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Témoignages franco-ontariens

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La décision du gouvernement ontarien de "s'excuser" d'avoir banni le français de ses écoles (dont j'ai parlé ici, ici et ici) aura au moins eu pour effet d'attirer temporairement l'attention sur la pénible réalité des francophones de l'Ontario.

Dans cet article, on raconte quelques témoignages:

Dolores Roberge a enseigné à une soixantaine d'élèves francophones de 1914 à 1916 à Lavigne dans le nord-est de l'Ontario. À l'époque, le gouvernement exigeait que l'enseignement dans les écoles de la province se fasse uniquement en anglais, mais Dolores Roberge a refusé de se plier au Règlement 17.

«Elle enseignait le français et faisait faire la prière le matin et le soir, mais elle n'avait pas le droit», raconte sa fille Léonie Gareau. «Quand l'inspecteur arrivait, elle cachait le crucifix et cachait les livres français.»

(...) Le règlement a cessé d'être appliqué en 1927, mais le système scolaire de l'Ontario en a longtemps gardé des marques.

Ainsi, Éveline Arbour n'a pas eu accès à une éducation en français, alors qu'elle a commencé l'école après cette date. «J'ai passé toute ma vie à entendre ma mère s'excuser du fait qu'elle ne pouvait pas écrire en français», se rappelle son fils, Denis Constantineau.

(...) Pour honorer la mémoire de sa mère morte en mars dernier, Denis Constantineau a décidé de demander des excuses au gouvernement ontarien.

(...) «On lui a fait un tort à son insu, à elle et à toute sa génération, et ça a été fait à dessein. Ce n'est pas quelque chose qui est arrivé par le jeu du hasard. On a systématiquement décidé qu'on voulait adresser la question de la présence francophone en Ontario en assimilant les élèves », rappelle-t-il.

Également d'intérêt, voici quelques extraits de cette entrevue avec Jean Poirier, ancien député de la circonscription Glengarry-Prescott-Russel, de 1984 à 1995:

"Tu es trop francophone. Tu es trop militant. Tu es trop puissant. Tu es trop populaire. La majorité anglophone n'accepterait jamais qu'on nomme quelqu'un comme toi ministre en Ontario."

"Cette francophobie existe, elle est réelle, mais des fois, elle est très sournoise et très bien cachée."

"C'est une des rares phobies qui est socialement acceptable chez nous, ici, en Ontario, au Canada."

"Je me rappelle le Toronto Sun (...) avait fait un éditorial où on offrait: "On devrait donner 800$ à chaque francophone en Ontario qui redéménage au Québec." (...) Est-ce qu'on peut s'imaginer qu'un journal anglophone de l'Ontario ou du Canada anglais puisse faire un éditorial, le même éditorial mais qu'on enlève le mot "francophone" et "Québec" et qu'on dise: "On doit donner 800$ à chaque Noir pour qu'il retourne en Afrique, à chaque membre des premières nations pour qu'il retourne dans ses réserves, à chaque Chinois qui retourne en Chine." Est-ce qu'on peut s'imaginer ça? Non!"




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