Comme en témoigne ce billet publié en 2008, j'ai été de ceux qui ont été complètement emballés et subjugués par l'élection de Barack Obama.
Aujourd'hui, mon enthousiasme a été sérieusement tempéré. Je pense que son héritage est plutôt mitigé. Je pense qu'il était un orateur exceptionnel, mais que ses propos étaient souvent vides. Je pense qu'il a gouverné assez mollement. Je ne l'élève certainement pas sur un piédestal, ça c'est certain. Et je ne considère pas tout ce qui sort de sa bouche comme étant parole sacrée.
Cela ne semble malheureusement pas être le cas de nos élites montréalaises obnubilées et des journalistes de La Presse qui étaient présents lors de sa courte allocution à Montréal, cette semaine.
"C'est un homme de paix, et c'est ce dont le monde a besoin. Pas d'un homme de guerre", a souligné le pharmacien et homme d'affaires Jean Coutu, en arrivant au Palais des congrès.
Un homme de paix?
Je trouve toujours fascinant de voir à quel point la perception des gens revêt plus d'importance que la réalité. Aux USA, les démocrates sont toujours perçus comme des amants de la paix et les républicains comme des faucons belliqueux. Il faut dire que le ton de leurs discours respectifs y est pour quelque chose. Mais tout de même, les actions ne devraient-elles pas toujours avoir plus de poids que les mots?
Je suppose que M. Coutu n'hésiterait pas à affirmer sans détour que George W. Bush était un homme de guerre et que Barack Obama était un homme de paix. En fait, je suis convaincu que la vaste majorité des Québécois diraient la même chose. Et pourtant:
Obama’s covert drone war in numbers: ten times more strikes than Bush
There were ten times more air strikes in the covert war on terror during President Barack Obama’s presidency than under his predecessor, George W. Bush.
Obama embraced the US drone programme, overseeing more strikes in his first year than Bush carried out during his entire presidency. A total of 563 strikes, largely by drones, targeted Pakistan, Somalia and Yemen during Obama’s two terms, compared to 57 strikes under Bush. Between 384 and 807 civilians were killed in those countries, according to reports logged by the Bureau.
Je ne dis pas que je suis contre la stratégie des drones, en passant. En fait, on pourrait argumenter qu'elle est plus ciblée et moins meurtrière que les autres options militaires. Mais ça demeure des assassinats brutaux décidés dans le bureau ovale, sans le moindre procès et sans possibilité d'appel, qui causent parfois la mort atroce d'innocents.
Bref, décrire Obama comme un "homme de paix" dans ce contexte, est inexact et exagéré. Obama est bien loin d'être Gandhi!
"C'est le dernier représentant de la lucidité aux États-Unis, a relevé l'homme d'affaires Alexandre Taillefer, en parlant de Barack Obama. Il doit exercer un leadership pour que les gens comprennent que la situation actuelle [la présidence de Donald Trump] est temporaire. On a besoin d'un ambassadeur comme lui pour rassurer les gens."
Le dernier représentant de la lucidité aux États-Unis! Rien que ça!
Quelle déclaration pitoyable. N'en déplaise à M. Taillefer, les États-Unis comptent 321 millions d'habitants. Je suis pas mal certain que dans ce nombre, il existe plus d'une personne qu'on peut qualifier de "lucide".
J'ajouterais que la définition qu'a M. Taillefer du mot "lucide" doit différer de la mienne. M. Obama était-il lucide lorsqu'il refusait obstinément de voir le lien évident qui existe entre les attentats terroristes et l'Islam? Lorsqu'il affirmait que l'Islam est une religion de paix et que les tueries n'avaient rapport lien avec celle-ci?
L'une des pires crises des dernières années est sans contredit le conflit armé en Syrie. M. Obama était-il lucide lors de ses décisions (et de ses absences de décision) à propos du conflit syrien? Était-il lucide lorsqu'il a tout simplement refusé de soutenir les rebelles modérés dès le départ?
Arming Syrian rebels: Where the US went wrong
After the uprising against President Bashar al-Assad in 2011, rooting for the rebels was, for many in the West, synonymous with rooting for democracy and freedom.
In the US, White House officials offered the rebels humanitarian aid and some military gear. But they argued over whether they should provide heavy weapons and help in a more serious way.
The philosophical discussion at the White House was heated and fierce, leading to stalemate, not resolution.
For years Obama and his deputies refused to say categorically: we're not doing this. Instead a decision was postponed. Four years later, the result is a splintered Syrian opposition, the growth of the Islamic State group and a humanitarian disaster stretching across Europe.
Et était-il lucide lorsqu'il a finalement décidé d'aider les rebelles à moitié, sans conviction et avec des résultats risibles?
The US decision to send weapons to Syria repeats a historical mistake
As pretty much everyone who was paying attention predicted, the $500m program to train and arm “moderate” Syrian rebels is an unmitigated, Bay of Pigs-style disaster, with the head of US central command admitting to Congress this week that the year-old program now only has “four or five” rebels fighting inside Syria, with dozens more killed or captured.
Even more bizarre, the White House is claiming little to do with it. White House spokesman Josh Earnest attempted to distance Obama from the program, claiming that it was actually the president’s “critics” who “were wrong.” The New York Times reported, “In effect, Mr Obama is arguing that he reluctantly went along with those who said it was the way to combat the Islamic State, but that he never wanted to do it and has now has been vindicated in his original judgment.”
