J'ai récemment reçu une formation qui m'a tout simplement emballé, ce qui est rarissime dans mon cas. J'ai tout de même manifesté quelques réserves, mais en gros, j'ai beaucoup aimé.
La formation en question portait sur le développement affectif et social des enfants, sujet fascinant s'il en est un. Elle était animée par TROIS employées de la CS: une orthopédagogue, une conseillère pédagogique et une psychoéducatrice. D'un point de vue budgétaire, c'est un peu excessif pour une présentation de deux heures à une trentaine d'enseignantes amorphes et comateuses pour la plupart, mais je vais essayer de miser sur le positif pour une fois, au lieu de chiâler! ;-)
Je dois dire que l'entrée en matière m'a un peu étonné et je ne me suis pas gêné pour le dire. En effet, elles ont ouvert avec l'affirmation suivante: Chaque enfant arrive au monde avec un tempérament qui lui est propre. La CP a même parlé de génétique dans son explication. Je n'ai pas pu m'empêcher d'émettre un commentaire à l'effet que le code génétique humain demeurait peu compris et je lui ai demandé sur quoi elle se basait pour affirmer cela. Elle m'a répondu qu'il s'agissait plutôt d'études en psychologie. Par la suite, j'ai demandé qu'on me donne les références de ces travaux afin de voir de quoi il en retourne. J'attends toujours la réponse. Ce n'est pas que je crois l'affirmation fausse, c'est simplement que je me questionne sur la méthodologie qui peut bien être employée pour affirmer cela. En effet, comment faire la différence entre un tempérament inné et un comportement qui est causé par une infinité de causes extérieures? J'ai bien hâte de voir ce qu'elles m'enverront comme références.
Les trois dames ont passé beaucoup de temps à expliquer les concepts fondamentaux de concept de soi et d'estime de soi qui jouent évidemment un rôle primordial dans la vie de tout individu et qui sont au coeur même de mon approche et de ma philosophie. Au fond, c'est peut-être principalement pour ça que j'ai tant aimé cette formation. Au-delà des trucs intéressants que j'ai appris mais qui étaient, somme toute, assez peu nombreux, j'ai reçu cette formation comme une validation de ce que je fais, de ce que je pense et de ma façon de voir mon travail. Or, comme les sources de validation ont été essentiellement non-existantes ces derniers mois, quel bonheur d'entendre enfin quelqu'un vous dire que vous êtes sur la bonne voie. Oui, je sais, ces dames ne s'adressaient pas directement et spécifiquement à moi, mais je suis désespéré! ;-)
Parlant de l'estime de soi, elles ont insisté sur l'importance d'encourager le sentiment d'appartenance à un groupe, affirmant même que cela était "essentiel"à la construction du concept de soi chez l'enfant. J'ai également demandé des précisions sur les sources de cette affirmation, non pas parce que je la remets en doute, mais plutôt parce que c'est une de mes priorités qui a déjà été vertement critiquée et j'aimerais bien avoir des sources solides pour me défendre la prochaine fois. Il a également été question d'activités portant sur l'estime de soi, mais comme j'en possède déjà un cartable plein à craquer, je n'ai rien appris d'elles là-dessus.
Il a ensuite été question de la compétence socioémotionnelle, c'est-à-dire la capacité à reconnaître et à exprimer clairement ses émotions et à les réguler. C'était fort intéressant, bien que deux points soulevés m'ont fait réagir. En effet, il y avait une très grande emphase mise sur le "contrôle" des émotions lors de la présentation et j'ai fait remarquer que, pour les petits garçons, une emphase parfois malsaine était mise sur le fait qu'ils ne doivent jamais faire transparaître leurs émotions, comme s'il s'agissait d'une marque de faiblesse et que des "vrais gars", c'est "fort". Elles ont rétorqué que c'est vrai et ont alors proposé que des activités soient organisées pour permettre aux enfants de "verbaliser" leurs émotions. Je veux bien, ai-je rétorqué, mais c'est un fait documenté que le développement langagier des petits garçons se fait plus lentement que chez les filles et donc que, pour un p'tit gars, cette capacité de "verbaliser" ce qu'il ressent est parfois tout simplement au-delà de ses capacités, qu'il ne faut pas avoir les mêmes attentes à son égard que celles qu'on a pour les petites filles. Et d'ailleurs, ai-je ajouté, il y a d'autres façons d'exprimer et d'évacuer ses émotions lorsqu'on est un gars, comme par exemple en allant faire de l'activité physique, en dessinant, etc.
