Les commissions scolaires ne s'amputent pas elles-mêmes. Lorsqu'il y a des compressions et des coupures, ce sont toujours les enfants et les profs qui écopent:
Compressions obligent, l'école primaire Sainte-Jeanne-d'Arc, située dans un secteur défavorisé d'Hochelaga-Maisonneuve, a décidé de faire rouler ses classes au maximum de leur capacité. Résultat: la direction a fermé le jour même de la rentrée l'une de ses trois maternelles 5 ans.
L'enseignante remerciée ne sait pas où elle sera mutée, les parents sont sous le choc et les deux enseignantes qui restent craignent les répercussions sur les enfants, qui découvriront les bancs d'école entassés dans deux classes. (...) L'enseignante Caroline Massé s'affairait à rassembler ses affaires dans des cartons, mercredi midi. (...) La veille de la rentrée, elle avait nettoyé sa classe, replacé les pupitres, les chaises, les ordinateurs. La rentrée avait quelque chose de magique, puisqu'elle revenait d'un congé de maladie pour soigner une dépression.
(...) L'enseignante congédiée a été convoquée à une assemblée, qui se tiendra jeudi, comme à ses débuts dans la profession. Lors de cette assemblée, des postes seront pourvus selon l'ancienneté. Mme Massé ne sait pas quel rang elle occupera.
«Si je refuse, je serai congédiée. Je suis forcée de recommencer ailleurs, peut-être loin de chez moi, peut-être dans un autre champ d'enseignement. Je ne le sais pas. J'ai peur de rechuter dans la dépression.»
Plus sauvage que ça, tu meurs...
Conseil gratuit pour les commissions scolaires: tant qu'à investir dans des programmes d'aide aux employés, peut-être pourriez-vous essayer autre chose? Comme... je ne sais pas, moi... ne pas traiter vos employés comme de la marde?
Et les enfants ne figurent pas plus haut sur la liste des priorités de nos bons bureaucrates des commissions scolaires:
«Maman, pourquoi je suis expulsé? Est-ce que mes amis vont encore m'inviter à leurs fêtes?»
Depuis jeudi, Aïssatou Gueye avoue avoir bien du mal à répondre aux questions crève-coeur de son fils Amadou.
Comme lui, une vingtaine d'écoliers ont appris le jour de la rentrée leur renvoi de l'école primaire Lambert-Closse, située dans le Mile End.
(...) au-delà des règles d'admission, les enfants touchés vivent ces chambardements à la dure et voient tout leur petit monde s'écrouler. «Mon fils est là depuis la maternelle. Il est attaché à cette école, ses amis. Il est très déprimé, c'est pour lui un choc psychologique», déplore Mme Gueye.
La direction de Lambert-Closse l'a invitée à inscrire son fils à l'école Saint-Pierre-Claver, située plus près de chez elle, sur le boulevard Saint-Joseph. «J'ai appelé et la secrétaire m'a dit: "Oupelaille! Je ne suis pas sûre qu'on a de la place"», raconte, désemparée, Mme Gueye.
(...) «Malik est en état de choc en ce moment. Il quitte des amis qu'il connaît depuis toujours. C'est toute sa vie...», soupire le père.
Compressions obligent, l'école primaire Sainte-Jeanne-d'Arc, située dans un secteur défavorisé d'Hochelaga-Maisonneuve, a décidé de faire rouler ses classes au maximum de leur capacité. Résultat: la direction a fermé le jour même de la rentrée l'une de ses trois maternelles 5 ans.
L'enseignante remerciée ne sait pas où elle sera mutée, les parents sont sous le choc et les deux enseignantes qui restent craignent les répercussions sur les enfants, qui découvriront les bancs d'école entassés dans deux classes. (...) L'enseignante Caroline Massé s'affairait à rassembler ses affaires dans des cartons, mercredi midi. (...) La veille de la rentrée, elle avait nettoyé sa classe, replacé les pupitres, les chaises, les ordinateurs. La rentrée avait quelque chose de magique, puisqu'elle revenait d'un congé de maladie pour soigner une dépression.
(...) L'enseignante congédiée a été convoquée à une assemblée, qui se tiendra jeudi, comme à ses débuts dans la profession. Lors de cette assemblée, des postes seront pourvus selon l'ancienneté. Mme Massé ne sait pas quel rang elle occupera.
«Si je refuse, je serai congédiée. Je suis forcée de recommencer ailleurs, peut-être loin de chez moi, peut-être dans un autre champ d'enseignement. Je ne le sais pas. J'ai peur de rechuter dans la dépression.»
Plus sauvage que ça, tu meurs...
Conseil gratuit pour les commissions scolaires: tant qu'à investir dans des programmes d'aide aux employés, peut-être pourriez-vous essayer autre chose? Comme... je ne sais pas, moi... ne pas traiter vos employés comme de la marde?
Et les enfants ne figurent pas plus haut sur la liste des priorités de nos bons bureaucrates des commissions scolaires:
«Maman, pourquoi je suis expulsé? Est-ce que mes amis vont encore m'inviter à leurs fêtes?»
Depuis jeudi, Aïssatou Gueye avoue avoir bien du mal à répondre aux questions crève-coeur de son fils Amadou.
Comme lui, une vingtaine d'écoliers ont appris le jour de la rentrée leur renvoi de l'école primaire Lambert-Closse, située dans le Mile End.
(...) au-delà des règles d'admission, les enfants touchés vivent ces chambardements à la dure et voient tout leur petit monde s'écrouler. «Mon fils est là depuis la maternelle. Il est attaché à cette école, ses amis. Il est très déprimé, c'est pour lui un choc psychologique», déplore Mme Gueye.
La direction de Lambert-Closse l'a invitée à inscrire son fils à l'école Saint-Pierre-Claver, située plus près de chez elle, sur le boulevard Saint-Joseph. «J'ai appelé et la secrétaire m'a dit: "Oupelaille! Je ne suis pas sûre qu'on a de la place"», raconte, désemparée, Mme Gueye.
(...) «Malik est en état de choc en ce moment. Il quitte des amis qu'il connaît depuis toujours. C'est toute sa vie...», soupire le père.