Un articleà lire absolument:
Violence, précarité d’emploi, classes trop lourdes, tâches complexes. Des chercheurs de l’Université Laval sonnent une fois de plus l'alarme. Ces situations menacent la santé mentale de nos enseignants.
Lorsqu’elle est devenue enseignante il y a une quinzaine d’années, Ariane voulait sauver le monde. Quelques années plus tard, exténuée, elle a réalisé qu’elle allait devoir sauver... sa peau. Diagnostic: dépression.
(...) Près d’un enseignant sur cinq qualifie sa santé mentale de moyenne à médiocre, un sur deux a un emploi précaire et un sur quatre songe à quitter la profession.
(...) «Ça fait vingt ans que ces situations sont connues au Québec, qu’elles causent d’importants dommages et que rien ne bouge. Pire, on en rajoute», s’indigne la chercheuse au Centre de recherche et d’intervention sur l’éducation et la vie au travail (CRIEVAT).
Au Québec, de 1999 à 2009, le nombre d’élèves handicapés en difficultés d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA) est passé de 13% à 18%. Ils sont aussi plus nombreux à être intégrés dans les classes ordinaires, passant de 56% à 65%. Pour le personnel enseignant, c’est beaucoup trop lourd, croit la chercheuse. «On leur demande, en plus, de rédiger systématiquement des rapports sur ces élèves-là. Leur organisation du travail est minutée. L’un d’eux nous a dit: le minutage tue l’élan, le plaisir, le goût d’enseigner.»
Tous ont également fait état de la violence et du manque de respect à leur égard. Des situations qui ébranlent et qui ne sont pas uniquement provoquées par des élèves.
«Un parent qui débarque à l’école pour engueuler le personnel, c’est à ce point fréquent que la direction d’une école secondaire d’un milieu défavorisé n’a pas eu d’autre choix que de mettre un gardien de sécurité à la porte», relate Mme Maranda.
Les parents sont d’ailleurs pratiquement vus comme un facteur de risques par les chercheurs.
«Les parents sont de plus en plus exigeants envers nous. Soit ils interviennent tout le temps, soit ils délaissent complètement la vie scolaire de leur enfant. Ça devient complexe», ajoute Ariane.
Parmi tous les secteurs d’activité, les enseignants sont les plus grands consommateurs de psychotropes, une substance qui agit sur le système nerveux.
«On ne cherchait pas des histoires d’horreurs. Les enseignants avaient une certaine pudeur à parler, mais nous avons constaté qu’ils étaient tristes de raconter des problèmes quasi insolubles», conclut Marie-France Maranda.
Violence, précarité d’emploi, classes trop lourdes, tâches complexes. Des chercheurs de l’Université Laval sonnent une fois de plus l'alarme. Ces situations menacent la santé mentale de nos enseignants.
Lorsqu’elle est devenue enseignante il y a une quinzaine d’années, Ariane voulait sauver le monde. Quelques années plus tard, exténuée, elle a réalisé qu’elle allait devoir sauver... sa peau. Diagnostic: dépression.
(...) Près d’un enseignant sur cinq qualifie sa santé mentale de moyenne à médiocre, un sur deux a un emploi précaire et un sur quatre songe à quitter la profession.
(...) «Ça fait vingt ans que ces situations sont connues au Québec, qu’elles causent d’importants dommages et que rien ne bouge. Pire, on en rajoute», s’indigne la chercheuse au Centre de recherche et d’intervention sur l’éducation et la vie au travail (CRIEVAT).
Au Québec, de 1999 à 2009, le nombre d’élèves handicapés en difficultés d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA) est passé de 13% à 18%. Ils sont aussi plus nombreux à être intégrés dans les classes ordinaires, passant de 56% à 65%. Pour le personnel enseignant, c’est beaucoup trop lourd, croit la chercheuse. «On leur demande, en plus, de rédiger systématiquement des rapports sur ces élèves-là. Leur organisation du travail est minutée. L’un d’eux nous a dit: le minutage tue l’élan, le plaisir, le goût d’enseigner.»
Tous ont également fait état de la violence et du manque de respect à leur égard. Des situations qui ébranlent et qui ne sont pas uniquement provoquées par des élèves.
«Un parent qui débarque à l’école pour engueuler le personnel, c’est à ce point fréquent que la direction d’une école secondaire d’un milieu défavorisé n’a pas eu d’autre choix que de mettre un gardien de sécurité à la porte», relate Mme Maranda.
Les parents sont d’ailleurs pratiquement vus comme un facteur de risques par les chercheurs.
«Les parents sont de plus en plus exigeants envers nous. Soit ils interviennent tout le temps, soit ils délaissent complètement la vie scolaire de leur enfant. Ça devient complexe», ajoute Ariane.
Parmi tous les secteurs d’activité, les enseignants sont les plus grands consommateurs de psychotropes, une substance qui agit sur le système nerveux.
«On ne cherchait pas des histoires d’horreurs. Les enseignants avaient une certaine pudeur à parler, mais nous avons constaté qu’ils étaient tristes de raconter des problèmes quasi insolubles», conclut Marie-France Maranda.