À ce moment-là, une de mes collègues de cinquième année (une cruche désagréable et chiante qui m'est de plus en plus antipathique) a rétorqué qu'elle insistait pour faire parler ses élèves masculins parce que, et je cite aussi fidèlement que je me rappelle: "c'est bien beau taper sur un ballon, mais quand ils seront en couples, je ne veux pas que ce soit seulement leurs femmes qui monologuent pendent qu'ils ne disent rien." J'ai été franchement estomaqué de cette remarque parce que, premièrement, il m'a semblé évident que cette femme faisait la projection de ses propres frustrations sur ses élèves, qu'elle exprimait un stéréotype sexiste à l'égard des hommes, qu'il est question d'enfants qui sont bien loin de se marier et, finalement, qu'elle exprimait un refus d'accepter la spécificité des petits garçons et qu'elle s'était plutôt donné pour mission de "les changer". Je n'en croyais pas mes oreilles. Mais comme j'étais le seul homme dans la salle, personne n'a semblé le moins du monde embêté par cette grossière déclaration.
Les trois dames ont ensuite abordé la question de l'attachement, citant Gordon Neufeld qui a écrit: "L'attachement représente la plus puissante force psychologique pouvant façonner la personnalité et le comportement." En d'autres termes, le sentiment d'appartenance est la meilleure façon d'avoir un impact positif dans la vie d'un enfant et rend inutile les techniques de disciplines sévères en éliminant les mauvais comportements. J'exultais. Je revoyais la pléiade d'anciennes collègues et ma vieille charogne d'ex-directrice qui me reprochait de mettre trop d'emphase sur la création de liens avec les élèves, que ce ne sont pas mes enfants, que je suis trop "chummy-chummy", que je manque de discipline, que j'agis ainsi parce que j'ai "besoin d'affection", que j'ai juste à me tourner vers mes propres enfants si j'ai besoin d'amour, etc., etc., etc. Des conneries pareilles, j'en remplis ce blogue depuis des années. Mais voilà trois spécialistes qui citent un éminent psychologue clinicien du développement et qui disent exactement le contraire de cette armée d'esti de connasses qui me fait chier depuis des années. C'était comme si un poids était subitement enlevé de mes épaules. J'étais aux anges.
Voici les gestes concrets qui étaient suggérés afin de favoriser l'attachement: entrer en contact de façon amicale, fournir quelque chose à quoi se raccrocher, être un guide pour l'élève (point de repère), aider l'élève à rester en contact avec nous, protéger la relation et dépersonnaliser l'intervention.
Encore une fois, validation sur toute la ligne! Le contact amical, ça fait des années que je fais ça et qu'on me le reproche! Et c'est ce principe qui a toujours motivé mon opposition à l'imposition de l'entrée silencieuse le matin! Aider l'élève à rester en contact, ça aussi je le fais depuis des années! Je mise sur la camaraderie et j'essaie d'être toujours disponible pour eux, j'encourage les élèves à me parler dans un petit journal confidentiel, je m'intéresse à ce qu'ils vivent, j'ai même déjà été ami avec mes élèves sur Facebook ce qui ne m'a valu que critique, suspicion et diffamation, comme d'habitude! Dépersonnaliser l'intervention afin de protéger le lien et éviter le chantage émotif, j'en fais mon mantra depuis des années!
Ça peut paraître con, mais vous ne pouvez pas vous imaginer le bien que ça m'a fait d'entendre tout ça, après des mois et des années d'abus. Moi qu'on méprise, qu'on calomnie, qu'on insulte, qu'on critique et qu'on isole sans cesse. J'ai pris cette formation comme une belle tape dans le dos et un gros "Lâche pas, Prof! T'es dans la bonne voie!"
