Comme je le disais dans mon précédent billet, il n'y a rien de plus important à enseigner au primaire que la lecture. Tout le reste passe par là.
En passant, notez que je ne suis pas un orthopédagogue. Certains élèves ont des difficultés qui exigent que des moyens spéciaux soient mis en place pour leur venir en aide. Je n'ai pas l'expertise pour me prononcer là-dessus. Dans ce billet, je parle donc d'élèves qui n'ont pas de difficulté majeure, c'est-à-dire la majorité des enfants qui se retrouvent dans ma classe.
Mon objectif ultime est de donner envie de lire aux enfants. Une fois qu'ils en retirent du plaisir, la partie est gagnée. Voici comment je m'y prends.
1- LA NOUVEAUTÉ
J'ai toujours eu des bibliothèques de classe bien garnies, sauf lors de mon arrivée dans une nouvelle école. À chaque année, je dépense la quasi-totalité de mon budget de classe en livres. Or, ce que j'ai réalisé, c'est que laisser les livres traîner sur les tablettes pendant des mois n'est pas une bonne façon de maintenir l'intérêt. Les enfants aiment la nouveauté. On est tous comme ça au fond.
Ce que je fais, c'est que je cache des dizaines de livres dans une armoire à laquelle ils n'ont pas accès. Ainsi, au début de l'année, la bibliothèque est à moitié vide. Puis, tout au long de l'année, je sors de "nouveaux livres". Habituellement, je fais ça le lundi matin, à raison de deux ou trois livres par semaine. Pour chacun, je fais une courte présentation et je donne mon appréciation. Il m'arrive de leur lire les premières pages. Puis, je les fais tirer au hasard. La loi de l'offre et de la demande fait en sorte que les enfants se les arrachent.
2- TÉMOIGNAGES
Parfois, lorsqu'un élève remet un livre, je lui demande son opinion et je le questionne sur ce qu'il a aimé. C'est une bonne façon de donner envie aux autres de l'essayer. Je les invite également à écrire des textes d'opinion dans notre journal de classe et les meilleurs textes sont publiés sur le blogue de la classe.
3- CONSULTATION
Je n'aime pas agir comme un dictateur, alors j'essaie d'impliquer les jeunes dans tout ce que je fais. Dans le cas de la lecture, je leur demande de me faire des suggestions d'achats. Ensuite, on vote et j'achète les titres qui ont suscité le plus d'intérêt.
Ce genre de choses peut sembler anodin, mais il ne l'est pas. Il est important de faire sentir aux jeunes qu'ils ne sont pas des spectateurs soumis et impuissants, que leur voix est entendue, que leurs suggestions sont prises en considération et qu'ils ont un impact.
Malheureusement, dans plusieurs classes, les élèves ne sont que des figurants. Des décorations. C'est inacceptable.
Jadis, j'emmenais des élèves avec moi à la librairie et nous allions bouquiner ensemble. J'ai même déjà amené des enfants passer la soirée au Salon du livre. Malheureusement, à la lumière des terribles épreuves qu'on m'a fait subir, j'ai mis fin à cette pratique. C'est dommage, les jeunes adoraient.
4- BANDES DESSINÉES
Oui, les bandes dessinées sont des livres. Un grand nombre de mes collègues ne seraient pas d'accord, croyez-le ou non. Les femmes n'aiment généralement pas la BD et elles n'en achètent pas pour leurs élèves. Lorsque je suis arrivé dans la classe que j'occupe présentement, il n'y avait aucune BD dans la bibliothèque. Pas une seule. Zéro. Beaucoup de romans à l'eau de rose pour les filles, évidemment, mais pas de BD.
Ceci est tragique pour les garçons qui adorent la BD. Et il n'y a rien de mal là-dedans. À cet âge, je lisais presque exclusivement de la BD et j'en lis encore à 44 ans. La bande dessinée est une littérature à part entière et c'est la meilleure façon de transmettre l'amour de la lecture à la vaste majorité des garçons. Alors j'achète beaucoup, beaucoup, beaucoup de BD.
