Hier, j'ai vu le film Rogue One.
Je dois vous avouer que, après ma déception de l'épisode VII, je ne savais plus s'il fallait que j'aie hâte ou peur. Ce n'était pas mauvais, finalement. Il y a de solides longueurs et beaucoup trop de personnages, mais ce n'était tout de même pas mauvais. En fait, la fin était extraordinaire. Si vous ne l'avez pas encore vu et que vous ne voulez pas que je gâche toutes les surprises, arrêtez de lire maintenant.
En gros, l'histoire tourne principalement autour de Jyn Erso. On fait la connaissance de ce personnage alors qu'elle est une fillette sur une planète isolée où elle voit sa mère assassinée par des Stormtroopers et son père kidnappé par l'Empire. Les Impérieux ont besoin de lui pour un mystérieux projet qu'on devine facilement être l'Étoile noire. Cette séquence est relativement ennuyeuse. La mort de la mère résonne très peu et n'émeut personne. Le jeu de la jeune actrice est plutôt vide, Star Wars n'a décidément jamais eu de chance avec ses enfants acteurs.
Dans la dernière scène avant que n'apparaisse le titre, la fillette est recueillie par Saw Gerrera, un personnage complètement sans intérêt, mal défini et inutile. C'est une espèce de cyborg, chef d'une faction de rebelles terroristes, qui déteste l'empire pour des raisons nébuleuses. On ne comprend pas non plus quel est le lien entre ce type et les parents de Jyn, ni pourquoi ces derniers auraient choisi de lui confier leur fille. Ça ne rime pas à grand-chose. Je crois comprendre que le personnage est présent dans les dessins animés Clone Wars et Rebels, alors si j'avais plus de contexte, peut-être que j'apprécierais davantage. Je ne sais pas.
Saut d'une vingtaine d'années dans le futur. On rencontre Cassian Andor, un espion et assassin de la Rébellion. Je dois dire que ce personnage m'a tout simplement laissé de glace. Je l'ai trouvé ennuyeux à mourir. Le jeu de l'acteur est nul, il n'est pas du tout sympathique ou attachant, ses dilemmes moraux ne nous rejoignent pas du tout et j'ai trouvé son accent très difficile à comprendre. On le rencontre brièvement sur une planète quelconque (il y a d'ailleurs beaucoup trop de planètes quelconques au début de ce film) alors qu'il descend un type qui vient de l'informer de la défection d'un pilote impérial qui possède une information capitale pour la Rébellion.
Andor est accompagné d'un droïde impérial reprogrammé, K-2SO, qui s'avère être l'un des personnages les plus divertissants du film. Ce n'est pas sans rappeler Rocket et Groot dans le film Guardians of the Galaxy. "Kay", comme ils l'appellent, a cette adorable qualité de dire tout ce qui lui passe par la tête sans considération pour les conséquences. Les autres personnages ne savent jamais s'ils peuvent complètement lui faire confiance ou non. J'ai adoré ce droïde, ma seule critique est que sa voix sonnait un peu trop humaine à mes oreilles.
Le film se perd alors dans beaucoup de dialogues et de détours inutiles. La Rébellion veut mettre la main sur le pilote impérial, mais ce dernier est tenu prisonnier par Gerrera. La Rébellion est un peu comme le PQ et Gerrera comme le FLQ: ils se battent pour la même cause, mais le second est beaucoup plus radical que le premier. C'est du moins ce qu'on veut nous faire comprendre, sauf que je ne vois pas très bien comment une faction armée qui s'attaque à l'Empire peut être plus radicale que l'autre. Enfin, bref... pour avoir accès à Gerrera, la Rébellion libère Jyn d'une prison impériale et souhaite se servir d'elle comme laisser-passer. Jyn accepte car elle veut reprendre contact avec son père, mais elle ignore qu'Andor a secrètement reçu l'ordre de descendre son père s'ils le retrouvent.
