Le narratif habituel des féministes est le suivant: les mâles sont des êtres privilégiés par le patriarcat, ils sont de potentiels prédateurs violents et il faut leur apprendre à respecter les femmes.
Et les filles, elles, sont les éternelles victimes des mâles (sources de tout le Mal de la société) et elles sont des êtres purs, doux et merveilleux qui rendraient le monde tellement meilleur si seulement les hommes se résignaient à leur donner toute la place une bonne fois pour toute.
Sauf que, dans la réalité, les filles sont capables de la même cruauté que les gars. En fait, après 20 ans à enseigner à de nombreuses filles pré-ados et à travailler avec de nombreuses collègues féminines, je puis vous affirmer que souvent, c'est encore bien pire:
Elles se traitent de «putes», de «bitchs», de «salopes». Elles se jalousent, lancent des rumeurs, manipulent, intimident. Les adolescentes sont plus violentes que jamais, conclut Jasmin Roy, qui a visité des centaines d’écoles au Québec.
(...) «C’est une violence sociale, indirecte. Du mémérage, de la cyberintimidation, des attaques à la réputation. Ça se passe en groupe, parce que les filles ont besoin de convaincre avant d’attaquer», rapporte l’auteur.
(...) «Il est grandement temps que l’on se penche sur le problème. Les filles souffrent plus de détresse psychologique que les garçons; socialement, elles sont plus violentes et elles s’automutilent de plus en plus», résume-t-il.
(...) L’intimidation féminine peut survenir n’importe quand et dans tous les milieux, aisés comme défavorisés. Les filles les plus à risque sont celles qui font partie d’un groupe, mais qui sont peu encadrées par leurs parents, observe l’auteur. «Je suis tanné d’entendre que c’est la faute aux médias, à l’internet, aux vidéoclips... Nous sommes tous responsables et nous pouvons tous changer les choses», tranche-t-il.
Évidemment, impossible au Québec de véhiculer un message comme celui-là sans s'empresser de faire une belle profession de foi féministe:
Pour «éveiller les consciences», Jasmin Roy propose d’éduquer les garçons et les filles. Les cours d’éducation à la sexualité peuvent contribuer à développer des relations plus égalitaires, mais il faut aussi revenir aux luttes qu’ont menées les femmes.
«À quand un cours qui intégrerait l’histoire des femmes dans les programmes d’enseignement? J’ai l’impression que les jeunes filles pensent qu’elles n’ont plus besoin du féminisme. La transmission de ce savoir se fait difficilement», déplore-t-il.
Ben voilà... d'un premier souffle il dit que ce n'est pas de la faute des médias, de l'internet ou des vidéoclips...
Et d'un second souffle, il dit que c'est parce que les filles ne connaissent pas assez bien l'histoire des luttes féministes. C'est tout de même hallucinant... c'est quoi le rapport?
Ce serait comme affirmer qu'on peut régler les problèmes de la violence dans la communauté noire en leur parlant de l'histoire de l'émancipation des esclaves. Ou encore qu'on peut régler les problèmes des communautés autochtones en leur enseignant la révolte de Pontiac. C'est absolument n'importe quoi.
Ah! Le féminisme! Quelle belle pilule magique qui guérit tous les maux!
De son propre aveu, Roy s'en sert sans ambages dans ses conférences:
J’enchaîne avec l’histoire de ma grand-mère, Clémence, qui se faisait traiter de pute et de salope par son mari. Celui-ci la battait et n’avait aucun respect pour elle. J’insiste sur le fait que, dans les années 1940, il n’y a même pas un siècle, battre et insulter une femme n’était pas un crime grave, car l’homme était maître en la demeure. Ma mère m’a souvent raconté que, dans sa jeunesse, lorsque les policiers débarquaient au domicile familial, ils n’intervenaient pas.
Alors si je comprends bien, il dit qu'il veut s'attaquer à la violence qui existe entre filles... et pour y arriver, il se sert d'un exemple de violence conjugale? À moins que sa grand-mère ait été mariée à une autre femme, cet exemple n'est pas pertinent. Où veut-il en venir? Qu'une adolescente qui se fait insulter par ses camarades, c'est la même chose qu'une femme qui se fait battre par un mari violent?
Est-ce que c'est juste moi qui ne voit pas le rapport?
Ne serait-ce pas comme dire: "Il faut faire cesser la violence au hockey! Laissez-moi vous raconter l'histoire de mon grand-père chauffeur de taxi qui s'est fait agresser par un client violent!"