This bizarre “I was peer pressured into sending more weapons into the Middle East” argument by the president is possibly the most blatant example of blame shifting in recent memory, since he had every opportunity to speak out against it, or veto the bill.
Était-il lucide lorsqu'il a laissé une de ses propres agences anéantir ses efforts pour la sauvegarde de l'environnement?
How Obama's climate change legacy is weakened by US investment in dirty fuel
President Barack Obama has staked his legacy on the environment, positioning his administration as the most progressive on climate change in US history.
However, an obscure agency within his own administration has quietly spoiled his record by helping fund a steady outpouring of new overseas fossil fuel emissions – effectively erasing gains expected from his headline clean power plan or fuel efficiency standards.
Since January 2009, the US Export-Import Bank has signed almost $34bn worth of low-interest loans and guarantees to companies and foreign governments to build, expand and promote fossil fuel projects abroad.
Était-il lucide en 2008 lorsqu'il a affirmé que le mariage devrait seulement être célébré entre un homme et une femme?
Barack Obama: 'marriage is between a man and a woman'
The White House front-runner said in an interview with MTV he did not support same-sex weddings and believed "marriage is between a man and a woman".
Encore une fois, je ne dis pas qu'Obama n'a jamais été lucide. Et lorsqu'on le compare à son successeur, il semble être un véritable génie. Mais il n'a pas toujours été si lucide et sage que ça. Il a sérieusement foiré à plusieurs reprises. Et il n'est certainement pas le "dernier représentant de la lucidité" aux USA.
Jetons maintenant un coup d'oeil sur certains des propos que l'ancien président a tenus pendant son allocution:
"Nous ne vaincrons pas le terrorisme en une nuit." Le président parle du groupe armé État islamique et des nombreuses attaques terroristes en Europe. "Il faut travailler ensemble."
Apparemment, même huit ans se sont avérés insuffisants.
Et malheureusement, en refusant de voir le "terrorisme" pour ce qu'il est et en niant le fait qu'il s'agit d'une idéologie fondamentalement et profondément ancrée dans l'Islam, M. Obama a choisi de faire partie du problème plutôt que de la solution. Il a choisi d'être un obstacle à une saine dénonciation et une nécessaire réforme de cette religion. Il a préféré semer la confusion à propos des véritables motivations de ces fanatiques plutôt que d'aider le monde à les voir pour ce qu'ils sont. Cela est probablement une de ses pires décisions et nous n'avons pas fini d'en subir les conséquences.
"Des gens sont prêts à traverser des déserts et embarquer sur des radeaux, à tout risquer, pour venir vivre au Canada ou aux Etats-Unis pour avoir la même qualité de vie que nous avons et que nous prenons parfois pour acquis."
Oui, il y en a. Certains immigrants sont des gens formidables.
Mais pas tous.
Certains d'entre eux ne viennent pas ici dans le but de se joindre à nous ou de s'intégrer à notre société et à notre mode de vie, mais plutôt dans le but de s'isoler dans des ghettos, de poursuivre l'endoctrinement de leurs enfants et de multiplier les efforts pour pervertir nos lois, nos institutions et notre société avec leur idéologie régressive, misogyne, liberticide et tentaculaire.
Ça existe, ça aussi, M. Obama. Il faut constater le problème afin de le combattre plus efficacement. Une vision angélique de l'immigration à cette époque dans laquelle nous vivons est naïve et auto-destructrice. J'en ai déjà parlé dans ce billet: Vaste campagne pro-immigration.
"Il faut remplacer la peur par l'espoir", dit le président, qui évoque le danger de renier nos principes par peur ou par incertitude, ce que des gens font partout sur la planète, dit-il.
Vous savez ce qui aiderait à atteindre cet objectif, M. Obama?
Si des innocents n'étaient continuellement massacrés, écrasés et déchiquetés par des fanatiques religieux dans les rues de Londres, de Manchester, de Paris et j'en passe.
Tant que de telles atrocités seront commises partout en Occident, tant qu'on n'aura pas de solution efficace à proposer, tant que les gens continueront de se mettre la tête dans le sable et qu'ils refuseront de voir le problème pour ce qu'il est, l'espoir ne pourra pas raisonnablement exister.
En fait, il faudrait être presque fou pour se dire rempli d'espoir dans de telles circonstances.
C'est justement ce qu'exprimait Douglas Murray dans ce texte que j'ai partagé ici.
Les mots d'Obama sur les changements climatiques s'attirent de nombreux applaudissements. Il félicite les villes et les États américains qui ont décidé de continuer à lutter contre les changements climatiques après que son successeur, le président Trump, ait décidé de se retirer de l'accord de Paris sur le climat.
Rien à redire là-dessus. Je suis entièrement d'accord.
Cela étant dit, j'aurais aimé qu'Obama en fasse davantage pour dénoncer l'agressive campagne de désinformation climato-sceptique avec toute la fougue et conviction dont il est capable.
Cette déclaration provient de cet autre article:
Devant une foule de 6 000 personnes, il a déclaré mardi que si des femmes devenaient responsables de tous les pays durant deux ans, le monde se porterait mieux en général. «Et pour ça, je crois que vous êtes un peu meilleures», a-t-il précisé.
On dirait bien que M. Obama tient des propos qui ne reflètent pas trop la réalité. Il mérite vraiment le titre illustre de féministe.
Le président Obama félicite le Canada pour la manière dont il organise l'accueil et l'intégration des immigrants. "Il faut se rappeler que nous sommes des nations d'immigrants."