Sur la planète Jedha (une de plus!), Jyn, Andor et K-2SO se retrouvent mêlés à un combat entre les rebelles de Gerrera et l'Empire. Pendant la bataille, Andor abat un combattant rebelle qui allait faire sauter un tank à côté duquel se trouvait Jyn. Ce faisant, il lui sauve la vie, mais le chef de l'escouade rebelle l'aperçoit et veut se venger en le capturant. Dans cette confusion, on fait la connaissance de deux personnages très nébuleux et bizarres. Le premier, Chirrut Îmwe, est une espèce de mystique aveugle qui semble posséder une maîtrise partielle de la Force. Le second, Baze Malbus, est une espèce de guerrier qui suit Chirrut et qui le protège. Le lien entre ces personnages est aussi nébuleux que leurs motivations. On croit comprendre qu'ils étaient chargés de protéger un temple Jedi qui a été détruit par l'Empire... vraiment pas clair. À mon humble avis, ils sont vraiment de trop dans cette histoire. Ils sont présents dans plusieurs autres scènes, mais je ne les mentionnerai plus parce que c'est sans importance. Trop de personnages, trop de planètes, trop de détours inutiles dans l'histoire, on s'y perd vraiment par moments.
Après le combat, tout ce beau monde est capturé par les guerriers de Gerrera qui les ramènent à leur base. Jyn est réunie avec Gerrera, rencontre le pilote impérial déserteur et voit le document qu'il transportait: il s'agit d'un holo-message du père de Jyn. Ce dernier explique avoir collaboré avec l'Empire pour la création d'une super-arme, l'Étoile de la mort, mais qu'à l'insu de tous, il y a construit une faiblesse qui permettrait de la détruire facilement. J'ai trouvé ceci très, très intéressant comme développement. En effet, j'avais toujours trouvé un peu idiot que l'Empire commette une erreur aussi stupide dans le design et la construction de leur super-arme. Ceci rend l'histoire de l'épisode IV beaucoup plus crédible, c'est une excellente idée.
Toutefois, avant que le message holo ne se termine, l'Étoile noire apparaît dans le ciel et tire sur Jeddha, annihilant la capitale et propulsant une raz-de-marée de pierres et de débris dans toutes les directions. Tous les personnages évacuent les lieux à la dernière seconde, laissant Gerrera derrière pour des raisons qui m'échappent. Il meurt dans la destruction de sa base.
S'ensuit une série de scènes qui tournent autour du personnage d'Orson Krennic. C'est lui qui a kidnappé le père de Jyn et qui a dirigé la construction de l'Étoile noire. Suite à la fuite du pilote impérial, sa crédibilité est remise en question et le projet est placé sous la direction du gouverneur... TARKIN! Oui, oui, le Moff Tarkin! Ils ont redonné vie à ce dernier à l'aide d'une combinaison de deux technologies: capture de mouvement et effets spéciaux numériques. Le résultat est époustouflant. J'étais renversé. La voix m'a semblé un peu off, mais à part ça, c'est parfait. Déroutant. Renversant.
Bref, Krennic est en beau tabarnak de voir Tarkin prendre le contrôle et tout le crédit de l'Étoile de la mort et il décide de s'adresser directement à Darth Vader pour protester. On rencontre ce dernier dans une citadelle érigée sur une planète sombre dominée par des coulées de lave sinistres. Ça ressemble vraiment à Mustafar, mais je crois que c'est encore une autre de ces innombrables planètes inconnues. Vader est dans un tube de bacta, dépourvu de ses membres robotiques. On l'aperçoit mal à travers le liquide et la fumée, mais la scène est géniale et donne des frissons. Le seul truc que j'ai trouvé bizarre, c'est la présence de deux gardes impériaux, tout de rouge vêtus. Je croyais que ces types-là constituaient la garde personnelle de Palpatine et je ne comprends donc pas trop ce qu'ils fichaient là. Mais bon, ça c'est juste moi qui est un gros freak fini de Star Wars et qui cherche des bibittes.
