Cette histoire est la plus belle illustration récente de la débilité profonde du Canada dès qu'il est question de la langue.
Et de l'ineptie totale du PLQ.
Extraits de la nouvelle:
Pendant que les francophones de l’ouest du pays revendiquent envers et contre tous le droit à la gestion de leurs écoles, le Québec arrive à la rescousse… des gouvernements qui y font obstacle. Un appui inespéré pour les provinces qui souhaitent limiter l’accès à l’éducation de langue française.
Les provinces souhaitent limiter l'accès à l'éducation en français, ça a au moins le mérite d'être clair. Et ce n'est pas étonnant pour quiconque connaît un tant soi peu la véritable histoire de ce pays.
Mais que le Québec vienne à leur rescousse? QUOI???
Dans un geste rarissime, le gouvernement du Québec est intervenu mercredi devant la Cour suprême dans un dossier concernant l’éducation dans la langue de la minorité. Non pas pour affirmer son appui aux communautés francophones du reste du pays, mais pour enjoindre à la Cour de ne pas tenir compte de précédents jugements en leur faveur, de crainte que la décision n’élargisse le droit à l’instruction de langue anglaise au Québec.
Renversant. Pourquoi le Québec devrait-il planter un poignard dans le dos des minorités francophones du Canada pour assurer sa propre survie? Mais qu'est-ce que c'est que cette saleté de pays?
Les francophones du Yukon — ils sont près de 1700 — souhaitent que leur commission scolaire puisse décider, comme c’est le cas dans diverses provinces, d’admettre des élèves même s’ils ne répondent pas aux stricts critères énoncés à l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés. Les tribunaux ont interprété depuis 20 ans de façon très large cet article, notamment en guise de «réparation», permettant ainsi aux écoles francophones minoritaires d’accueillir des élèves dont les parents n’ont pas eux-mêmes été éduqués dans la langue de Molière, ou encore de jeunes arrivants francophones ne détenant pas pour l’instant la citoyenneté canadienne et n’étant donc pas, techniquement, admissibles à l’éducation dans la langue de la minorité.
Le Yukon LIMITE l'accès à l'école publique francophone? Mais comment diable peuvent-ils justifier une décision pareille?
Dans le cas du Québec, ça crève les yeux: le français est en déclin, une réelle menace d'assimilation pèse sur lui et il s'agit d'une mesure de protection nécessaire dans ce contexte! Mais cette logique ne s'applique clairement pas au Yukon! Depuis quand l'anglais est-il menacé au Yukon? Depuis quand le français constitue-t-il une telle menace qu'il faille limiter l'accès à l'école francophone? Ça ne tient pas debout!
Évidemment, pour la Cour suprême, les deux cas sont parfaitement comparables puisque aucune loi fédérale ne reconnaît le déclin du français et aucune protection, ni statut particulier ne lui sont conférés. Aux yeux des lois canadiennes, il y a deux langues officielles et ni l'une, ni l'autre n'est menacée. Alors, pour les juges de la CS, le cas des francophones du Yukon est équivalent à celui des anglophones du Québec. Point final. Ce qui est, évidemment, complètement ridicule. L'anglais est en pleine expansion au Québec et il se porte à merveille, tandis que le français est en train d'être complètement éradiqué dans les autres provinces canadiennes! Et pour accélérer le génocide linguistique, voilà que des provinces et des territoires souhaitent LIMITER l'accès à l'éducation en français?
Ce pays est complètement débile...
Dans son mémoire, le Québec plaide pour que soit appliqué de façon restrictive l’article 23. «Dans le contexte québécois où l’anglais exerce un fort pouvoir d’attraction, un tel élargissement du pouvoir de gestion et de contrôle des représentants de la minorité aurait de graves conséquences sur la protection [du français au Québec]», écrit-il.
Vous voyez ça? Dans ce contexte où le déclin du français n'est légalement reconnu nulle part et où aucun statut particulier n'est conféré ni à la langue française minoritaire menacée et ni au Québec, seule société majoritairement francophone, on se retrouve dans l'obligation de gifler et de trahir nos frères et soeurs francophones pour éviter notre propre extinction.
C'est dément.
Évidemment, même dans un système aussi ridicule, le gouvernement du Québec était-il obligé d'agir ainsi? N'aurait-il pas pu présenter un mémoire qui explicite clairement, chiffres à l'appui, que la situation au Québec est particulière et qu'elle ne peut pas être considérée comme équivalente à celle du Yukon ou d'une autre province? N'aurait-il pas pu rappeler que dans le cas du Québec, la langue majoritaire provinciale est la langue minoritaire nationale, ce qui n'est le cas d'aucune autre province ou territoire? N'aurait-il pas pu expliquer que dans le contexte québécois, l'accès illimité à l'école anglaise constituerait une menace sérieuse à la pérennité de la langue française, contrairement au Yukon où la langue provinciale majoritaire n'est nullement menacée par le français? En d'autres termes, le Québec n'aurait-il pas pu se défendre et en même temps, venir en aide aux francophones hors-Québec qui luttent courageusement pour la survie de notre langue commune?