Ceci est l'extrait de son allocution qui m'irrite le plus.
Je comprends que M. Obama dit ceci pour paraître ouvert, tolérant et vertueux, mais réfléchissez-y un petit instant. Cette phrase est une horreur.
Premièrement, affirmer que nous sommes tous des immigrants est un mensonge. La définition de l'immigration que nous offre le Larousse est la suivante: "Installation dans un pays d'un individu ou d'un groupe d'individus originaires d'un autre pays."
L'élément fondamental est là. Une personne qui va s'installer dans UN AUTRE PAYS.
Or, selon cette définition, les ancêtres des Québécois, qui sont pour la vaste majorité des colons de la Nouvelle-France, n'étaient pas des immigrants. À l'époque où ils sont venus s'établir ici, le territoire appartenait à la France. Ils quittaient un territoire français pour s'installer sur un autre territoire français. Ils étaient soumis au même roi, aux mêmes autorités et essentiellement aux mêmes lois. Il en va de même pour les Britanniques et les Loyalistes qui sont venus s'établir ici après la conquête. Ce n'est pas de l'immigration, ça.
Deuxièmement, le fait d'affirmer que nous sommes des nations d'immigrants semble dire que nous sommes tous des immigrants, c'est-à-dire que notre condition d'immigrant est transmise de génération en génération. Encore une fois, cela est faux. Ma famille est établie dans la vallée du St-Laurent depuis 14 générations! Je ne suis pas un immigrant! Et l'enfant d'un couple d'immigrants syriens né ici la semaine dernière n'est pas un immigrant non plus! Il n'a jamais connu d'autre pays que celui-ci!
Troisièmement, je vois dans cette déclaration une tentative de déraciner les gens dont les ancêtres sont ici depuis des générations afin de les mettre sur un pied d'égalité avec des gens qui viennent tout juste d'arriver. C'est là une espèce de réaction multiculturaliste et antinationaliste selon laquelle les Québécois francophones qui vivent ici depuis des siècles ne doivent avoir aucune prétention, ni aucune revendication particulière sur ce pays.
Or, cette affirmation est ridicule. Le peuple québécois est un peuple unique au monde tant par sa culture, son histoire, sa vision du monde que par la variété de français qu'il parle. Notre peuple est né ici. De Français, nos ancêtres sont devenus quelque chose de nouveau, quelque chose qu'on appelle aujourd'hui des Québécois. Et n'en déplaise à M. Obama, ce peuple existe, il appartient à cette terre qui l'a vu naître et il en est indissociable.
Cette guerre au nationalisme ressemble de plus en plus à une obsession. Pour certaines personnes, il faudrait que les pays occidentaux se transforment en microcosmes internationaux multiculturels dans lesquels aucun groupe n'a préséance sur un autre, aucune tradition n'est reconnue comme étant la référence commune et aucune culture n'est "la" culture du pays. Pour eux, le concept de nation se limite à la nationalité du passeport. Le seul critère qui définit un peuple serait le territoire qu'il habite. Un peuple ne serait plus qu'une collection d'individus diversifiés qui partage cet espace.
Cette conception désincarnée et individualiste de la nation ne m'intéresse pas du tout. Sincèrement, ça me paraît même carrément malsain. Il n'y a pas de mal à retirer une part de son identité d'un groupe de gens avec qui on partage certains traits. Il n'y a pas de mal à sentir son destin lié à ceux qui partagent notre identité et notre culture. Il n'y a pas de mal à ressentir une appartenance particulière à un groupe de gens qui ont les mêmes références culturelles, la même langue, les mêmes expressions et la même identité que nous.
Bref, il n'y a pas de mal à être un nationaliste.
Être nationaliste ne signifie pas nécessairement qu'on est habité par un sentiment de supériorité. Être nationaliste ne signifie pas qu'on soit belliqueux et qu'on cherche les conflits avec nos voisins. Et cela n'est pas nécessairement lié au concept de "race". Les nazis et la seconde guerre mondiale, c'était il y a plus de 70 ans, il faudrait peut-être en revenir un peu!
Moi, je suis un nationaliste et les gens comme M. Obama qui viennent me dire que ma nation n'existe pas, que je ne suis qu'un immigrant comme les autres et que la culture de ce pays n'est d'aucune façon plus endémique et enracinée ici que celle de gens qui sont arrivés d'ailleurs le mois dernier... ben, je les emmerde!
Tous les grands défenseurs du peuple québécois à travers notre histoire ont été de grands nationalistes. Louis-Joseph Papineau, Ludger Duvernay, Jean-Olivier Chénier, François-Marie-Thomas Chevalier de Lorimier, Honoré Mercier, Henri Bourassa, René Lévesque, Camille Laurin, Jacques Parizeau et j'en passe! Ces héros de notre histoire seraient maintenant tous des monstres parce qu'ils étaient nationalistes? Si ce n'était pas du combat de ces géants, nous serions tous une bande d'anglophones assimilés! Nous n'aurions plus que nos noms de famille et nos noms de rues pour nous rappeler de qui nous étions. Une belle grosse Louisiane!
Ce qui n'équivaut pas à dire que des ploucs racistes comme ces gens-là ont raison, en passant! Mon nationalisme est ouvert à quiconque souhaite se joindre à la marche de mon peuple. En ce qui me concerne, Boucar Diouf, Djemila Benhabib, Maka Kotto, Nabila Ben Youssef et tous ceux comme eux qui aiment et s'attachent au Québec sont des Québécois à part entière. Ce sont mes compatriotes.
