L'arrestation mercredi de six élèves de 12 et 13 ans dans une école privée de Québec pour possession et distribution de pornographie juvénile doit provoquer une véritable prise de conscience sur les dangers du sextage, estime le directeur du Séminaire des Pères maristes.
Des p'tits gars de 12 et 13 ans ARRÊTÉS pour possession et distribution de PORNOGRAPHIE JUVÉNILE?
Vous lisez ça et ça ne vous fait pas tiquer, vous?
Vous ne trouvez pas que c'est un peu gros? Un peu exagéré?
Avant de poursuivre notre réflexion, voyons un peu le contexte de cette histoire:
L'affaire a commencé le 18 avril dernier, quand les parents de deux jeunes filles ont sollicité une rencontre avec François Sylvain, directeur de l'école située dans le quartier huppé de Sillery. Les parents ont prévenu le directeur : leurs filles avaient fourni à un ou des garçons une photo « intime ».
« Les filles ont transféré une photo et ç'a engendré par la suite d'autres demandes et d'autres transferts. L'enquête va nous dire s'il y a eu une photo ou plus », explique le directeur en entrevue.
Alors, si j'ai bien compris, voici essentiellement la suite des événements.
Une gang de filles, probablement âgées de 12-13 ans, envoie des photos qu'on peut assumer être d'elles-mêmes sur lesquelles une ou plusieurs d'entre elles sont au moins partiellement nues.
Elles envoient ça à des p'tits gars de 12-13 ans. Et, évidemment, ils en redemandent. Le contraire aurait été surprenant! Je me remets dans mes souliers de p'tit-cul de 13 ans et j'imagine que des filles me donnent des photos d'elles à moitié nues... je peux vous garantir que je tripe et que j'en veux plus! Et cela n'aurait pas fait de moi un déviant! Un p'tit gars de 13 ans qui est attiré par des filles de 13 ans n'est pas un pédophile dangereux, bordel! Il est parfaitement normal!
Une autre certitude, c'est que si cela m'était arrivé, je peux vous garantir que j'aurais montré les photos à mes chums! Et l'objectif n'aurait pas été d'humilier les filles ou de leur faire du mal, j'aurais juste tout naturellement voulu partager cette merveilleuse expérience avec eux! Parce que j'aurais trouvé que ces photos-là sont les plus belles images que j'aurais vues de ma jeune vie! Et j'aurais probablement voulu me vanter un peu aussi. Encore une fois, rien de déviant ou de malsain là-dedans, c'est la réaction qui peut être attendue de gens normalement constitués et équilibrés. Cela n'aurait pas fait de moi un pornographe pédophile qui mérite d'être arrêté par la police!
Des jeunes de 12-13 ans, ça a les hormones dans le plafond et un jugement douteux. Le résultat, c'est qu'ils font des conneries et qu'ils jugent mal les conséquences de leurs gestes. Encore une fois, il n'y a rien d'atypique là-dedans.
Ce qui aurait été anormal et criminel, c'est si les photos avaient été prises sans le consentement des filles ou à leur insu, ou encore si les photos avaient été partagées sur des sites de pédophiles, ce qui aurait mis en danger la sécurité des étudiantes. Mais à ce que je comprends, rien de cela ne s'est produit.
Ce qui est anormal ici, c'est la réaction des adultes et les lois qui sont en vigueur. C'est ça qui donne une tournure complètement débile à une histoire qui devrait être essentiellement anodine.
Après la plainte des parents, les jeunes impliqués auraient dû être rencontrés, leurs téléphones confisqués et les photos effacées. Pas juste les gars, en passant, les filles aussi, car elles sont aussi dans le tort. Les autres parents auraient dû être informés de la situation. Croyez-moi, les jeunes auraient eu suffisamment honte d'être découverts pour garantir qu'ils ne répètent pas l'expérience.
Mais appeler la police est excessif. Et je ne blâme pas l'école, en passant! Ils n'ont pas le choix, la loi a beau être débile, elle est quand même en vigueur et ils sont bien obligés de s'y conformer. Et c'est cette loi qui est le problème ici.
D'après ce qu'on sait en lisant l'article, ces p'tits gars-là ne sont ni des prédateurs, ni des pornographes et ni des pédophiles. Les arrêter et les accuser de possession et de distribution de pornographie juvénile est exagéré et déraisonnable.
Dans la même logique, il serait complètement exagéré d'accuser les filles qui ont envoyé les photos de distribution de pornographie juvénile, de détournement et de sollicitation de mineurs!
Pourtant, remarquez que seuls les p'tits gars sont accusés ici. Et ils sont les seuls à subir les conséquences de toute cette histoire:
(...) Mercredi, six garçons de 12 et 13 ans ont été arrêtés pour possession et distribution de pornographie juvénile.
(...) Depuis le début de l'enquête, les garçons suivent leurs cours dans un bâtiment contigu à celui de l'école. « Les six sont scolarisés dans un bâtiment à côté. On a engagé un enseignant pour ça. Toute leur journée se passe là. On avait mis ça en place après la dénonciation. Il n'y a aucun contact possible entre eux et les victimes », explique le directeur, François Sylvain.
Et voilà. Ça dit tout.
Les p'tits gars, en plus d'être arrêtés et accusés, en plus d'être publiquement humiliés, sont ISOLÉS dans un édifice À PART, ils sont mis en quarantaine et traités comme des pestiférés. Comme des animaux enragés.
Les petites filles, elles? Ben, rien. Elles sont des VICTIMES! C'est carrément ainsi que les décrit l'article!
Pourtant, ce sont elles qui sont les instigatrices! Et les gars ne les ont ni forcées, ni menacées à ce que je sache.
Peu importe! Dans notre société misandre paranoïaque dans laquelle les garçons sont vus comme des monstres et les filles comme des petites princesse pures, naïves et vulnérables, cette situation n'émeut absolument personne et c'est rapporté dans les journaux comme si c'était parfaitement normal, juste et équitable.
Comme d'habitude, quand il est question d'hommes et de garçons, notre société est en panne de compassion et d'empathie.
C'est dégueulasse!
« La production, la possession ou la distribution de photos de mineurs nus constitue une infraction en matière de pornographie juvénile, explique ainsi le SPVQ dans une vidéo de sensibilisation pour les ados. Le simple fait de conserver la photo sur ton cellulaire est une infraction criminelle. Ça pourrait te suivre toute la vie. »
Mais seulement si t'es un gars. Si t'es une fille, tu vas juste être une victime.
(...) Hier, le ministre de l'Éducation, Sébastien Proulx, a parlé d'une affaire « inquiétante ». Mais il a rejeté l'idée d'interdire les cellulaires dans les écoles, comme la France s'apprête à le faire dès la rentrée prochaine.
Une pratique inquiétante? Ben oui, toi! Des jeunes de 12-13 ans qui commencent à avoir des désirs sexuels, c'est inquiétant en crisse! C'est pas normal! Où s'en va-t-on! Franchement...
Il y a des jours, j'vous jure... ils y a des jours où je trouve les gens tellement cons...
De vrais p'tits gars sont traités comme des criminels pour des niaiseries? On s'en tape.
On utilise des images de femmes sexy fictives sur des étiquettes de bière? On crie au scandale, on court à leur rescousse pour ne pas qu'elles soient exploitées et on exige des lois plus sévères pour contrer la misogynie et la culture du viol!
Et après ça, ils viendront se moquer de ceux qui évoquent le matriarcat! Et on viendra me traiter de suprémaciste mâle!
