Philippe Couillard joue avec les mots depuis des mois dans le dossier de l'intégrisme musulman:
Mais en matière de laïcité — vocable que M. Couillard a désormais banni au profit de «neutralité religieuse» —, le premier ministre use de sa passion du vocabulaire de façon dilatoire. Son discours a tellement été mouvant depuis son arrivée à la tête du PLQ et ses raisons pour ne pas agir si nombreuses, qu’observateurs et citoyens n’arrivent pas à comprendre où il va. Cela confirme plusieurs choses. D’abord, qu’il est profondément mal à l’aise à l’idée de légiférer en ces domaines. Ses convictions multiculturalistes jouent ici à fond. Ensuite, qu’il est à la tête d’un caucus et d’un parti qui refusent l’action en ces domaines pour des raisons électorales.
Mais cette fois-ci, on atteint le fond du baril. En effet, M. Couillard affirme maintenant qu'il n'a aucun problème avec les intégristes:
Lundi, Philippe Couillard avait affirmé que dans la mesure où les droits sont respectés, l’intégrisme «fait partie des choix personnels de chacun».
Oui, oui. C'est un choix personnel, voilà tout. Certaines personne choisissent une crème et deux sucres, certains choisissent la poutine à la place des frites, certains choisissent de porter leur chemise bleue et d'autres choisissent d'être des intégristes religieux. C'est un choix comme un autre, il ne faut pas en faire un plat! Couillard l'explique ainsi:
Mardi, il a cité l’exemple d’un intégriste catholique qui assiste à la messe deux fois par jour, porte un cilice et respecte toutes les prescriptions des Écritures. «Tant que cette pratique ne met pas en jeu les droits des autres, la sécurité des autres, les principes fondamentaux comme l’égalité hommes-femmes, cette pratique-là, à ce que je sache, personne ne songe à l’interdire. Et ça existe dans toutes les religions, c’est une minorité, mais ça existe», a-t-il expliqué.
Donc, pour M. Couillard, il y a des intégristes musulmans qui ne mettent pas en jeu les droits des autres. Vraiment, M. Couillard? Vous en connaissez beaucoup des intégristes musulmans qui sont des grands amants de nos droits et de nos libertés? Comme qui? Comme Mme Laouni qui demande que la liberté de la presse soit soumise à une censure gouvernementale (votre ministre de l'immigration trouve qu'elle a bien raison d'ailleurs)? Ce n'est pas "mettre en jeu les droits des autres"ça?
Vous en connaissez beaucoup des intégristes musulmans qui sont des grands amants de l'égalité entre les hommes et les femmes? Connaissez-vous UNE SEULE mosquée où les hommes et les femmes sont autorisés à prier côte à côte? Juste UNE? Non? Ah, bon...
Philippe Couillard aime bien les intégristes pour deux raisons. Premièrement, ils votent pour lui aux élections. Deuxièmement, il en est un lui-même. Il est un multiculturaliste intégriste. Alors, entre intégristes, faut s'entraider, n'est-ce pas?
C'est pour ces raisons qu'il est complètement impuissant face à la montée de l'intégrisme religieux. Il est impotent. Inutile. Pire, il est dangereux parce qu'avec ses petites acrobaties verbales, ses arguments fallacieux et sa malhonnêteté intellectuelle, il brouille tout et sème la confusion dans le débat. Pire que tout, son ridicule et obstiné refus d'agir pour contrer l'intégrisme ne pourra avoir que des conséquences terribles dans l'avenir.
Tiens, je laisse Mme Zineb El Rhazoui vous expliquer ça beaucoup plus clairement et éloquemment que moi:
Pourfendeuse de l'intégrisme islamique et rédactrice au tristement célèbre Charlie Hebdo, Zineb El Rhazoui considère que le premier ministre Philippe Couillard réserve au Québec des lendemains qui déchantent en évitant de se mouiller dans le dossier de la laïcité. «Quand tu as une politique pareille, ça ne présage rien de bon.»
