Nous sommes au 13e siècle dans un monde où l’empire romain d'Occident ne s’est jamais écroulé. Au contraire, il est plus puissant que jamais suite à la conquête des terres scandinaves. Grâce aux explorations antérieures des Vikings, les Romains apprennent qu’une terre inconnue se situe à l’ouest, au-delà de l’Atlantique. Ils baptisent ce nouveau continent «Nova Hesperia» (Nouvelle-Hespérie) et c’est un nouvel âge de conquête impériale qui s’amorce. Mais les peuples qui habitent ce nouveau continent s’avéreront être un adversaire de taille pour les cohortes romaines.
Difficile d’imaginer une prémisse plus prometteuse pour une uchronie, n'est-ce pas?
Gaius Marcellinus, vétéran de plusieurs campagnes, est nommé à la tête de l’armée romaine qui met pied à terre dans la baie de Chesapika. Les natifs de la région, rapidement soumis, leur parlent d’une grande ville située plus à l’intérieur des terres, une grande cité nommée Cahokia. Les légions romaines se dirigent donc vers l’Ouest, à travers les contrées sauvages du nouveau continent.
Si les premiers peuples qu’ils ont rencontrés, les Powhatans, sont facilement vaincus, les seconds, les Iroqua, s'avèrent être des adversaires considérables. Ces derniers suivent furtivement les légions, s’attaquant seulement aux légionnaires qui s’éloignent de leurs congénères pour trouver du bois ou pour répondre à l’inévitable appel de la nature. Mais rien de tout cela ne les prépare pour Cahokia, une grande cité parsemée de tertres imposants et qui compte plus d’habitants que la plupart des villes européennes de l'époque! Le résultat de l'affrontement épique entre autochtones et Romains ne manquera pas de vous surprendre!
Ce qui importe d'abord et avant tout dans une uchronie, à mon humble avis, c’est que la réalité qui est décrite demeure vraisemblable et crédible. Personnellement, lorsque j’en lis une, je veux être en mesure de me dire: «Ceci aurait vraiment pu se passer.» Or, malheureusement, dans ce cas-ci, on bascule rapidement dans la fantaisie. En effet, l’auteur dote les guerriers de Cahokia d’espèces de deltaplanes. Pire, il leur donne l’usage du «liquid fire», une substance qui rappelle le feu grégeois des Byzantins et qui peut être lâchée du haut des airs. Inutile de dire que rien ne permet de croire que les Amérindiens aient pu maîtriser de telles technologies. Je n’aurais pas eu d’objection dans le contexte d’un roman fantaisiste, mais dans celui d’une uchronie, c’est une autre histoire. Il s’agit d’un choix très malheureux qui vient saper la crédibilité du récit.
Malgré cette source d'irritation, j’ai généralement bien aimé ce roman. C’est bien écrit et le suspense est très fort. L’auteur a une bonne connaissance des tactiques militaires romaines et les scènes de combat sont étonnamment bien décrites. Smale nous dépeint une société cahokienne qui est généralement vibrante de vie et crédible dans son organisation et ses moeurs quotidiennes. Marcellinus est un personnage fascinant à travers lequel le lecteur vit intensément cette grande aventure. Les personnages secondaires sont attachants, complexes et bien définis.
Bref, si des deltaplanes amérindiens au 13e siècle ne vous font pas tiquer autant que moi, vous risquez de beaucoup apprécier ce roman qui est le premier d’une trilogie. Malheureusement, dans mon cas, cela a été un irritant suffisamment considérable pour sérieusement compromettre mon intention de lire la suite...
Difficile d’imaginer une prémisse plus prometteuse pour une uchronie, n'est-ce pas?
Gaius Marcellinus, vétéran de plusieurs campagnes, est nommé à la tête de l’armée romaine qui met pied à terre dans la baie de Chesapika. Les natifs de la région, rapidement soumis, leur parlent d’une grande ville située plus à l’intérieur des terres, une grande cité nommée Cahokia. Les légions romaines se dirigent donc vers l’Ouest, à travers les contrées sauvages du nouveau continent.
Si les premiers peuples qu’ils ont rencontrés, les Powhatans, sont facilement vaincus, les seconds, les Iroqua, s'avèrent être des adversaires considérables. Ces derniers suivent furtivement les légions, s’attaquant seulement aux légionnaires qui s’éloignent de leurs congénères pour trouver du bois ou pour répondre à l’inévitable appel de la nature. Mais rien de tout cela ne les prépare pour Cahokia, une grande cité parsemée de tertres imposants et qui compte plus d’habitants que la plupart des villes européennes de l'époque! Le résultat de l'affrontement épique entre autochtones et Romains ne manquera pas de vous surprendre!
Ce qui importe d'abord et avant tout dans une uchronie, à mon humble avis, c’est que la réalité qui est décrite demeure vraisemblable et crédible. Personnellement, lorsque j’en lis une, je veux être en mesure de me dire: «Ceci aurait vraiment pu se passer.» Or, malheureusement, dans ce cas-ci, on bascule rapidement dans la fantaisie. En effet, l’auteur dote les guerriers de Cahokia d’espèces de deltaplanes. Pire, il leur donne l’usage du «liquid fire», une substance qui rappelle le feu grégeois des Byzantins et qui peut être lâchée du haut des airs. Inutile de dire que rien ne permet de croire que les Amérindiens aient pu maîtriser de telles technologies. Je n’aurais pas eu d’objection dans le contexte d’un roman fantaisiste, mais dans celui d’une uchronie, c’est une autre histoire. Il s’agit d’un choix très malheureux qui vient saper la crédibilité du récit.
Malgré cette source d'irritation, j’ai généralement bien aimé ce roman. C’est bien écrit et le suspense est très fort. L’auteur a une bonne connaissance des tactiques militaires romaines et les scènes de combat sont étonnamment bien décrites. Smale nous dépeint une société cahokienne qui est généralement vibrante de vie et crédible dans son organisation et ses moeurs quotidiennes. Marcellinus est un personnage fascinant à travers lequel le lecteur vit intensément cette grande aventure. Les personnages secondaires sont attachants, complexes et bien définis.
Bref, si des deltaplanes amérindiens au 13e siècle ne vous font pas tiquer autant que moi, vous risquez de beaucoup apprécier ce roman qui est le premier d’une trilogie. Malheureusement, dans mon cas, cela a été un irritant suffisamment considérable pour sérieusement compromettre mon intention de lire la suite...