M. Obama l'ignore peut-être, mais son discours prononcé au Québec participe à une véritable offensive antinationaliste, comme le décris mieux que moi Mathieu Bock-Côté:
(...) l’objectif, c’est de récupérer la question identitaire en la diabolisant. Philippe Couillard veut gagner les élections de 2018 en se présentant comme le gardien des droits individuels et des droits des minorités contre la tentation xénophobe des nationalistes québécois. Le camp fédéraliste a lancé une grande offensive médiatique et politique pour extrême-droitiser le nationalisme québécois et disqualifier l’idée même de nation québécoise. Quand Philippe Couillard accuse ceux qui contestent le procès en racisme systémique contre le Québec de «négationnisme», il sait ce qu’il fait : il emprunte un terme désignant ceux qui nient l’holocauste. C’est odieux : soit vous reconnaissez que le Québec est coupable de racisme systémique, soit on vous définira publiquement avec un terme qui vous renvoie à l’univers mental du nazisme. Comment ne pas voir là une manifestation authentique de fanatisme idéologique?
J'imagine donc facilement Couillard et ses misérables petits sbires libéraux fédéralistes et multiculturalistes fanatiques applaudir à tout rompre et sourire comme des cons en écoutant cette partie du discours d'Obama.
Je suppose qu'on peut donner le bénéfice du doute à M. Obama. Peut-être ne connaît-il rien du contexte québécois. Ce n'est certainement pas en discutant avec ce connard de Justin Trudeau qu'il apprendra quoi que ce soit à propos de notre peuple, ça c'est certain!
Et ce n'est pas en lisant l'éditorial d'Alexandre Sirois dans La Presse que vous trouverez une opinion équilibrée et objective:
Mais il a clairement expliqué pourquoi l'isolationnisme ou le nationalisme que ceux-ci préconisent ne sont pas les chemins à suivre pour un «avenir meilleur».
Si les démocraties renient leurs principes en raison «des peurs et des incertitudes», elles laisseront le champ libre à leurs ennemis, a-t-il prévenu avec à propos. Et elles mettront en péril les progrès accomplis au cours des dernières décennies.
Il l'a clairement expliqué? Vraiment? CLAIREMENT?
Ces explications n'ont pas dû être reproduites dans les médias car je ne les ai vues nulle part. Et M. Sirois ne juge pas bon de les partager avec nous dans son pitoyable éditorial.
Et n'en déplaise aux petits fédéralistes fanatiques de La Presse, le nationalisme n'est pas synonyme d'isolationnisme. Il n'est pas incompatible avec la démocratie. Il n'est pas l'ennemi de la modernité. Il ne s'oppose pas au progrès. Il n'est pas un obstacle à un "avenir meilleur".
L'obstacle, ce sont plutôt les gens qui veulent nous faire croire que le monde est divisé entre les gentils multiculturalistes ouverts et tolérants d'un côté et les méchants nationalistes racistes et dangereux de l'autre.
L'obstacle, ce sont des idéologues fanatisés comme vous, M. Sirois.
Aujourd'hui, mon enthousiasme a été sérieusement tempéré. Je pense que son héritage est plutôt mitigé. Je pense qu'il était un orateur exceptionnel, mais que ses propos étaient souvent vides. Je pense qu'il a gouverné assez mollement. Je ne l'élève certainement pas sur un piédestal, ça c'est certain. Et je ne considère pas tout ce qui sort de sa bouche comme étant parole sacrée.
Cela ne semble malheureusement pas être le cas de nos élites montréalaises obnubilées et des journalistes de La Presse qui étaient présents lors de sa courte allocution à Montréal, cette semaine.
"C'est un homme de paix, et c'est ce dont le monde a besoin. Pas d'un homme de guerre", a souligné le pharmacien et homme d'affaires Jean Coutu, en arrivant au Palais des congrès.
Un homme de paix?
Je trouve toujours fascinant de voir à quel point la perception des gens revêt plus d'importance que la réalité. Aux USA, les démocrates sont toujours perçus comme des amants de la paix et les républicains comme des faucons belliqueux. Il faut dire que le ton de leurs discours respectifs y est pour quelque chose. Mais tout de même, les actions ne devraient-elles pas toujours avoir plus de poids que les mots?
Je suppose que M. Coutu n'hésiterait pas à affirmer sans détour que George W. Bush était un homme de guerre et que Barack Obama était un homme de paix. En fait, je suis convaincu que la vaste majorité des Québécois diraient la même chose. Et pourtant:
Obama’s covert drone war in numbers: ten times more strikes than Bush
There were ten times more air strikes in the covert war on terror during President Barack Obama’s presidency than under his predecessor, George W. Bush.
Obama embraced the US drone programme, overseeing more strikes in his first year than Bush carried out during his entire presidency. A total of 563 strikes, largely by drones, targeted Pakistan, Somalia and Yemen during Obama’s two terms, compared to 57 strikes under Bush. Between 384 and 807 civilians were killed in those countries, according to reports logged by the Bureau.
Je ne dis pas que je suis contre la stratégie des drones, en passant. En fait, on pourrait argumenter qu'elle est plus ciblée et moins meurtrière que les autres options militaires. Mais ça demeure des assassinats brutaux décidés dans le bureau ovale, sans le moindre procès et sans possibilité d'appel, qui causent parfois la mort atroce d'innocents.
