Cette BD raconte l'épopée d'Alexandre le Grand et débute le jour même de son couronnement. Mais Alexandre n'en est pas vraiment le personnage principal. On assiste plutôt aux débuts de son règne à travers les yeux de nombreux personnages qui gravitent autour de lui.
Il y a l'ancien soldat Maléagre qui est chargé de veiller sur les deux enfants déshérités d'un vieil ami. Ces derniers sont très proches du nouveau roi. Le fils, Pyrrhus, est un haut-gradé de l'armée d'Alexandre et un ami intime de ce dernier. Il sera chargé d'éliminer les usurpateurs potentiels du trône. Sa soeur, Eurydice, est une hétaïre (prostituée de haut rang) et la favorite du roi. Les deux frangins essaient tant bien que mal de gagner et de conserver la faveur du roi afin de retrouver les titres de noblesse dont ils ont été dépouillés. Or, l'homme qui les possède désormais (et qui ressemble étrangement à Christopher Walken) n'a aucune intention de les perdre et ne reculera devant rien pour les conserver.
Il y a aussi Karanos, un soldat professionnel qui décide d'enlever la femme de ses rêves, une prostituée et danseuse des bas quartiers de Pella, afin de l'amener avec lui dans la campagne d'invasion de la Perse où il espère mettre la main sur un ancien trésor perdu. En plus de sa jolie danseuse qui n'apprécie pas du tout la vie dans un camp militaire, il a également à ses trousses les hommes du caïd qui la possédait et qui est bien décidé à faire un exemple sanglant de ces deux fuyards afin de préserver son autorité.
D'autres personnages moins importants complètent le portrait. Il y a Philippe, le chirurgien du roi et son beau et jeune apprenti qui ne manque pas d'attirer l'attention et l'intérêt du roi. Il y a la mère d'Alexandre qui complote dans le dos de son fils et qui est impliquée dans le culte de Dionysos, une religion secrète, violente et sanglante qui s'adonne aux sacrifices humains et au cannibalisme.
J'ai beaucoup aimé ce premier album, principalement pour les dessins qui sont tout simplement extraordinaires. Le scénario est solide également, mais m'a laissé sur ma faim à quelques égards. Il m'est impossible de ne pas le comparer à celui d'une série semblable dont j'ai déjà parlé, Murena, et il faut bien admettre que cette dernière est bien supérieure à celle-ci. Le contexte et les motivations entourant ces premières campagnes militaires, par exemple, n'est pas toujours très clair. On voit assez peu la vie quotidienne des gens ordinaires de l'époque, à part à travers l'expérience de Karanos, et j'aurais aimé qu'on s'y attarde davantage. Mais ces critiques demeurent assez minimes parce qu'il s'agit tout de même d'une très bonne BD et d'un début des plus prometteurs pour cette série.