Lorsque je sors une nouvelle BD, je projette les premières pages sur mon tableau numérique, je leur présente les personnages et je leur lis les dialogues. J'attire également leur attention sur les dessins, les détails, les expression des personnages, les décors, les angles de vue, etc. Ma passion pour la BD s'avère contagieuse pour beaucoup de jeunes.
Comme je ne veux pas oublier mes filles, j'achète aussi des séries de BD qui leur sont davantage destinées qu'aux gars, mais j'encourage toujours tout le monde à essayer toutes les séries pour se faire sa propre opinion. Et je leur explique que s'ils se privent d'essayer, ils se punissent eux-mêmes.
Je réussis habituellement assez bien à donner le goût de la BD à certaines filles, mais pas toutes. Ça fonctionne beaucoup mieux avec les gars. J'ignore pourquoi. Je me pose la question depuis des décennies et je n'ai toujours pas trouvé de réponse satisfaisante.
5- LECTURE COLLECTIVE
Il y a plusieurs années, à l'époque où les écoles avaient de l'argent, j'ai acheté une trentaine de copies de quelques romans afin de les travailler en classe. J'ai environ cinq ou six titres comme ça. Cela me permet de faire lire le même roman à tous les élèves en même temps.
Habituellement, je leur fais une courte présentation du livre, je leur parle de l'auteur et, si c'est pertinent, du contexte historique ou culturel qui est nécessaire pour bien comprendre ce qui se passe. Puis, je lis le premier chapitre en avant. J'ai un plaisir fou à faire ça. Je fais les voix des personnages, il m'arrive même de faire les bruits, de frapper sur un pupitre lorsqu'il y a un bruit soudain, de claquer la porte, de hurler lorsqu'un personnage crie, etc. Les jeunes adorent.
Puis, ils ont la semaine pour lire le chapitre suivant. Lorsqu'ils ont des questions ou des trucs qu'ils n'ont pas bien compris, je leur explique. Le vendredi matin, lors du test de leçons hebdomadaire, je leur pose une question de compréhension sur le chapitre de la semaine. Puis, le lundi suivant, nous revenons sur ce qui s'est passé avant et je leur lis le troisième chapitre et tout recommence.
Je trouve très important de lire un chapitre en classe pour plusieurs raisons. Premièrement, ça maintient leur intérêt. Deuxièmement, ça permet aux élèves qui n'ont pas tout compris dans le chapitre précédent de se replonger dans l'histoire. De cette façon, ceux qui ont plus de difficulté de décrochent pas. Troisièmement, c'est une belle façon de prêcher par l'exemple. Les élèves, surtout les p'tits gars, voient un homme qui lit et qui tripe. C'est important.
6- VOCABULAIRE
La plupart de mes collègues ont des listes de mots de vocabulaire qu'ils font étudier aux enfants. Ils s'agit de listes trouvées sur Internet ou qui sont proposées par le ministère. Ces mots n'ont aucun lien avec ce qui se passe en classe. Ils sortent totalement du champ gauche. J'ai toujours trouvé ça con.
Je me sers donc de la lecture hebdomadaire pour trouver des mots pertinents et impliquer les élèves dans le processus.
Comme je le disais, le lundi matin, je lis un chapitre. Ils ont la semaine pour lire le suivant. Le devoir du lundi soir est de trouver 5 mots qu'ils n'ont pas compris dans ce chapitre. Ils doivent également écrire une très courte définition de chaque mot.
Le mardi matin, chaque élève me donne un de ses mots. J'en garde une dizaine et ils deviennent les mots de vocabulaire de la semaine. Cette méthode me permet d'être toujours pertinent puisque les mots proviennent du chapitre de la semaine, ce qui leur donne un contexte plus large, et ils ont été proposés par les élèves, ce qui signifie qu'ils ne sont effectivement pas déjà acquis.
