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La faiblesse des femmes?

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Un animateur de radio de Québec vient d'offrir ses excusesà la ministre Lise Thériault:

Pour déplorer son inaction un an près l'évasion d'Orsainville, Sylvain Bouchard a suggéré jeudi qu'on «transplante une paire de couilles» à la ministre de la Sécurité publique. Plus encore, l'animateur a laissé entendre à ses auditeurs que Lise Thériault est ministre uniquement parce qu'elle est une femme. «Si tu considères le sexe de la personne comme un élément pour nommer tes ministres, ça peut donner des Lise Thériault», a-t-il insisté. Des propos «inacceptables» et «disgracieux» qui n'ont pas leur place sur les ondes d'une station radiophonique en 2015, a confié la ministre Vallée à notre Bureau parlementaire.

Que penser de tout ça? Je n'habite pas Québec et je ne connais pas ce type, mais regardons de plus près ce qu'il a dit.

Commençons avec la transplantation de couilles.

Si on prend cette expression au premier degré, on ne peut que s'en offusquer. Il est effectivement faux d'affirmer que le courage d'un individu provient de ses testicules et par conséquent, que les femmes manquent de courage. Évidemment, il y a probablement moyen de ne pas prendre cette expression au premier degré, de la prendre plutôt au sens figuré... mais quelqu'un qui travaille dans les médias devrait savoir qu'il y a beaucoup de monde qui ne rate jamais une occasion de s'offusquer. Même moi, je ne travaille pourtant pas dans les médias et je sais qu'elle est à éviter celle-là. Alors je ne le défendrai pas là-dessus.

Et l'insinuation que Thériault est seulement ministre parce qu'elle est une femme?

J'ignore si c'est vrai ou pas. Et c'est la tragédie de toute l'affaire: dans le climat actuel, ce n'est pas impossible. C'est pour ça que le bât blesse...

Il faut bien avouer que, lorsqu'on regarde son expérience, rien ne semble indiquer une quelconque compétence en matière de sécurité publique. Mais c'est également le cas de plusieurs autres ministres dans ce gouvernement, hommes et femmes confondus. Dans le cas de François Blais, par exemple, on pourrait se demander si le fait d'être philosophe constitue une formation utile pour occuper les fonctions de ministre de l'éducation. Laurent Lessard est un notaire qui a hérité du ministère des forêts! David Heurtel est un ancien lobbyiste et ex-dg de la RIO et il est ministre de l'environnement! Et ne parlons même pas de Sam Hamad... non, ne parlons surtout pas de Sam Hamad...

Toutefois, il n'est pas surprenant de voir des gens insinuer que Thériault a été nommée au poste de ministre et de vice-première ministre du Québec parce qu'elle est une femme! Et les féministes n'ont qu'elles-même à blâmer si cela se produit! En effet, ces dernières ne cessent de hurler lorsqu'un gouvernement n'est pas "paritaire" et exigent l'imposition de QUOTAS afin de forcer les partis politiques à présenter plus de femmes aux élections. Dans ce contexte, il est inévitable que les gens se demanderont si les femmes qui se retrouvent au pouvoir méritent d'être là!

Pour illustrer la logique de l'argument, prenons un domaine que je connais bien, l'enseignement. Au primaire, les enseignants masculins ne représentent même pas 10% du personnel. Imaginez si un gouvernement imposait des quotas aux commissions scolaires pour les forcer à recruter autant d'hommes que de femmes. Quel serait le résultat? Des candidates tout à fait qualifiées et compétentes seraient mises de côté pour privilégier des candidats masculins uniquement parce qu'ils sont... des hommes. Et, inévitablement, les parents se demanderaient si le prof masculin qui enseigne à leur jeune est vraiment compétent ou s'il a juste eu son poste pour satisfaire des quotas. Ce soupçon planerait sur TOUS les enseignements masculins et il serait malheureusement tout à fait fondé.

C'est exactement ce qui se passe avec les femmes politiques québécoises et les féministes n'ont qu'elles-mêmes à blâmer. Ce sont elles qui exigent la parité et les quotas et ce sont elles qui créent ce climat malsain qui fait passer toutes les politiciennes pour des cruches qui n'ont pas grimpé les échelons grâce à leurs qualités et leur compétence, mais seulement parce qu'elles sont des femmes. Des quotas, voilà ce que ça donne inévitablement.

Ce qu'il faudrait faire, ce n'est pas imposer des quotas, mais simplement s'assurer qu'il existe une véritable égalité des chances et que les gens qui souhaitent devenir candidats pour un parti politique soient choisis en fonction de leurs aptitudes, point final. Vous me direz que c'est idéaliste et utopique, surtout lorsqu'il est question du parti libéral. Je vous le concède. Mais c'est tout de même dans cette direction qu'il faudrait aller.

Puis, tout juste après les excuses de cet animateur de radio, c'est au tour de TVA de faire un mea culpa:

TVA Nouvelles a tenu à se dissocier d'un commentaire sur le «sexe faible» émis par le commentateur Richard Thibault, alors qu’il se prononçait sur l'affaire Marcel Aubut, ex-président du Comité olympique canadien, à LCN. Le commentaire qui faisait référence aux femmes a fait sursauter les auditeurs, qui ont rapidement fait part de leur mécontentement sur les réseaux sociaux.

Encore une fois, il s'agit d'une expression qu'une personne qui travaille dans les médias devrait savoir qu'il faut éviter et que moi-même, je ne n'utiliserais jamais à moins que ce soit sarcastiquement.

Toutefois, je ne comprends vraiment pas pourquoi cette déclaration offusque tant les féministes.

Après tout, cette semaine, une auteure féministe a publié un essai dans lequel elle affirme que les femmes sont les gens les plus vulnérables de la société. L'essai a été accueilli chaleureusement, applaudi et encensé par les féministes.

Or, la vulnérabilité n'est-elle pas une faiblesse?

Alors, si je comprends bien, lorsqu'une auteure féministe affirme que les femmes sont faibles, ça c'est bien, mais si un commentateur masculin parle de sexe faible, ça c'est mal?

Elle est où la logique là-dedans?

Ne cherchez pas, il n'y en a pas.

Lorsque quelque chose est vrai, ça ne devient pas plus ou moins factuel selon le sexe de la personne qui parle. Alors faites-vous une idée, chères féministes: soit les femmes sont faibles comme le suggèrent ce Monsieur et l'essayiste féministe de l'heure, soit elles ne le sont pas.

Moi, chères féministes, je ne pense pas que le fait d'être une femme constitue un gage de faiblesse. Et je ne crois pas non plus que les femmes ont besoin de vous pour prendre toute la place qu'elles ont envie de prendre dans notre société. Mais si ça vous amuse de continuer à décrire les femmes comme des petits êtres faibles et vulnérables pour justifier l'existence de votre pitoyable idéologie, ça vous regarde.




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