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Les carrés jaunes?

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Extraits de la nouvelle:

À l’école secondaire, Célestine Uhde en a ras-le-bol de ne pas pouvoir porter des camisoles à bretelles spaghettis, de shorts plus courts que la mi-cuisse et de leggings sans un chandail qui recouvre les fesses.

Vous voyez, si on apprenait à nos jeunes à réfléchir, à être critique, à débattre, à défendre leurs idées et à respectueusement confronter leurs opinions, ceci pourrait être une belle opportunité d'apprentissage.

Les élèves devraient être libres de faire de telles propositions et toute la population étudiante devrait être invitée à assister aux délibérations ou même à y prendre part s'ils le désirent.

Malheureusement, ce n'est pas ce qui est valorisé dans nos écoles. Tout ce qu'on enseigne à nos jeunes, c'est l'obéissance. Le débat est vu comme une agression, les contre-arguments comme des attaques.

Comme il est impossible d'avoir de telles discussions à l'école, prêtons-nous au jeu sur ce blogue. Pour commencer, voyons voir les raisons qui expliquent cette grogne chez certaines étudiantes.

Avec d’autres élèves de l’école Joseph-François-Perrault, elle a lancé Les Carrés jaunes, un mouvement féministe qui ambitionne de réformer les codes vestimentaires «sexistes» des écoles secondaires de Québec et gagne de plus en plus d’adeptes sur les réseaux sociaux.

Ah... il s'agit d'une démarche féministe. Évidemment. L'art de voir du sexisme partout. Je me demande si ces jeunes filles ont pondu leur argumentaire elles-mêmes ou si elles ont été coachées par une matriarche.

(...) Les Carrés jaunes accusent les écoles de maintenir des codes vestimentaires «sexistes» dont l’application «est beaucoup plus sévère pour les filles» que pour les gars, explique Célestine, 15 ans, qui est présidente de l’école Joseph-François-Perrault. Elles en ont aussi assez que ces interdictions conduisent à des expulsions de cours ou d’autres sanctions.

Première affirmation: les codes vestimentaires sont sexiste. Madame Uhde est-elle capable de le démontrer? A-t-elle un exemple de code vestimentaire qui ne s'applique qu'aux filles et pas aux garçons?

Deuxième affirmation: l'application des codes vestimentaires est beaucoup plus sévère pour les filles que pour les garçons. Encore une fois, Mme Uhde est-elle capable de le démontrer? Est-il déjà arrivé qu'une élève soit réprimandée alors qu'un élève qui portait à peu près la même chose ne le soit pas ou le soit moins sévèrement?

Bref, Madame Uhde est-elle capable d'appuyer ses affirmations sur des exemples concrets?

«Le fait qu’on ne puisse pas s’habiller comme on le souhaite, tandis que la mode des gars, elle, est autorisée, ça brime certaines personnes», ajoute l’élève de quatrième secondaire.

Ah, on voit que l'argumentaire de Mme Uhde commence déjà à s'écrouler. Au fond, elle sait que les exigences vestimentaires sont les mêmes pour les gars et les filles. Elle sait qu'il n'y a pas vraiment d'injustice. Un gars qui arriverait à l'école avec un short trop court serait réprimandé autant qu'une fille. Même chose si un gars arrivait avec des bretelles spaghettis ou un chandail bedaine.

Le problème n'est donc pas un soi-disant sexisme des codes vestimentaires puisqu'ils s'appliquent à tout le monde sans distinction pour le sexe. Lorsque Mme Uhde parle de sexisme, il ne s'agit donc que d'un prétexte fallacieux.

Alors une fois qu'on extirpe les talking points féministes, que reste-t-il? L'argument de Mme Uhde est que les filles devraient pouvoir "s'habiller comme elles le souhaitent" et que le fait de les en empêcher les "brime".

Or, on voit immédiatement que l'argument est loufoque. Lorsque je vais au restaurant, je dois porter un chandail. Est-ce que cela me brime? Pas du tout. Lorsque je vais travailler, je ne peux pas me présenter en bedaine, en camisole ou en speedo. Ces règles me briment-elles? Mais non. Tout vêtement n'est pas approprié à toute situation, tout simplement.

Une école est un lieu de travail, pas une plage. C'est aussi simple que ça.

Plus précisément, les Carrés jaunes souhaitent pouvoir porter des shorts qui cachent les fesses, mais pas les cuisses; des leggings sans un chandail qui recouvre les fesses; des camisoles à bretelles spaghettis; et des chandails qui laissent voir les épaules et le dos.

Ces vêtements sont sans doute très agréables à porter dans un parc l'été ou sur le bord de la piscine, mais ils ne sont pas appropriés pour une école. Ce n'est pas un endroit où il est approprié de s'exhiber.