Le devoir du mardi soir est de prendre ces 10 mots et de les intégrer chacun dans une phrase qui permet d'en comprendre le sens. Le mercredi matin, les élèves me lisent leurs phrases et je choisis mes préférées que j'écris au tableau. Lors des leçons du vendredi matin, les élèves seront donc en mesure non seulement d'orthographier les mots correctement, ils pourront également les intégrer dans des phrases qui démontrent qu'ils en ont compris le sens et la nature.
C'est une façon beaucoup plus efficace et pertinente de travailler le vocabulaire. De plus, tout ceci se retrouve dans un cahier spécifiquement dédié au vocabulaire. Les élèves se constituent ainsi une magnifique banque de mots qui leur est très utile lorsque viens le temps d'écrire.
7- CHANGER LE DÉCOR
Parfois, c'est cool d'amener les enfants lire ailleurs que dans la classe. Lors des beaux jours, je les emmène dans un parc, situé près de l'école. Ils peuvent s'installer sur un banc, sous un arbre ou sur une balançoire et lire.
J'adore faire ça parce que je trouve que c'est comme associer un sentiment de liberté à la lecture. Ce qui, en bout de ligne, est profondément vrai. La lecture libère de l'ignorance, elle libère de l'isolement, elle libère de nos oeillères et des limites de notre expérience individuelle.
Parce qu'au fond, la lecture n'est pas ce qu'elle paraît être à première vue. De l'extérieur, elle semble être une activité passive, solitaire et ennuyeuse. Mais elle est tout le contraire.
La lecture est engageante et interpelle le lecteur, le force à réagir intellectuellement et émotivement. Elle constitue une communication entre deux individus, l'auteur et le lecteur, beaucoup plus intime et signifiante que la vaste majorité des conversations que nous avons quotidiennement avec la plupart des gens qui nous entourent.
Elle est également l'ultime évasion. C'est une évasion hors de soi, hors de son quotidien, hors de son vécu, hors de ce que l'on connaît, hors de ce que l'on croyait même les limites du possible.
C'est cette expérience que je tente de donner à mes élèves. C'est très ambitieux, mais si je réussis, c'est tout l'univers qui sera aux bouts de leurs doigts.
À lire également:
Comment j'enseigne le cours d'ECR
En passant, notez que je ne suis pas un orthopédagogue. Certains élèves ont des difficultés qui exigent que des moyens spéciaux soient mis en place pour leur venir en aide. Je n'ai pas l'expertise pour me prononcer là-dessus. Dans ce billet, je parle donc d'élèves qui n'ont pas de difficulté majeure, c'est-à-dire la majorité des enfants qui se retrouvent dans ma classe.
Mon objectif ultime est de donner envie de lire aux enfants. Une fois qu'ils en retirent du plaisir, la partie est gagnée. Voici comment je m'y prends.
J'ai toujours eu des bibliothèques de classe bien garnies, sauf lors de mon arrivée dans une nouvelle école. À chaque année, je dépense la quasi-totalité de mon budget de classe en livres. Or, ce que j'ai réalisé, c'est que laisser les livres traîner sur les tablettes pendant des mois n'est pas une bonne façon de maintenir l'intérêt. Les enfants aiment la nouveauté. On est tous comme ça au fond.
Ce que je fais, c'est que je cache des dizaines de livres dans une armoire à laquelle ils n'ont pas accès. Ainsi, au début de l'année, la bibliothèque est à moitié vide. Puis, tout au long de l'année, je sors de "nouveaux livres". Habituellement, je fais ça le lundi matin, à raison de deux ou trois livres par semaine. Pour chacun, je fais une courte présentation et je donne mon appréciation. Il m'arrive de leur lire les premières pages. Puis, je les fais tirer au hasard. La loi de l'offre et de la demande fait en sorte que les enfants se les arrachent.
2- TÉMOIGNAGES
Parfois, lorsqu'un élève remet un livre, je lui demande son opinion et je le questionne sur ce qu'il a aimé. C'est une bonne façon de donner envie aux autres de l'essayer. Je les invite également à écrire des textes d'opinion dans notre journal de classe et les meilleurs textes sont publiés sur le blogue de la classe.
