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L'histoire? Ouache! Caca!‏ L'anglais? Yes! Please!

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Extrait de la pitoyable nouvelle:

Il n'y aura pas de nouveau cours d'histoire à l'automne au cégep, tranche le nouveau ministre de l'Éducation Yves Bolduc. Le précédent gouvernement voulait mettre sur pied dès l'automne prochain un cours d'histoire du Québec obligatoire pour tous les cégépiens, un projet qui était loin de faire l'unanimité dans le réseau. Le nouveau ministre reporte son entrée en vigueur afin de prendre le temps de décider de son sort, a-t-il affirmé vendredi en entrevue au Soleil: «C'est retardé et après je prendrai la décision si oui ou non, on va de l'avant avec ce cours-là.»

Évidemment, l'histoire terrorise les fédéralistes, parce qu'ils savent qu'à moins que celle-ci soit aseptisée, remaniée et censurée aux bonnes places, elle ne leur est pas favorable. Alors si ce cours voit le jour éventuellement, vous pouvez être certains que, comme ils l'ont fait pour les cours au primaire et au secondaire, l'emphase sera mise sur la bonne entente, alors que les conflits entre Anglos et Francos seront vus rapidement et de manière incomplète afin de leur conférer une importance au mieux anecdotique.

Sans surprise, les libéraux reviennent également à la charge avec leur saleté d'anglais intensif en 6e année:

Retour à la case départ pour l'anglais intensif? Le nouveau ministre de l'Éducation, Yves Bolduc, souhaite que le programme soit accessible à tous les élèves de sixième année, aux quatre coins du Québec. «On est absolument pour», a-t-il affirmé vendredi en entrevue au Soleil. «L'orientation, c'est que tous les étudiants de sixième année puissent avoir accès à l'anglais intensif.» Interrogé sur le retour à un programme obligatoire pour tous, comme l'avait décrété le gouvernement de Jean Charest, M. Bolduc a répondu: «Probablement que ça va être ça.»

Et regardez l'espèce d'esti de justification débile qu'il donne à ce projet mal foutu:

«Pour moi, ce qui est important, c'est que les gens puissent se débrouiller en anglais et avoir des conversations acceptables. Je demande souvent aux gens : «Est-ce qu'il y en a parmi vous qui ne veulent pas que vos enfants apprennent l'anglais?» Je n'ai pas vu personne lever la main quelle que soit l'orientation politique», ajoute-t-il.

Quelle connerie! C'est comme si on demandait à un groupe de parents: "Aimeriez-vous ça que vos enfants meurent noyés?" Puis, lorsque personne ne lève la main, on allait dire que c'est une preuve que les gens veulent qu'on condense toute la matière de la première année en 5 mois pour que les enfants fassent de la natation intensive le reste de l'année. L'argument du ministre est aussi imbécile que ça!

La question n'est pas de savoir si les gens veulent que leurs enfants soient bilingues ou non, pauvre cloche! La question est de savoir si c'est une bonne idée pour tous les enfants du Québec de condenser tout le programme de la 6e année en 5 mois et de faire de l'anglais intensif le reste du temps! Et la réponse est bien simple, c'est une idée horrible:

En 2011, le gouvernement Charest a voulu introduire des programmes d'anglais intensif obligatoires dans toutes les écoles du Québec. Mais la décision a été critiquée, des enseignants craignant les effets négatifs pour les élèves en difficulté dans les matières de base, comme le français ou les mathématiques.

Et encore là, on ne parle pas des petits immigrants très, très anglophiles qu'on se fend en dix à essayer de franciser et qui tout d'un coup, à un âge déterminant, se retrouveraient en anglais pour la moitié de l'année scolaire. L'art de se tirer dans le pied!

Et ne vous leurrez pas, cet enseignement intensif de l'anglais se fera au détriment du français. Le programme n'est même pas encore implanté et il a déjà des impacts négatifs:

Le MELS juge qu'à la fin du primaire, les jeunes devraient avoir appris 3000 mots, dont 500 au premier cycle, le double au second et 1500 au troisième. La liste en compte 2642 afin de laisser une certaine marge de manoeuvre aux enseignants. À noter, un nombre de mots plus important a été retenu pour la cinquième année afin de tenir compte de la possibilité d'offrir l'enseignement intensif de l'anglais langue seconde en sixième année et «conséquemment, de réduire le temps alloué à l'enseignement du français», précise le MELS. Ainsi, dans leur dernière année du primaire, les jeunes devraient apprendre 531 mots contre 822 l'année précédente. 

Et finalement, voici un ministre de l'Éducation, responsable du réseau scolaire publique québécois, qui se dit FIER d'avoir envoyé ses enfants dans un collège privé:

Mes enfants ont suivi le même cheminement que moi et j'en suis très fier. Ils sont allés au primaire au public et au secondaire, à Alma, au Séminaire Marie-Reine-du-Clergé [...]. Mon plus jeune a fait deux ans au Séminaire à Alma et ensuite, quand on a déménagé à Québec, il est allé à l'Académie Saint-Louis. [...] Pour moi, [le maintien des subventions publiques aux écoles privées], c'est quelque chose d'acceptable.

Que dire de plus? À ce stade-ci, est-il même possible d'imaginer pire que ce type-là?

J'en ai vu des ministres de l'Éducation dans ma carrière et il y a eu de solides crétins dans le lot (vous vous souvenez de Courchesne?), mais ce gars-là vient juste d'arriver depuis quelques jours et il atteint déjà le fond du baril!



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