Sérieusement, là... c'est quoi le rapport?
Quand je rappelle cette triste histoire, les rires cessent toujours instantanément dans la salle. J’enchaîne ensuite avec la phrase suivante qui secoue mon auditoire à tout coup: «Vos mères et vos grands-mères se sont battues pour ne pas se faire traiter de putes et de salopes, et aujourd’hui, vous utilisez ces mots pour rire. C’est une insulte aux générations de femmes qui ont lutté, souffert et souvent payé très cher pour s’en affranchir.»
Je lis ça et les bras m'en tombent.
Il y a d'abord cette diabolisation des hommes, encore une fois, même dans un contexte de dénonciation de la violence entre filles.
Soulignons ensuite l'usage de la honte comme outil pédagogique, une méthode très familières à l'Église catholique d'ailleurs. Personnellement, je trouve que la honte n'est pas constructive...
Le message de Roy, essentiellement, c'est: "Quand vous insultez une fille, vous êtes comme mon grand-père qui crissait des volées à sa femme!" Ce n'est pas parce que les rires cessent instantanément que cela signifie que tu viens de mettre de l'avant une comparaison valide!
Ensuite de ça, regardez l'image que ce type-là transmet aux jeunes à propos de la société de nos aînés! Nos grands-pères étaient des salopards violents qui INSULTAIENT les femmes en les traitant de SALOPES et ces dernières, ces extraordinaires héroïnes, ont dû SE BATTRE pour que les hommes cessent de les INSULTER!
Ce n'est pas de l'histoire, ça! C'est du fantasme féministe à l'état pur!
N'en déplaise à M. Roy, toutes les familles québécoises du dernier siècle n'étaient pas comme la sienne! Mon grand-père n'a jamais battu ou insulté ma grand-mère de sa vie, je peux vous le garantir! Il la vénérait, crisse! Il lui a toujours tenu la porte, il l'a couvert de cadeaux, il s'est tué à l'ouvrage afin de subvenir à tous ses moindres besoins, il en est mort dans la cinquantaine d'une crise cardiaque!
Mon père n'a jamais eu la moindre parole déplacée à l'égard de ma mère! En fait, c'est plutôt le contraire, c'est elle qui n'a eu de cesse de l'humilier, de l'invectiver, de le ridiculiser et de l'émasculer depuis aussi longtemps que je me souvienne, devant ses propres enfants, cirque infernal qui se poursuit encore à ce jour d'ailleurs! Lui, il ne répond plus depuis longtemps. Il baisse la tête comme un chien battu!
Mais voilà, au Québec, le discours féministe est tellement omniprésent que même dans un contexte de dénonciation de la CRUELLE INTIMIDATION DES FILLES, il faut tout de même chanter les louanges des féministes et diaboliser les hommes cruels et méchants. C'est pas croyable...
À ce moment précis, plus personne, tous sexes confondus, ne semble prendre plaisir à utiliser ces mots. Je leur explique que les vocables «pute», «salope» et «bitch» dévalorisent la femme, même si elles les utilisent sans intention malveillante. Bien souvent, sans le savoir, ils mettent en danger la personne qu’ils désignent ainsi. En effet, ces termes peuvent être interprétés dans leur sens premier par des témoins malveillants, des prédateurs aux aguets à la recherche de nouvelles victimes.
Quoi? Des prédateurs malveillants? Mais de quoi il parle, calvaire? Des agresseurs (mâles, évidemment) qui n'attendent qu'une fillette se fasse traiter de "bitch" par son amie pour lui sauter dessus? Mais il débloque complètement ce type!
Au lieu de parler de compassion et d'empathie, il parle de prédateurs malveillants qui guettent dans l'ombre? Bref, encore une fois, son discours ce n'est pas que les filles sont le véritable problème, mais plutôt les dangereux prédateurs masculins tapis dans l'ombre et qui n'attendent qu'une nouvelle opportunité pour frapper!
C'est pas croyable...
Et si on parlait du véritable problème? Si on décrivait et analysait la cruauté des filles? Si on décortiquait leurs tactiques d'intimidation? Si on tentait d'expliquer ce qui peut bien pousser des gens à se comporter ainsi? Ce qu'ils en retirent? Si on parlait des effets dévastateurs sur les victimes qui subissent cette intimidation? Si on essayait d'offrir des alternatives et des façons plus constructives de régler des conflits?