Ben oui, il aurait pu:
Chez la demi-douzaine de groupes francophones qui participent au recours, plusieurs ont été stupéfaits de cette prise de position. On s’attendait à ce que la ministre de la Justice Stéphanie Vallée plaide «l’exception québécoise» plutôt qu’une application universelle de l’article. La présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne, Marie-France Kenny, est du lot. «Il y a des mécanismes qui existent, dans la Charte, afin que le Québec préserve sa spécificité sans nuire aux communautés francophones en milieu minoritaire», souligne-t-elle. Roger Paul, de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones, abonde dans le même sens. «On trouve ça désolant de voir cette position du Québec. Qu’aurait-il perdu à nous appuyer en disant haut et fort que le contexte est différent entre le Québec et ailleurs, comme il l’a déjà fait dans d’autres circonstances? Ce n’est pas ça qu’ils ont choisi de faire.»
Mais voilà, quand on retrouve à la tête du Québec un gouvernement fédéraliste servile et couard qui souhaite à tout prix se plier aux lois et aux conventions de la fédération canadienne, se mettre à genoux sans faire de vagues et surtout ne JAMAIS demander la moindre reconnaissance de sa spécificité, c'est ce qui arrive.
Résultat: le Québec, seule province francophone et allié naturel des minorités francophones des autres provinces et territoires, poignarde ces dernières dans le dos et vient en aide aux provinces et territoire francophobes qui tentent d'exterminer sa langue. Et on ne parle pas seulement du Yukon:
Les Franco-Yukonais ne sont pas les seuls à se battre à l’heure actuelle pour obtenir la pleine gestion de leurs écoles. Les francophones de la Colombie-Britannique, de l’Alberta, de la Saskatchewan et des Territoires du Nord-Ouest sont, eux aussi, devant la cour de dernière instance dans des dossiers semblables.
C'est ça le Canada. Et c'est ça le parti libéral du Québec. Dans toute son indécrottable stupidité.
Et de l'ineptie totale du PLQ.
Extraits de la nouvelle:
Pendant que les francophones de l’ouest du pays revendiquent envers et contre tous le droit à la gestion de leurs écoles, le Québec arrive à la rescousse… des gouvernements qui y font obstacle. Un appui inespéré pour les provinces qui souhaitent limiter l’accès à l’éducation de langue française.
Les provinces souhaitent limiter l'accès à l'éducation en français, ça a au moins le mérite d'être clair. Et ce n'est pas étonnant pour quiconque connaît un tant soi peu la véritable histoire de ce pays.
Mais que le Québec vienne à leur rescousse? QUOI???
Dans un geste rarissime, le gouvernement du Québec est intervenu mercredi devant la Cour suprême dans un dossier concernant l’éducation dans la langue de la minorité. Non pas pour affirmer son appui aux communautés francophones du reste du pays, mais pour enjoindre à la Cour de ne pas tenir compte de précédents jugements en leur faveur, de crainte que la décision n’élargisse le droit à l’instruction de langue anglaise au Québec.
Renversant. Pourquoi le Québec devrait-il planter un poignard dans le dos des minorités francophones du Canada pour assurer sa propre survie? Mais qu'est-ce que c'est que cette saleté de pays?
Les francophones du Yukon — ils sont près de 1700 — souhaitent que leur commission scolaire puisse décider, comme c’est le cas dans diverses provinces, d’admettre des élèves même s’ils ne répondent pas aux stricts critères énoncés à l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés. Les tribunaux ont interprété depuis 20 ans de façon très large cet article, notamment en guise de «réparation», permettant ainsi aux écoles francophones minoritaires d’accueillir des élèves dont les parents n’ont pas eux-mêmes été éduqués dans la langue de Molière, ou encore de jeunes arrivants francophones ne détenant pas pour l’instant la citoyenneté canadienne et n’étant donc pas, techniquement, admissibles à l’éducation dans la langue de la minorité.
Le Yukon LIMITE l'accès à l'école publique francophone? Mais comment diable peuvent-ils justifier une décision pareille?