La rencontre entre Vader et Krennic est brève et un peu plate. Le dialogue est décevant et ne fait pas vraiment avancer l'histoire. Vader refuse de reconnaître l'autorité de Krennic. Suite à ce meeting inutile, Krennic décide de se rendre sur la planète Eadu où sont situés les scientifiques qui ont participé à la construction de l'Étoile noire, dont le père de Jyn, afin d'identifier qui est responsable de la fuite. Au même moment, Jyn et ses compagnons sont également présents pour une mission de sauvetage. Jyn veut libérer son père, Andor a pour ordre de le descendre mais change d'idée. La bataille éclate entre l'Empire et la Rébellion, le père de Jyn meurt dans une des rares scènes émouvantes du film.
La Rébellion est alors face à un mur. Ils savent que l'Étoile noire a une faiblesse, mais ils ignorent laquelle. Ils se querellent entre eux à savoir ce qu'il faut faire. Jyn propose d'infiltrer la planète Scarif (et une de plus!) sur laquelle se trouvent les archives impériales afin de piquer les plans de l'Étoile noire. Les leaders rebelles, dont Mon Mothma et Bail Organa, refusent car ils trouvent que c'est sans espoir. La Rébellion est sur le point de jeter les armes. La présence de Mon Mothma est très cool d'ailleurs, mais elle a également été source de confusion pour moi. En effet, elle a l'air beaucoup plus jeunes que lorsqu'on la voit dans l'Épisode IV, ce qui m'a fait penser que le film Rogue One se passait plus près de l'Épisode III que du suivant. Or, il n'en est rien, comme on le découvre à la fin de ce film. C'est peut-être encore juste moi qui cherche des bibittes.
J'ai adoré le fait que la base rebelle soir sur Yavin 4. Cela venait vraiment ancrer l'histoire dans la continuité des films. Les anciens temples abandonnés, l'énorme planète rouge dans le ciel, les tours d'observation, les plateformes d'atterrissage remplies de X-Wing et de Y-Wing, c'était magique. On aperçoit même C-3P0 et R2-D2 pendant quelques secondes, ce qui fait de ces personnages attachants les seuls qui sont présents dans tous les films de Star Wars jusqu'à date. Plusieurs personnages secondaires et figurants portaient même la moustache, comme le faisaient les extras dans le film de 1977, une touche formidable. J'ai adoré ces séquences.
Bref, revenons à nos moutons. Jyn et ses compagnons décident alors de désobéir, de s'emparer d'un vaisseau impérial volé et d'infiltrer eux-mêmes la planète Scarif. Il s'agit d'une planète tropicale bordée de plages et de palmiers sur laquelle est perchée une gigantesque antenne de communication. La planète est entourée d'un impénétrable bouclier d'énergie. Cette partie du film est très réussie et excitante. Les combats sont intenses, le suspense l'est également. L'arrivée des énormes AT-AT impériaux donne des frissons. La flotte rebelle surgit de l'hyperespace en renfort et la bataille spatiale est spectaculaire. L'amiral qui la dirige est un Mon Calamari, comme l'était Ackbar, on ne peut qu'être ravi. On revoit plusieurs des pilotes qui feront partie de l'attaque contre l'Étoile noire dans l'épisode IV. Il semblerait que, pour réussir ce tour de force, des scènes coupées du film original auraient été recyclées dans celui-ci. Très cool.
Le duel final entre Jyn et Krennic, au sommet de la tour de communication, est très réussie. Et par dessus le marché, l'arrivée de l'Étoile noire à l'horizon est géniale. Je tripais vraiment. À ma grande surprise, aucun des protagonistes du film survit à la mission, ce que j'ai trouvé très intéressant comme dénouement.