Bref, décrire Obama comme un "homme de paix" dans ce contexte, est inexact et exagéré. Obama est bien loin d'être Gandhi!
"C'est le dernier représentant de la lucidité aux États-Unis, a relevé l'homme d'affaires Alexandre Taillefer, en parlant de Barack Obama. Il doit exercer un leadership pour que les gens comprennent que la situation actuelle [la présidence de Donald Trump] est temporaire. On a besoin d'un ambassadeur comme lui pour rassurer les gens."
Le dernier représentant de la lucidité aux États-Unis! Rien que ça!
Quelle déclaration pitoyable. N'en déplaise à M. Taillefer, les États-Unis comptent 321 millions d'habitants. Je suis pas mal certain que dans ce nombre, il existe plus d'une personne qu'on peut qualifier de "lucide".
J'ajouterais que la définition qu'a M. Taillefer du mot "lucide" doit différer de la mienne. M. Obama était-il lucide lorsqu'il refusait obstinément de voir le lien évident qui existe entre les attentats terroristes et l'Islam? Lorsqu'il affirmait que l'Islam est une religion de paix et que les tueries n'avaient rapport lien avec celle-ci?
L'une des pires crises des dernières années est sans contredit le conflit armé en Syrie. M. Obama était-il lucide lors de ses décisions (et de ses absences de décision) à propos du conflit syrien? Était-il lucide lorsqu'il a tout simplement refusé de soutenir les rebelles modérés dès le départ?
Arming Syrian rebels: Where the US went wrong
After the uprising against President Bashar al-Assad in 2011, rooting for the rebels was, for many in the West, synonymous with rooting for democracy and freedom.
In the US, White House officials offered the rebels humanitarian aid and some military gear. But they argued over whether they should provide heavy weapons and help in a more serious way.
The philosophical discussion at the White House was heated and fierce, leading to stalemate, not resolution.
For years Obama and his deputies refused to say categorically: we're not doing this. Instead a decision was postponed. Four years later, the result is a splintered Syrian opposition, the growth of the Islamic State group and a humanitarian disaster stretching across Europe.
Et était-il lucide lorsqu'il a finalement décidé d'aider les rebelles à moitié, sans conviction et avec des résultats risibles?
The US decision to send weapons to Syria repeats a historical mistake
As pretty much everyone who was paying attention predicted, the $500m program to train and arm “moderate” Syrian rebels is an unmitigated, Bay of Pigs-style disaster, with the head of US central command admitting to Congress this week that the year-old program now only has “four or five” rebels fighting inside Syria, with dozens more killed or captured.
Even more bizarre, the White House is claiming little to do with it. White House spokesman Josh Earnest attempted to distance Obama from the program, claiming that it was actually the president’s “critics” who “were wrong.” The New York Times reported, “In effect, Mr Obama is arguing that he reluctantly went along with those who said it was the way to combat the Islamic State, but that he never wanted to do it and has now has been vindicated in his original judgment.”
This bizarre “I was peer pressured into sending more weapons into the Middle East” argument by the president is possibly the most blatant example of blame shifting in recent memory, since he had every opportunity to speak out against it, or veto the bill.
Était-il lucide lorsqu'il a laissé une de ses propres agences anéantir ses efforts pour la sauvegarde de l'environnement?
How Obama's climate change legacy is weakened by US investment in dirty fuel
President Barack Obama has staked his legacy on the environment, positioning his administration as the most progressive on climate change in US history.
However, an obscure agency within his own administration has quietly spoiled his record by helping fund a steady outpouring of new overseas fossil fuel emissions – effectively erasing gains expected from his headline clean power plan or fuel efficiency standards.
Since January 2009, the US Export-Import Bank has signed almost $34bn worth of low-interest loans and guarantees to companies and foreign governments to build, expand and promote fossil fuel projects abroad.
Était-il lucide en 2008 lorsqu'il a affirmé que le mariage devrait seulement être célébré entre un homme et une femme?
Barack Obama: 'marriage is between a man and a woman'
The White House front-runner said in an interview with MTV he did not support same-sex weddings and believed "marriage is between a man and a woman".
Encore une fois, je ne dis pas qu'Obama n'a jamais été lucide. Et lorsqu'on le compare à son successeur, il semble être un véritable génie. Mais il n'a pas toujours été si lucide et sage que ça. Il a sérieusement foiré à plusieurs reprises. Et il n'est certainement pas le "dernier représentant de la lucidité" aux USA.
Jetons maintenant un coup d'oeil sur certains des propos que l'ancien président a tenus pendant son allocution:
"Nous ne vaincrons pas le terrorisme en une nuit." Le président parle du groupe armé État islamique et des nombreuses attaques terroristes en Europe. "Il faut travailler ensemble."
Apparemment, même huit ans se sont avérés insuffisants.
Et malheureusement, en refusant de voir le "terrorisme" pour ce qu'il est et en niant le fait qu'il s'agit d'une idéologie fondamentalement et profondément ancrée dans l'Islam, M. Obama a choisi de faire partie du problème plutôt que de la solution. Il a choisi d'être un obstacle à une saine dénonciation et une nécessaire réforme de cette religion. Il a préféré semer la confusion à propos des véritables motivations de ces fanatiques plutôt que d'aider le monde à les voir pour ce qu'ils sont. Cela est probablement une de ses pires décisions et nous n'avons pas fini d'en subir les conséquences.