Dans le cas du Québec, ça crève les yeux: le français est en déclin, une réelle menace d'assimilation pèse sur lui et il s'agit d'une mesure de protection nécessaire dans ce contexte! Mais cette logique ne s'applique clairement pas au Yukon! Depuis quand l'anglais est-il menacé au Yukon? Depuis quand le français constitue-t-il une telle menace qu'il faille limiter l'accès à l'école francophone? Ça ne tient pas debout!
Évidemment, pour la Cour suprême, les deux cas sont parfaitement comparables puisque aucune loi fédérale ne reconnaît le déclin du français et aucune protection, ni statut particulier ne lui sont conférés. Aux yeux des lois canadiennes, il y a deux langues officielles et ni l'une, ni l'autre n'est menacée. Alors, pour les juges de la CS, le cas des francophones du Yukon est équivalent à celui des anglophones du Québec. Point final. Ce qui est, évidemment, complètement ridicule. L'anglais est en pleine expansion au Québec et il se porte à merveille, tandis que le français est en train d'être complètement éradiqué dans les autres provinces canadiennes! Et pour accélérer le génocide linguistique, voilà que des provinces et des territoires souhaitent LIMITER l'accès à l'éducation en français?
Ce pays est complètement débile...
Dans son mémoire, le Québec plaide pour que soit appliqué de façon restrictive l’article 23. «Dans le contexte québécois où l’anglais exerce un fort pouvoir d’attraction, un tel élargissement du pouvoir de gestion et de contrôle des représentants de la minorité aurait de graves conséquences sur la protection [du français au Québec]», écrit-il.
Vous voyez ça? Dans ce contexte où le déclin du français n'est légalement reconnu nulle part et où aucun statut particulier n'est conféré ni à la langue française minoritaire menacée et ni au Québec, seule société majoritairement francophone, on se retrouve dans l'obligation de gifler et de trahir nos frères et soeurs francophones pour éviter notre propre extinction.
C'est dément.
Évidemment, même dans un système aussi ridicule, le gouvernement du Québec était-il obligé d'agir ainsi? N'aurait-il pas pu présenter un mémoire qui explicite clairement, chiffres à l'appui, que la situation au Québec est particulière et qu'elle ne peut pas être considérée comme équivalente à celle du Yukon ou d'une autre province? N'aurait-il pas pu rappeler que dans le cas du Québec, la langue majoritaire provinciale est la langue minoritaire nationale, ce qui n'est le cas d'aucune autre province ou territoire? N'aurait-il pas pu expliquer que dans le contexte québécois, l'accès illimité à l'école anglaise constituerait une menace sérieuse à la pérennité de la langue française, contrairement au Yukon où la langue provinciale majoritaire n'est nullement menacée par le français? En d'autres termes, le Québec n'aurait-il pas pu se défendre et en même temps, venir en aide aux francophones hors-Québec qui luttent courageusement pour la survie de notre langue commune?
Ben oui, il aurait pu:
Chez la demi-douzaine de groupes francophones qui participent au recours, plusieurs ont été stupéfaits de cette prise de position. On s’attendait à ce que la ministre de la Justice Stéphanie Vallée plaide «l’exception québécoise» plutôt qu’une application universelle de l’article. La présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne, Marie-France Kenny, est du lot. «Il y a des mécanismes qui existent, dans la Charte, afin que le Québec préserve sa spécificité sans nuire aux communautés francophones en milieu minoritaire», souligne-t-elle. Roger Paul, de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones, abonde dans le même sens. «On trouve ça désolant de voir cette position du Québec. Qu’aurait-il perdu à nous appuyer en disant haut et fort que le contexte est différent entre le Québec et ailleurs, comme il l’a déjà fait dans d’autres circonstances? Ce n’est pas ça qu’ils ont choisi de faire.»
Mais voilà, quand on retrouve à la tête du Québec un gouvernement fédéraliste servile et couard qui souhaite à tout prix se plier aux lois et aux conventions de la fédération canadienne, se mettre à genoux sans faire de vagues et surtout ne JAMAIS demander la moindre reconnaissance de sa spécificité, c'est ce qui arrive.
Résultat: le Québec, seule province francophone et allié naturel des minorités francophones des autres provinces et territoires, poignarde ces dernières dans le dos et vient en aide aux provinces et territoire francophobes qui tentent d'exterminer sa langue. Et on ne parle pas seulement du Yukon:
Les Franco-Yukonais ne sont pas les seuls à se battre à l’heure actuelle pour obtenir la pleine gestion de leurs écoles. Les francophones de la Colombie-Britannique, de l’Alberta, de la Saskatchewan et des Territoires du Nord-Ouest sont, eux aussi, devant la cour de dernière instance dans des dossiers semblables.
C'est ça le Canada. Et c'est ça le parti libéral du Québec. Dans toute son indécrottable stupidité.