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Un homme! Alerte rouge!

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Il m'est arrivé un truc hallucinant cette semaine qui aurait bien mérité quelques pages dans mon livre!

J'étais à la maison mercredi, alors j'ai proposé à mes gars de les accompagner à l'école en vélo. Ils étaient fous de joie, évidemment. À notre arrivée à l'école, je leur ai expliqué le plan: Niko, le plus jeune, devait se rappeler de ne pas prendre l'autobus et de venir me rejoindre près des supports à vélos. Ensuite, nous attendrons que Guillaume, le plus vieux, revienne de sa sortie scolaire avant de retourner à la maison.

Fin d'après-midi, j'arrive sur place. Environ 15 minutes avant que sonne la fin des classes. Je suis près des supports à vélo, à l'extérieur de la cour d'école, mais près d'une des entrées de celle-ci.

Quelques minutes après mon arrivée, plusieurs classes commencent déjà à sortir. Mon p'tit mousse vient me voir, tout content. Je prends son sac et sa boîte à lunch et je lui dis d'aller jouer avec ses chums jusqu'à la cloche.

Je suis donc toujours là, à l'extérieur de la cour d'école, un sac à dos des Minions dans une main, une boîte à lunch Angry Birds dans l'autre et j'attends près des supports à vélos. Il devrait être évident pour n'importe quelle personne raisonnable et raisonnée que je suis un papa qui attend son enfant.

Évidemment, il n'en est rien. Je vois une congrégation d'enseignantes s'organiser dans le milieu de la cour d'école. On regarde dans ma direction, on se consulte, on me pointe, c'est la panique. Les enseignantes envoient le seul homme du groupe, le prof d'éducation physique, pour investiguer. Il se dirige lentement vers moi pendant qu'elles restent plantées là, regardant la scène avec crainte.

Le type arrive de l'autre côté de la clôture. De toute évidence, il n'a aucune envie de venir me voir et y a été poussé par ses collègues. Il me salue et me demande ce que je fais là. Je lève les bras pour lui faire remarquer le sac d'école et la boîte à lunch et je lui réponds (avec une pointe de mépris, je l'avoue): "Je suis un papa qui attend ses enfants." Satisfait, il tourne les talons et retourne vers la meute pour leur répéter mes paroles.

La cloche sonne. La cour d'école se vide alors que les enfants se dirigent vers leur autobus ou leur vélo. Mon lapin revient alors vers moi. Je lui demande ce qu'il veut faire en attendant son frère, il me dit qu'il a envie de jouer dans les modules de la cour d'école. Très bien, lui dis-je, on a une vingtaine de minutes à tuer, alors vas-y.

Pendant qu'il joue, je m'assieds par terre tout près des modules, son sac et sa boîte à lunch à mes côtés. Quelques minutes plus tard, une autre enseignante m'aperçoit. La cour d'école est à peu près vide. Elle s'approche d'un pas rapide, me dévisage et me demande ce que je fais là. Encore une fois, avec sans doute une pointe d'irritation dans la voix, je lui explique que j'attends mon fils aîné qui rentrera d'une sortie dans quelques minutes et que d'ici là, je supervise mon fils cadet. Elle hésite quelques instants, décide que l'explication la satisfait et entre dans l'école.

Non, l'histoire ne s'arrête pas là.

Quelques minutes plus tard, les enfants du service de garde font irruption dans la cour. Les éducatrices m'aperçoivent et le cirque recommence. Le conseil de guerre se réunit dans le milieu de la cour, paniqué. On me dévisage, on me pointe. Un homme dans la cour d'école! L'heure est grave! L'une des éducatrices, probablement la superviseure, s'approche de moi en courant. Elle me demande ce que je fais là. Je répète, une fois de plus.

Madame m'annonce alors que je n'ai "pas le droit" d'être là, que je dois quitter immédiatement.

Ce n'est pas l'envie d'argumenter qui manque, mais à quoi bon? Je lui demande, non sans mépris, à quel endroit je serais "autorisé à exister" en attendant l'arrivée de mon fils aîné. Elle me répond que je dois quitter la cour d'école par la barrière la plus proche (pas question de traverser la cour pour me rendre à la barrière la plus proche du débarcadère, quelle horreur) et que je dois aller attendre devant l'école, sur le bord de la rue.

En moins de 30 minutes, ma présence aura donc sonné l'alarme TROIS fois. À chaque fois, on vient me demander ce que je fais là.

Certains ne manqueront pas d'applaudir la vigilance du personnel, je suppose. Mais il y a un hic.

En rentrant à la maison, j'ai demandé à ma femme comment ça se passait lorsqu'elle va chercher les enfants en fin d'après-midi (elle le fait de temps en temps, mais pas assez souvent pour qu'on la reconnaisse).

Entre-t-elle dans la cour avant la fin des classes? Bien sûr, me dit-elle. Laisse-t-elle parfois les enfants jouer avant de repartir? Oui, occasionnellement. Lui est-il arrivé d'être encore sur place lorsque les enfants du service de garde ressortent? C'est arrivé.

Combien de fois lui a-t-on demandé ce qu'elle fait là? Combien de fois lui a-t-on demandé de quitter?

Pas une esti de fois.

C'est ça être un homme au Québec.

Même un homme avec un sac de Minions dans une main et une boîte à lunch Angry Birds dans l'autre.

Même un homme qui est assis et qui regarde jouer son enfant qui l'appelle "papa".

Un homme dans un lieu fréquenté par des enfants? C'est sûrement un pédophile! Quel intérêt un homme pourrait-il avoir envers des enfants à part celui de les kidnapper et de les violer?

Si vous possédez le sens le plus élémentaire de la justice et de l'équité, alors plusieurs mots devraient vous venir à l'esprit en lisant ceci. Comme par exemple:

Paranoïa.

Discrimination.

Misandrie.

Haine.

C'est ça être un homme au Québec.

* * * * * *

À lire également:

Homme + enfants = pédophilie

Commentaires I - des hommes racontent

Enseignons aux petits garçons à ne pas violer!









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