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Jean Alfred

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Ce que je vais vous dire me fait mal, mais c'est la vérité.

Je comprends que la majorité des immigrants soient fédéralistes. Ça m'attriste, mais je trouve ça compréhensible.

Premièrement, de par le fait qu'il est immigrant, le nouvel arrivant n'a pas une bonne connaissance du contexte historique de la nouvelle société dans laquelle il se trouve. Il ignore souvent tout de son histoire.

Deuxièmement, l'immigrant conserve habituellement un fort sentiment d'appartenance à son pays d'origine. La plupart des immigrants de première génération s'identifient d'abord et avant tout au pays de leur naissance ou à leur groupe ethnique d'origine. Ils voient donc ce nouveau peuple chez lequel ils choisissent de vivre comme étant un groupe étranger auquel ils n'appartiennent pas.

Troisièmement, l'immigrant a, dans la plupart des cas, quitté un pays où ça ne va pas bien. Il fuit souvent la guerre, l'instabilité politique et la pauvreté et recherche d'abord et avant tout la paix, la stabilité politique et la richesse. Il ne verra donc pas le projet souverainiste d'un mauvais oeil parce que ce dernier lui semblera être une source d'instabilité.

Quatrièmement, le Québec n'est pas un pays et la plupart des immigrants qui arrivent ici souhaitent venir vivre au CANADA. Ils ont donc une opinion positive du pays et voteront contre toute tentative de quitter cette fédération.

Cinquièmement, la politique de multiculturalisme du gouvernement fédéral fait en sorte de créer des ghettos culturels qui sont des freins majeurs à l'intégration des immigrants. Ces derniers peuvent continuer à vivre dans ces petites bulles où ils ne fréquentent que des gens comme eux, qui parlent leur langue d'origine et qui pratiquent la même religion qu'eux, ce qui les rend imperméables aux enjeux qui touchent les autres Québécois et qui perpétue leur ignorance à propos de leur société d'accueil.

Sixièmement, la plupart d'entre eux, s'ils choisissent une des langues officielles, choisissent l'anglais. C'est bien normal dans un pays majoritairement anglophone. Les gens qui immigrent en Espagne apprennent l'espagnol, pas le basque. Or, cette ignorance de la langue française ne les expose qu'aux médias anglophones qui n'offrent pas une vision objective et neutre des questions québécoises. Le biais fédéraliste, anti-souverainiste et parfois même anti-francophone y est omniprésent et l'immigrant qui est incapable de lire les médias francophones afin de voir l'autre côté de la médaille adoptera cette animosité à l'égard des Québécois et du projet souverainiste. C'est tout ce qu'il voit, qu'il entend et qu'il lit!

Pour toutes ces raisons, il est triste, mais compréhensible, que la majorité des immigrants qui viennent vivre ici deviennent des adversaires du projet souverainiste.

Et c'est également pour cette raison que les rares immigrants qui adoptent la cause souverainiste sont si exceptionnels. Il s'agit habituellement de gens dotés d'une féroce intelligence, d'un esprit critique redoutable et d'un puissant amour de la liberté et de la justice.

C'est certainement le cas de Jean Alfred, notre premier député québécois d'origine haïtienne, qui vient malheureusement de nous quitter:

L'ancien député péquiste d'origine haïtienne Jean Alfred est décédé le 20 juillet dernier à l'âge de 75 ans. Élu en 1976, il restera dans les annales comme le premier député noir de l'Assemblée nationale.

(...) Jean Alfred est né à Ouanaminthe, en Haïti, le 10 mars 1940. Professeur de français, il a enseigné en Haïti pendant cinq ans, puis est devenu professeur à la Commission scolaire de l'Outaouais de 1969 à 1976. De 1975 à 1976, il a été conseiller municipal à Gatineau.

Le 15 novembre 1976, il a été élu sous la bannière péquiste dans la circonscription de Papineau, dans l'Outaouais. Il a siégé comme indépendant du 29 août 1980 au 10 mars 1981 avant de réintégrer le caucus du Parti québécois.

Il a été défait aux élections de 1981 et de 1989 dans la circonscription de Chapleau. Il a de nouveau été défait lors de l'investiture du Parti québécois dans Sauvé en 1994 et à celle du Bloc québécois dans la circonscription fédérale de Repentigny en 1997.

M. Alfred est alors retourné à l'enseignement. Selon ses proches, Jean Alfred a écrit son autobiographie, mais elle n'a pas été publiée avant sa mort.




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