3- CONSULTATION
Je n'aime pas agir comme un dictateur, alors j'essaie d'impliquer les jeunes dans tout ce que je fais. Dans le cas de la lecture, je leur demande de me faire des suggestions d'achats. Ensuite, on vote et j'achète les titres qui ont suscité le plus d'intérêt.
Ce genre de choses peut sembler anodin, mais il ne l'est pas. Il est important de faire sentir aux jeunes qu'ils ne sont pas des spectateurs soumis et impuissants, que leur voix est entendue, que leurs suggestions sont prises en considération et qu'ils ont un impact.
Malheureusement, dans plusieurs classes, les élèves ne sont que des figurants. Des décorations. C'est inacceptable.
Jadis, j'emmenais des élèves avec moi à la librairie et nous allions bouquiner ensemble. J'ai même déjà amené des enfants passer la soirée au Salon du livre. Malheureusement, à la lumière des terribles épreuves qu'on m'a fait subir, j'ai mis fin à cette pratique. C'est dommage, les jeunes adoraient.
4- BANDES DESSINÉES
Oui, les bandes dessinées sont des livres. Un grand nombre de mes collègues ne seraient pas d'accord, croyez-le ou non. Les femmes n'aiment généralement pas la BD et elles n'en achètent pas pour leurs élèves. Lorsque je suis arrivé dans la classe que j'occupe présentement, il n'y avait aucune BD dans la bibliothèque. Pas une seule. Zéro. Beaucoup de romans à l'eau de rose pour les filles, évidemment, mais pas de BD.
Ceci est tragique pour les garçons qui adorent la BD. Et il n'y a rien de mal là-dedans. À cet âge, je lisais presque exclusivement de la BD et j'en lis encore à 44 ans. La bande dessinée est une littérature à part entière et c'est la meilleure façon de transmettre l'amour de la lecture à la vaste majorité des garçons. Alors j'achète beaucoup, beaucoup, beaucoup de BD.
Lorsque je sors une nouvelle BD, je projette les premières pages sur mon tableau numérique, je leur présente les personnages et je leur lis les dialogues. J'attire également leur attention sur les dessins, les détails, les expression des personnages, les décors, les angles de vue, etc. Ma passion pour la BD s'avère contagieuse pour beaucoup de jeunes.
Comme je ne veux pas oublier mes filles, j'achète aussi des séries de BD qui leur sont davantage destinées qu'aux gars, mais j'encourage toujours tout le monde à essayer toutes les séries pour se faire sa propre opinion. Et je leur explique que s'ils se privent d'essayer, ils se punissent eux-mêmes.
Je réussis habituellement assez bien à donner le goût de la BD à certaines filles, mais pas toutes. Ça fonctionne beaucoup mieux avec les gars. J'ignore pourquoi. Je me pose la question depuis des décennies et je n'ai toujours pas trouvé de réponse satisfaisante.
5- LECTURE COLLECTIVE
Il y a plusieurs années, à l'époque où les écoles avaient de l'argent, j'ai acheté une trentaine de copies de quelques romans afin de les travailler en classe. J'ai environ cinq ou six titres comme ça. Cela me permet de faire lire le même roman à tous les élèves en même temps.
Habituellement, je leur fais une courte présentation du livre, je leur parle de l'auteur et, si c'est pertinent, du contexte historique ou culturel qui est nécessaire pour bien comprendre ce qui se passe. Puis, je lis le premier chapitre en avant. J'ai un plaisir fou à faire ça. Je fais les voix des personnages, il m'arrive même de faire les bruits, de frapper sur un pupitre lorsqu'il y a un bruit soudain, de claquer la porte, de hurler lorsqu'un personnage crie, etc. Les jeunes adorent.
Puis, ils ont la semaine pour lire le chapitre suivant. Lorsqu'ils ont des questions ou des trucs qu'ils n'ont pas bien compris, je leur explique. Le vendredi matin, lors du test de leçons hebdomadaire, je leur pose une question de compréhension sur le chapitre de la semaine. Puis, le lundi suivant, nous revenons sur ce qui s'est passé avant et je leur lis le troisième chapitre et tout recommence.
