pendant ce temps-là, mais je suis constamment en train de travailler: correction, préparation de cours, élaboration de projets, construction d'évaluations et d'activités, retour d'appels et de courriels, surveillances, etc. Aux récréations, j'ai TOUJOURS des élèves en récup ou en retenue. Certains jours, c'est tout juste si j'ai le temps de pisser! Pendant mon dîner, je bouffe mon sandwich d'une main pendant que je travaille de l'autre. Bref, même si on s'en tient à ce temps passé à l'école sans parler de l'ouvrage qu'il m'arrive régulièrement de faire chez moi le soir ou la fin de semaine, ça donne des semaines de 40 heures. Et un jour par semaine, c'est sans pause parce que je surveille le matin avant le début des cours, je surveille à la récréation et je surveille après l'école. Vous connaissez beaucoup de jobs où les pauses sont inexistantes, vous autres? À part dans les sweat shops au Bangladesh?
Bref, son 32 heures est purement fictif. J'en travaille déjà beaucoup plus. Le problème, c'est que le gouvernement ne va pas reconnaître ce travail que je fais déjà! Non! Il va AJOUTER des tâches de plus, ce qui fera en sorte que mon 40 heures va devenir un 43 heures! Pour le même salaire!
Et pourquoi veulent-ils ça? En quoi cela va-t-il leur permettre de réduire les dépenses? Ça ne rime à rien.
Ça s'appelle une déclaration de guerre, ça.
Une déclaration de guerre que le ministre n'a même pas les couilles de proférer en personne:
Yves Bolduc a décliné les demandes d'entrevue.