Les élèves veulent aussi que le chandail et le pantalon ne soient plus obligés de se superposer, ce qui permettrait de laisser une partie de ventre à découvert. Elles revendiquent également le droit de ne pas porter de brassières ou de laisser paraître les bretelles du soutien-gorge.

L'argument de la brassière est intéressant. Il s'agit d'une exigence qui existe uniquement pour les filles. Pour la première fois et uniquement dans ce cas-là, l'argument du sexisme pourrait donc être pris en considération.

Il faut toutefois garder en tête que l'anatomie masculine et féminine n'est pas la même et qu'il peut donc être raisonnable d'avoir certaines exigences pour un sexe et pas pour l'autre. Par exemple, il serait défendable d'exiger que les garçons portent la coquille protectrice (jock strap) pour pratiquer certains sports. Imposer cette exigence aux filles serait risible. De la même façon, le port du soutien-gorge est de mise en éducation physique.

Mais qu'en est-il dans les autres cours? Il serait intéressant de débattre de la question.

Elles sont tout de même en faveur du maintien de certains interdits. «Nous n’aurions pas le droit de voir les sous-vêtements, ni pour les filles, ni pour les gars. Nous n’aurions pas le droit aux décolletés trop plongeants ni aux camisoles échancrées sur les côtés. Nous n’aurions pas le droit non plus de laisser voir le bas des fesses», précisent les Carrés jaunes sur leur page Facebook.

Elles reconnaissent donc elles-mêmes que des limites sont nécessaires. C'est bien. Et cela révèle d'intéressantes contradictions dans leur argumentaire. Par exemple, elles veulent qu'il soit permis de laisser paraître les bretelles de soutien-gorges, mais ensuite elles disent que les sous-vêtements ne devraient pas être vus. Hum.

Il serait intéressant de pousser la réflexion un peu plus loin et d'emmener les jeunes à se questionner à savoir pourquoi elles considèrent certains vêtements acceptables et d'autres pas, ainsi que sur la complexité de déterminer des limites claires, comme par exemple ce qui constitue un décolleté "trop" plongeant ou pas.

Pour les Carrés jaunes, le code vestimentaire des écoles secondaires obéit à la logique de la «femme à cacher», une façon de ne pas éveiller le désir sexuel des jeunes hommes et de les déconcentrer en classe. Mais en interdisant aux adolescentes de montrer certaines parties de leurs corps, les codes vestimentaires contribuent à leur hypersexualisation, croit Célestine.

C'est mignon comme tout, mais ça n'a pas de sens.

Premièrement, elle ressort l'argument du sexisme et comme nous l'avons vu plus haut, ce dernier est invalide puisque le règlement est le même pour les gars et les filles, à part dans le cas du soutien-gorge.

Deuxièmement, l'hypersexualisation est précisément le contraire d'un code vestimentaire. L'hypersexualisation constitue à exacerber la sexualité, à la mettre en évidence, à l'étaler aux yeux de tous... voire à la commercialiser (ce qui vient rejoindre les arguments de "mode" qui sont mis de l'avant). Un code vestimentaire vise plutôt à imposer une certaine retenue, une sobriété et une discrétion. Bref, si quelqu'un fait la promotion de l'hypersexualisation ici, ce sont ces jeunes filles.

Troisièmement, je doute que l'argument de "l'éveil du désir sexuel des jeunes hommes" soit officiellement inscrit au code vestimentaire de l'école. C'est hors-sujet. La question ici est de déterminer ce qui est approprié ou pas dans un lieu de travail. Même si les écoles étaient non-mixtes, je peux vous garantir qu'on n'accepterait pas que les jeunes s'y présentent à moitié nus!

«S’il y a des parties du corps de la femme, comme par exemple les seins, le ventre ou les jambes, qui sont sexualisées, c’est parce qu’elles sont cachées. Elles sont rendues taboues par la société. Tandis qu’au départ, il n’y a pas grand-chose de plus érotique dans une cuisse que dans un abdo de gars», dit-elle.

Mme Uhde est encore jeune, alors je vais lui pardonner cette touchante naïveté. Malheureusement, on entend souvent ce genre d'argument sortir de la bouche de féministes adultes et dans ces cas-là, ça n'a plus rien d'attendrissant. C'est juste con. Mais comme Mme Uhde est encore très jeune, soyons pédagogues, patients et tolérants.

Non, les parties du corps de sont pas excitantes parce qu'elles sont cachées. Cet argument fait fi de la biologie et de la sexualité humaines. L'évolution de notre espèce a fait en sorte de sculpter certaines parties du corps dans le but précis d'attiser le désir chez les membres du sexe opposé. Le phénomène s'observe d'ailleurs chez toutes les espèces animales et nous ne faisons pas exception.