C'est une chose de le savoir. C'en est une autre de se le faire confirmer par quelqu'un d'autre.
La formation en question portait sur le développement affectif et social des enfants, sujet fascinant s'il en est un. Elle était animée par TROIS employées de la CS: une orthopédagogue, une conseillère pédagogique et une psychoéducatrice. D'un point de vue budgétaire, c'est un peu excessif pour une présentation de deux heures à une trentaine d'enseignantes amorphes et comateuses pour la plupart, mais je vais essayer de miser sur le positif pour une fois, au lieu de chiâler! ;-)
Je dois dire que l'entrée en matière m'a un peu étonné et je ne me suis pas gêné pour le dire. En effet, elles ont ouvert avec l'affirmation suivante: Chaque enfant arrive au monde avec un tempérament qui lui est propre. La CP a même parlé de génétique dans son explication. Je n'ai pas pu m'empêcher d'émettre un commentaire à l'effet que le code génétique humain demeurait peu compris et je lui ai demandé sur quoi elle se basait pour affirmer cela. Elle m'a répondu qu'il s'agissait plutôt d'études en psychologie. Par la suite, j'ai demandé qu'on me donne les références de ces travaux afin de voir de quoi il en retourne. J'attends toujours la réponse. Ce n'est pas que je crois l'affirmation fausse, c'est simplement que je me questionne sur la méthodologie qui peut bien être employée pour affirmer cela. En effet, comment faire la différence entre un tempérament inné et un comportement qui est causé par une infinité de causes extérieures? J'ai bien hâte de voir ce qu'elles m'enverront comme références.
Les trois dames ont passé beaucoup de temps à expliquer les concepts fondamentaux de concept de soi et d'estime de soi qui jouent évidemment un rôle primordial dans la vie de tout individu et qui sont au coeur même de mon approche et de ma philosophie. Au fond, c'est peut-être principalement pour ça que j'ai tant aimé cette formation. Au-delà des trucs intéressants que j'ai appris mais qui étaient, somme toute, assez peu nombreux, j'ai reçu cette formation comme une validation de ce que je fais, de ce que je pense et de ma façon de voir mon travail. Or, comme les sources de validation ont été essentiellement non-existantes ces derniers mois, quel bonheur d'entendre enfin quelqu'un vous dire que vous êtes sur la bonne voie. Oui, je sais, ces dames ne s'adressaient pas directement et spécifiquement à moi, mais je suis désespéré! ;-)
Parlant de l'estime de soi, elles ont insisté sur l'importance d'encourager le sentiment d'appartenance à un groupe, affirmant même que cela était "essentiel"à la construction du concept de soi chez l'enfant. J'ai également demandé des précisions sur les sources de cette affirmation, non pas parce que je la remets en doute, mais plutôt parce que c'est une de mes priorités qui a déjà été vertement critiquée et j'aimerais bien avoir des sources solides pour me défendre la prochaine fois. Il a également été question d'activités portant sur l'estime de soi, mais comme j'en possède déjà un cartable plein à craquer, je n'ai rien appris d'elles là-dessus.
Il a ensuite été question de la compétence socioémotionnelle, c'est-à-dire la capacité à reconnaître et à exprimer clairement ses émotions et à les réguler. C'était fort intéressant, bien que deux points soulevés m'ont fait réagir. En effet, il y avait une très grande emphase mise sur le "contrôle" des émotions lors de la présentation et j'ai fait remarquer que, pour les petits garçons, une emphase parfois malsaine était mise sur le fait qu'ils ne doivent jamais faire transparaître leurs émotions, comme s'il s'agissait d'une marque de faiblesse et que des "vrais gars", c'est "fort". Elles ont rétorqué que c'est vrai et ont alors proposé que des activités soient organisées pour permettre aux enfants de "verbaliser" leurs émotions. Je veux bien, ai-je rétorqué, mais c'est un fait documenté que le développement langagier des petits garçons se fait plus lentement que chez les filles et donc que, pour un p'tit gars, cette capacité de "verbaliser" ce qu'il ressent est parfois tout simplement au-delà de ses capacités, qu'il ne faut pas avoir les mêmes attentes à son égard que celles qu'on a pour les petites filles. Et d'ailleurs, ai-je ajouté, il y a d'autres façons d'exprimer et d'évacuer ses émotions lorsqu'on est un gars, comme par exemple en allant faire de l'activité physique, en dessinant, etc.
