Quantcast
Channel: Le Blogue du Prof Solitaire
Viewing all articles
Browse latest Browse all 5478

La dysphorie de genre

$
0
0
J'ai récemment publié un billet dans lequel je parlais de ce que Mathieu Bock-Côté appelle l'idéologie trans, c'est-à-dire cette idée selon laquelle le genre est une construction sociale et qu'il est mal d'imposer un genre à un enfant. Je vous invite à lire le billet afin d'avoir le contexte nécessaire pour apprécier celui-ci.

En réaction à ce billet, mon éminent collègue masqué (lui-même un blogueur émérite qui n'a de cucurbitacée que l'avatar) a posté quelques commentaires auxquels je souhaite répondre.

Permettez-moi tout d'abord de spécifier deux choses. Premièrement, l'objectif de ce billet n'est pas de gagner un débat ou d'humilier mon interlocuteur, mais simplement d'avoir une conversation, de clarifier mes propos et peut-être même d'apprendre une chose ou deux.

Deuxièmement, je ne suis absolument pas un expert sur la question. Je ne connais pas de transgenres personnellement, je n'ai jamais vécu cette situation et très sincèrement, le sujet m'intéresse assez peu. En ce qui me concerne, ma philosophie est assez claire: chacun peut bien faire ce qu'il veut de sa vie, ça ne me regarde pas. Sauf que lorsqu'on veut imposer une idéologie à toute la société ou qu'on introduit des enfants dans l'équation, là, ça change tout.

Voici donc les commentaires du Prof Masqué:

1- «C’est-à-dire qu’on entend appliquer la grille de lecture trans à l’ensemble de la société.» Ah bon: comment? Et MBC, lui, entend appliquer quelle grille?

Dans le contexte de son article, je crois que ce qu'il entend par "grille de lecture trans", c'est cette idée qu'il faille nier que les garçons et les filles sont différents pour ensuite jeter les identités masculines et féminines aux rebuts, généralisant ainsi la confusion sexuelle des trans à tout le monde. En d'autres termes, au lieu d'élever nos enfants en leur disant qu'ils sont des garçons ou des filles, il faudrait ne plus le dire par peur de les opprimer ou de leur imposer un genre qu'il pourrait peut-être un jour désirer rejeter.

Et à mon humble avis, c'est ridicule principalement pour deux raisons.

Premièrement, si les gens transgenres sont nés ainsi et qu'ils sentent dès le départ qu'ils veulent appartenir à l'autre sexe, comme on nous l'explique dans les médias, alors on a le devoir de les respecter, de les accompagner et de les aider là-dedans, mais on n'a pas à abolir les identités sexuelles de tout le monde pour y parvenir. D'ailleurs, le fait que les transgenres existent présentement dans notre société actuelle est la preuve que cette abolition n'est pas nécessaire.

Deuxièmement, la vaste majorité de la population est très à l'aise et s'épanouit pleinement dans son corps et son sexe biologique. Moi, par exemple, je suis né garçon, je suis un homme, je n'ai jamais ressenti la moindre confusion à cet égard, je suis très heureux d'être ce que je suis et je n'ai jamais senti que la société tentait de m'imposer mon identité masculine.

Précision: j'ai déjà senti que la société tentait de m'imposer certains préjugés qui existent à propos de l'identité masculine, par exemple que je suis supposé aimer le hockey et les chars, que je suis supposé cacher mes émotions pour faire le gros dur et que je ne suis pas supposé aimer passer du temps avec des enfants. Alors je reconnais que certains aspects de ce qu'on appelle "les genres" sont culturels et pas biologiques. Mais la théorie des genres va beaucoup trop loin. En voulant abolir carrément les identités sexuelles, elle jette le bébé avec l'eau du bain.

On doit tous faire face à des attentes sociales ou parentales qui ne nous conviennent pas. On fait tous face à des pressions de gens qui nous disent comment nous devrions nous comporter, ce que nous devrions penser et ce que nous devrions faire. Il revient à chacun de nous d'établir notre propre identité et de nous plier ou pas à ces attentes. Cela est inévitable et sain dans la construction de l'identité d'un individu. C'est cette lutte d'affranchissement qui fait de nous ce que nous sommes.

Il faut également reconnaître que certains de nos combats sont personnels et que ce serait une erreur de les généraliser à toute la société. Mon dédain pour le hockey, par exemple, m'appartient à moi. La déception profonde de mon père qui rêvait d'avoir un fils hockeyeur, ça fait partie de ma vie à moi. Mais je dois accepter le fait que la majorité des gars aiment le hockey, que ça n'a rien de malsain pour eux et que mon vécu ne m'autorise pas à exiger l'abolition du hockey pour tout le monde sous prétexte qu'il est une source de souffrance pour quelques petits intellos malhabiles comme moi. Tu vois ce que je veux dire?

Ultimement, on aide les gens en les accompagnant dans leur lutte pour se découvrir et s'affirmer, pas en abolissant ladite lutte.

