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Les hommes sont des cons

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J'aimerais attirer votre attention sur deux articles qui traitent d'un sujet qui me tient à coeur: la perception des hommes dans la société.

Le premier est de Joseph Facal:

L’homme québécois: un con, une brute, un perdant

(...) nos médias véhiculent depuis longtemps des représentations lamen­tables du mâle québécois. Très majoritairement, on y voit une triste galerie de cons, de brutes, de perdants, d’insécures, de lâches et de «bonasses».

Prenons la publicité.

Vous avez l’idiot qui est incapable de construire une étagère droite, qui se déguise en brosse à dents, qui porte un Speedo moulant fluo, qui est totalement dominé par sa conjointe devant leur conseiller financier et j’en passe.

Voyez aussi ce minable qui veut impres­sionner un Français avec son érudition, mais se trompe quand il mentionne le nom des fromages.

Quand l’homme n’est pas dépeint comme une lavette, il est dépeint comme un primitif qui n’aime que son gros pick-up, les scies à chaîne, les perceuses ou les ponceuses.

Et ce n’est pas d’hier. Souvenez-vous de Monsieur B, le benêt joué par Benoît Brière ou, si on remonte encore plus loin, du réparateur Maytag qui ne foutait rien de ses journées.

Dans les séries télévisées, ce n’est guère mieux.

Unité 9, écrit par une femme, est une des rares séries avec des personnages masculins à la fois forts et nuancés.

Voyez le cinéma ou le théâtre.

De chefs-d’œuvre comme le Déclin de l’empire américain à des navets comme Les Boys, en passant par Broue, les hommes y sont presque invariablement ridicules et médiocres.

Dans les films supposément géniaux­­ de Xavier Dolan, le personnage masculin type est un jeune homme confus, souvent gai, fragilisé par l’absence du père et l’instabilité de sa mère, et qui ne s’exprime qu’en criant.

Je ne plaide pas pour des super­héros ridicules à la Stallone, mais pour des représentations moins stéréotypées­­ et moins uniformément négatives.

Il me semble que ça ne nuirait pas aux garçons.

Le second est de Jean-Jacques Stréliski:

Questions d'image - Tu seras cornichon, mon fils

(...) Le sujet interpelle. De plus en plus de médias notent, comme je le fais depuis des années, que la place faite aux hommes et aux garçons dans la publicité se réduit — hélas — à un rôle de benêt, de niais, de maladroit, d'insouciant au volant, quand ce n'est pas de poltron ou de lâche, purement et simplement

(...) L'humour s'est avéré de longue date une stratégie efficace pour attirer la sympathie des consommateurs sur des marques ou des produits. (...) Alors, rions! Mais de qui? Mais des hommes, pardi! Puisque, après tout, ils sont bien les seuls aujourd'hui à ne pas élever la voix quand on les ridiculise, les seuls à ne rien dire lorsque l'on circonscrit leur territoire à celui de la cour arrière, chargés du BBQ, responsables de la bière et de l'entretien des conversations touchant au football ou au hockey. 

Poser une étagère de guingois, faire exploser la salle de bain, faire le chat capricieux ronronnant autour de sa maîtresse, se déguiser en flacon de détersif, de grosse brosse à dents ou de liquide rince-bouche, ne pas savoir plier une poussette d'enfant, ne plus jamais conduire une voiture en présence de sa conjointe, plonger en slip fluo moulant dans la piscine, toujours avoir l'air con en toutes circonstances, etc. Nos écrans font défiler à longueur de journée ces facéties d'imbéciles heureux. Pris un par un, il n'y a pas grand-chose à redire. Mais, au cumul, l'effet est désastreux.

(...) la publicité n'est pas seulement le miroir de la société. Elle est également une influenceuse riche et privilégiée de l'opinion, capable de projeter des images auxquelles bien des consommateurs s'identifient — sciemment ou inconsciemment. En perpétuant la ridiculisation des hommes, on stimule une perversion d'image tout aussi nocive que le fut l'atteinte à celles des femmes. Ou bien l'homme s'identifie, et c'est dommageable. Ou bien, en pratiquant l'évitement d'identité, il se réfugie dans le silence ou dans l'isolement en se tournant vers d'autres supports (jeux vidéo, avatars, etc.) afin d'y trouver d'autres modèles. Cela étant particulièrement remarqué chez les plus jeunes.

Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si, de plus, les garçons et les hommes n'éprouvaient pas les difficultés que l'on connaît pour trouver leur place dans la société. Et je ne suis, bien entendu, pas le seul à m'en inquiéter. Des pédagogues, des professeurs, des psychologues, des médecins, mais aussi des parents constatent avec une certaine impuissance que ces phénomènes contribuent à une déstabilisation du rôle de l'homme en général, et des jeunes garçons en particulier

(...) Je devine cependant que le cumul de ces brouillages d'identité est probablement fort préjudiciable pour le bien-être mental des hommes dans leur quête nécessaire d'identification à des héros ou à des modèles masculins.




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