L'autre jour, j'ai passé un après-midi avec mon bon pote Frank, dont il m'arrive occasionnellement de parler sur ce blogue. Il est sur le point d'obtenir le titre de DOCTEUR en psychologie, un accomplissement qui m'emplit de fierté, bien que ma contribution à son éducation aura été bien négligeable et modeste (il était jadis dans ma première classe de 6e année). Ses conseils et ses opinions ont beaucoup de valeur à mes yeux, tant pour ses remarquables qualités personnelles que pour le bagage de connaissances qu'il a acquis au cour de ses études.
Bref, je lui parlais du fait que je m'apprêtais à changer d'école et que cette fois-ci, j'aimerais bien établir des relations plus harmonieuses avec mes collègues. J'aimerais passer quelques années à cette école et j'aimerais que ce soit des belles années. Frank a donc puisé dans sa grande sagesse afin de m'aider à accomplir ce miracle.
Il m'a tout d'abord parlé de ce qui constitue, à son avis, l'une des principales sources d'incompréhension entre les femmes et les hommes. Ces derniers, disait-il, lorsqu'ils sont confrontés à un problème, vont immédiatement avoir le réflexe de chercher une solution concrète. Ils vont tenter de modifier la réalité afin d'éliminer la source du problème. Les femmes, elles, réagissent très différemment. Face à un problème, c'est avec leurs émotions qu'elles vont composer. Plutôt que de modifier la réalité, elles vont exprimer ce qu'elles ressentent face au problème afin d'arriver à vivre avec la situation problématique, sans la modifier.
Évidemment, ma première réaction en entendant ça était que c'est une stratégie idiote. Pas du tout, m'a répondu Frank, car lorsqu'un homme se retrouve devant un problème insoluble ou une réalité qu'il n'a pas le pouvoir de modifier, comme il n'a pas appris à exprimer ce qu'il ressent, il pète les plombs. En d'autres termes, les femmes composent mieux avec l'impuissance que les hommes.
Bref, lorsqu'une collègue m'exprime une frustration ou qu'elle est face à un problème, plutôt que d'avoir la réaction très masculine de trouver une solution rapide et pratique, je devrais tout simplement lui offrir l'opportunité de s'exprimer et de ventiler. Pas facile pour moi qui attaque habituellement les problèmes de la vie de front, mais ça vaut la peine d'essayer. Et comme je le remarquais l'autre jour, le fait d'exprimer mes émotions un peu plus ne pourrait pas me faire de tort.
Frank m'a ensuite enseigné une technique conversationnelle quasi-infaillible lorsqu'elle est employée correctement: le reflet. L'idée, si j'ai bien compris, est que lorsque je converse avec une collègue, mes réponses doivent essentiellement refléter ce qu'elle vient de dire. Je lui ressert ce qu'elle vient de me dire, en d'autres mots. Il semblerait que cette technique soit excellente parce qu'elle fait sentir à notre interlocutrice A- qu'on l'écoute, B- qu'on la comprend et C- que ce qu'elle raconte nous intéresse. Mise en garde de Frank: si la technique est utilisée de façon malhabile ou trop souvent, l'interlocutrice se rend compte du subterfuge et là, tu es dans la marde.
Bref, armé de cette meilleure compréhension de l'interaction verbale avec la gente féminine, il semblerait que mes chances d'enfin connaître des relations harmonieuses au travail pourraient être à ma portée.
Sincèrement, juste à y penser, je trouve ça un peu épuisant. Ça va exiger de moi un effort majeur, parce que dans la vaste majorité des cas, les sujets de conversation de mes collègues ne m'intéressent absolument pas et les minutes me paraissent durer des éternités... mais bon, je veux bien essayer.
Pour me pratiquer, chers lecteurs et lectrices, parlez-moi de vos émotions dans les commentaires et je vais tenter d'utiliser efficacement la technique du reflet pour vous répondre. Le désastre sera total ;-)
Paradoxalement, je parlais de tout ça avec ma taupe hier, qui est une femme, et sa réaction a été assez drastique. "Si on est rendu qu'il faut que tu te comportes comme une femme pour être accepté! Quand même! Ce sont elles le problème, pas toi! Elles n'ont donc aucun homme dans leur vie ces filles-là? Elles n'ont pas de frères, de père, de cousins? Leurs chums sont des espèces de pantoufles soumises qui se plient à tous leurs caprices?"
Vous comprenez pourquoi j'adore cette fille? ;-)
L'image provient d'ici.