N'en déplaise à Mme Uhde, les seins en sont le parfait exemple. Les femmes sont les seules primates qui ont des seins avant de tomber enceinte. Les seules. Chez toutes les autres espèces de primates, les seins ne se développent qu'une fois la femelle enceinte, lors de l'éveil des glandes mammaires. Cela n'est pas fortuit. Rien n'arrive pour rien dans l'évolution des espèces. Si les femmes ont des seins indépendamment de leur grossesse, c'est parce que le rôle premier des seins chez nous n'est pas l'allaitement, mais bien l'attirance sexuelle.

Je suis un homme et je peux en témoigner.

Qu'on cache les seins ou pas n'a aucune maudite importance et ne changera absolument rien à leur pouvoir d'attraction. La preuve, il y a des seins partout sur l'Internet, on peut en voir de toutes les formes et de toutes les couleurs avec quelques clics. Ils sont partout. Cela leur a-t-il enlevé leur pouvoir d'attraction? Pas du tout.

On ne change pas des millions d'années d'évolution avec un t-shirt ou des affirmations naïves.

Finalement, l'argument de la cuisse et de l'abdo est intéressant.

Premièrement, il contient une autre de ces jolies contradictions qui parsème tout l'argumentaire de Mme Uhde. En effet, elle argumente que les cuisses ne sont pas plus érotiques que les abdos. Or, les garçons n'ont pas le droit de porter des chandails courts qui laissent paraître leurs abdos, alors pourquoi les filles devraient-elles avoir le droit de montrer leurs cuisses? Une fois de plus, l'argument du sexisme est invalide.

Deuxièmement, cet argument est une illustration frappante du manque d'empathie dont font preuve les féministes à l'égard des garçons et des hommes. Ces dames ne voient rien d'érotique aux cuisses féminines, alors elles décrètent unilatéralement qu'elles n'ont rien d'érotique. Elles tentent d'imposer leur perception à elles aux autres. Ben, désolé Mesdames, mais vous n'avez ni l'autorité et ni le pouvoir d'imposer votre perception de la réalité à qui que ce soit. La vaste majorité des hommes hétérosexuels seront titillés par de belles cuisses. C'est ainsi, que ça vous plaise ou non.

Moi, des fesses d'hommes, ça ne m'intéresse pas une maudite seconde. Est-ce que cela me donne le droit de décréter que seules les fesses féminines ont un pouvoir d'attraction? Bien sûr que non. Même si moi je ne le vois pas, je connais plein de femmes et de gays qui adorent ça. Ça prend juste un minimum d'empathie pour comprendre que des gens différents ont des perceptions différentes.

La sexualité humaine est un impératif biologique. Elle est ancrée dans notre évolution, dans notre ADN, dans notre nature primordiale. Elle n'est pas le fruit d'un quelconque tabou social et aucune idéologie ne pourra jamais la redéfinir ou la dénaturer. C'est comme ça.

La démarche des Carrés jaunes s’inscrit aussi dans la lutte contre la culture du viol, par le biais du phénomène du slut shaming (intimidation des salopes), fait valoir Célestine. Cette expression féministe décrit une forme d’intimidation où les femmes qui ont des comportements jugés trop ouvertement sexuels ou provocants sont stigmatisées ou culpabilisées.

OK, là on dérape complètement.

Il n'y a pas de culture du viol au Québec:

Un vent de raison et d'espoir
"Les boys, on a besoin de se parler"
Enseignons aux petits garçons à ne pas violer!
Quelle culture du viol?
La vraie culture du viol

Par extension, les agressions sexuelles deviennent en quelque sorte légitimes, car les «salopes» ont contribué à exciter les hommes. «C’est normal qu’elle se fasse violer, il a des hormones!» illustre Célestine.

Cet argument ridicule est un homme de paille. Personne, absolument personne ne dit des grossièretés pareilles. Un viol est unanimement vu comme un crime immonde. Des lois ont été mises en place pour punir les violeurs et les violeuses et personne ne considère que ces dernières sont trop sévères, bien au contraire.

Madame Uhde dit n'importe quoi et ce faisant, elle se couvre de ridicule et anéantit complètement sa crédibilité.

Cela étant dit, oui, des délinquant(e)s sexuel(le)s, ça existe. Des prédateurs-trices, ça existe. Et si vous croyez que c'est en paradant à moitié nues devant ces gens-là que vous serez davantage en sécurité, vous faites preuve d'une ignorance abyssale de la psychologie humaine et de la nature de ces pathologies.

Voici donc à quoi aurait pu ressembler un début de débat intelligent sur ces questions.

Malheureusement, ce débat n'aura pas lieu. Ou il aura lieu tout croche sur les médias sociaux. Les féministes s'en réjouiront et se serviront des commentaires maladroits pour jouer aux victimes. Et l'exercice s'avérera complètement futile.




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