De passage à la tribune parlementaire de l'Assemblée nationale jeudi, et au consulat général de France la veille, la femme de 33 ans, titulaire d'une maîtrise en sociologie des religions, estime que la position du gouvernement libéral - choisir la lutte contre le terrorisme plutôt que contre l'intégrisme religieux - revient à soulager uniquement le symptôme, non le mal en lui-même.
«Quand j'entends ça, je me dis: aïe! bonjour les dégâts...», explique Mme El Rhazoui en entrevue au Soleil. «Comment peut-on lutter uniquement contre le terrorisme en l'isolant comme phénomène et processus d'un long cheminement? Le répressif, ce n'est qu'une politique d'urgence, un pansement. Pour lutter véritablement contre le problème, il faut le prendre en amont. S'il n'y a pas de prise de conscience politique, on sera obligé dans l'avenir de toujours rester dans le répressif.»
L'ex-candidate péquiste et militante pour la laïcité Djemila Benhabib, à l'origine de la venue au Québec de sa collègue française, estime elle aussi que le terrorisme est un produit de l'intégrisme et, par la bande, un danger pour la démocratie.
«Montrez-moi un intégrisme qui respecte le droit des femmes, ça n'existe pas. L'intégrisme, ce n'est pas Le Petit Prince ou Alice au pays des merveilles. L'intégrisme est une idéologie abjecte qui porte en soi la discrimination, la haine de l'autre et la détestation. Par essence, il est antidémocratique, contrevient aux droits humains et bafoue la dignité humaine.»
Encore ébranlée, trois semaines plus tard, par les tragiques événements de Charlie Hebdo, Mme El Rhazoui croit plus que jamais que le droit au blasphème est une condition sine qua non à la démocratie.
«Le droit de blasphémer est important, explique-t-elle, car il donne aussi le droit de déconstruire les idéologies intégristes qui mènent au terrorisme. Si on ne laisse pas les gens critiquer les religions, comment peut-on déconstruire l'idéologie intégriste qui produit le terrorisme?»
La caricature provient d'ici.
Mais en matière de laïcité — vocable que M. Couillard a désormais banni au profit de «neutralité religieuse» —, le premier ministre use de sa passion du vocabulaire de façon dilatoire. Son discours a tellement été mouvant depuis son arrivée à la tête du PLQ et ses raisons pour ne pas agir si nombreuses, qu’observateurs et citoyens n’arrivent pas à comprendre où il va. Cela confirme plusieurs choses. D’abord, qu’il est profondément mal à l’aise à l’idée de légiférer en ces domaines. Ses convictions multiculturalistes jouent ici à fond. Ensuite, qu’il est à la tête d’un caucus et d’un parti qui refusent l’action en ces domaines pour des raisons électorales.
Mais cette fois-ci, on atteint le fond du baril. En effet, M. Couillard affirme maintenant qu'il n'a aucun problème avec les intégristes:
Lundi, Philippe Couillard avait affirmé que dans la mesure où les droits sont respectés, l’intégrisme «fait partie des choix personnels de chacun».
Oui, oui. C'est un choix personnel, voilà tout. Certaines personne choisissent une crème et deux sucres, certains choisissent la poutine à la place des frites, certains choisissent de porter leur chemise bleue et d'autres choisissent d'être des intégristes religieux. C'est un choix comme un autre, il ne faut pas en faire un plat! Couillard l'explique ainsi:
Mardi, il a cité l’exemple d’un intégriste catholique qui assiste à la messe deux fois par jour, porte un cilice et respecte toutes les prescriptions des Écritures. «Tant que cette pratique ne met pas en jeu les droits des autres, la sécurité des autres, les principes fondamentaux comme l’égalité hommes-femmes, cette pratique-là, à ce que je sache, personne ne songe à l’interdire. Et ça existe dans toutes les religions, c’est une minorité, mais ça existe», a-t-il expliqué.