2- «À terme, il aimerait donner ce droit à tous les parents. » Ah bon. MBC a vérifié ce fait?

Pourquoi Kori Doty voudrait-il que ce droit n'existe que pour lui? Il est bien évident qu'il souhaite que tout le monde puisse faire comme lui. Comme pratiquement tout le monde, il est convaincu qu'il a raison et que tout le monde devrait faire comme lui, c'est une évidence.

3- «C’est le parent qui décide explicitement de lui imposer son idéologie et sa vision du monde en prétendant le libérer de la pression étouffante de la société.» Depuis quand laisser choisir un enfant est lui imposer quelque chose? Et certains parents n'imposent-ils pas leur idéologie hétérosexuelle à des enfants qui ne le sont pas?

Ils appellent ça "laisser choisir" parce que ça fait joli. Mais en réalité, ce n'est pas ce qui se passe. Dans mon précédent billet, j'offrais plusieurs exemples de gens qui, de toute évidence, essaient d'imposer leur propre transidentité à leurs enfants. C'est le but recherché (mais non-avoué) ici.

Alors pour répondre à ta question, bien sûr qu'il est immoral qu'un parent tente d'imposer sa propre identité hétérosexuelle à ses enfants s'ils ne le sont pas.

Mais il est tout aussi immoral qu'un parent tente d'imposer son identité transgenre ou homosexuelle à ses enfants s'ils ne le sont pas. Et lorsqu'on regarde les statistiques, on voit bien que dans la très vaste majorité des cas, ILS NE LE SONT PAS.

4- «Je ne suis pas en train de dire que tous les transgenres sont atteints d'une maladie mentale.» Heureusement. Donc, certains le sont?

Ma compréhension (très imparfaite) de cette situation est que dans la majorité des cas, la transidentité est comme l'homosexualité, c'est-à-dire une façon d'être qui serait innée et immuable. Bref, personne ne peut les changer ou les convaincre d'être autre chose, pas plus que personne ne me convaincra jamais d'être autre chose qu'un homme hétéro.

Cela étant dit, est-il possible que dans certains cas, il puisse s'agir de cas de santé mentale? Je n'ai pas les qualifications pour répondre catégoriquement à cette question. Je ne suis pas psychiatre. Toi non plus d'ailleurs, à ce que je sache. Toutefois, au fil de mes lectures, je suis tombé sur des gens qui sont qualifiés pour répondre.

Par exemple, le docteur Monnica T Williams nous apprend que le trouble obsessionnel compulsif peut créer une confusion au niveau de l'identité sexuelle:

Obsessive-compulsive disorder (OCD) is a serious condition that afflicts approximately 2% of the population. Obsessions are intrusive thoughts, impulses, or images that cause distress and anxiety. Compulsions are behaviors intended to decrease the distress and anxiety caused by the obsessions, although relief is only temporary. Obsessions return, resulting in more compulsions as the OCD cycle repeats itself. (...) About ten percent of OCD patients who seek professional help have unwanted sexual orientation obsessions at some point during the course of their disorder, making SO-OCD somewhat common. 

Les psychiatres De Cuypere et James ont publié une étude qui révèle ceci:

120 patients recherchant un traitement chirurgical de changement de sexe (SRS) dans notre clinique ont été évalués en considérant leur symptomatologie transsexuelle aussi bien que leur psychopathologie. La comorbidité de psychoses ou de trouble de la personnalité borderline d'une part et le transsexualisme d'autre part est commune, causant une difficulté dans le processus de prise de décision pour le clinicien.

Marantz et Coates ont découvert ceci:

Cette étude pilote a comparée des mères d'enfants avec trouble d'identité de genre (GID) avec des mères de garçons normaux pour déterminer si des différences ont pu être identifiées en psychopathologie et dans les attitudes pour élever les enfants et en pratiques. Les résultats de l'interview diagnostique pour Borderline ont révélés que les mères d'enfants avec GID avaient plus de symptomes de dépression et répondaient plus souvent aux critères d'un trouble de la personnalité borderline que la population contrôle. Cinquante trois (53%) pourcent des mères de garçons avec GID cela comparé aux seuls 6% de la population contrôle. Les résultats suggèrent que les mères étudiées avaient des attitudes pour élever leurs enfants et des pratiques qui encourageaient la symbiose et décourageaient le développement de l'autonomie de l'enfant.

Bref, il semblerait qu'il y ait des liens entre la transidentité, le trouble obsessionnel compulsif, la psychose, le trouble borderline et la santé mentale de la mère.

Sans parler du fait que, selon le psychiatre Stephen Stathis, certains jeunes se définissent comme transgenre pour des raisons farfelues:

Children think it's cool to be transgender and they're trying the self-identity out in droves, claims an Australian psychiatrist. Psychiatrist Stephen Stathis, who runs the gender clinic at Brisbane's Lady Cilento Children's Hospital and is responsible for diagnosing gender dysphoria, reports that “many” youth are “trying out being transgender” in order to stand out.