"Des gens sont prêts à traverser des déserts et embarquer sur des radeaux, à tout risquer, pour venir vivre au Canada ou aux Etats-Unis pour avoir la même qualité de vie que nous avons et que nous prenons parfois pour acquis."
Oui, il y en a. Certains immigrants sont des gens formidables.
Mais pas tous.
Certains d'entre eux ne viennent pas ici dans le but de se joindre à nous ou de s'intégrer à notre société et à notre mode de vie, mais plutôt dans le but de s'isoler dans des ghettos, de poursuivre l'endoctrinement de leurs enfants et de multiplier les efforts pour pervertir nos lois, nos institutions et notre société avec leur idéologie régressive, misogyne, liberticide et tentaculaire.
Ça existe, ça aussi, M. Obama. Il faut constater le problème afin de le combattre plus efficacement. Une vision angélique de l'immigration à cette époque dans laquelle nous vivons est naïve et auto-destructrice. J'en ai déjà parlé dans ce billet: Vaste campagne pro-immigration.
"Il faut remplacer la peur par l'espoir", dit le président, qui évoque le danger de renier nos principes par peur ou par incertitude, ce que des gens font partout sur la planète, dit-il.
Vous savez ce qui aiderait à atteindre cet objectif, M. Obama?
Si des innocents n'étaient continuellement massacrés, écrasés et déchiquetés par des fanatiques religieux dans les rues de Londres, de Manchester, de Paris et j'en passe.
Tant que de telles atrocités seront commises partout en Occident, tant qu'on n'aura pas de solution efficace à proposer, tant que les gens continueront de se mettre la tête dans le sable et qu'ils refuseront de voir le problème pour ce qu'il est, l'espoir ne pourra pas raisonnablement exister.
En fait, il faudrait être presque fou pour se dire rempli d'espoir dans de telles circonstances.
C'est justement ce qu'exprimait Douglas Murray dans ce texte que j'ai partagé ici.
Les mots d'Obama sur les changements climatiques s'attirent de nombreux applaudissements. Il félicite les villes et les États américains qui ont décidé de continuer à lutter contre les changements climatiques après que son successeur, le président Trump, ait décidé de se retirer de l'accord de Paris sur le climat.
Rien à redire là-dessus. Je suis entièrement d'accord.
Cela étant dit, j'aurais aimé qu'Obama en fasse davantage pour dénoncer l'agressive campagne de désinformation climato-sceptique avec toute la fougue et conviction dont il est capable.
Cette déclaration provient de cet autre article:
Devant une foule de 6 000 personnes, il a déclaré mardi que si des femmes devenaient responsables de tous les pays durant deux ans, le monde se porterait mieux en général. «Et pour ça, je crois que vous êtes un peu meilleures», a-t-il précisé.
Est-il nécessaire de dire que cette déclaration est profondément sexiste, misandre, répugnante et discriminatoire?
Sans parler du fait que c'est de la pure foutaise qui ne reflète pas du tout la réalité:
N'en déplaise aux féministes, des femmes au pouvoir, il y en a déjà eues... et leur bilan n'est pas très rose. Dans les faits, les reines ont même déclenché plus de guerres que les rois!
(...) la vieille thèse selon laquelle les femmes politiques sont moins corrompues que les hommes en prend déjà pour son grade. Cette idée est pourtant bien enracinée (...) Sous toutes les latitudes, les femmes sont supposées moins avides, plus sentimentales, moins ambitieuses et pour tout dire plus honnêtes que leurs collègues à cravate.
La réalité est hélas loin d’être aussi angélique! Certes, les affaires de pots-de-vin impliquant des femmes politiques sont infiniment plus rares que celles qui mettent en cause des hommes. Mais, comme le font remarquer avec malice (...) deux chercheurs de l’université Rice du Texas, c’est tout simplement… parce qu’elles sont moins nombreuses à accéder au pouvoir. En proportion, les présidentes en tailleur en croquent tout autant que leurs homologues en costard. Et peut-être même un peu plus (...)
Ioulia Timochenko (Ukraine)
Elle est soupçonnée d'avoir dans les années 90 détourné plus d'un milliard de dollars avec la complicité du chef du gouvernement ukrainien de l'époque, Pavlo Lazarenko. Poursuivant sa route, l'ancienne «égérie de la révolution orange» a été ensuite fortement suspectée d’avoir perçu des pots de vin, en particulier dans des contrats gaziers signés en 2009 avec la Russie et jugés préjudiciables pour l'Ukraine. Condamnée en 2011 à sept ans de prison, elle a été libérée à la faveur du coup d'Etat de février 2014.
Cristina Kirchner (Argentine)
Entre 2003 (...) et 2011, le patrimoine des époux Kirchner s’est arrondi de 11 millions d’euros, soit une augmentation de 700%. Et il a encore grossi depuis. Entre autres turpitudes, la présidente est soupçonnée d’avoir touché de l’argent à de multiples reprises lors de la signature de contrats, et d’avoir organisé avec son mari un trafic de terrains à bâtir en Patagonie au profit de sa famille.
Catherine Samba-Panza (Centrafrique)
Selon le site d’information tchadien Alwihdainfo, elle aurait distrait plus d’un milliard de francs CFA (1,5 millions d’euros) d’un fonds de soutien au pays accordé par l’Angola, et fait virer l’argent sur un compte privé.