Donc, pour M. Couillard, il y a des intégristes musulmans qui ne mettent pas en jeu les droits des autres. Vraiment, M. Couillard? Vous en connaissez beaucoup des intégristes musulmans qui sont des grands amants de nos droits et de nos libertés? Comme qui? Comme Mme Laouni qui demande que la liberté de la presse soit soumise à une censure gouvernementale (votre ministre de l'immigration trouve qu'elle a bien raison d'ailleurs)? Ce n'est pas "mettre en jeu les droits des autres"ça?
Vous en connaissez beaucoup des intégristes musulmans qui sont des grands amants de l'égalité entre les hommes et les femmes? Connaissez-vous UNE SEULE mosquée où les hommes et les femmes sont autorisés à prier côte à côte? Juste UNE? Non? Ah, bon...
Philippe Couillard aime bien les intégristes pour deux raisons. Premièrement, ils votent pour lui aux élections. Deuxièmement, il en est un lui-même. Il est un multiculturaliste intégriste. Alors, entre intégristes, faut s'entraider, n'est-ce pas?
C'est pour ces raisons qu'il est complètement impuissant face à la montée de l'intégrisme religieux. Il est impotent. Inutile. Pire, il est dangereux parce qu'avec ses petites acrobaties verbales, ses arguments fallacieux et sa malhonnêteté intellectuelle, il brouille tout et sème la confusion dans le débat. Pire que tout, son ridicule et obstiné refus d'agir pour contrer l'intégrisme ne pourra avoir que des conséquences terribles dans l'avenir.
Tiens, je laisse Mme Zineb El Rhazoui vous expliquer ça beaucoup plus clairement et éloquemment que moi:
Pourfendeuse de l'intégrisme islamique et rédactrice au tristement célèbre Charlie Hebdo, Zineb El Rhazoui considère que le premier ministre Philippe Couillard réserve au Québec des lendemains qui déchantent en évitant de se mouiller dans le dossier de la laïcité. «Quand tu as une politique pareille, ça ne présage rien de bon.»
De passage à la tribune parlementaire de l'Assemblée nationale jeudi, et au consulat général de France la veille, la femme de 33 ans, titulaire d'une maîtrise en sociologie des religions, estime que la position du gouvernement libéral - choisir la lutte contre le terrorisme plutôt que contre l'intégrisme religieux - revient à soulager uniquement le symptôme, non le mal en lui-même.
«Quand j'entends ça, je me dis: aïe! bonjour les dégâts...», explique Mme El Rhazoui en entrevue au Soleil. «Comment peut-on lutter uniquement contre le terrorisme en l'isolant comme phénomène et processus d'un long cheminement? Le répressif, ce n'est qu'une politique d'urgence, un pansement. Pour lutter véritablement contre le problème, il faut le prendre en amont. S'il n'y a pas de prise de conscience politique, on sera obligé dans l'avenir de toujours rester dans le répressif.»
L'ex-candidate péquiste et militante pour la laïcité Djemila Benhabib, à l'origine de la venue au Québec de sa collègue française, estime elle aussi que le terrorisme est un produit de l'intégrisme et, par la bande, un danger pour la démocratie.
«Montrez-moi un intégrisme qui respecte le droit des femmes, ça n'existe pas. L'intégrisme, ce n'est pas Le Petit Prince ou Alice au pays des merveilles. L'intégrisme est une idéologie abjecte qui porte en soi la discrimination, la haine de l'autre et la détestation. Par essence, il est antidémocratique, contrevient aux droits humains et bafoue la dignité humaine.»
Encore ébranlée, trois semaines plus tard, par les tragiques événements de Charlie Hebdo, Mme El Rhazoui croit plus que jamais que le droit au blasphème est une condition sine qua non à la démocratie.
«Le droit de blasphémer est important, explique-t-elle, car il donne aussi le droit de déconstruire les idéologies intégristes qui mènent au terrorisme. Si on ne laisse pas les gens critiquer les religions, comment peut-on déconstruire l'idéologie intégriste qui produit le terrorisme?»
La caricature provient d'ici.