À ce moment-là, une de mes collègues de cinquième année (une cruche désagréable et chiante qui m'est de plus en plus antipathique) a rétorqué qu'elle insistait pour faire parler ses élèves masculins parce que, et je cite aussi fidèlement que je me rappelle: "c'est bien beau taper sur un ballon, mais quand ils seront en couples, je ne veux pas que ce soit seulement leurs femmes qui monologuent pendent qu'ils ne disent rien." J'ai été franchement estomaqué de cette remarque parce que, premièrement, il m'a semblé évident que cette femme faisait la projection de ses propres frustrations sur ses élèves, qu'elle exprimait un stéréotype sexiste à l'égard des hommes, qu'il est question d'enfants qui sont bien loin de se marier et, finalement, qu'elle exprimait un refus d'accepter la spécificité des petits garçons et qu'elle s'était plutôt donné pour mission de "les changer". Je n'en croyais pas mes oreilles. Mais comme j'étais le seul homme dans la salle, personne n'a semblé le moins du monde embêté par cette grossière déclaration.
Les trois dames ont ensuite abordé la question de l'attachement, citant Gordon Neufeld qui a écrit: "L'attachement représente la plus puissante force psychologique pouvant façonner la personnalité et le comportement." En d'autres termes, le sentiment d'appartenance est la meilleure façon d'avoir un impact positif dans la vie d'un enfant et rend inutile les techniques de disciplines sévères en éliminant les mauvais comportements. J'exultais. Je revoyais la pléiade d'anciennes collègues et ma vieille charogne d'ex-directrice qui me reprochait de mettre trop d'emphase sur la création de liens avec les élèves, que ce ne sont pas mes enfants, que je suis trop "chummy-chummy", que je manque de discipline, que j'agis ainsi parce que j'ai "besoin d'affection", que j'ai juste à me tourner vers mes propres enfants si j'ai besoin d'amour, etc., etc., etc. Des conneries pareilles, j'en remplis ce blogue depuis des années. Mais voilà trois spécialistes qui citent un éminent psychologue clinicien du développement et qui disent exactement le contraire de cette armée d'esti de connasses qui me fait chier depuis des années. C'était comme si un poids était subitement enlevé de mes épaules. J'étais aux anges.
Voici les gestes concrets qui étaient suggérés afin de favoriser l'attachement: entrer en contact de façon amicale, fournir quelque chose à quoi se raccrocher, être un guide pour l'élève (point de repère), aider l'élève à rester en contact avec nous, protéger la relation et dépersonnaliser l'intervention.
Encore une fois, validation sur toute la ligne! Le contact amical, ça fait des années que je fais ça et qu'on me le reproche! Et c'est ce principe qui a toujours motivé mon opposition à l'imposition de l'entrée silencieuse le matin! Aider l'élève à rester en contact, ça aussi je le fais depuis des années! Je mise sur la camaraderie et j'essaie d'être toujours disponible pour eux, j'encourage les élèves à me parler dans un petit journal confidentiel, je m'intéresse à ce qu'ils vivent, j'ai même déjà été ami avec mes élèves sur Facebook ce qui ne m'a valu que critique, suspicion et diffamation, comme d'habitude! Dépersonnaliser l'intervention afin de protéger le lien et éviter le chantage émotif, j'en fais mon mantra depuis des années!
Ça peut paraître con, mais vous ne pouvez pas vous imaginer le bien que ça m'a fait d'entendre tout ça, après des mois et des années d'abus. Moi qu'on méprise, qu'on calomnie, qu'on insulte, qu'on critique et qu'on isole sans cesse. J'ai pris cette formation comme une belle tape dans le dos et un gros "Lâche pas, Prof! T'es dans la bonne voie!"
C'est une chose de le savoir. C'en est une autre de se le faire confirmer par quelqu'un d'autre.