Jayalalithaa Jayaram (Tamil Nadu)
La ministre en chef et dirigeante de cet Etat du sud de la Fédération indienne a été condamnée en septembre 2014 à quatre ans de prison pour corruption et enrichissement illégal. Alors qu’elle ne se versait aucun salaire, elle a réussi à se constituer en cinq ans une fortune évaluée à 10 millions d’euros. Cette femme coquette avait accumulé, entre autres, 10.000 saris, 28 kilos d’or et 750 paires de chaussures. C’est certes moins que les paires par milliers d’Imelda Marcos, la femme du dictateur qui a pillé pendant des années les Philippines. Mais assez tout de même pour mettre la puce à l’oreille des juges…
Lise Thibault (Québec)
L’ex-lieutenante-gouverneure de la Belle Province (...) a été accusée de fraude, de fabrication de faux documents et d’abus de confiance. Le 8 décembre 2014, lors de son procès, elle a créé la surprise en reconnaissant sa culpabilité pour tous les chefs d’accusation, et proposé de rembourser 320.000 dollars. Elle encourt néanmoins une peine de prison ferme.
Jana Nagyova (République Tchèque)
Elle n’était pas chef d’Etat, mais directrice de cabinet du Premier ministre Petr Necas (et accessoirement sa maîtresse). Cela ne l’a pas empêchée de profiter de la situation pour faire comme si. En 2013, elle a été arrêtée pour corruption politique et abus de pouvoir. Entraîné par le scandale, le Premier ministre, qui n'a pas été poursuivi, a été contraint de démissionner. Tout un symbole ...
Le motif principal de la destitution de la présidente est une manipulation comptable, appelée « pédalage budgétaire », qui aurait permis à Dilma Rousseff de masquer la réalité du déficit budgétaire du pays, aidant à sa réélection en 2014. Mais c’est en réalité l’ensemble de sa politique, ses erreurs tactiques, ses défauts personnels, son incapacité à gouverner avec un Congrès hostile ainsi que les errances du Parti des travailleurs (PT, gauche), qui ont été, au cours de ces cinq jours de procès, mis en accusation.
Park Geun-hye, destituée en décembre, est accusée de corruption mais aussi d’abus de pouvoir, de coercition, de corruption et de divulgation de secrets d’Etat.
On dirait bien que M. Obama tient des propos qui ne reflètent pas trop la réalité. Il mérite vraiment le titre illustre de féministe.
Le président Obama félicite le Canada pour la manière dont il organise l'accueil et l'intégration des immigrants. "Il faut se rappeler que nous sommes des nations d'immigrants."
Ceci est l'extrait de son allocution qui m'irrite le plus.
Je comprends que M. Obama dit ceci pour paraître ouvert, tolérant et vertueux, mais réfléchissez-y un petit instant. Cette phrase est une horreur.
Premièrement, affirmer que nous sommes tous des immigrants est un mensonge. La définition de l'immigration que nous offre le Larousse est la suivante: "Installation dans un pays d'un individu ou d'un groupe d'individus originaires d'un autre pays."
L'élément fondamental est là. Une personne qui va s'installer dans UN AUTRE PAYS.
Or, selon cette définition, les ancêtres des Québécois, qui sont pour la vaste majorité des colons de la Nouvelle-France, n'étaient pas des immigrants. À l'époque où ils sont venus s'établir ici, le territoire appartenait à la France. Ils quittaient un territoire français pour s'installer sur un autre territoire français. Ils étaient soumis au même roi, aux mêmes autorités et essentiellement aux mêmes lois. Il en va de même pour les Britanniques et les Loyalistes qui sont venus s'établir ici après la conquête. Ce n'est pas de l'immigration, ça.
Deuxièmement, le fait d'affirmer que nous sommes des nations d'immigrants semble dire que nous sommes tous des immigrants, c'est-à-dire que notre condition d'immigrant est transmise de génération en génération. Encore une fois, cela est faux. Ma famille est établie dans la vallée du St-Laurent depuis 14 générations! Je ne suis pas un immigrant! Et l'enfant d'un couple d'immigrants syriens né ici la semaine dernière n'est pas un immigrant non plus! Il n'a jamais connu d'autre pays que celui-ci!
Troisièmement, je vois dans cette déclaration une tentative de déraciner les gens dont les ancêtres sont ici depuis des générations afin de les mettre sur un pied d'égalité avec des gens qui viennent tout juste d'arriver. C'est là une espèce de réaction multiculturaliste et antinationaliste selon laquelle les Québécois francophones qui vivent ici depuis des siècles ne doivent avoir aucune prétention, ni aucune revendication particulière sur ce pays.
Or, cette affirmation est ridicule. Le peuple québécois est un peuple unique au monde tant par sa culture, son histoire, sa vision du monde que par la variété de français qu'il parle. Notre peuple est né ici. De Français, nos ancêtres sont devenus quelque chose de nouveau, quelque chose qu'on appelle aujourd'hui des Québécois. Et n'en déplaise à M. Obama, ce peuple existe, il appartient à cette terre qui l'a vu naître et il en est indissociable.
Cette guerre au nationalisme ressemble de plus en plus à une obsession. Pour certaines personnes, il faudrait que les pays occidentaux se transforment en microcosmes internationaux multiculturels dans lesquels aucun groupe n'a préséance sur un autre, aucune tradition n'est reconnue comme étant la référence commune et aucune culture n'est "la" culture du pays. Pour eux, le concept de nation se limite à la nationalité du passeport. Le seul critère qui définit un peuple serait le territoire qu'il habite. Un peuple ne serait plus qu'une collection d'individus diversifiés qui partage cet espace.