Apparently, declaring oneself “transgender” is trendy. “One said to me, ‘Doctor Steve ... I want to be transgender, it’s the new black,’” Stathis related.

Dr. Stathis also says many girls want to be transgender as a result of sexual abuse. “The girls say, ‘If only I had been a male, I wouldn’t have been abused,’” Stathis explained.

Some are so convinced their life would be better if they were the opposite sex that they do something drastic or permanent. “I’ve seen genital mutilation, some who try to cut off their penis,’’ Stathis said.

(...) Most patients, however, are simply going through a common phase of adolescent life, Stathis explained. Despite intense feelings of gender dysphoria, by the time boys and girls reach puberty, most identify as their birth gender. By early adulthood, they have outgrown their previous feelings of gender confusion.

Because gender confusion is usually temporary and hormone blockers can cause permanent damage, Stathis requires his young patients to go through intense mental-health screenings. 

Vouloir changer de sexe parce que c'est cool? Pour se rendre intéressant? À cause du traumatisme d'une agression? La plupart se débarrassent de cette confusion en vieillissant?

Ce psychiatre va encore plus loin en dénonçant les activistes qui encouragent les jeunes dans la voie de la transidentité:

(...) a prominent psychiatrist argues that gender confusion is a temporary mental disorder that leads to suicidal tendencies, if nurtured. According to former Johns Hopkins Hospital psychiatrist-in-chief Paul R. McHugh, M.D., a person changing the sex he or she was born with is "biologically impossible." He went on to declare that LGBT advocates who encourage "gender confused" individuals to have "sexual reassignment surgery" are guiding them down the path to suffer from mental illness — and quite possibly, suicide.

À la lecture de tout ceci, on est bien obligés d'admettre que dans certains cas au moins, il s'agit effectivement d'un problème de santé mentale.

5- «Ils sont tout simplement trop jeunes pour savoir.» Un enfant du primaire peut de lui-même sentir qu'il n'est pas dans le bon corps sans que ces parents le poussent. J'ai un élève qui l'a vécu et qui est devenu une ancienne élève. De même, tu ne reconnais donc pas que certains non-adultes puissent savoir s'ils sont homosexuels ou autre?

Je pense qu'un enfant d'âge primaire peut avoir des doutes et ressentir une certaine confusion, mais qu'il ne peut probablement pas "savoir" avec certitude, à moins que des adultes le poussent dans cette voie.

6- «La nature humaine est sexuée et cela fait sa beauté.» La nature humaine? Quelle nature humaine? Celle véhiculée par notre société? En quoi est-elle meilleure et plus exacte qu'une autre?

La société n'a pas besoin de véhiculer l'identité sexuelle puisque c'est une réalité biologique. Un humain est un garçon ou une fille et cela amène certaines particularités, certains traits de caractère et certains intérêts qui ne sont pas universels, mais qui sont généralement vérifiables.

Par exemple, je travaille très fort pour donner envie de lire à mes élèves et après 20 ans de métier, je suis bien obligé de constater que les garçons et les filles, peu importe leur pays d'origine, ne s'intéressent généralement pas aux mêmes genres de livres. Les BD attirent plus les gars, les romans dramatiques à propos d'amour et d'amitié attirent plus les filles. Il y a des exceptions, mais ça demeure généralement vrai. Et ceci n'est pas purement le fruit d'une construction artificielle de la société. C'est beaucoup plus profond. J'ai déjà blogué là-dessus et je te réfère aux liens dans mon précédent billet.

7- «Le rôle d'un parent est d'accompagner son enfant et de le respecter dans ses choix et dans ce qu'il est.» En autant qu'il soit adulte et pas avant.

Ce que je voulais dire par là, c'est qu'il est mal de tenter d'imposer de force l'homosexualité ou la transidentité à des enfants. Mais que si ça vient VRAIMENT de l'enfant, c'est une autre histoire.

8- «Les sexes biologiques existent et il y en a deux. Il y a les hommes et les femmes. On a soit un pénis, soit un vagin.» C'est assez réducteur....

Que ce soit réducteur ou pas, c'est la réalité. Il y a deux sexes, point.

Je comprends que pour certains individus, cela soit une source de confusion et que cette quête d'identité prend beaucoup de place dans leur vie. Je compatis avec eux et je ne souhaite pas les mépriser, les rejeter ou les marginaliser. Au contraire, je ne leur souhaite que du bonheur et une résolution positive à leur crise.

Mais il ne faut pas nier qu'on parle ici d'une infime minorité d'individus, que la vaste majorité des gens sont des hétérosexuels qui ne ressentent aucun malaise, qui vivent très bien avec leur sexe et qui ne souffrent pas du tout de crise d'identité sexuelle.

Et ce sont eux la norme. Il n'y a rien de mal là-dedans.




Viewing all articles
Browse latest Browse all 5478

Trending Articles



<script src="https://jsc.adskeeper.com/r/s/rssing.com.1596347.js" async> </script>