Je trouve très important de lire un chapitre en classe pour plusieurs raisons. Premièrement, ça maintient leur intérêt. Deuxièmement, ça permet aux élèves qui n'ont pas tout compris dans le chapitre précédent de se replonger dans l'histoire. De cette façon, ceux qui ont plus de difficulté de décrochent pas. Troisièmement, c'est une belle façon de prêcher par l'exemple. Les élèves, surtout les p'tits gars, voient un homme qui lit et qui tripe. C'est important.
6- VOCABULAIRE
La plupart de mes collègues ont des listes de mots de vocabulaire qu'ils font étudier aux enfants. Ils s'agit de listes trouvées sur Internet ou qui sont proposées par le ministère. Ces mots n'ont aucun lien avec ce qui se passe en classe. Ils sortent totalement du champ gauche. J'ai toujours trouvé ça con.
Je me sers donc de la lecture hebdomadaire pour trouver des mots pertinents et impliquer les élèves dans le processus.
Comme je le disais, le lundi matin, je lis un chapitre. Ils ont la semaine pour lire le suivant. Le devoir du lundi soir est de trouver 5 mots qu'ils n'ont pas compris dans ce chapitre. Ils doivent également écrire une très courte définition de chaque mot.
Le mardi matin, chaque élève me donne un de ses mots. J'en garde une dizaine et ils deviennent les mots de vocabulaire de la semaine. Cette méthode me permet d'être toujours pertinent puisque les mots proviennent du chapitre de la semaine, ce qui leur donne un contexte plus large, et ils ont été proposés par les élèves, ce qui signifie qu'ils ne sont effectivement pas déjà acquis.
Le devoir du mardi soir est de prendre ces 10 mots et de les intégrer chacun dans une phrase qui permet d'en comprendre le sens. Le mercredi matin, les élèves me lisent leurs phrases et je choisis mes préférées que j'écris au tableau. Lors des leçons du vendredi matin, les élèves seront donc en mesure non seulement d'orthographier les mots correctement, ils pourront également les intégrer dans des phrases qui démontrent qu'ils en ont compris le sens et la nature.
C'est une façon beaucoup plus efficace et pertinente de travailler le vocabulaire. De plus, tout ceci se retrouve dans un cahier spécifiquement dédié au vocabulaire. Les élèves se constituent ainsi une magnifique banque de mots qui leur est très utile lorsque viens le temps d'écrire.
7- CHANGER LE DÉCOR
Parfois, c'est cool d'amener les enfants lire ailleurs que dans la classe. Lors des beaux jours, je les emmène dans un parc, situé près de l'école. Ils peuvent s'installer sur un banc, sous un arbre ou sur une balançoire et lire.
J'adore faire ça parce que je trouve que c'est comme associer un sentiment de liberté à la lecture. Ce qui, en bout de ligne, est profondément vrai. La lecture libère de l'ignorance, elle libère de l'isolement, elle libère de nos oeillères et des limites de notre expérience individuelle.
Parce qu'au fond, la lecture n'est pas ce qu'elle paraît être à première vue. De l'extérieur, elle semble être une activité passive, solitaire et ennuyeuse. Mais elle est tout le contraire.
La lecture est engageante et interpelle le lecteur, le force à réagir intellectuellement et émotivement. Elle constitue une communication entre deux individus, l'auteur et le lecteur, beaucoup plus intime et signifiante que la vaste majorité des conversations que nous avons quotidiennement avec la plupart des gens qui nous entourent.
Elle est également l'ultime évasion. C'est une évasion hors de soi, hors de son quotidien, hors de son vécu, hors de ce que l'on connaît, hors de ce que l'on croyait même les limites du possible.
C'est cette expérience que je tente de donner à mes élèves. C'est très ambitieux, mais si je réussis, c'est tout l'univers qui sera aux bouts de leurs doigts.
À lire également:
Comment j'enseigne le cours d'ECR