Mais même après la mort de tous les personnages principaux du film, le meilleur était encore à venir.
Jyn a réussi à transmettre les plans à un des vaisseaux rebelles. Toutefois, le vaisseau est infiltré par nul autre que... Darth Vader. Et il est déchaîné, c'est sans contredit la meilleure scène de combat de Vader de tous les films. Il traverse les rangs rebelles (habillés dans les mêmes uniformes que ceux de l'épisode IV) avec aisance, tranchant à coups de sabre laser, projetant ou étouffant avec la Force. Il est impitoyable. Mais les plans sont transportés à bord d'une petite corvette qui se détache du vaisseau-mère et s'échappe à la dernière seconde sous les yeux de Vader qui rage.
À bord de ce dernier, les plans sont remis à une femme que l'on aperçoit de dos. Elle est vêtue de blanc et porte un capuchon, mais on reconnaît aisément la princesse Leia. Elle se retourne, mais on ne voit que sa main. Elle reçoit les plans, puis se retourne vers la caméra et sourit. Et c'est bien elle, c'est la pincesse Leia, toute jeune, comme elle apparaissait en 1977 dans l'épisode IV! Le moment est de la pure magie. Le visage m'a semblé moins réussi que celui de Tarkin, mais cela n'a rien enlevé à la puissance du moment. Je pense que le fait que le décès de Carrie Fisher datait de moins de 24 heures a rendu le moment encore plus intense pour moi. J'ai été très, très ému.
Et le film se termine ainsi, menant directement dans l'épisode IV. J'étais flabbergasté. Mes fils ont adoré. Même ma femme, qui ne tripe pas Star Wars, était comblée.
Le duel final entre Jyn et Krennic, au sommet de la tour de communication, est très réussie. Et par dessus le marché, l'arrivée de l'Étoile noire à l'horizon est géniale. Je tripais vraiment. À ma grande surprise, aucun des protagonistes du film survit à la mission, ce que j'ai trouvé très intéressant comme dénouement.
Mais même après la mort de tous les personnages principaux du film, le meilleur était encore à venir.
Jyn a réussi à transmettre les plans à un des vaisseaux rebelles. Toutefois, le vaisseau est infiltré par nul autre que... Darth Vader. Et il est déchaîné, c'est sans contredit la meilleure scène de combat de Vader de tous les films. Il traverse les rangs rebelles (habillés dans les mêmes uniformes que ceux de l'épisode IV) avec aisance, tranchant à coups de sabre laser, projetant ou étouffant avec la Force. Il est impitoyable. Mais les plans sont transportés à bord d'une petite corvette qui se détache du vaisseau-mère et s'échappe à la dernière seconde sous les yeux de Vader qui rage.
À bord de ce dernier, les plans sont remis à une femme que l'on aperçoit de dos. Elle est vêtue de blanc et porte un capuchon, mais on reconnaît aisément la princesse Leia. Elle se retourne, mais on ne voit que sa main. Elle reçoit les plans, puis se retourne vers la caméra et sourit. Et c'est bien elle, c'est la pincesse Leia, toute jeune, comme elle apparaissait en 1977 dans l'épisode IV! Le moment est de la pure magie. Le visage m'a semblé moins réussi que celui de Tarkin, mais cela n'a rien enlevé à la puissance du moment. Je pense que le fait que le décès de Carrie Fisher datait de moins de 24 heures a rendu le moment encore plus intense pour moi. J'ai été très, très ému.
Et le film se termine ainsi, menant directement dans l'épisode IV. J'étais flabbergasté. Mes fils ont adoré. Même ma femme, qui ne tripe pas Star Wars, était comblée.
Le troisième tiers de ce film était tellement bon, il m'a tellement émerveillé que ça m'a donné envie de pardonner tout le reste. Contrairement à l'épisode VII, j'ai déjà envie de le revoir.
Comme l'a si bien dit ma femme, ma foi en la force est restaurée.