Si on parlait de la réalité, au lieu de fantasmer à propos de grands-pères violents et de prédateurs qui guettent dans l'ombre? Ça ne serait pas plus constructif, ça, calvaire?
Et les filles, elles, sont les éternelles victimes des mâles (sources de tout le Mal de la société) et elles sont des êtres purs, doux et merveilleux qui rendraient le monde tellement meilleur si seulement les hommes se résignaient à leur donner toute la place une bonne fois pour toute.
Sauf que, dans la réalité, les filles sont capables de la même cruauté que les gars. En fait, après 20 ans à enseigner à de nombreuses filles pré-ados et à travailler avec de nombreuses collègues féminines, je puis vous affirmer que souvent, c'est encore bien pire:
Elles se traitent de «putes», de «bitchs», de «salopes». Elles se jalousent, lancent des rumeurs, manipulent, intimident. Les adolescentes sont plus violentes que jamais, conclut Jasmin Roy, qui a visité des centaines d’écoles au Québec.
(...) «C’est une violence sociale, indirecte. Du mémérage, de la cyberintimidation, des attaques à la réputation. Ça se passe en groupe, parce que les filles ont besoin de convaincre avant d’attaquer», rapporte l’auteur.
(...) «Il est grandement temps que l’on se penche sur le problème. Les filles souffrent plus de détresse psychologique que les garçons; socialement, elles sont plus violentes et elles s’automutilent de plus en plus», résume-t-il.
(...) L’intimidation féminine peut survenir n’importe quand et dans tous les milieux, aisés comme défavorisés. Les filles les plus à risque sont celles qui font partie d’un groupe, mais qui sont peu encadrées par leurs parents, observe l’auteur. «Je suis tanné d’entendre que c’est la faute aux médias, à l’internet, aux vidéoclips... Nous sommes tous responsables et nous pouvons tous changer les choses», tranche-t-il.
Évidemment, impossible au Québec de véhiculer un message comme celui-là sans s'empresser de faire une belle profession de foi féministe:
Pour «éveiller les consciences», Jasmin Roy propose d’éduquer les garçons et les filles. Les cours d’éducation à la sexualité peuvent contribuer à développer des relations plus égalitaires, mais il faut aussi revenir aux luttes qu’ont menées les femmes.
«À quand un cours qui intégrerait l’histoire des femmes dans les programmes d’enseignement? J’ai l’impression que les jeunes filles pensent qu’elles n’ont plus besoin du féminisme. La transmission de ce savoir se fait difficilement», déplore-t-il.
Ben voilà... d'un premier souffle il dit que ce n'est pas de la faute des médias, de l'internet ou des vidéoclips...
Et d'un second souffle, il dit que c'est parce que les filles ne connaissent pas assez bien l'histoire des luttes féministes. C'est tout de même hallucinant... c'est quoi le rapport?
Ce serait comme affirmer qu'on peut régler les problèmes de la violence dans la communauté noire en leur parlant de l'histoire de l'émancipation des esclaves. Ou encore qu'on peut régler les problèmes des communautés autochtones en leur enseignant la révolte de Pontiac. C'est absolument n'importe quoi.
Ah! Le féminisme! Quelle belle pilule magique qui guérit tous les maux!
De son propre aveu, Roy s'en sert sans ambages dans ses conférences:
J’enchaîne avec l’histoire de ma grand-mère, Clémence, qui se faisait traiter de pute et de salope par son mari. Celui-ci la battait et n’avait aucun respect pour elle. J’insiste sur le fait que, dans les années 1940, il n’y a même pas un siècle, battre et insulter une femme n’était pas un crime grave, car l’homme était maître en la demeure. Ma mère m’a souvent raconté que, dans sa jeunesse, lorsque les policiers débarquaient au domicile familial, ils n’intervenaient pas.
Alors si je comprends bien, il dit qu'il veut s'attaquer à la violence qui existe entre filles... et pour y arriver, il se sert d'un exemple de violence conjugale? À moins que sa grand-mère ait été mariée à une autre femme, cet exemple n'est pas pertinent. Où veut-il en venir? Qu'une adolescente qui se fait insulter par ses camarades, c'est la même chose qu'une femme qui se fait battre par un mari violent?
Est-ce que c'est juste moi qui ne voit pas le rapport?
Ne serait-ce pas comme dire: "Il faut faire cesser la violence au hockey! Laissez-moi vous raconter l'histoire de mon grand-père chauffeur de taxi qui s'est fait agresser par un client violent!"
Sérieusement, là... c'est quoi le rapport?
