Je l’ai écrit par le passé et je le maintiens, l’école dans laquelle je travaille présentement est de loin le milieu de travail le plus agréable que j’ai connu depuis de nombreuses années. Ce n’est pas parfait, mais comparativement à ce que j’ai connu récemment, j’y suis très à l’aise.
Je ne suis pas certain de comprendre ce qui fait de ce milieu un endroit plus sympa que les autres. Plusieurs facteurs possibles pourraient l’expliquer.
Ce pourrait être la situation géographique. Pour la première fois de ma vie, je travaille dans un milieu plus rural, assez éloigné de Montréal. Les mentalités sont différentes par ici, ce n’est pas tout à fait pareil. Cela pourrait expliquer mon confort, du moins en partie.
Il y a aussi le fait que je travaille dans une toute petite école qui compte beaucoup moins de classes que ce que j’ai connu auparavant. Nous sommes une dizaine d’enseignants en tout, ce qui est très loin de la trentaine que je côtoyais habituellement. Cela explique peut-être beaucoup de choses. Comme les enseignantes y sont moins nombreuses, on dirait qu’elles ont moins tendances à se regrouper en sous-groupes rivaux qui se jalousent et qui sèment la pagaille. Quand on est dix, c’est assez difficile de subdiviser en gangs et d'isoler les autres.
Il y a sûrement d’autres raisons, mais ce sont surtout ces facteurs qui me semblent plus susceptibles d’expliquer la mentalité généralement plus tolérable de ce milieu.
Évidemment, ce n’est pas parfait et plusieurs des irritants que je retrouvais ailleurs sont encore présents, mais en moins fortes doses. L’un de ces irritants est cette bonne vieille obsession du silence à propos de laquelle j'ai déjà écrit ici, ici, ici et ici.
Comme je l’ai déjà dit, ma priorité présentement est d’éviter les conflits, alors je n’ai pas suggéré de changement de règlement. Récemment, une enseignante avec qui j’avais beaucoup d’atomes crochus, a proposé de changer cette politique du silence. À mon grand étonnement et malgré une certaine résistance, la proposition a été accepté et le règlement a été changé. Dorénavant, les enfants ne doivent plus entrer en silence mais plutôt «calmement». J’étais très heureux à l’idée de pouvoir enfin accueillir les élèves avec des salutations et des sourires plutôt que de sévères avertissements.
La suite n’aurait pourtant pas dû me surprendre. Les «Chut» et les «Silence!» ont été remplacés par des «On chuchote!», des «Je ne dois pas entendre ce que tu dis!» et des «Si je t’avertis à nouveau, tu auras une conséquence!»
Tant pis pour l’accueil chaleureux.
Moi, évidemment, j’ai choisi une approche plus sympathique. Je parle aux élèves le matin, je leur souris, je leur demande comment ils vont, je blague avec eux. Cela n’a pas manqué de provoquer l’ire de certaines collègues qui m’ont fait savoir que je devais chuchoter moi aussi. L’une d’elle m’a même dit que le fait que je parlais aux élèves sur un ton normal «causait beaucoup de frustrations» et que je devais arrêter si je prévoyais rester plusieurs années dans cette école et avoir des relations harmonieuses avec mes collègues. Suis-je le seul à voir une menace sous-jacente à cette recommandation?
La convivialité n’est tout simplement pas une valeur de nos écoles primaires. Ce qui importe, c’est la discipline. Il faut rappeler à tout moment à l’élève qu’il est en dessous de nous dans la hiérarchie. Sympathiser avec la plèbe, c’est très mal vu.
C'est tellement petit le primaire… petit, petit, petit, petit... et je ne parle pas de la taille des enfants qui le fréquentent...
Je ne suis pas certain de comprendre ce qui fait de ce milieu un endroit plus sympa que les autres. Plusieurs facteurs possibles pourraient l’expliquer.
Ce pourrait être la situation géographique. Pour la première fois de ma vie, je travaille dans un milieu plus rural, assez éloigné de Montréal. Les mentalités sont différentes par ici, ce n’est pas tout à fait pareil. Cela pourrait expliquer mon confort, du moins en partie.
Il y a aussi le fait que je travaille dans une toute petite école qui compte beaucoup moins de classes que ce que j’ai connu auparavant. Nous sommes une dizaine d’enseignants en tout, ce qui est très loin de la trentaine que je côtoyais habituellement. Cela explique peut-être beaucoup de choses. Comme les enseignantes y sont moins nombreuses, on dirait qu’elles ont moins tendances à se regrouper en sous-groupes rivaux qui se jalousent et qui sèment la pagaille. Quand on est dix, c’est assez difficile de subdiviser en gangs et d'isoler les autres.
Il y a sûrement d’autres raisons, mais ce sont surtout ces facteurs qui me semblent plus susceptibles d’expliquer la mentalité généralement plus tolérable de ce milieu.
Évidemment, ce n’est pas parfait et plusieurs des irritants que je retrouvais ailleurs sont encore présents, mais en moins fortes doses. L’un de ces irritants est cette bonne vieille obsession du silence à propos de laquelle j'ai déjà écrit ici, ici, ici et ici.
Comme je l’ai déjà dit, ma priorité présentement est d’éviter les conflits, alors je n’ai pas suggéré de changement de règlement. Récemment, une enseignante avec qui j’avais beaucoup d’atomes crochus, a proposé de changer cette politique du silence. À mon grand étonnement et malgré une certaine résistance, la proposition a été accepté et le règlement a été changé. Dorénavant, les enfants ne doivent plus entrer en silence mais plutôt «calmement». J’étais très heureux à l’idée de pouvoir enfin accueillir les élèves avec des salutations et des sourires plutôt que de sévères avertissements.
La suite n’aurait pourtant pas dû me surprendre. Les «Chut» et les «Silence!» ont été remplacés par des «On chuchote!», des «Je ne dois pas entendre ce que tu dis!» et des «Si je t’avertis à nouveau, tu auras une conséquence!»
Tant pis pour l’accueil chaleureux.
Moi, évidemment, j’ai choisi une approche plus sympathique. Je parle aux élèves le matin, je leur souris, je leur demande comment ils vont, je blague avec eux. Cela n’a pas manqué de provoquer l’ire de certaines collègues qui m’ont fait savoir que je devais chuchoter moi aussi. L’une d’elle m’a même dit que le fait que je parlais aux élèves sur un ton normal «causait beaucoup de frustrations» et que je devais arrêter si je prévoyais rester plusieurs années dans cette école et avoir des relations harmonieuses avec mes collègues. Suis-je le seul à voir une menace sous-jacente à cette recommandation?
La convivialité n’est tout simplement pas une valeur de nos écoles primaires. Ce qui importe, c’est la discipline. Il faut rappeler à tout moment à l’élève qu’il est en dessous de nous dans la hiérarchie. Sympathiser avec la plèbe, c’est très mal vu.
C'est tellement petit le primaire… petit, petit, petit, petit... et je ne parle pas de la taille des enfants qui le fréquentent...