Cette conception désincarnée et individualiste de la nation ne m'intéresse pas du tout. Sincèrement, ça me paraît même carrément malsain. Il n'y a pas de mal à retirer une part de son identité d'un groupe de gens avec qui on partage certains traits. Il n'y a pas de mal à sentir son destin lié à ceux qui partagent notre identité et notre culture. Il n'y a pas de mal à ressentir une appartenance particulière à un groupe de gens qui ont les mêmes références culturelles, la même langue, les mêmes expressions et la même identité que nous.
Bref, il n'y a pas de mal à être un nationaliste.
Être nationaliste ne signifie pas nécessairement qu'on est habité par un sentiment de supériorité. Être nationaliste ne signifie pas qu'on soit belliqueux et qu'on cherche les conflits avec nos voisins. Et cela n'est pas nécessairement lié au concept de "race". Les nazis et la seconde guerre mondiale, c'était il y a plus de 70 ans, il faudrait peut-être en revenir un peu!
Moi, je suis un nationaliste et les gens comme M. Obama qui viennent me dire que ma nation n'existe pas, que je ne suis qu'un immigrant comme les autres et que la culture de ce pays n'est d'aucune façon plus endémique et enracinée ici que celle de gens qui sont arrivés d'ailleurs le mois dernier... ben, je les emmerde!
Tous les grands défenseurs du peuple québécois à travers notre histoire ont été de grands nationalistes. Louis-Joseph Papineau, Ludger Duvernay, Jean-Olivier Chénier, François-Marie-Thomas Chevalier de Lorimier, Honoré Mercier, Henri Bourassa, René Lévesque, Camille Laurin, Jacques Parizeau et j'en passe! Ces héros de notre histoire seraient maintenant tous des monstres parce qu'ils étaient nationalistes? Si ce n'était pas du combat de ces géants, nous serions tous une bande d'anglophones assimilés! Nous n'aurions plus que nos noms de famille et nos noms de rues pour nous rappeler de qui nous étions. Une belle grosse Louisiane!
Ce qui n'équivaut pas à dire que des ploucs racistes comme ces gens-là ont raison, en passant! Mon nationalisme est ouvert à quiconque souhaite se joindre à la marche de mon peuple. En ce qui me concerne, Boucar Diouf, Djemila Benhabib, Maka Kotto, Nabila Ben Youssef et tous ceux comme eux qui aiment et s'attachent au Québec sont des Québécois à part entière. Ce sont mes compatriotes.
M. Obama l'ignore peut-être, mais son discours prononcé au Québec participe à une véritable offensive antinationaliste, comme le décris mieux que moi Mathieu Bock-Côté:
(...) l’objectif, c’est de récupérer la question identitaire en la diabolisant. Philippe Couillard veut gagner les élections de 2018 en se présentant comme le gardien des droits individuels et des droits des minorités contre la tentation xénophobe des nationalistes québécois. Le camp fédéraliste a lancé une grande offensive médiatique et politique pour extrême-droitiser le nationalisme québécois et disqualifier l’idée même de nation québécoise. Quand Philippe Couillard accuse ceux qui contestent le procès en racisme systémique contre le Québec de «négationnisme», il sait ce qu’il fait : il emprunte un terme désignant ceux qui nient l’holocauste. C’est odieux : soit vous reconnaissez que le Québec est coupable de racisme systémique, soit on vous définira publiquement avec un terme qui vous renvoie à l’univers mental du nazisme. Comment ne pas voir là une manifestation authentique de fanatisme idéologique?
J'imagine donc facilement Couillard et ses misérables petits sbires libéraux fédéralistes et multiculturalistes fanatiques applaudir à tout rompre et sourire comme des cons en écoutant cette partie du discours d'Obama.
Je suppose qu'on peut donner le bénéfice du doute à M. Obama. Peut-être ne connaît-il rien du contexte québécois. Ce n'est certainement pas en discutant avec ce connard de Justin Trudeau qu'il apprendra quoi que ce soit à propos de notre peuple, ça c'est certain!
Et ce n'est pas en lisant l'éditorial d'Alexandre Sirois dans La Presse que vous trouverez une opinion équilibrée et objective:
Mais il a clairement expliqué pourquoi l'isolationnisme ou le nationalisme que ceux-ci préconisent ne sont pas les chemins à suivre pour un «avenir meilleur».
Si les démocraties renient leurs principes en raison «des peurs et des incertitudes», elles laisseront le champ libre à leurs ennemis, a-t-il prévenu avec à propos. Et elles mettront en péril les progrès accomplis au cours des dernières décennies.
Il l'a clairement expliqué? Vraiment? CLAIREMENT?
Ces explications n'ont pas dû être reproduites dans les médias car je ne les ai vues nulle part. Et M. Sirois ne juge pas bon de les partager avec nous dans son pitoyable éditorial.
Et n'en déplaise aux petits fédéralistes fanatiques de La Presse, le nationalisme n'est pas synonyme d'isolationnisme. Il n'est pas incompatible avec la démocratie. Il n'est pas l'ennemi de la modernité. Il ne s'oppose pas au progrès. Il n'est pas un obstacle à un "avenir meilleur".
L'obstacle, ce sont plutôt les gens qui veulent nous faire croire que le monde est divisé entre les gentils multiculturalistes ouverts et tolérants d'un côté et les méchants nationalistes racistes et dangereux de l'autre.
L'obstacle, ce sont des idéologues fanatisés comme vous, M. Sirois.