Quand je rappelle cette triste histoire, les rires cessent toujours instantanément dans la salle. J’enchaîne ensuite avec la phrase suivante qui secoue mon auditoire à tout coup: «Vos mères et vos grands-mères se sont battues pour ne pas se faire traiter de putes et de salopes, et aujourd’hui, vous utilisez ces mots pour rire. C’est une insulte aux générations de femmes qui ont lutté, souffert et souvent payé très cher pour s’en affranchir.»
Il y a d'abord cette diabolisation des hommes, encore une fois, même dans un contexte de dénonciation de la violence entre filles.
Soulignons ensuite l'usage de la honte comme outil pédagogique, une méthode très familières à l'Église catholique d'ailleurs. Personnellement, je trouve que la honte n'est pas constructive...
Le message de Roy, essentiellement, c'est: "Quand vous insultez une fille, vous êtes comme mon grand-père qui crissait des volées à sa femme!" Ce n'est pas parce que les rires cessent instantanément que cela signifie que tu viens de mettre de l'avant une comparaison valide!
Ensuite de ça, regardez l'image que ce type-là transmet aux jeunes à propos de la société de nos aînés! Nos grands-pères étaient des salopards violents qui INSULTAIENT les femmes en les traitant de SALOPES et ces dernières, ces extraordinaires héroïnes, ont dû SE BATTRE pour que les hommes cessent de les INSULTER!
Ce n'est pas de l'histoire, ça! C'est du fantasme féministe à l'état pur!
N'en déplaise à M. Roy, toutes les familles québécoises du dernier siècle n'étaient pas comme la sienne! Mon grand-père n'a jamais battu ou insulté ma grand-mère de sa vie, je peux vous le garantir! Il la vénérait, crisse! Il lui a toujours tenu la porte, il l'a couvert de cadeaux, il s'est tué à l'ouvrage afin de subvenir à tous ses moindres besoins, il en est mort dans la cinquantaine d'une crise cardiaque!
Mon père n'a jamais eu la moindre parole déplacée à l'égard de ma mère! En fait, c'est plutôt le contraire, c'est elle qui n'a eu de cesse de l'humilier, de l'invectiver, de le ridiculiser et de l'émasculer depuis aussi longtemps que je me souvienne, devant ses propres enfants, cirque infernal qui se poursuit encore à ce jour d'ailleurs! Lui, il ne répond plus depuis longtemps. Il baisse la tête comme un chien battu!
Mais voilà, au Québec, le discours féministe est tellement omniprésent que même dans un contexte de dénonciation de la CRUELLE INTIMIDATION DES FILLES, il faut tout de même chanter les louanges des féministes et diaboliser les hommes cruels et méchants. C'est pas croyable...
À ce moment précis, plus personne, tous sexes confondus, ne semble prendre plaisir à utiliser ces mots. Je leur explique que les vocables «pute», «salope» et «bitch» dévalorisent la femme, même si elles les utilisent sans intention malveillante. Bien souvent, sans le savoir, ils mettent en danger la personne qu’ils désignent ainsi. En effet, ces termes peuvent être interprétés dans leur sens premier par des témoins malveillants, des prédateurs aux aguets à la recherche de nouvelles victimes.
Quoi? Des prédateurs malveillants? Mais de quoi il parle, calvaire? Des agresseurs (mâles, évidemment) qui n'attendent qu'une fillette se fasse traiter de "bitch" par son amie pour lui sauter dessus? Mais il débloque complètement ce type!
Au lieu de parler de compassion et d'empathie, il parle de prédateurs malveillants qui guettent dans l'ombre? Bref, encore une fois, son discours ce n'est pas que les filles sont le véritable problème, mais plutôt les dangereux prédateurs masculins tapis dans l'ombre et qui n'attendent qu'une nouvelle opportunité pour frapper!
C'est pas croyable...
Et si on parlait du véritable problème? Si on décrivait et analysait la cruauté des filles? Si on décortiquait leurs tactiques d'intimidation? Si on tentait d'expliquer ce qui peut bien pousser des gens à se comporter ainsi? Ce qu'ils en retirent? Si on parlait des effets dévastateurs sur les victimes qui subissent cette intimidation? Si on essayait d'offrir des alternatives et des façons plus constructives de régler des conflits?
Si on parlait de la réalité, au lieu de fantasmer à propos de grands-pères violents et de prédateurs qui guettent dans l'ombre? Ça ne serait pas plus constructif, ça, calvaire?